Toulouse

Localisation

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Toulouse : descriptif

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Toulouse

Toulouse (en occitan : Tolosa) est une commune du sud-ouest de la France, préfecture de la région Occitanie et du département de la Haute-Garonne, ainsi que siège de Toulouse Métropole

Ses habitants sont appelés les Toulousains et Toulousaines. En 2022, Toulouse est la quatrième ville la plus peuplée de France, avec 511 684 habitants (après Paris, Marseille et Lyon)

L'agglomération toulousaine compte 1 081 726 habitants en 2022, également au quatrième rang national (après Paris, Lyon et Marseille)

Enfin, son aire d'attraction est, avec 1 513 396 habitants, la cinquième du pays (après Paris, Lyon, Marseille et Lille). Riches d'une longue histoire, Toulouse et ses environs sont occupés depuis le Paléolithique puis habités par les Volques Tectosages dès le IIIe siècle av

J.-C

La cité de Tolosa est fondée au début du Ier siècle par les Romains au bord de la Garonne, à l'emplacement de la ville actuelle

Au Ve siècle, à la suite des invasions germaniques, elle est la capitale du royaume wisigoth

Réunie au royaume des Francs mérovingiens et carolingiens, elle est entre le VIIe et le IXe siècle une des capitales du royaume d'Aquitaine

Elle est ensuite le cœur d'un puissant comté conservé par les Raimondins jusqu'au milieu du XIIIe siècle

Elle devient alors une importante cité royale, capitale du Languedoc

La ville de Toulouse était également le chef-lieu de l'ancienne région Midi-Pyrénées jusqu'à sa disparition au 1er janvier 2016. Ville à l'architecture caractéristique des cités du Midi de la France, Toulouse est souvent surnommée « la ville rose » en raison de la couleur du matériau de construction traditionnel local, la brique de terre cuite

Le développement de la culture de la violette de Toulouse au XIXe siècle en fait un emblème de la ville et lui vaut le surnom de « cité des violettes »

Elle est aussi, beaucoup plus rarement, surnommée la « cité Mondine » (la Ciutat Mondina en occitan), en référence à la dynastie des comtes de la ville, souvent nommés Raymond. Reliant Toulouse à Marseillan, le canal du Midi est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1996

La basilique Saint-Sernin, plus grand édifice roman d'Europe, y est également inscrite depuis 1998 au titre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Toulouse est la capitale européenne de l'industrie aéronautique et spatiale avec les sites d'Airbus Commercial Aircraft et de sa maison mère Airbus. Elle compte plus de 100 000 étudiants, répartis en grande partie au sein des trois universités de la ville (Capitole, Jean-Jaurès et Paul-Sabatier). Le sport emblématique de Toulouse est le rugby à XV, son club du Stade toulousain détenant le plus riche palmarès sur le plan national comme sur le plan continental, avec vingt-quatre titres de champion de France et six titres de champion d'Europe. Le cassoulet, la saucisse et la violette sont les spécialités emblématiques de la gastronomie toulousaine.

Géographie

Localisation

Représentations cartographiques de la commune
Mairie
1 : carte dynamique ; 2. carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes

Toulouse est située dans le Midi de la France, au nord du département de la Haute-Garonne, sur l'axe de communication entre la mer Méditerranée et l'océan Atlantique. Elle est située sur un coude de la Garonne qui, provenant des Pyrénées, s'oriente au nord-est avant de changer de direction au niveau de Toulouse pour se diriger au nord-ouest vers l'océan Atlantique. Vers le sud par temps clair, la chaîne pyrénéenne est visible. C'est sur ce coude de la Garonne, carrefour naturel des voies de communication, que les premiers hommes à l'origine de Toulouse se sont implantés.

Elle est à la croisée de grands itinéraires européens, comme les axes majeurs est-ouest E80 Rome-Lisbonne, nord-sud E9 Paris-Barcelone ou le futur itinéraire de désenclavement de la diagonale continentale Saragosse-Lyon[Quoi ?].

