Russia (Federation ) — pays - Rossiâ Россия

Flag Russia (Federation )

La Russie (en russe : Россия, Rossiïa ), en forme longue la fédération de Russie (en russe : Российская Федерация, Rossiïskaïa Federatsiïa ), est un État fédéral transcontinental, le plus vaste État de la planète, à cheval sur l'Asie du Nord (80 % de sa superficie) et sur l'Europe (20 %).

Son territoire s'étend d'ouest en est de la mer Baltique (exclave de Kaliningrad) au détroit de Béring (district autonome de Tchoukotka) sur plus de 6 600 kilomètres, avec une superficie de 17 234 033 km2, soit 11,5 % des terres émergées. Du fait de cette étendue, la Russie connait une variété de climats allant du climat subtropical humide sur les rives de la mer Noire jusqu'à des climats beaucoup plus froids dans la zone de la toundra limitrophe du cercle arctique, ainsi qu'en Sibérie, en passant par les zones arides et semi-arides du désert Ryn et de la steppe eurasienne au sud. La majorité du territoire russe est caractérisée par un climat continental avec des hivers froids et neigeux et est occupée par la taïga.

La population russe est estimée à près de 146 millions d'habitants en 2021, ce qui en fait le neuvième pays le plus peuplé de la planète. La Russie européenne abrite 78 % des habitants du pays. La Russie actuelle est une fédération constituée de 89 entités, les « sujets de la Fédération », qui disposent d'une autonomie politique et économique variable.

Statistiques, géographie, démographie

Russia (Federation ) — pays fait partie de Earth — planète Flag Earth.
Régime politique : république fédérale semi-présidentielle autocratique et autoritaire

Russia (Federation ) — pays couvre une superficie de 17,098,242i km2, avec une population de 143,679,916i habitants (2024), soit une densité de 8.4 habitants par Km2.
Gentilé : L'habitant(e) Russia (Federation ) — pays s'appelle un(e) Russe.

Le pays comporte actuellement 45,603i entités, dont 2,831i de niveau ville (6 %) et 42,772i entités moins importantes, ce qui représente 5 % des localités (ville, village, lieu-dit) reprises sur ce site.

Le pays couvre actuellement 17,098,242iKm2, soit 10 % de la surface des pays repris sur ce site.

DistrictsRécurence
DistrictsRécurence
Oblast d’Orenbourg002722 2722 localités
Moscou001339 1339 localités
Kraï de Krasnodar001297 1297 localités
Oblast de Moscou001286 1286 localités
République de Bachkirie001277 1277 localités
République du Tatarstan001124 1124 localités
Oblast de Rostov001107 1107 localités
Kraï de l’Altaï001009 1009 localités
Oblast de Nijni Novgorod001002 1002 localités
Oblast de Sverdlovsk000987 987 localités
Oblast de Voronej000961 961 localités
Oblast de Tver000898 898 localités
Oblast de Volgograd000892 892 localités
Oblast de Saratov000879 879 localités
Kraï de Krasnoïarsk000849 849 localités
Oblast d’Irkoutsk000818 818 localités
Oblast de Novossibirsk000815 815 localités
Oblast de Tioumen000806 806 localités
Oblast de Samara000785 785 localités
Kraï de Perm000762 762 localités
Oblast de Kirov000744 744 localités
Oblast de Tcheliabinsk000733 733 localités
Oblast de Vologda000678 678 localités
Kraï de Stavropol000675 675 localités
Oblast de Koursk000669 669 localités
Oblast d’Arkhangelsk000663 663 localités
Oblast de Kemerovo000640 640 localités
République du Daghestan000631 631 localités
Oblast de Briansk000631 631 localités
Oblast de Tambov000624 624 localités
Oblast de Léningrad000617 617 localités
Oblast de Belgorod000594 594 localités
Oblast de Riazan000576 576 localités
Oblast de Penza000568 568 localités
Kraï du Primorié000560 560 localités
Oblast de Toula000557 557 localités
Oblast d’Oulianovsk000536 536 localités
Oblast de Smolensk000516 516 localités
Oblast de Lipetsk000515 515 localités
République d’Oudmourtie000511 511 localités
Oblast de Kourgan000498 498 localités
République de Mordovie000490 490 localités
Oblast de Pskov000488 488 localités
Oblast de Kalouga000480 480 localités
Oblast de Vladimir000479 479 localités
République Sakha000470 470 localités
Oblast d’Orel000468 468 localités
Oblast de Iaroslavl000441 441 localités
oblast de Tchita000429 429 localités
République de Tchouvachie000422 422 localités
Oblast de Novgorod000418 418 localités
République des Komis000415 415 localités
Oblast de Kostroma000414 414 localités
Oblast de l’Amour000398 398 localités
Kraï de Khabarovsk000348 348 localités
Saint-Pétersbourg000342 342 localités
Oblast d’Ivanovo000332 332 localités
Oblast autonome juif000329 329 localités
Oblast de Tomsk000314 314 localités
République de Carélie000302 302 localités
République tchétchène000296 296 localités
République de Bouriatie000294 294 localités
Oblast de Kaliningrad000269 269 localités
République des Maris000268 268 localités
Oblast d’Astrakhan000266 266 localités
République de Kabardino-Balkarie000214 214 localités
République d’Ossétie du Nord-Alanie000196 196 localités
Oblast de Sakhaline000195 195 localités
Oblast de Mourmansk000190 190 localités
République de Karatchaïévo-Tcherkessie000175 175 localités
république d’Adyguée000153 153 localités
République de Khakassie000149 149 localités
République de Kalmoukie000141 141 localités
Kraï du Kamtchatka000130 130 localités
République de Touva000127 127 localités
république de l’Altaï000124 124 localités
Oblast de Magadan000071 71 localités
République d’Ingouchie000061 61 localités
district autonome de Tchoukotka000057 57 localités
Kraï de Transbaïkalie000038 38 localités
District autonome des Khantys-Mansis — Iougra000031 31 localités
District autonome de Iamalo-Nénétsie000018 18 localités
Administration Russe000007 7 localités
district autonome de Nénétsie000002 2 localités

Localisation

Carte du monde

Russia (Federation ) — pays : descriptif

Après la chute de la Rus' de Kiev et ses différentes principautés (à l'origine des États modernes de Russie, de Biélorussie, et d'Ukraine) au XIIIe siècle, la grande-principauté de Moscou unifie plusieurs territoires voisins et devient le tsarat de Russie au XVIe siècle, fondé par Ivan le Terrible. Le pays s'agrandit rapidement en conquérant à partir du XVIIe siècle une partie de l'Europe de l'Est, de l'Europe du Nord, du Caucase, ainsi qu'avec la conquête de la Sibérie jusqu'à l'océan Pacifique. En 1721, le tsar Pierre Ier le Grand institue l'Empire russe, le troisième plus grand empire de l'histoire, qui devient une puissance majeure dans le concert des États européens. Dans certaines régions conquises, la prise de contrôle progressive sur des populations autochtones s'accompagne d'une colonisation de peuplement (notamment via des déportations) et d'une acculturation forcée (russification) du XVIIe siècle au XXe siècle.

La révolution russe, à la suite de la Première Guerre mondiale, mène à la chute de la dynastie impériale en , puis à la prise de pouvoir des bolcheviks dirigés par Vladimir Lénine. En 1922, les bolcheviks instaurent l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) qui comprend la Russie et des territoires voisins précédemment conquis sous l'Empire.

Après la Seconde Guerre mondiale, l'URSS devient une des deux superpuissances de la guerre froide, fer de lance du communisme face au monde capitaliste dominé par les États-Unis, mais est contestée par la Chine de Mao à partir des années 1960. L'URSS développe l'arme nucléaire dès 1949, prend une avance dans la conquête spatiale en envoyant le premier animal en orbite (1957) puis le premier être humain dans l'espace (1961) et s'implique dans de nombreux conflits afin de maintenir et d'étendre son influence, notamment dans la guerre de Corée puis dans celle du Viêt Nam. En 1979, elle envahit l'Afghanistan, mais elle est contrainte à l'évacuation en 1988, un échec qui est une des causes de son effondrement en 1991.

Avec l'éclatement de l'URSS en 1991, la fédération de Russie se déclare État continuateur de celle-ci dans les institutions internationales, notamment en occupant son siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Elle assume également le passif financier de l'URSS et prend en charge l'armement nucléaire soviétique. La Russie tente de conserver son influence en créant la Communauté des États indépendants (CEI) qui rassemble dix des États autrefois sous contrôle soviétique. La Russie adopte alors une économie de marché et un régime parlementaire pluraliste. Depuis la démission du premier président, Boris Eltsine, en 1999, la vie politique de la Russie est dominée par Vladimir Poutine, souvent qualifié de dirigeant autoritaire et accusé de nombreuses violations des droits de l'homme, ainsi que de corruption et d'ingérences.

