Liège nous envoûte avec MétamorphoseS; 4 jours et 8 lieux pour accueillir une centaine d’artistes, et un spectacle qui m’a totalement séduit
Carabosse met le feu
La parc Hauster à Chaudfontaine héberge une scénographie visuelle dont le thème central est le feu.
Les fous du bassin, un opéra fluvial
Jusqu’à présent, le plus beau son et lumières sur l’eau auquel j’ai pu assister était l’histoire d’Arthur, Merlin, et des chevaliers de la table ronde, dans la forêt de Paimpont (la forêt de Brocéliande). Le spectacle « les fous du bassin » est à présent le plus beau spectacle sur eau que j’aie jamais vu.
Le spectacle est d’une telle beauté que je ne peux résister, et le second soir je le revois avec autant de plaisir, y découvrant encore un grand nombre de petits détails qui m’avaient échappé car je prenais des photos la première fois.
L’opéra fluvial « les fous du bassin », par Ilotropie, est divisé en trois parties, mais sans la moindre explication, ce qui laisse une partie du public assez désemparée; moi je me délecte de cet univers onirique dans lequel je m’abandonne totalement.
Des embarcations les plus loufoques les unes que les autres effectuent des va-et-viens sur le canal devant le parc de la Boverie.
Une 2Cv qui tracte une caravane en plein milieu du canal, voilà qui n’est pas habituel…
C’est la panne, le moteur fume… Un étrange personnage s’approche, avec son tabouret et son journal…
Evoluant miraculeusement à la surface des eaux, cet employé des rêves n’en n’attrape pas pour autant la grosse tête et effectue son travail comme si de rien n’était.
De temps en temps nous pouvons voir apparaitre cette femme sur les eaux, au gré de ses périgrinations, son ventre s’arrondissant de plus en plus, présage d’un heureux évènement.
C’est malheureusement un guerrier qu’elle mettra au monde et que nous verrons grandir sous une musique de plus en plus martiale…
Quoi de plus naturel que de naviguer à bord de son lit dans un rêve? Un réverbère sort par magie de l’eau à proximité de notre étrange lecteur qui ne voit pas que sa chevelure prend feu… Les nouvelles lui enflammeraient elles l’esprit? Ou serait-ce le feu des prémices de cette guerre qui s’annonce?
Et toujours sans autre explications que notre imagination et cette musique incroyable, voilà que nos étranges embarcations reprennent leurs allées et venues devant nous.
Mais parfois les rêves virent au cauchemar…
Et comme dans bien des rêves, vient le moment où l’on tente de s’échapper mais où l’on se sent empêtré par des liens qui nous ralentissent…
D’étranges navigateurs s’introduisent dans le rêve dans la seconde partie de l’opéra.
Il semblerait que le combat soit inévitable entre ces créatures… La dichotomie du bien contre le mal? Des ailes se déploient…
Et c’est l’embrasement d’un ange déchu…
Les effets pyrotechniques s’amplifient soudainement avec la musique.
Lorsque le combat se termine, l’ambiance devient lourde, et tel Charon aux portes des enfers, ce marin passe et repasse devant le public, scrutant les flots, son phare perçant le rideau de fumée…
Dans le troisième volet de l’opéra fluvial, les effets pyrotechniques et la musique sont à leur paroxysme. C’est sur un rythme frénétique que les différentes embarcations évoluent à présent, les personnages semblant pris de folie…