Géographiquement, elle se situe à 122 kilomètres du pic d'Aneto (3 404 mètres) point culminant des Pyrénées, source de la Garonne dans le massif de la Maladeta (Espagne), 144 kilomètres de la mer Méditerranée à Gruissan dans l'Aude à l'est et 233 kilomètres de l'océan Atlantique à Capbreton dans les Landes à l'ouest.

La rive droite de Toulouse se trouve sur une terrasse insubmersible sur laquelle la ville romaine s'est établie. C'est aussi sur cette terrasse que la ville marchande et commerciale de Toulouse s'est formée. De l'autre côté de la Garonne, se trouve la rive gauche avec l'ancien faubourg Saint-Cyprien, longtemps quartier pauvre car construit en dehors des remparts de la ville et en zone inondable : situé en contrebas de quelques mètres par rapport à la rive droite, le quartier Saint-Cyprien a souvent été soumis à de fortes inondations. Ainsi en 1875, le quartier Saint-Cyprien fut submergé par les eaux de la Garonne et plusieurs ponts furent emportés. Cette situation basse explique l'évolution de la courbe du fleuve au fil des siècles du côté de la rive gauche, entre la rivière Touch qui se jette au nord de Purpan et l'actuelle chaussée du Bazacle.

Le canal du Midi, œuvre de Pierre-Paul Riquet, qui reprend une courbe artificielle de la Garonne vers la mer Méditerranée, remonte au sud-est la vallée de l'Hers-Mort et traverse la rive droite de la ville.

La commune de Toulouse a une superficie de 11 830 hectares, soit environ 1 300 hectares de plus que Paris et 7 000 de plus que Lyon, mais 13 000 de moins que Marseille.

Toponymie

Le nom Tolosa apparaît dans des écrits antiques mais pas antérieurs au IIe siècle av. J.-C. : Τολώσσα [Tolossa] (Posidonios et Strabon) ; Tolosa (Cicéron, César, Pline, etc.).

Selon une légende toponymique, Tolosa, jadis la « cité de Minerve » (Palladia Tolosa) selon l'expression de Martial, ferait référence à la Tholos des Grecs, cf. les légendes de l'Or de Delphes à Toulouse. Une autre version, tout aussi fantaisiste, fait de Tholus, petit-fils de Japhet, lui-même deuxième fils de Noé, celui qui aurait donné son nom à la cité. C'est ce mythe qui se retrouve mis en ouverture du Ramelet Mondin du poète toulousain Pèire Godolin.

Il est acquis depuis longtemps que Tolosa (ou Tolossa) représente un toponyme indigène que les auteurs antiques se sont contentés de transcrire dans leur langue. Cependant son étymologie est aujourd'hui encore incertaine même si le proto-italique tolazāō (tolérer) reste une piste ouverte sur une possible "cité de la tolérance".

Ce nom de lieu étant associé à celui des Volques Tectosages, certains linguistes ont essayé de mettre en évidence le caractère celtique du toponyme. Ils se reposent notamment sur l'existence d'une racine Tol- que l'on retrouverait par exemple dans le nom de la peuplade celtique des Tolistobogii et dans celui du nom d'au moins quatre autres Toulouse en France, dont l'un Toulouse-le-Château (Jura, Montis Tolose 1090) dans le nord-est. Cet élément Tol- est possiblement le même que celui rencontré dans les Toulon, Thollon, Thulon, Montholon, Monthelon, etc. de l'hexagone et qui signifierait « colline, éminence ». Cependant, la topographie de Toulouse s'accorde mal avec le sens de « colline, éminence », car la localité est située dans une plaine.

Le nom étant difficilement explicable par le celtique, la plupart des toponymistes le considèrent comme pré-celtique, peut-être ibère ou pré-celtique d'« origine et de sens incertain ». Les hypothèses pré-celtiques, c'est-à-dire ibériques et aquitaniques ont été étudiée par Pierre Moret, ces langues sont peu ou pas documentées.