Aspirant à s'insérer dans la mondialisation, la Russie fait partie des BRICS+. Elle se considère par ailleurs comme un pont entre l'Europe et l'Asie. En 2019, la Russie est la onzième puissance économique mondiale quant au PIB à valeur nominale et la sixième en parité de pouvoir d'achat.

Géographie

Topographie

Carte topographique de la Russie.

Le territoire de la Russie est constitué majoritairement de vastes plaines où prédominent les steppes au sud, la forêt au nord et la toundra le long des rivages de l'océan Arctique. Les principaux massifs montagneux se situent le long de la frontière méridionale : ce sont le Caucase, dont le point culminant, le mont Elbrouz (5 642 mètres) est également le sommet le plus élevé d'Europe et les montagnes de l'Altaï (mont Beloukha, 4 506 mètres) au sud de la Sibérie. À l'est se trouvent les monts de Verkhoïansk et la chaîne de volcans de la presqu'île du Kamtchatka, dominée par le Klioutchevskoï, un stratovolcan de 4 835 mètres. L'Oural, qui sépare selon un axe nord-sud la Russie d'Europe de la Russie d'Asie, est un massif montagneux érodé riche en ressources minières.

L'énorme ceinture forestière d'une largeur de 1 200 km en « Russie européenne » dont l'Oural est la barrière naturelle, et de 2 000 km en Sibérie constitue la plus grande réserve forestière de la planète. Les surfaces cultivées présentent 8,9 % de la surface cultivable de la planète.

Le littoral de la Russie a une longueur de 37 653 km : il s'étire essentiellement le long de l'océan Arctique et de l'océan Pacifique ; il comprend également de relativement petites portions des côtes de la mer Baltique, la mer Noire, la mer Caspienne et la mer d'Azov.

Les principales îles et archipels comprennent dans l'océan Arctique la Nouvelle-Zemble, l'archipel François-Joseph, l'archipel de Nouvelle-Sibérie et l'île Wrangel, et dans l'océan Pacifique l'île Sakhaline et l'archipel des Kouriles, dont les îles les plus méridionales sont revendiquées par le Japon.

Plus de 100 000 rivières arrosent la Russie dont certaines figurent parmi les plus importantes de la planète. La Volga, qui draine un bassin versant de 1,4 million de kilomètres carrés, est le plus long fleuve d'Europe (3 350 km) et a joué un rôle majeur dans l'histoire du pays. Les grands fleuves sibériens figurent parmi les géants de la planète : ce sont l'Ienisseï (débit moyen 19 800 m3/s), l'Ob, la Léna et l'Amour tous caractérisés par des débits énormes et des débâcles particulièrement violentes lorsque l'été arrive et remet ainsi en mouvement les eaux prises dans les glaces. Les principales étendues d'eau sont le lac Baïkal, qui contient 20 % de l'eau douce lacustre de la planète, le lac Ladoga et le lac Onega.

Climat

Plus de la moitié du pays est située au nord du 60° de latitude tandis que seule une faible partie se trouve au sud du 50° de latitude. Les montagnes qui ferment les frontières méridionales (Altaï…) empêchent la remontée des masses d'air chaud venues des régions plus méridionales ; par contre, les plaines qui dominent dans le nord du pays laissent pénétrer loin à l'intérieur des terres les masses d'air refroidies par l'océan Arctique. Il en résulte une température moyenne de −5,5 °C avec une grande amplitude thermique entre l'hiver et l'été.

Dans pratiquement tout le pays, il n'existe que deux grandes saisons : l'hiver et l'été ; le printemps et l'automne sont généralement de très courte durée et le passage des températures les plus chaudes aux températures les plus froides est extrêmement rapide. Le mois le plus froid est janvier (février sur les côtes). Les températures hivernales vont en s'abaissant à la fois du sud au nord et de l'ouest à l'est (beaucoup plus continental) : on relève ainsi une température moyenne en février de −8 °C à Saint-Pétersbourg située à l'extrême-ouest, −27 °C dans les plaines de Sibérie occidentale, et −43 °C à Iakoutsk située en Sibérie orientale à peu près à la latitude de Saint-Pétersbourg. Le record du froid est détenu par la ville de Oïmiakon (−72 °C relevés). Le vent du sud, généré par l'anticyclone qui stationne en hiver sur la majeure partie de la Russie, réduit les différences de température entre les régions situées à des latitudes différentes. En été, le mois le plus chaud est généralement juillet (la température moyenne en Russie est de 20 °C). Les températures peuvent être très élevées dans les régions continentales (jusqu'à 38 °C au sud). L'amplitude des températures est généralement extrêmement élevée. L'été peut être très chaud et humide y compris en Sibérie. Une petite partie de la côte de la mer Noire près de Sotchi a un climat subtropical.

Le climat continental limite fortement la pluviométrie. Si à l'ouest les précipitations annuelles sont de 600 mm dans les régions baltiques et de 525 mm à Moscou, elles tombent à 425 mm à Novossibirsk (en Sibérie).

Forêts vierges de Komi, Oural.

La durée de l'hiver, le froid intense et les variations brutales de température ont un énorme impact sur le mode de vie de la population et le fonctionnement de l'économie. Dans la partie la plus froide du pays, le sous-sol ne dégèle jamais : on parle de pergélisol (permafrost en anglais, merzlota en russe) ; l'eau stagne en surface et crée de gigantesques marécages – paysage récurrent de la Sibérie ; la présence du sous-sol gelé génère des contraintes très coûteuses sur le mode de construction des bâtiments et des infrastructures. Les grands fleuves sont généralement pris par les glaces d'octobre/novembre à avril/mai bloquant toute circulation fluviale ; au printemps, la débâcle des glaces entraîne souvent des inondations catastrophiques sur les plus grands fleuves sibériens.


Végétation

La rivière Vassiougan,
dans les plaines de l'Ouest sibérien
(rive gauche de l'Ob).

Du fait de sa taille, le pays présente de nombreux types de paysages parmi lesquels prédominent des étendues relativement plates couvertes selon la latitude de toundra, de taïga, de forêts ou de steppes. La Russie d'Europe, définie de manière arbitraire comme la partie du pays située à l'ouest de l'Oural, présente successivement en allant du nord au sud les paysages suivants : au nord la partie la plus froide est le règne de la toundra à laquelle succèdent en allant vers le sud les forêts de conifères, puis les forêts mixtes (feuillus et conifères), les prairies, et enfin la steppe semi-désertique (près de la mer Caspienne). Le changement de végétation suit celui du climat. La Sibérie – la partie située à l'est de l'Oural – présente la même succession de paysages, mais c'est surtout la taïga, forêt plus ou moins clairsemée composée majoritairement de conifères, qui prédomine.


Organisation du territoire

La Russie est une fédération constituée de 89 sujets de la fédération de Russie qui sont des unités territoriales du niveau supérieur de la fédération de Russie :

  • 22 républiques (en russe : республика) qui constituent essentiellement les territoires d'ethnies ;
  • 9 kraïs (territoires) (en russe : край) ;
  • 46 oblasts (régions) (en russe : область) ;
  • 3 villes d'importance fédérale (en russe : город федерального значения) ;
  • 1 oblast autonome (en russe : автономная область) ;
  • 4 districts autonomes (en russe : автономный округ).

Les sujets de la fédération de Russie ont un pouvoir exécutif (un chef, un gouverneur, un maire), un pouvoir législatif (parlements régionaux) et un pouvoir judiciaire. Les républiques ont une constitution tandis qu'on parle de statut pour les autres sujets de la fédération. Chaque sujet de la fédération de Russie envoie deux représentants au Conseil de la fédération (le sénat de la fédération de Russie).

Quatre nouvelles régions sont rattachées à la fédération de Russie le  :

  • la république populaire de Donetsk ;
  • la république populaire de Lougansk ;
  • l’oblast de Kherson ;
  • l’oblast de Zaporijjia.

Ce rattachement est cependant contesté par l’Ukraine et une grande partie de la communauté internationale.

