Catégories
Friches La cité perdue Reportages photo

La centrale thermique du Val Benoit

Historique et photos de la centrale thermoélectrique du Val-Benoît à Liège.
Temps de lecture :  9 minutes

L’université du Val Benoit consistait en un vaste ensemble de bâtiments, et une petite centrale thermoélectrique en assurait le chauffage et la production d’électricité.

- Photo sans description -
Source: http://www.chokier.com

L’Université du Val-Benoît à Liège

Source: http://www.chokier.com

Construite aux alentours des années 1930, l’Université du Val-Benoît  est un ensemble de bâtiments divisés en cinq groupes :

  1. Un Institut de chimie appliquée et de métallurgie.
  2. Un Institut des sciences minérales.
  3. Un laboratoire de thermodynamique (contigu à la centrale thermoélectrique).
  4. Un Institut de mécanique.
  5. Un Institut de génie civil.

D’autres bâtiments s’ajoutent à cette liste, comme la porterie de l’abbaye (reconstruite en 1950), ou encore l’Institut de mathématique (1965).

Une page plus complète reprend l’historique et les photos de l’Université du Val-Benoît: https://www.gaudry.be/photo/universite-du-val-benoit/

Depuis les années 1970 et la construction centralisée d’un nouveau complexe universitaire Liégeois au Sart-Tilman, les différentes facultés quittent peu-à-peu le site du Val-Benoit. En 1989,la décision est prise de ne maintenir qu’un minimum de patrimoine au centre de Liège, mais il faudra attendre 2006 pour voir la fin des activités de l’Université du Val-Benoît avec la dernière session des ingénieurs architectes.

Le site est peu à peu abandonné, se réveillant quelques heures de temps en temps lors d’activités estudiantines comme les « 4 heures trottinettes » qui constituent le point d’orgue de la Saint-Torê.

Entre 2011 et 2014, l’Université de Liège vend les différents bâtiments (sauf à ma connaissance la centrale thermoélectrique qui reste sa propriété).

La centrale thermoélectrique

La production de chaleur

2 Ygnis room
Les chaudières (infos)
Lors de l’élaboration du site dans les années ’30, la décision est prise de centraliser le système de  production de chaleur pour en améliorer le rendement et en faciliter la maintenance. Il s’agit d’une combustion de charbon dans une salle de chauffe qui comporte à l’origine deux chaudières, mais avec un emplacement réservé pour une éventuelle troisième chaudière. Les deux chaudières au charbon sont alimentées chacune par un silo d’une contenance de 100 tonnes.

Source: http://www.chokier.com

Sur le plan ci-joint, nous pouvons voir le réseau de chauffage entre les différents blocs. Des galeries souterraines de 2 mètres de hauteur relient les différents bâtiments, et contiennent les conduites de gaz, le réseau électrique, l’eau potable et l’eau du chauffage. Le site étant abandonné, certains passages sous les bâtiments se sont retrouvés partiellement ou totalement inondés.

La production d’électricité

Les besoins importants en électricité de la Faculté Technique imposent une charge non négligeable sur les crédits des laboratoires. Une étude approfondie des moyens de chauffage met en lumière la possibilité de tirer parti de cette énergie: la production de vapeur à haut potentiel permet d’utiliser la chaufferie pour alimenter un turboalternateur qui produira de l’électricité.

Au lieu de dépenser des sommes considérables en énergie électrique, l’université est donc en mesure non seulement de subvenir à ses propres besoins, mais peut en outre revendre le surplus électrique dans un réseau extérieur. Un accord a donc été passé avec la Société Anonyme Linalux (Union des Centrales électriques de Liège-Namur-Luxembourg), pour la revente de l’excédent énergétique, mais aussi pour obtenir gratuitement l’énergie électrique nécessaire à la Faculté pendant les périodes d’arrêt de la chaufferie.

L’aspect didactique

L’avantage de cette installation dans une Faculté technique est qu’elle permet une mise en pratique des matières enseignées, ainsi qu’une vue directe et à proximité du fonctionnement d’une centrale thermoélectrique. En plus de l’aspect démonstratif de la centrale, différentes expérimentations et manipulations étaient possibles. C’est un atout dans la recherche des principes thermiques, ce qui justifie son emplacement directement joint au laboratoire de thermodynamique.

Les parties de la centrale électrique

La centrale électrique du Val-Benoît était composée des salles suivantes:

  • une salle de chauffe
  • une centrale électrique
  • une salle de haute tension
  • une salle de contrôle de la marche des chaudières

BALLON - SURCHAUFFEUR - ECONOMISEUR
détendeur/désurchauffeur (infos)
La vapeur produite est envoyée dans un détendeur/désurchauffeur qui permettait d’adapter la pression en fonction des besoins. Une partie est destinée au chauffage proprement dit; une autre alimente un turbo alternateur qui produit l’électricité. Il est aussi possible d’envoyer de la vapeur vers le laboratoire de thermodynamique à des fins didactiques (alimenter différents moteurs, effectuer des tests).