Le nom antique Tolosa est également le nom occitan de la ville, présent dans sa devise Per Tolosa totjorn mai. Il devient Tholose en français, avant de se transformer en Toulouse, probablement sous l'influence de la prononciation occitane ([tuˈluzɔ]), vers la fin du XVIIe siècle.

Histoire

Préhistoire, protohistoire

Les environs de Toulouse sont occupés dès le Paléolithique inférieur mais ce ne sont que des traces d'occupation humaine du Néolithique qui sont retrouvées sous forme de village comme à Villeneuve-Tolosane. D'autres traces d'occupations par l'homme au VIIIe siècle av. J.-C. et au VIIe siècle av. J.-C. ont été trouvées comme en témoigne la nécropole du quartier Saint-Roch (vers la rue du Feretra), mise au jour en 2002.

Dès le milieu du IIIe siècle av. J.-C., bien avant l'installation romaine, le Languedoc occidental est occupé par une confédération de peuples gaulois, les Volques Tectosages, parmi lesquels un peuple, celui des Tolosates, occupe les environs de Toulouse. Au IIe siècle av. J.-C., un oppidum d'une centaine d'hectares est créé à Vieille-Toulouse, à quelques kilomètres au sud de l'actuelle Toulouse. Probable capitale des Volques Tectosages, le site est urbanisé à la mode italique, sur un plan orthogonal. Les Tolosates entretiennent des liens commerciaux avec l'Espagne et l'Italie et le reste de la Gaule par l'échange de vin, de blé et de métaux. De nombreuses amphores ont été retrouvées et prouvent la vigueur de ces échanges.

Antiquité

Ville gallo-romaine

D'abord alliés de Rome, les Volques Tectosages se révoltent et sont défaits par les Romains en 107 av. J.-C., et Toulouse (Tolosa en latin) devient romaine. La ville protohistorique est alors un important centre administratif et militaire de la province Narbonnaise. Sous Auguste, vers la fin du Ier siècle av. J.-C., une ville nouvelle est établie à l'emplacement du centre historique actuel de Toulouse. Les Gallo-Romains, comme en d'autres grandes villes, édifient des aqueducs ainsi que de nombreux bâtiments maintenant détruits pour un grand nombre d'entre eux : un théâtre, un amphithéâtre de 14 000 places encore visible dans le quartier Purpan-Ancely, des thermes et plusieurs temples. Dès l'an 30, ils entourent la ville d'un grand mur d'enceinte fait de briques dont des pans sont encore debout de nos jours.

L'itinéraire de l'Anonyme de Bordeaux passe dans la région et mentionne ce site.

En 250, Toulouse est marquée par le supplice de Saturnin de Toulouse qui deviendra saint Sernin. Cet épisode marque l'apparition d'un culte minoritaire dans le Haut-Empire. Le IIIe siècle et IVe siècle sont prospères et la ville grandit. La première basilique Saint-Sernin est construite en 403 avec l'essor du christianisme dans la région. La brique est largement utilisée comme matériau de construction.

Capitale du royaume Wisigoth

En 413, les Wisigoths envahissent la ville et choisissent Toulouse comme capitale de leur royaume. Les vestiges du palais Wisigoth de Toulouse, qui se situait sous l'actuelle place de Bologne, ont été redécouverts en 1988-1989. Sidoine Apollinaire a relaté en détail les fastes de la cour toulousaine de Théodoric II. Ayant une culture et une religion différentes, les Gallo-Romains et les Wisigoths se côtoient à Toulouse sans se mélanger jusqu'en 508 lorsque Clovis prend la ville, après avoir vaincu les Wisigoths à la bataille de Vouillé (en 507).