Frontières de la Russie

La Russie est limitrophe (frontières terrestres) de 14 pays. Dans l'ordre inverse des aiguilles d'une montre, en partant de la Norvège (latitude Nord la plus élevée), ce sont : la Norvège sur 196 km, la Finlande sur 1 313 km, l'Estonie sur 290 km, la Lettonie sur 292 km, la Biélorussie sur 959 km, la Lituanie sur 227 km, la Pologne sur 206 km, l'Ukraine sur 1 576 km, la Géorgie sur 723 km, l'Azerbaïdjan sur 284 km, le Kazakhstan sur 6 846 km, la Chine sur 3 645 km, la Mongolie sur 3 441 km et la Corée du Nord sur 19 km.

Elle est aussi limitrophe de deux républiques séparatistes en Géorgie (l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud-Alanie dont la Russie a reconnu l'indépendance en 2008).

En ce qui concerne les frontières maritimes, la Russie est très proche du Japon (détroit entre les îles de Sakhaline et d'Hokkaido) et des États-Unis (détroit de Béring).

Histoire

Rus' de Kiev

La Rus' de Kiev ou principauté de Kiev (Ruthénie) est le premier État organisé à s'être formé dans la région occupée aujourd'hui par l'Ukraine, la Biélorussie et une partie de la Russie occidentale (862). Fondée par des Vikings venus de Scandinavie (les Varègues en russe) puis dirigée par la dynastie des Riourikides, elle forme un État peu structuré dont les sujets sont les tribus de Slaves orientaux vivant dans la région et qui seront progressivement conquis. Les princes varègues développent la route commerciale qui relie la mer Baltique et la mer Noire en empruntant le fleuve Dniepr (la route des Varègues). Ils réussissent, par la force des armes, à s'imposer à l'Empire byzantin en tant que partenaires commerciaux. La principauté de Kiev doit combattre les peuples nomades des steppes venus de l'est : Petchenègues, Coumans, etc. Sous le règne de Vladimir, le territoire s'étend et en 988, ce grand prince se convertit à la religion de l'Empire byzantin, le christianisme orthodoxe : celle-ci deviendra religion d'État et sera l'un des facteurs de l'unité nationale russe. La principauté de Kiev se désintègre au fil des années sous les coups de boutoir des peuples nomades après une longue période d'instabilité interne en raison des partages successoraux entre les descendants de Vladimir. Elle fait place à une quinzaine de principautés situées sur les territoires des actuelles Ukraine, Biélorussie et de la partie européenne de la Russie. Ainsi, en 1276, la grande-principauté de Moscou voit le jour.

Les princes, qui dirigent ces principautés et ont la propriété éminente de la terre, emploient des armées encadrées par des boyards qui deviendront progressivement des propriétaires terriens. Ils règnent sur une masse de paysans à cette époque généralement libres. La principauté de Vladimir-Souzdal et surtout la république de Novgorod toutes deux situées au nord de la principauté de Kiev vont profiter de leur indépendance pour se développer. La république de Novgorod, cité-État dotée d'un système de gouvernement original, prospère grâce à ses échanges commerciaux avec les pays de la Baltique. Elle repousse à plusieurs reprises les tentatives d'expansion des chevaliers teutoniques.

Invasion tataro-mongole

En 1226, un peuple nomade guerrier venu de Mongolie, appelé Tataro-Mongols par les Russes, attaque les principautés. Entre 1237 et 1242, le khan Batou petit-fils de Gengis Khan, défait les unes après les autres les armées des princes et réduit en cendres les principales villes dont Vladimir, Kiev et Moscou. Les populations sont massacrées ou réduites en esclavage. Seule Novgorod et dans une certaine mesure Pskov, situées au nord-est, réussissent à conserver une certaine autonomie. Les Mongols n'occupent pas les territoires vaincus, mais les principautés doivent payer tribut et reconnaître la suzeraineté des Mongols qui fondent un État au sud de la Volga : la Horde d'or. Cette vassalité ne prendra fin que trois siècles plus tard.

Les Mongols tatars ont profondément marqué la Russie, ethniquement avec l'installation de peuples de langues turciques, culturellement avec l'islamisation des peuples de l'est de Moscou, entre Vladimir et Kazan qui renforcera le poids de l'Église face à l'occupation musulmane. Le vocabulaire russe s'enrichit de nombreux termes de la langue mongole tels que yam (poste) et tamga (péage). Administrativement, les Russes intègrent les tribus ainsi que les levées de troupes. Comme les Mongols, les princes russes iront jusqu'à imposer à leurs sujets de maintenir un service de relais de poste. Enfin, militairement, l'armée russe reprendra à son compte l'usage de la cavalerie légère.

Moscovie

Du XIIIe au XVIe siècle, l'une de ces principautés, la Moscovie (dont la capitale est Moscou), dirigée par des princes habiles, annexe progressivement toutes les autres pour devenir la Russie. Le prince Dimitri IV de Russie vainc une première fois les Mongols à la bataille de Koulikovo (1380). Toutefois, ce mouvement d'unification se heurte aux rivalités et à la tradition de partage des territoires entre les différents fils du prince, ce qui engendra une guerre civile entre 1425 et 1453. Monté sur le trône en 1462, Ivan III, qu'un voyageur vénitien décrit comme un « homme de haute taille, penché en avant et beau », libère la Moscovie du joug des Mongols dont l'empire est désormais fragmenté en plusieurs khanats, puis absorbe les principales principautés russes encore indépendantes dont Novgorod (1478) et principauté de Tver (1485). En 1485, Ivan III prend le titre de « souverain de toute la Rus' », désirant montrer sa volonté de reconstituer tout l'héritage de Vladimir. À la fin du règne d'Ivan III le territoire de la Moscovie a quadruplé. Son fils Vassili III (1505–1533) poursuit l'extension territoriale en annexant la cité-État de Pskov (1510) et la principauté de Riazan (1521) ainsi que Smolensk (1514). Ivan le Terrible, premier prince à se faire désigner sous le titre de tsar, parachève ces conquêtes en s'emparant des principaux khanats mongols, mais il perd l'accès à la mer Baltique face à une coalition de l'Empire suédois avec la Pologne et la Lituanie. Désormais l'expansion de la Russie vers l'est n'a plus d'obstacle sérieux. La colonisation par les paysans russes du vaste bassin de la Volga et de l'Oural prend son essor. Des paysans et fugitifs, les cosaques, s'installent sur les marges et s'organisent en « armée » tout en jouant les rôles de pionniers et de garde-frontières. Ivan le Terrible se considère alors logiquement comme l'unique héritier de Vladimir, bien qu'il ne possède pas la ville de Kiev aux mains de la dynastie lituanienne des Jagellon. Cette dernière avait conquis la plupart des territoires de la Rus' occidentale.

Dynastie Romanov

Dynastie des Romanov,
(1613-1917).

L'extinction de la dynastie des descendants de Riourik (qui remontait aux mythiques princes varègues) déclenche le Temps des troubles jusqu'à ce qu'une nouvelle dynastie, les Romanov, monte sur le trône (1613). Plusieurs souverains brillants vont aux XVIIe et XVIIIe siècles accroître la taille de l'Empire russe avec l'aide des cosaques.

Pierre Ier le Grand (1682–1725), au prix d'une longue guerre avec la Suède, obtient un accès à la mer Baltique ; il fait construire Saint-Pétersbourg qui devient à compter de 1712 la nouvelle capitale, symbolisant ainsi l'ouverture du pays vers l'Europe. Une puissante industrie métallurgique, la première d'Occident à l'époque, est édifiée dans l'Oural et permet de soutenir l'effort de guerre.

Catherine II de Russie (1762-1796), autocrate éclairée, achève la conquête des steppes situées au bord de la mer Noire après avoir défait l'Empire ottoman et le khanat de Crimée et repousse vers l'ouest les frontières de l'empire russe grâce au partage de la Pologne.

L'actuelle Ukraine et la Russie Blanche (Biélorussie) sont désormais entièrement en territoire russe. Durant toute cette période, les cosaques occupent progressivement la Sibérie et atteignent l'océan Pacifique en 1640. Irkoutsk au bord du lac Baïkal est fondé en 1632, la région du détroit de Béring et l'Alaska sont explorés dans les années 1740.

Un code édicté en 1649 lie désormais le paysan et ses descendants à la terre et à son propriétaire généralisant le servage, à contresens de l'évolution du statut du paysan en Europe occidentale. En contrepartie, les propriétaires terriens sont astreints à servir leur souverain. Catherine II confirme et renforce ces dispositions. Le mécontentement des paysans et d'une classe naissante d'ouvriers, exploités par leurs propriétaires et lourdement taxés par la fiscalité d'un État en pleine croissance déclenchent aux XVIIe et XVIIIe siècles de nombreuses révoltes paysannes dont la plus importante, menée par le cosaque Pougatchev, parvient à menacer le trône avant d'être écrasée (1773). L'Église à l'époque joue un rôle essentiel dans la société russe et possède plus des deux tiers des terres. La réforme du dogme orthodoxe russe par le patriarche Nikon (1653) est à l'origine du schisme des vieux-croyants sévèrement réprimé.