L’architecture de la centrale du Val-Benoît

La tour de 50 mètres de haut est l’élément le plus marquant dans le paysage, et est même visible en arrivant par l’autoroute des Ardennes, juste avant de plonger dans les tunnels de Cointe. Cette tour n’était pas une cheminée, et comportait d’ailleurs un escalier ainsi qu’un ascenseur pour y circuler. Elle était le lieu de différentes expériences réalisées sur un manomètre au mercure qui mesurait 36 mètres de haut. Ce manomètre permettait des tests sous très hautes pressions, et était estampillé de la marque Brown-Boveri, présente sur beaucoup de matériel dans les centrales électriques.
Les fenêtres de la tour sont alignées pour former un grand trait vertical qui tranche sur le gris sombre des matériaux.
Une terrasse est située au sommet de la tour, une autre est située quelques mètres en contrebas. Ces deux terrasses permettaient de réaliser des expériences sur les vents.
En plus du manomètre gigantesque, la tour abritait une réserve d’eau de 40 mètres cubes en cas d’incendie.

En approchant, on remarque que l’ensemble est formé de volumes cubiques, largement vitrés.

Les photos

La beauté dans la décrépitude

Oui je sais que ça peut sembler étrange, mais j’apprécie le côté esthétique de l’usure du temps, la patine de la rouille… Voici donc quelques photos de mes différentes visites.

RECHAUFFAIR
Une plaque sur le bloc principal de la salle de chauffe (infos)
A feather of pigeon on the rust
De la rouille, des engrenages; un côté Victorien (infos)

La salle de chauffe

 

Micro-powerplant stairs
Sous les fientes de pigeons (infos)
Dirty powerplant
Les immenses parties vitrées (infos)
La chaudière de la micro centrale de l'univ
La gueule avant du bloc principal (infos)

Comme on peut le voir sur la photo suivante, avec le temps, les vitres ont fait les frais des vandales, les portes sont ouvertes, et les dégradations sont de plus en plus présentes. Ce qui était surprenant, c’était de constater que les éléments étaient déplacés d’une visite à l’autre, ou qu’une fois les portes étaient soudées, une autre fois, à nouveau forcées…

La centrale sous les fientes des pigeons
La centrale sous les fientes des pigeons (infos)
Mini centrale thermoélectrique
La taille impressionnante du bloc central (infos)
La partie supérieure de la mini centrale
La partie supérieure du bloc central (infos)
- Photo sans description -
Cliquer ici pour afficher toutes les informations de la photo.

 

Rusted worms
La rouille... (infos)
Ant view
Les silos, derrière les chaudières (infos)

Les chaudières

2 Ygnis room
Les chaudières du Val-Benoît (infos)
Left red Ygnis
Partie du brûleur de gauche (infos)
Right red Ygnis
Partie du brûleur de droite - Ygnis (infos)

 

Left red Ygnis - vertical closer version
Encore les brûleurs Ygnis (infos)

 

La salle de contrôle de la marche des chaudières

 

Contrôles de la mini centrale
Contrôles de la mini centrale (infos)
Entre la centrale et l'institut de mécanique
Entre la centrale et l'institut de mécanique (infos)

La salle de haute tension

Commutateurs des chaudières
Commutateurs des chaudières (infos)
HORS SERVICE - Blue version
HORS SERVICE - Blue version (infos)
Mécanique 2 : 400 K.W
Mécanique 2 : 400 K.W (infos)

Des manomètres en vrac…

Underwater meters
Sous eau... (infos)

 

25°C; hot for a summer in Belgium
Bloqué à 25°C (infos)
La montre de Dali
La montre de Dali (infos)
Meters cluster
Des grappes de manomètres (infos)
0kg/cm²
0kg/cm² (infos)

En vrac…

 

Micro centrale - vue arrière depuis l'étage
vue arrière depuis l'étage (infos)
Flight over the powerplant
Sous une autre lumière... (infos)

 

Elevons nous au dessus des fientes de pigeons :-)
Un labyrinthe de passerelles... (infos)
4 Red valves
Les vannes au pied du bloc central (infos)
Welder's mask on the table
Un masque de soudeur (infos)
Welder's mask - fallout version
Un essai de colorimétrie fallout (infos)
GROß-FEIN tunes
GROß-FEIN tunes (infos)
MAGNOS 5
MAGNOS 5 (infos)
Yellow pipes
Yellow pipes (infos)
O²/CO² GASWARNGERÄT ALBEGA
O²/CO² GASWARNGERÄT ALBEGA (infos)
O²/CO² Fallen backwards panel
O²/CO² Fallen backwards panel (infos)
O²/CO² - details
O²/CO² - details (infos)
Fallout : Welder's mask
Fallout : Welder's mask (infos)
Au bout du tuyau...
Au bout du tuyau... (infos)
Chain - micro powerplant
Chain - micro powerplant (infos)

Une réponse sur « La centrale thermique du Val Benoit »

Merci pour ces photos. J’ai également visité le site et pris des photos, mais rien de la turbine ni de l’alternateur …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et le GooglePolitique de confidentialité etConditions d'utilisation appliquer.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.