Moyen Âge

Le comté de Toulouse du VIe au XIIILe comté de Toulouse du VIe au XIIIe siècle

Les Francs ne restent cependant pas à Toulouse et la ville, maintenant coupée de la Méditerranée, perd de son influence. Elle sert surtout de place-forte face à la Septimanie à l'est et la péninsule ibérique au sud, détenus par les Wisigoths. Elle reprend néanmoins son indépendance pour former en 629 l'éphémère royaume de Toulouse puis devient aux VIIe et VIIIe siècles la capitale d'un grand duché dont les frontières vont des Pyrénées à la Loire, et de Rodez à l'Océan. En 721, la ville est assiégée par l'armée arabe, qui est finalement défaite lors de la bataille de Toulouse le , signant la fin de sa progression vers le nord. En 844, une flotte vikings remonte la Garonne et atteint Toulouse.

Au Moyen Âge, la ville reste longtemps indépendante. Les comtes de Toulouse étendent leur domaine sur la plus grande partie du Midi de la France. Témoin de la présence des comtes de Toulouse, les restes des fondations du château comtal ont été récemment mis au jour près de la porte sud de la ville médiévale à l'emplacement du palais de justice. Le christianisme s'impose à Toulouse et de nombreuses églises sont construites. En 1096, le pape Urbain II se rend à Toulouse pour consacrer la basilique Saint-Sernin. La cathédrale Saint-Étienne est édifiée au XIIIe siècle.

En 1152, un conseil commun de la Cité et des Faubourgs est mis en place par le comte. C'est le « capitoulat » formé de douze capitouls qui assurent dans un premier temps un rôle judiciaire. Puis ils acquièrent du pouvoir en rendant des ordonnances, percevant des taxes, levant une milice et assurant l'ordre et la justice dans la ville. À la suite de la révolte du , le Comte ne conserve plus que le pouvoir de battre la monnaie, et de lever des troupes en cas de menace extérieure. En 1190, les capitouls acquièrent une maison commune contre les remparts à proximité de la porte nord, qui deviendra le Capitole, aujourd'hui symbole de la ville. Cette période permet l'instauration de nombreuses libertés municipales. Parallèlement émerge une des premières sociétés par actions de l'histoire, les moulins du Bazacle sur la Garonne.

À la même époque, la papauté lance la croisade des albigeois. Malgré la mort du chef des croisés Simon de Montfort et l'abandon de son fils Amaury, les hostilités aboutissent à l'entrée en dépendance du comté de Toulouse à l'égard de la royauté capétienne avec la signature du traité de Paris le . L'université de Toulouse est fondée la même année. En 1271, à la mort de Jeanne fille de Raimond VII, dernière représentante de la maison des comtes de Toulouse, le comté est intégré au domaine royal français et devient le Languedoc.

C'est précisément pour contrer l'influence de « l'hérésie cathare », particulièrement vive dans la région, que Dominique de Guzmán fonde à Toulouse, en 1215, dans la maison Seilhan, l'Ordre des frères prêcheurs (aussi appelés Dominicains). En 1365, le pape Urbain V attribue aux dominicains de Toulouse les reliques du philosophe et théologien saint Thomas d'Aquin, dominicain célèbre, vraisemblablement pour dédommager la ville qui fut le berceau de l'ordre de n'avoir pu obtenir celles de saint Dominique lui-même. Ces reliques sont conservées à l'église des Jacobins.

Les Hospitaliers et les Templiers

Au début du XIIe siècle les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem s'installent à Toulouse. Ils occupent d'abord, jusqu'en 1110, l'église de la Dalbade, qui dépend du prieur de la Daurade, mais ils en sont expulsés. C'est pourquoi ils obtiennent, entre 1116 et 1121, de l'évêque de la ville, Amelius Raymond du Puy, dont un frère, Raymond du Puy, est un futur supérieur de l'ordre, la concession de l'église Saint-Rémi. Cette petite église, qui aurait été fondée par l'évêque Germier, se trouve à l'angle des rues Saint-Rémésy et Saint-Jean. Les hospitaliers accroissent progressivement leurs droits, tels que l'autorisation d'acquérir des biens dans tout le diocèse de Toulouse, le droit donné en 1160 par l'évêque Raimond de Lautrec d'avoir un cimetière pour les membres de leur ordre ou encore la possibilité accordée en 1175 par le comte de Toulouse Raimond V d'avoir un four. Ils reçoivent également le droit de faire construire une tour, connue comme la tour des Archives.