Pierre le Grand puis Catherine II font venir un grand nombre de colons allemands (par exemple les Allemands de la Volga), d'artisans et de savants occidentaux souvent allemands, pour moderniser le pays, édifier des industries et jeter les fondements des établissements d'enseignement et de diffusion du savoir. Les bases de la langue littéraire russe sont définies par Mikhaïl Lomonossov. Les premiers journaux sont publiés à cette époque. La noblesse russe s'occidentalise, surtout sous l'influence de la philosophie allemande et de la langue française, et certains de ses membres s'enthousiasmeront pour les idées des Lumières, et parfois même de la Révolution française.

Une grande puissance européenne

L'Empire russe joue un rôle décisif durant la guerre de Sept Ans puis, cinquante ans plus tard, dans les guerres napoléoniennes ; ces conflits font de la Russie une puissance européenne. Mû, comme tous les souverains européens, par une idéologie conservatrice et hostile aux idées de la Révolution française, Alexandre Ier participe à deux coalitions contre Napoléon Ier et essuie des défaites coûteuses. Alexandre Ier choisit alors, par renversement d'alliance, le camp de la France (traités de Tilsit), mais la paix ne durera que cinq ans (1807–1812). Il profite de cette pause pour attaquer la Suède et annexer la Finlande.

En 1812, les hostilités reprennent. La Grande Armée de Napoléon parvient à s'emparer de Moscou, mais doit en repartir, chassée par l'incendie de la ville. Les armées russes harcèlent alors un ennemi décimé par la faim et le froid et, en 1814, elles occupent Paris.

L'Empire russe joue un rôle majeur dans le congrès de Vienne et la Sainte-Alliance, qui veut régir le destin de l'Europe post-napoléonienne : il s'oppose à la reconstitution de l'État polonais et participe militairement à la répression des soulèvements contre les monarchies (Hongrie 1849), à l'instar de l'empire d'Autriche.

Expansion de l'Empire vers le sud

L'Empire russe poursuit, sous son règne et celui de ses successeurs, son expansion dans le Caucase et vers les bouches du Danube, au détriment de l'Empire perse et de l'Empire ottoman. La Géorgie (vassale de l'Empire perse) est annexée en 1813 (traité de Golestan). La partie orientale de la principauté de Moldavie (vassale de l'Empire ottoman) est annexée en 1812 et forme le gouvernement de Bessarabie (Traité de Bucarest de 1812). L'Arménie, le Daghestan et une partie de l'Azerbaïdjan sont annexés en 1828 au terme d'un conflit de quatre ans avec l'Empire perse (Traité de Turkmantchaï). Au décès d'Alexandre (1825), des officiers réformistes, les décembristes, se soulèvent en vain pour demander une réforme de la monarchie. Cette tentative de soulèvement d'officiers issus de l'aristocratie va servir aussi de modèle à de nombreux intellectuels russes au cours du siècle suivant, inspirés par la philosophie de Hegel ou de Kropotkine. En 1829 l'Empire russe se fait céder par l'Empire ottoman les Bouches du Danube. Nicolas Ier bénéficie d'une bonne croissance économique, mais renforce l'appareil répressif. Il écrase violemment un soulèvement armé de la Pologne (1831). Le déclin de l'Empire ottoman, qui attise les convoitises des puissances européennes, est à l'origine d'un conflit entre la Russie et les autres puissances européennes, Grande-Bretagne en tête: la guerre de Crimée. Défait à Sébastopol (1856), Alexandre II, le successeur de Nicolas, doit céder le sud de la Bessarabie avec les Bouches du Danube, et perd les droits de passage entre la mer Noire et la Méditerranée. Un dernier conflit victorieux avec l'Empire ottoman (1878), déclenché par l'insurrection bosniaque de 1876, lui permet de retrouver un accès au Danube et parachève la conquête du Caucase. Ce conflit inquiète cependant les investisseurs, car la Turquie refuse de signer le protocole élaboré à Londres par les grandes puissances.

La Russie obtient aussi la création dans les Balkans d'un royaume de Bulgarie, et la reconnaissance par les Ottomans de l'indépendance de la Serbie et de la Roumanie. Cet accroissement d'influence ravive l'hostilité du Royaume-Uni (Le Grand Jeu).

De nombreuses jacqueries, contre l'aristocratie terrienne endettée et attachée de ce fait au système du servage, ont lieu durant cette période. L'industrie se développe surtout dans les mines et le textile, mais reste très en retrait par rapport à l'Angleterre et à l'Allemagne (environ 600 000 ouvriers vers 1860). Une nouvelle classe de commerçants et de petits industriels – souvent d'anciens serfs libérés par rachat – apparaît, mais ses effectifs sont relativement peu nombreux.

L'enseignement se répand dans les classes les plus aisées et de nombreuses écoles supérieures sont fondées. La littérature russe connaît un premier épanouissement avec des écrivains majeurs comme Tourgueniev, Pouchkine ou Gogol qui témoignent des tourments de la société russe. Cet essor culturel s'étend également à l'architecture et à la musique (Glinka).

Tentatives de réforme

Alexandre II tente de tirer les leçons de la défaite de Crimée. Le pays, qui s'étend désormais sur 12,5 millions de kilomètres carrés et compte 60 millions d'habitants, est handicapé par son fonctionnement archaïque. Des réformes structurelles sont mises en train par le tsar : la mesure la plus importante est l'abolition du servage de 1861 qui inclut l'attribution à l'ancien serf d'une terre, souvent trop petite pour le nourrir, au prix d'un endettement à long terme vis-à-vis de l'État. Des conseils locaux élus au suffrage censitaire – les Zemstvos – sont créés à compter de 1864 : dotés de pouvoir leur permettant de gérer les affaires locales et de construire routes, écoles et hôpitaux, ils peuvent lever des impôts pour les financer. Ce type de structure est étendu par la suite aux villes (douma urbaine). Enfin le code juridique introduit les procédures d'accusation et de défense et crée une justice théoriquement indépendante du pouvoir jusqu'à l'échelon du district. Le régime conserve malgré tout un caractère autocratique et fortement policier. Les réformes vont d'ailleurs attiser la violence de groupes d'intellectuels nihilistes et Alexandre finira par tomber sous leurs coups (1881). Sous son règne, l'empire a poursuivi son expansion coloniale en Asie centrale : après l'annexion des terres des Kazakhs achevée en 1847, les trois khanats du territoire ouzbek (Kokand, Boukhara et Khiva) sont conquis au cours des trois décennies suivantes puis annexés ou placés sous protectorat (1876). Cette avancée place les limites de l'empire russe aux portes de l'Empire britannique aux Indes. La tension (Grand Jeu) entre les deux pays va rester très vive jusqu'à ce qu'un accord soit trouvé en 1907 (convention anglo-russe). La Pologne se soulèvera sans succès en 1863.

Alexandre II est principalement connu pour ses réformes, notamment l'abolition du servage. Malgré les grandes réformes libérales mises en place, il est assassiné, le , lors d'un attentat organisé par le groupe anti-tsariste Narodnaïa Volia.

Industrialisation

Alexandre III, lorsqu'il monte sur le trône en 1881, mène en réaction à l'assassinat de son père une politique de contre-réformes. Les dispositions autoritaires sont maintenues ou renforcées : les partis politiques et les syndicats sont interdits, le droit de circulation est limité, la presse est censurée. Sur le plan économique, l'industrie se développe rapidement grâce, entre autres, aux investissements étrangers et à la construction d'un réseau ferroviaire qui atteint 30 000 km en 1890. De nouvelles régions s'industrialisent (Ukraine) tandis que certaines renforcent leur caractère industriel comme la région de Saint-Pétersbourg et surtout celle de Moscou. Mais la main-d'œuvre abondante dégagée par l'abolition du servage et la croissance démographique ne trouve pas entièrement à s'employer dans l'industrie (trois millions d'ouvriers en 1913). De nombreux paysans viennent coloniser les terres vierges de l'empire situées dans le sud et l'est (vallée inférieure de la Volga, Oural, Sibérie) de l'empire. Le Transsibérien permet de désenclaver les immenses territoires de la Sibérie et facilite cette migration, tandis que le financement de l'industrialisation se fait principalement par les emprunts russes venus surtout de France.