Les Hospitaliers entrent cependant en concurrence avec les Templiers, qui ont établi leur maison toulousaine non loin de la leur, dans la rue du Temple (actuel no 31 rue de la Fonderie). Mais en 1307, le roi de France Philippe IV le Bel fait arrêter les Templiers dans tout le royaume de France et mettre leurs biens sous séquestre. Après la suppression de leur ordre par le concile de Vienne en 1311, la dévolution des biens de l'ordre du Temple sont accordées aux Hospitaliers l'année suivante. C'est Déodat de Roaix qui est chargé, à Toulouse, de surveiller le transfert des propriétés.

La grande richesse de la maison hospitalière toulousaine lui permet de recevoir en 1315 le rang de grand prieuré : elle est placée, au côté du grand prieuré de Saint-Gilles, à la tête de la langue de Provence. Les hospitaliers, devenus propriétaires de la Maison du Temple, y installent en 1408 un hôpital, appelé hôpital du Temple. Le prieur provincial fait aussi construire son logis dans la maison voisine (actuel no 13 rue de la Dalbade). Ils agrandissent également l'église (actuel no 15 rue de la Dalbade), placée dès lors sous les vocables de Notre-Dame de la Conception et de Sainte-Barbe. Derrière les bâtiments qui donnent sur la rue se trouve également un cimetière, du côté de la Garonnette.

De la Renaissance à la Révolution : crises et âge d'or du pastel

Au XIVe siècle, la ville prospère grâce au commerce et devient la quatrième ville du royaume de France. Mais, en 1348, la ville est touchée par la peste noire qui reviendra en 1361 puis au XVe siècle. Elle doit aussi assurer l'effort de la guerre de Cent Ans et subir le brigandage. Les faubourgs sont détruits et la ville se replie derrière ses fortifications. Le Grand incendie de Toulouse, le , détruit les trois quarts de la cité et ruine plusieurs églises, couvents et autres édifices publics. La ville prospère et s'agrandit malgré cela : le , par ses lettres patentes, le roi Louis XI ordonne le rétablissement du Parlement et de la Cour des aides à Toulouse, transférés auparavant à Montpellier. En 1476, Toulouse devient la quatrième ville de France à accueillir l'imprimerie.

Durant la Renaissance, de la fin du XVe au XVIe siècle, Toulouse connaît une période de grande prospérité, grâce à l'industrie du pastel. C'est l'époque de construction de grands hôtels particuliers comme l'hôtel de Bernuy ou l'hôtel d'Assézat.

En 1560, les protestants et les catholiques s'affrontent dans de sanglants combats. En 1562, des Huguenots furent ainsi massacrés et leurs maisons pillées lors de troubles à la suite d'un édit de la reine autorisant les hérétiques à pratiquer leur culte en dehors des villes. Cela mena à une conjuration contre les catholiques et à de nombreux affrontements, qui se soldèrent par la défaite des Huguenots en mai de cette même année.

Au XVIIe siècle, le catholicisme triomphe. Les églises sont très fréquentées et de nombreux couvents s'installent en ville. Le parti pro catholique s'oppose au pouvoir central, en particulier lors de la révolte du gouverneur du Languedoc Henri II de Montmorency exécuté en 1632 place du Capitole. Deux symboles de la ville, le Pont-Neuf et le canal du Midi, sont réalisés respectivement en 1632 et en 1682. Le Capitole est reconstruit, quant à lui, au XVIIIe siècle. En 1762, se déroule l'affaire Calas : le cas d'un protestant injustement condamné provoque une célèbre intervention de Voltaire.

Toulouse entre dans la Révolution sans grand heurt. Seuls quelques pillages et quelques attaques de châteaux se produisent, le pouvoir du Parlement est respecté car il fait vivre la ville. Des conflits éclatent lorsque la suppression des provinces et des Parlements et la réforme ecclésiastique sont déclarées en 1790 et 1791. La ville est privée de son rang de capitale régionale et devient le chef-lieu de la Haute-Garonne. Les jacobins parviennent à la maintenir hors de la révolte fédéraliste (ce qui est déterminant pour éviter la jonction entre l'Ouest et le Sud Est). De même, en 1799, les républicains parviennent à faire échouer une révolte populaire dont le motif principal est le refus du service militaire obligatoire et le rejet de la politique répressive du Directoire vis-à-vis des prêtres.

Époque contemporaine

XIXXIXe siècle

Le , la bataille de Toulouse oppose les hispano-britanniques du maréchal Wellington aux Français du maréchal Soult, qui, bien que parvenant à résister, sont contraints de se retirer. La ville rose a donc été le théâtre de la dernière bataille franco-anglaise sur le sol français. La ville se rallie au roi Louis XVIII et à la Restauration après la chute de Napoléon Ier. Les républicains et les légitimistes sont majoritaires à Toulouse et il est difficile aux partisans de Louis-Philippe ou de Napoléon III de lutter contre leur alliance de circonstance. Les Républicains, en particulier Armand Duportal sont très actifs ; en 1848, la République est proclamée par Henri Joly depuis le balcon du Capitole ; en 1871 une Commune échoue.

Le , Toulouse connaît sa plus forte crue. Au débit de 8 000 m3 d'eau par seconde (300 m3 en temps normal), la Garonne monte à 9,47 m, inondant la quasi-totalité de la rive gauche, détruisant le pont d'Empalot, le pont Saint-Pierre et le pont Saint-Michel. Seul le Pont Neuf résiste. On dénombre 208 morts, plus de 1 200 maisons détruites et 25 000 sans-abri. Le , le maréchal Mac Mahon se rend à Toulouse. À la vue du spectacle, il prononce la désormais célèbre phrase « Que d'eau, que d'eau ! ».

L'arrivée au pouvoir des radicaux, commerçants et entrepreneurs républicains soutenus par le journal La Dépêche du Midi où écrit Jean Jaurès se traduit par de grands travaux urbains avec la construction des grandes rues de type haussmannien comme la rue Alsace-Lorraine et la rue de Metz ; la ville s'agrandit progressivement du fait de l'immigration espagnole et de l'exode rural.

En 1856, l'arrivée du chemin de fer s'avère déterminante pour Toulouse. À partir des années 1870, quelques grandes artères sont percées sur le modèle parisien. Elles sont bordées de grands immeubles bourgeois et accueillent les premiers grands magasins.

Les grands magasins

Au Capitole, les galeries Lafayette, Au printemps, Au gaspillage et Les grands magasins Lapersonne sont les principales enseignes de Toulouse fin 19e, début 20e. Une concurrence acharnée se joue entre les magasins toulousains et les succursales parisiennes (« Au Capitole » a été ouvert par la société Paris-France des frères Gompel, qui ouvrent des Dames de France dans les grandes villes de province. Les Toulousains, MM. Bourgeat, Bessières et Oustalet, s'associent pour agrandir les magasins Lapersonne, qui s'ouvrent sous la nouvelle place Esquirol récemment percée.

XXXXe siècle

Dans le premier conflit mondial, un service militaire mobilise tous les hommes aptes au Front ou comme réservistes ; nombreux sont les morts. Ces pertes seront comblées par la venue d'immigrés italiens, espagnols et polonais.