Le premier tronçon du Transsibérien ouvre dès 1888 et Moscou émet quatre emprunts de 500 millions de francs-or. En 1904, la France compte 1,6 million de créanciers du réseau ferré, de l'État et des municipalités russes, tandis que l'alliance franco-russe mise en place en 1892 tente de faire pièce à la Triplice.

L’agriculture a toujours un poids écrasant : en 1897, la Russie compte 97 millions de paysans pour une population totale de 127 millions d’habitants. Ceux-ci ne possèdent généralement pas les terres qu'ils cultivent (25 % seront propriétaires en 1914). Le taux d'alphabétisation est très faible et la mortalité infantile est élevée (environ 180 ). L'excédent démographique est absorbé par les villes dont le nombre croît rapidement : à la veille de la Première Guerre mondiale, la population citadine dépasse les 25 millions d'habitants. La Russie continue d'accroître son aire d'influence : en Chine et en Corée, elle se heurte aux intérêts japonais. La guerre russo-japonaise qui s'ensuit se termine par une défaite complète (1905 à Tsushima) : la modernisation du Japon a été sous-estimée et l'éloignement du champ de bataille a créé d'énormes contraintes logistiques.

Révolution de 1905

La défaite de Tsushima de 1905 déclenche le premier soulèvement généralisé de la population russe contre le régime. La révolution russe de 1905 est d'abord un mouvement paysan qui touche essentiellement la région des terres noires. Les ouvriers se joignent au mouvement par la suite. La loyauté des forces armées va sauver le régime. Nicolas II, qui est monté sur le trône en 1894, est obligé de donner des gages d'ouverture. Une assemblée (douma) élue est dotée de pouvoirs législatifs. Mais les élections de deux doumas successives donnent une large majorité à l'opposition. La loi électorale est alors modifiée pour obtenir une chambre des députés favorable au pouvoir.

L'évolution économique et sociale du pays avait fait monter les oppositions libérales, démocrates, socialistes et révolutionnaires au régime tsariste. La fusillade meurtrière du Dimanche rouge à Saint-Pétersbourg mit le feu aux poudres. Le régime impérial survécut à cette première attaque d'envergure, mais le mécontentement grandit et l'opposition se radicalisa. La grève générale d'octobre 1905 réussit à faire céder le régime. Une constitution libérale fut octroyée ; mais dans les deux ans qui suivirent, la contre-attaque de Nicolas II réduisait à néant les espoirs soulevés par cette révolution.

La mutinerie du cuirassé Potemkine, immortalisée en 1925 par Le Cuirassé Potemkine, film de Sergueï Eisenstein, en est restée un symbole.

Première Guerre mondiale et révolution russe

Lénine en 1920.
Portrait de
Nicolas II de Russie.

La Russie entre en guerre contre l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie en 1914 pour venir en aide à la Serbie, son alliée. L'Empire russe déclenche une offensive en Pologne orientale mais est sévèrement battu. Les troupes russes doivent abandonner la Pologne. Début 1917 éclatent des mouvements sociaux, suscités par le poids de la guerre sur l'économie, les pertes sur un front réduit à une stratégie défensive, l'instabilité des dirigeants et la défiance vis-à-vis du tsar. Le refus des troupes de réprimer les manifestations et la lassitude des classes dirigeantes obligent le tsar Nicolas II à abdiquer; ainsi éclate la Révolution de Février 1917 et la Russie devient une république. Un gouvernement provisoire est alors constitué, présidé par Alexandre Kerenski. Tout en esquissant des réformes, celui-ci tente malgré tout de respecter les engagements de la Russie vis-à-vis de ses alliés en poursuivant la guerre. L'impopularité de cette dernière mesure est exploitée par le parti des bolcheviks qui, le 25 octobre 1917 ( dans le calendrier grégorien), renverse le gouvernement à Saint-Pétersbourg (alors capitale de la Russie) par les armes (révolution d'Octobre). La paix est signée avec les Allemands (à Brest-Litovsk, en Biélorussie actuelle) au prix d'énormes concessions territoriales (Pologne, partie de l'Ukraine, pays baltes, etc., soit environ 800 000 km2). Une tentative de Lénine d'exporter la révolution en Occident déclenchant la guerre contre la Pologne se termine par un cuisant échec: l'armée russe presque deux fois plus nombreuse que la polonaise est battue aux portes de Varsovie en août 1920. C'est le "miracle de la Vistule" et la "dix-huitième bataille décisive dans l'histoire du monde" due au génie stratégique du Maréchal Joseph Pilsudski. Une guerre civile va opposer pendant trois ans les Russes blancs (républicains ou monarchistes), assistés par les puissances occidentales, aux bolcheviks. Après leur victoire, le , les bolcheviks instaurent l'Union des républiques socialistes soviétiques ; la Russie devient une des républiques de l'Union.


Entre les deux guerres

Dès la prise du pouvoir, le nouveau régime tourne à la dictature réprimant toute opposition même au sein du parti bolchevik. L'ensemble des moyens de production industrielle est placé sous le contrôle de l'État. À la fin de la guerre civile en 1921, le pays est exsangue : la désorganisation des transports et les réquisitions agricoles déclenchent une famine qui fait un million de victimes autour de la Volga. Le mécontentement gagne et le régime doit assouplir son programme : c'est la NEP qui autorise une forme limitée d'économie privée. En quelques années, les productions agricole et industrielle se rétablissent. Lénine, mort en 1924, laisse sa « succession » ouverte. Staline va en quelques années se hisser au pouvoir en éliminant physiquement ses rivaux. Le plan de collectivisation est repris avec vigueur et les terres agricoles sont regroupées par la force au sein de grandes coopératives. Une nouvelle famine éclate, cette fois-ci majoritairement en Ukraine (1932–1933) et dans le Kouban. Le développement de l'économie est désormais planifié de façon centralisée et le pouvoir, qui se concentre à Moscou (redevenue capitale du pays en 1918), mène un vaste programme d'industrialisation (surtout dans le domaine de l'industrie lourde) à l'aide des plans quinquennaux. Le gouvernement incite les travailleurs au dépassement des normes de productivité (stakhanovisme) au nom de l'avenir radieux. La machine de propagande communiste fonctionne à plein régime. En même temps, Staline mène une politique répressive qui envoie au goulag ou à la mort plusieurs millions de personnes avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, ce qui ne l'empêche pas d'instaurer un véritable culte de personnalité. C'est la montée du stalinisme.

Seconde Guerre mondiale

Le Pacte germano-soviétique, signé le , pacte de non-agression entre l'Allemagne nazie et l'Union soviétique contient des protocoles secrets établissant les modalités de partage de la Finlande, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne et la Roumanie entre le Reich et l'Union soviétique. La Pologne est ainsi partagée en deux en . De même, Staline annexe les trois États baltes et force la Roumanie à lui céder la Bessarabie et les régions moldaves. Ces protocoles sont mis en œuvre sans difficulté véritable, sauf en ce qui concerne la Finlande (qui doit être placée sous influence soviétique), où se déroule la guerre d'Hiver. Ainsi, l'Union soviétique et l'Allemagne nazie se partagent une partie de l'Europe, sans que cela ne déclenche de réaction notoire de la part de la France et de la Grande-Bretagne.

Staline, qui a signé avant le début de la Seconde Guerre mondiale un pacte de non-agression avec Hitler comprenant une clause de partage de la Pologne et des pays baltes, est attaqué par l'Allemagne en juin 1941 (opération Barbarossa). L'Armée rouge sous-équipée et désorganisée par les purges staliniennes recule en essuyant des pertes qui se chiffrent en millions. L'avancée allemande est bloquée devant Stalingrad en , puis repoussée vers l'ouest, notamment à la suite de la bataille de Koursk opposant du au les forces allemandes aux forces soviétiques sur un immense saillant de 23 000 km2 situé au sud-ouest de la Russie, à la limite de l'Ukraine, entre Orel au nord et Belgorod au sud. C'est l'une des batailles qui ont déterminé l'issue de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Les généraux soviétiques reprennent progressivement l'initiative et l'Armée rouge, renforcée par des livraisons d'armes alliées, reconquiert les territoires perdus, libère les pays de l'Europe orientale puis rentre victorieuse dans Berlin (mai 1945), au prix d'un terrible bilan de 20 à 30 millions de victimes (dont presque la moitié de civils). Staline et ses alliés occidentaux ont conclu un accord sur un partage de l'Europe en zones d'influence qui entérine le rôle joué par l'URSS dans le conflit (conférence de Yalta). Les pays d'Europe orientale et l'Allemagne de l'Est se voient bientôt imposer un régime socialiste piloté par l'URSS.