Avec la Première Guerre mondiale, Toulouse entre enfin dans l'ère industrielle avec la poudrerie et l'Arsenal qui emploient à eux seuls 50 000 ouvriers en 1917 ; c'est aussi en 1917 qu'un industriel venu de Bagnères-de-Bigorre, Latécoère, qui fabriquait jusque-là des wagons de chemin de fer, obtient de l'État un important marché de construction d'avions qui marque les débuts de l'industrie aéronautique à Toulouse, alors que la ville était jusque-là restée à l'écart de la révolution industrielle. Toutefois, dès avant la Grande Guerre, la population ouvrière était nombreuse, voire majoritaire, dans cette ville sans grande industrie (à l'exception des industries d'État, manufacture des tabacs, poudrerie et Arsenal) : les multiples petites entreprises spécialisées dans l'habillement, la chaussure et autres « articles de Paris » opposaient une foule d'ouvriers (socialistes) des petits indépendants (radicaux) et une population de tradition plus rurale (très catholique).

Entre 1906 et 1924, les radicaux laissent progressivement la place à un socialisme municipal que dirigent Albert Bedouce puis Étienne Billières. Sous les mandats d'Étienne Billières (1925-1935) et d'Ellen-Prévot (1935-1940), la ville est transformée par la construction de grands équipements publics, tels l'actuelle Bibliothèque municipale sise rue du Périgord, le parc des Sports, un vaste programme de rénovation ou de création d'écoles, tous marqués par un style Art déco solennel et lumineux.

Entre l'été et l'automne 1940, des exilés germanophones réorganisent à Toulouse la direction du Parti communiste d'Allemagne (KPD).

À la fin du XXe siècle, 9 % des habitants de Toulouse sont immigrés, soit un peu moins de 70 000 personnes, représentant 40 % de la population immigrée de Midi-Pyrénées. La population est plutôt présente dans le centre, où ils sont plus de 43 000, plutôt qu'en banlieue, où ils ne sont que 26 000. Les quartiers Bellefontaine, Reynerie, Bagatelle ont plus du tiers de leur population qui est immigrée, et concentrent 20 % des immigrés de la ville ; La Faourette et Papus ont chacun plus de 20 % de leur population qui est immigrée. La moitié des immigrés de Toulouse sont d'origine africaine.

Aéronautique

Pendant plus d'un siècle, des usines aéronautiques ont été créées dans la région toulousaine, marquant définitivement l'économie et l'histoire locale. Ces usines ont été construites d'abord dans la zone de Montaudran (sud), Saint-Éloi (nord-ouest) puis Toulouse-Colomiers-Blagnac, à la frontière de la ville. La ville a été choisie pour devenir l'une des métropoles d'équilibre du pays en accueillant les activités aéronautiques et spatiales lors de la décentralisation.

L'Aéropostale

Dans les années 1920, Toulouse est la ville des pionniers de l'aviation, sous l'impulsion de Pierre-Georges Latécoère, qui met en place des liaisons avec Casablanca et Dakar. En 1927, est créée l'Aéropostale, avec des figures comme Antoine de Saint-Exupéry et Jean Mermoz. Pierre-Georges Latécoère était venu dans la ville rose pour créer des wagons de chemin de fer, mais, lorsque la guerre éclate, il est chargé par le gouvernement de développer des avions sur son site industriel de Montaudran. Quand la guerre se termine, il reste passionné par l'aviation et son site initial de fabrication de wagons est désormais une chaîne de montage d'avions de guerre. C'est à ce moment qu'il imagine une ligne aérienne commerciale allant de Toulouse à l'Amérique du Sud. Avec les Lignes aériennes Latécoère, après la Première Guerre mondiale, il ira d'abord jusqu'à Dakar, puis tentera l'aventure en Argentine. Mais face à de nombreuses difficultés, en 1927, Latécoère cède la Ligne à Marcel Bouilloux-Lafont, entrepreneur français au Brésil qui poursuit l'aventure jusqu'à Santiago du Chili sous le nom de l'Aéropostale en continuant d'exploiter le site de Montaudran. Ainsi de 1920 à 1933, plus de 120 pilotes se succèdent sur les pistes de Montaudran, notamment Daurat, Jean Mermoz, Antoine de Saint-Exupéry. L'Aéropostale relie bientôt la France à l'Amérique du Sud, après que la première traversée de l'Atlantique Sud a été assurée par Mermoz. Elle développe de nombreuses autres lignes aériennes entre les villes de l'Amérique du Sud, parfois au-dessus de la cordillère des Andes. Les récits d'Antoine de Saint-Exupéry lui assureront aussi une certaine notoriété, tel le roman Vol de nuit.