La superpuissance soviétique

La guerre a saigné l'URSS (plus de 20 millions de victimes dont une majorité de civils) et détruit une bonne partie de ses installations industrielles et de ses villes. L'immédiat après-guerre est une période de reconstruction. Le pays retrouve son niveau de production industrielle d'avant-guerre puis le double en 1952. L'industrie nucléaire se développe, avec la création du complexe nucléaire Maïak. L'URSS effectue son premier essai nucléaire en 1949, accédant ainsi au rang de seconde puissance nucléaire mondiale.

Dans le même temps, le culte de la personnalité est porté à son comble par Staline. Peu après le décès de celui-ci en 1953, Nikita Khrouchtchev accède au pouvoir (1953) et dénonce les excès de son prédécesseur. Sur le plan intérieur commence une période de relative prospérité ; les droits des citoyens sont mieux respectés, c'est le début d'une certaine libéralisation. L'URSS stupéfie le monde par son avance dans le domaine spatial en mettant en orbite le premier Spoutnik et en y envoyant Youri Gagarine, premier homme dans l'espace. Sur le plan international, l'URSS élargit son influence à de nombreux pays du tiers monde et parvient par des investissements massifs dans l'armement à faire jeu égal avec les États-Unis, notamment dans le domaine nucléaire et des missiles balistiques. Cette période de guerre froide se traduit par de nombreux conflits ou tensions un peu partout dans le monde entre les deux superpuissances et leurs alliés. La crise de Cuba en 1962 manque de dégénérer en un conflit nucléaire. L'accession de Léonid Brejnev au pouvoir (1964) se traduit par une relative détente entre les deux grands, grâce aux travaux de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe mais également, sur le plan intérieur, par une réduction des tentatives de réforme qui n'avaient pas réussi à son prédécesseur (la campagne des terres vierges entre autres). L'écart entre le niveau de vie des Soviétiques et celui des habitants des pays occidentaux s'accroît. La tension entre les deux superpuissances reprend à compter de 1979 à la suite de l'invasion de l'Afghanistan et de l'arrivée de Ronald Reagan à la tête des États-Unis en 1980.

Fin de l'URSS

Mikhaïl Gorbatchev arrive au pouvoir en 1985 en prenant la tête du PCUS avec la volonté de réformer le régime pour combattre la stagnation économique et les reliquats du stalinisme, mais ses réformes donnent des résultats plutôt mitigés. La perestroïka (restructuration économique) n'a pas atteint les objectifs escomptés ayant aggravé les pénuries de biens de consommation et les inégalités sociales entraînant un mécontentement populaire, tandis qu'une démocratisation du régime, amorcée avec la glasnost (transparence), déclenche des conflits interethniques et la montée des nationalismes, mal perçus par les Russes. En 1986, le pays est confronté à la Catastrophe nucléaire de Tchernobyl.

Les élections législatives de 1989 sont marquées par l’émergence des réformateurs et des nationalistes. La même année, les troupes soviétiques se retirent d’Afghanistan. Le mur de Berlin chute le sans que l’URSS ne s’y oppose et dès 1990, les trois républiques baltes déclarent leur indépendance.

Vers 1991, un véritable dualisme du pouvoir s'installe au Kremlin - la puissance montante des structures étatiques russes libérées de la tutelle du PCUS, avec Boris Eltsine en tête, face aux organes du pouvoir soviétique et communiste, archaïque et conservateur, essayant en vain de freiner les réformes gorbatchéviennes et de préserver le système soviétique. Lors d'un référendum organisé le , 77,85 % des électeurs votent pour la préservation de l'Union soviétique. Un nouveau traité devait être signé entre les républiques le . Cependant un coup d'État mené par les conservateurs le 19 août échoue mais empêche l'adoption du projet et accélère la chute du pays.

L'URSS s'effondre : les républiques qui la constituaient prennent leur indépendance, le Conseil d'assistance économique mutuelle créé en 1949 et le Pacte de Varsovie (1955) ne sont plus. Mikhaïl Gorbatchev démissionne le . La fédération de Russie reprend de l'ancienne superpuissance mondiale les trois quarts de son territoire, plus de la moitié de sa population, les deux tiers de son industrie et la moitié de sa production agricole. État continuateur de l'URSS, elle occupe désormais sa place dans les institutions internationales, dont le siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies, mais assume également le passif financier de l'ancienne URSS. Une union politique et économique, la Communauté des États indépendants (CEI), est fondée quelques jours avant la démission de Gorbatchev pour tenter de maintenir des liens privilégiés entre les anciennes républiques soviétiques.

Bien que la Russie, dirigée par Boris Eltsine à partir de 1991, soit l’héritière de l'Union soviétique, elle ne peut endosser son rôle de superpuissance. Elle est en effet confrontée à de nombreux problèmes internes, parmi lesquels l'élaboration laborieuse d'un système politique démocratique et une guerre de sécession en Tchétchénie, et laisse la grande politique mondiale aux Américains et à leurs alliés.

Effondrement, puis redressement économique

Eltsine, le premier président de la Russie postsoviétique, donne une inflexion libérale au nouveau régime. La société russe, qui a dû abandonner le socialisme, est profondément bouleversée. Quelques oligarques construisent des fortunes. Mais le déclin de l'outil économique, l'affaiblissement de l'État fédéral provoquent une chute catastrophique du niveau de vie des Russes.

Thérapie de choc

La transition vers l'économie de marché est alors apparue inéluctable pour la fédération russe née fin 1991. Deux approches économistes s'opposaient vis-à-vis des modalités de cette transition vers le capitalisme:

  • D'une part, les partisans d'une thérapie de choc, qui prônaient la libéralisation rapide des prix et du commerce, des programmes de stabilisation de l'inflation et des privatisations massives. Cette école est menée par le professeur Jeffrey Sachs.
  • D'autre part, les institutionnalistes ou « gradualistes », prônant une transition plus progressive. Pour eux, la Russie doit donc reconstruire son système juridique (pour permettre aux entreprises de négocier leurs contrats) et ses structures de régulation (pour assurer le bon fonctionnement du système financier, par exemple). Pour les gradualistes, les privatisations ne sont pas une fin en soi mais avant tout une façon de stimuler la concurrence, l'innovation et la productivité. Il faut être très prudent et libéraliser l'économie, privatiser le secteur public, qu'à mesure que les institutions nécessaires au bon fonctionnement du marché se développeraient.

Appuyés par les instances internationales (FMI, BERD, etc.), les partisans de la « thérapie de choc » (Jeffrey Sachs) l'emportèrent et conseillèrent le gouvernement russe.

À partir de 1992, la Russie privatisa massivement, la thérapie de choc étant mise en œuvre de façon complète à partir de 1994 : à cette époque, plus de 50 % du secteur public (112 625 entreprises d'État) avaient été privatisés. Sur le plan économique, la planification dirigiste et centralisée de l'économie est ainsi abandonnée sans transition au profit d'un mode de fonctionnement s'inspirant des thèses libérales des économistes de l'école de Chicago. Les moyens de production ont été en grande partie privatisés, dans des conditions souvent obscures.

Transition vers l'économie de marché

La transition rapide vers une économie de marché capitaliste provoque au cours des années 1990 un effondrement total de l'économie. Le PIB est divisé par deux en quelques années, et une crise financière majeure en 1998 plonge une grande partie de la population dans de graves difficultés (exceptée une infime minorité de nouveaux riches, surnommés « nouveaux Russes »). La privatisation assortie de l'ouverture des marchés des capitaux facilite la ruée des capitaux hors du pays.

Si l'on prend le seuil de pauvreté de 2 $ par jour, 23,8 % de la population vit désormais dans la pauvreté sous le nouveau régime capitaliste, contre seulement 2 % en 1989 sous le régime communiste. Le chômage, qui s'élevait à moins de 0,1 % de la population active au début des années 1990, a grimpé à 0,8 % en 1992 et jusqu'à 7,5 % en 1994, quatre fois plus vite qu'en Biélorussie (0,5 % en 1992 et 2,1 % en 1994), qui a elle adopté une méthode plus graduelle de libéralisation.

Pour le prix Nobel d'économie Joseph E. Stiglitz, la thérapie de choc a été une grave erreur. Dans son livre, La Grande Désillusion il écrit ainsi : Les privatisations ont été réalisées avant d’avoir mis en place le cadre juridique et institutionnel nécessaire. L’argument du FMI était que des droits de propriété sont essentiels pour l’efficacité d’une économie. Mais rien ne s’est déroulé selon ce scénario. Les privatisations ont accru les possibilités de pillage et les raisons de piller au lieu de réinvestir dans l’avenir du pays. L’absence de lois assurant une bonne gouvernance d’entreprise a incité ceux qui parvenaient à prendre le contrôle d’une firme à voler les actionnaires, en pillant les actifs des entreprises .

Lorsque la présidence de Boris Eltsine touche à sa fin, l'économie russe est au plus bas. Le PIB a baissé de 7,5 % par an en moyenne entre 1990 et 1998, à une époque où la Chine, autre pays en transition, connaissait un taux de croissance annuel moyen de 10 %.

Élections

De plus, l'armée est tenue en échec dans le conflit qui l'oppose aux séparatistes islamistes en Tchétchénie. Les élections de 1993 se traduisent par une montée du courant nationaliste (22,92 % des votes vont au Parti libéral-démocrate de Russie de Vladimir Jirinovski, contre 7,81 % en juin 1991) et le maintien d'un vote communiste important (12,40 % des votes, contre 16,85 % en juin 1991). Une nouvelle constitution, adoptée en décembre 1993 après une grave crise constitutionnelle et la mise au pas du Congrès des députés du peuple à l'aide de l'armée, donne un tour plus présidentiel au régime. La période est également caractérisée par de grands mouvements de population entre les États composant l'URSS (population russe des États voisins se repliant en Russie, émigration des Russes de religion juive ou d'origine allemande, fuite des cerveaux) et au sein même de la Russie (abandon des campagnes et des zones les plus éloignées en Sibérie). Le désordre économique et politique se prolonge jusqu'en 1998, date à laquelle le système financier russe s'effondre : entre 1990 et 1998 le PIB aura chuté de 45 %.

Vladimir Poutine, porté au pouvoir en 2000, se donne pour objectif de rétablir le fonctionnement de l'État et de l'économie par le biais d'un régime présidentiel fort. Le nouveau président bénéficie de l'envolée du cours des matières premières, dont la Russie est le plus grand producteur. Il lance des réformes structurelles visant entre autres à rétablir la « verticale des pouvoirs ». Des mesures ont été prises contre la fraude fiscale, ce qui s'est traduit par l'arrestation de certains oligarques. Depuis 2000, la Russie connaît une croissance forte (augmentation du PIB de 7 % en moyenne) étroitement liée à la montée des prix des matières premières et plus particulièrement du pétrole et du gaz. L'afflux de revenus qui en découle permet le développement du secteur tertiaire (banque, assurance, distribution) et la croissance de la consommation intérieure. Vladimir Poutine tente de redonner à la Russie un rôle de premier plan sur la scène internationale en profitant, entre autres, des déboires américains en Irak, et de renouer des liens privilégiés avec les anciennes républiques composant l'URSS en maniant alternativement la manière forte (Biélorussie, Ukraine) et une approche plus diplomatique. Son successeur, Dmitri Medvedev, élu en mars 2008, est plus libéral, mais continue d'appliquer la politique générale de Poutine. Par ailleurs, la guerre d'Ossétie en 2008 étend l'influence russe dans le Caucase, en particulier en Abkhazie et en Ossétie du Sud-Alanie. Vladimir Poutine lui succède à nouveau après l'élection présidentielle de mars 2012.

Vladimir Poutine est réélu au premier tour de l'élection présidentielle du 18 mars 2018. Le 27 mars 2024, Vladimir Poutine est réélu une nouvelle fois au premier tour avec 88,4 % des voix.

Exacerbation des tensions avec l'Occident et expansionnisme militaire

En 2014, à la suite de l'annexion de la Crimée, le gouvernement de Vladimir Poutine est critiqué par les autres pays du G8 qui suspendent son adhésion au groupe, reformant ainsi temporairement le G7.

À la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, l'Occident adopte des sanctions contre l'économie russe qui entre en récession de 4 % au second semestre de 2022 d'après l'agence de statistique Rosstat. L'Europe et les États-Unis livrent également de grandes quantités d'armement pour permettre à l'Ukraine de résister face à l'invasion.

Culture

Littérature

Portrait de Léon Tolstoï,
Ilia Répine (1887).

La littérature russe prend son essor à Saint-Pétersbourg avec Alexandre Pouchkine, qui est considéré comme l'un des fondateurs de la littérature moderne russe et est parfois surnommé le « Shakespeare russe ». Parmi les poètes et écrivains russes les plus célèbres figurent Nicolas Gogol, Mikhaïl Lermontov, Fiodor Dostoïevski, Léon Tolstoï et Anton Tchekhov. Les écrivains les plus marquants de la période soviétique sont Boris Pasternak, Alexandre Soljenitsyne, Vladimir Maïakovski, Mikhaïl Cholokhov et les poètes Evgueni Evtouchenko et Andreï Voznessenski.


Musique

Piotr Ilitch Tchaïkovski.

Un grand nombre de groupes ethniques vivant en Russie ont des traditions folkloriques très variées. La musique russe du XIXe siècle est caractérisée par l'existence de deux courants musicaux : celui représenté par le compositeur Mikhaïl Glinka et ses successeurs, dont le Groupe des Cinq, qui ont inclus des éléments folkloriques et religieux dans leurs compositions et la Société musicale russe dirigée par Anton et Nikolaï Rubinstein aux accents plus traditionnels. La tradition du romantisme tardif incarnée par Tchaïkovski ou encore Nikolaï Rimski-Korsakov (bien qu'également successeur de Glinka), fut prolongée au XXe siècle par Sergueï Rachmaninov, l'un des derniers grands compositeurs de musique romantique.

Les compositeurs du XXe siècle de renommée mondiale comprennent Alexandre Scriabine, Igor Stravinsky, Sergueï Rachmaninov, Serge Prokofiev et Dmitri Chostakovitch. À l'époque soviétique, la musique était sous surveillance constante du régime, car elle était un moyen d'éduquer les masses socialistes, et elle ne devait pas être influencée, selon la propagande officielle, « par la décadence bourgeoise ». Les conservatoires de Russie ont produit des générations de solistes de renommée mondiale. Parmi les plus connus figurent les violonistes David Oïstrakh, Leonid Kogan et Gidon Kremer, le violoncelliste Mstislav Rostropovitch, les pianistes Vladimir Horowitz, Sviatoslav Richter et Emil Gilels et la cantatrice Galina Vichnevskaïa.


Opéra et théâtre

Tchaïkovski composa des ballets connus dans le monde entier comme Le Lac des cygnes, Casse-Noisette et La Belle au bois dormant. Au début du XXe siècle, les danseurs russes Anna Pavlova et Vaslav Nijinski devinrent célèbres et les déplacements à l'étranger des Ballets russes influencèrent fortement le développement de la danse dans le monde. Le ballet soviétique a préservé à la perfection les traditions du XIXe siècle et les écoles de chorégraphie de l'Union soviétique ont fait naître de grandes étoiles, admirées partout comme Maïa Plissetskaïa, Rudolf Noureev et Mikhaïl Barychnikov. Le ballet du Bolchoï à Moscou et le celui du Mariinsky à Saint-Pétersbourg sont universellement prisés.

Cinéma et audiovisuel

Alors que le cinéma a souvent été considéré comme une forme de divertissement bon marché à destination des classes populaires, la production cinématographique en Russie a eu dès 1917 un rôle culturel important : immédiatement après la révolution de 1917, le cinéma soviétique a exploré les possibilités et les limites du montage avec par exemple des films comme Le Cuirassé Potemkine. Le régime utilisait cet art pour former les masses, mais il tenta cependant de le faire avec des formes nouvelles et une grande créativité. Des réalisateurs soviétiques comme Sergueï Eisenstein et Andreï Tarkovski marquèrent leur époque et eurent une grande influence sur les cinéastes contemporains. Eisenstein fut l'élève du metteur en scène et théoricien Lev Koulechov, qui mit au point les principes du montage cinématographique dans la première école du cinéma créée au monde, l'institut du cinéma de l'Union à Moscou. En 1932, Staline promulgua le réalisme socialiste soviétique comme fondement de l'art soviétique, ce qui freina la créativité, mais beaucoup d'œuvres produites à cette époque sont des réussites artistiques comme Tchapaev, Quand passent les cigognes et la Ballade du soldat.

Le cinéma soviétique fut en crise dans les années 1980 et 1990. Les réalisateurs russes n'étaient plus obligés d'affronter la censure, mais les réductions des subventions d'État ne leur permettaient de produire qu'un nombre réduit de films. Le début du XXIe siècle quant à lui se caractérisa par un accroissement des entrées en salle et en conséquence une prospérité accrue de l'industrie cinématographique.

L'art de la vidéo est très populaire dans la Russie moderne. La Russie est l'un des marchés prioritaires pour YouTube. L'épisode le plus populaire de la série animée russe Masha et Michka a plus de 3 milliards de vues. La chaîne « +100500 », qui héberge des critiques de vidéos pour des vidéos amusantes, et BadComedian, qui fait des critiques pour des films populaires, sont particulièrement populaires. De nombreuses bandes-annonces de films russes ont été nommées aux Golden Trailer Awards. Beaucoup de vidéos de Nikolay Kurbatov, éditeur russe, poète et publiciste, le fondateur de bande-annonce de poétique et de construction de la bande-annonce, ont été téléchargés sur les grandes chaînes YouTube, ont été utilisés comme bandes-annonces principales et sont entrés dans le livre des records.

Architecture

Principaux styles et évolutions
La cathédrale de l'Épiphanie d'Irkoutsk,
exemple architectural du baroque sibérien.

Depuis la christianisation de la Rus' de Kiev, l'architecture russe a été influencée par l'architecture byzantine pendant de nombreuses années. Outre les fortifications (kremlins), les principaux bâtiments en pierre de l'ancienne Rus' étaient des églises orthodoxes avec leurs nombreux dômes, souvent dorés ou peints de couleurs vives.

Aristotile Fioravanti et d'autres architectes italiens ont introduit la mode de la Renaissance en Russie depuis la fin du XVe siècle, tandis que le XVIe siècle vit le développement des églises uniques en forme de tente (chatior) culminant dans la cathédrale Sainte-Basile-le-Bienheureux. À cette époque-là, la conception du dôme en forme d'oignon, ou clocher à bulbe, était complètement développée.

Au XVIIe siècle, le « style ardent » de l'ornementation a prospéré à Moscou et à Iaroslavl, ouvrant progressivement la voie au Baroque Narychkine dans les années 1690. Après les réformes de Pierre Ier le Grand, le changement de style architectural en Russie a généralement suivi celui de l'Europe occidentale. Le XVIIIe siècle est particulièrement marqué en Russie par différents types de baroque, comme l'élisabethain, le pétrovien, le Stroganov, celui de Totma et celui de Sibérie.

La cathédrale Saint-Basile
sur la Place Rouge, Moscou,
l'un des symboles
les plus populaires du pays.

Le goût du XVIIIe siècle pour l'architecture rococo a conduit aux œuvres ornées de Bartolomeo Rastrelli et de ses disciples. Les règnes de Catherine II et de son petit-fils Alexandre Ier ont vu fleurir l'architecture néoclassique, notamment à Saint-Pétersbourg, capitale de la Russie à cette époque. La seconde moitié du XIXe siècle a été dominée par les styles néo-byzantin et néo-russe. Les styles prédominants du XXe siècle étaient l'Art nouveau, le constructivisme russe et l'architecture stalinienne.

Durant la période stalinienne, la tradition de préservation a été brisée. Les sociétés de préservation indépendantes, même celles qui ne défendaient que des sites séculiers tel l'OIRU basé à Moscou, ont été dissoutes à la fin des années 1920. Une nouvelle campagne antireligieuse, lancée en 1929 coïncide avec le collectivisme agricole ; la destruction des églises dans les villes atteint un sommet vers 1932. Un certain nombre d'églises ont été démolies, dont la Cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou. À Moscou seulement, les disparitions d'édifices notables de 1917 à 2006 sont estimées à plus de 640 (dont 150 à 200 bâtiments classés, sur un inventaire total de 3 500) - certains ont complètement disparu, d'autres ont été remplacés par des répliques en béton.

En 1955, un nouveau leader soviétique, Nikita Khrouchtchev, a condamné les « excès » de l'ancienne académique d'architecture et la fin de l'ère soviétique a été dominée par le fonctionnalisme simple en architecture. Cela a quelque peu aidé à résoudre le problème du logement, mais en créant une grande quantité de bâtiments de faible qualité architecturale, contrastant significativement avec les styles lumineux antérieurs. En 1959, Nikita Khrouchtchev a lancé la campagne antireligieuse. En 1964, plus de 10 000 églises sur 20 000 ont été fermées (principalement dans les zones rurales) et beaucoup ont été démolies. Sur 58 monastères et couvents en activité en 1959, seulement 16 restaient en 1964, sur 50 églises de Moscou en activité en 1959, 30 ont été fermées et 6 démolies.


Inscrits sur la liste du patrimoine mondial

En juin 2024, l'UNESCO recensait 52 sites inscrits en Russie, dont 31 culturels sur la liste du patrimoine mondial, ce qui en fait le neuvième pays du monde en nombre de sites bénéficiant de la reconnaissance mondiale, devant l'Iran et dernière le Royaume-Uni.

Le patrimoine architectural russe inscrit sur la liste du patrimoine mondial comporte à la fois des édifices d'architecture religieuse (les églises de l'école d'architecture de Pskov par exemple), civile (le palais Catherine), militaire (ensemble historique et architectural du Kremlin de Kazan) et urbaine (centre historique de Iaroslavl, de Saint-Pétersbourg). Il comporte des exemples d'architecture des différentes époques du pays, de l'architecture pré-mongole (la cathédrale Sainte-Sophie de Novgorod) à l'époque récente (les observatoires astronomiques de l'université fédérale de Kazan), en passant par des chefs-d'œuvre de l'architecture en bois (le pogost de Kiji), musulmane (le gorodichtché de Bolgar) et à piliers et chatior (l'église de l'Ascension de Kolomenskoïe).

Traditions

En 2016, la Russie compte 2 éléments inscrits sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel. Le premier est l'espace culturel et la culture orale des Semeiskie, communauté de Vieux-Croyants installé en Transbaïkalie à la suite d'un exil depuis la Russie européenne. Il serait environ 200 000, et pratiquent d'anciens rites orthodoxes, comme leurs chats. Ils se caractérisent aussi par leur artisanat, leurs habitations, leurs vêtements traditionnels, leurs ornements, et leur nourriture. Le second élément est l'olonkho, qui est un genre poétique chanté a cappella de la tradition orale iakoute en république de Sakha. Présente dans l'espace culturel turco-mongol, l'épopée constitue le texte unique de ce genre. Les motifs et types varient tout en suivant un canon fondamental déterminé.

Fêtes et jours fériés

 
DateNom françaisNom localRemarques
Nouvel anНовый годFérié
7 janvierNoël (orthodoxe)Рождество ХристовоFérié
13 janvierNouvel an « ancien » (julien)Старый новый годNon férié
23 févrierFête du Défenseur de la PatrieДень Защитника ОтечестваAncienne Fête de l'Armée rouge, et désormais Fête des hommes, jour férié.
8 marsJournée internationale des femmesМеждународный женский деньFête des femmes, jour férié.
Fête du printemps et du travail (le Pervomaï)Праздник весны и труда (Первомай) 
9 maiFête de la victoire de la Grande Guerre patriotique (1941-1945)День Победы в Великой Отечественной войне

Jour férié. Anniversaire de la signature de l’acte de capitulation nazie à l’heure de Moscou (9 mai à 01h01).

12 juinJour de Russie (Fête de la Souveraineté de la fédération de Russie)День России (День суверенитета РФ)Le , le Parlement russe démocratiquement élu proclama l'indépendance de la Russie vis-à-vis de l'Union soviétique.
4 novembreFête de l'unité nationaleДень национального единства 
7 novembreFête de Réconciliation (Anniversaire de la Révolution russe 1917)День согласия и примиренияNon férié
12 décembreJour de ConstitutionДень КонституцииNon férié depuis 2005.

Outre ces jours fériés, il existe un grand nombre de fêtes de corporations (Профессиональные праздники). Ces jours ne sont pas chômés, mais les plus importants sont célébrés officiellement (12 avril : journée de la cosmonautique ; 28 mai : jour des gardes-frontières ; 5 octobre : jour des enseignants ; 10 novembre : jour de la police…).

Source: Wikipedia (Dernière révision: )

Russia (Federation ) — pays dans la littérature

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oblast

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Арха́нгельская о́бласть
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Иркутская область
Oblast d’Irkoutsk, Russia (Federation ) — pays
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Ивановская область
Oblast d’Ivanovo, Russia (Federation ) — pays
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Орловская область
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Оренбургская область
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Bob Morane (Les romans), T200 (La guerre du Pacifique n’aura pas lieu)
Bob Morane (Lombard), T61 (La guerre du Pacifique n'aura pas lieu - T1)
Bob Morane (Lombard), T16 (Intégrale 16)
Date historique

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#2
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Date historique
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Politique

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