Les premiers pas de l'aérospatiale seront posés par un ancien mécanicien : Émile Dewoitine qui va concevoir les premiers avions en métal avec pare-brise, et cela dès 1920. Par la suite, l'État va soutenir l'industrie aéronautique toulousaine.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Gestapo se met en place dès la fin de l'année 1942, aux ordres du capitaine Helmuth Retzek de (1942-1943), le lieutenant-colonel Rudolf Bilfinger puis le lieutenant-colonel Friedrich Suhr. Elle réquisitionne successivement divers bâtiments : 15 puis 2 rue Maignac, 9 rue Frédéric Mistral, 36 rue des Chalets, 49 rue Raymond IV et à l'hôtel de l'Ours Blanc, quartier Victor-Hugo. Son QG fut surtout au 2 rue Maignac (aujourd'hui rue des Martyrs de la Libération), ou François Verdier (résistant), dit « Forain », chef régional des Mouvements Unis de la Résistance fut torturé. Durant le combat de Douch le Maquis Bir-Hakeim est attaqué après un combat les allemands feront 4 prisonniers Henri Vasseur, Edmond Guyaux, Jacques Sauvegrain et Henri Arlet retenu à la Prison Saint-Michel (Toulouse) il y seront fusillés le 9 novembre 1943, la formation du maquis a été ordonnée par Jean Capel, alias "Commandant Barot", membre de l'AS, qui travaillait à la création d'un maquis depuis septembre 1942. La ville est épargnée par les combats, mais la résistance s'y développe fortement. Les troupes d'occupation allemandes l'abandonnent le peu après le débarquement de Provence.

Au début des années 1960, de nombreux rapatriés d'Algérie viennent s'installer à Toulouse et s'ajoutent aux nombreux exilés républicains espagnols arrivés après la victoire par la force du dictateur Franco en 1939, après la Guerre d'Espagne.

Airbus

Dans l'histoire plus récente, de nouveaux avions parfois révolutionnaires ont été conçus à Toulouse ; comme le Concorde ou l'Airbus A380. Aujourd'hui encore, Airbus reste un acteur clé de l'économie locale, dans les domaines de l'aéronautique (Airbus et ATR) comme spatiaux avec Airbus Defence and Space. En 2013 Airbus Toulouse devient le premier site industriel de France avec 13 217 salariés.

En 2016, Airbus Group va inaugurer son université située proche des usines d'assemblement de ses avions : une tour de 11 étages surplombera l'ensemble.

En 2016, Airbus Group inaugure également dans un nouveau complexe immobilier de 25 000 m2 son nouveau siège mondial précédemment partagé entre Paris et Munich.

Le développement de l'après-guerre

La ville est choisie pour devenir l'une des métropoles d'équilibre du pays en accueillant les activités aéronautiques et spatiales lors de la décentralisation. La ville devient rapidement la préfecture de la région Midi-Pyrénées. Le nombre d'habitants de la commune augmenta très rapidement, de 269 000 habitants en 1954 à 380 000 en 1968 puis 390 350 habitants en 1999 pour atteindre les 453 317 habitants fin 2012. Cet afflux démographique provoque la mise en place de grandes opérations d'urbanisme comme la construction de nouveaux quartiers : le Mirail, Empalot et Bagatelle, aujourd'hui quartiers prioritaires. Toulouse est l'une des grandes métropoles françaises les plus actives en Mai 68, avec une population étudiante qui compte de nombreux enfants de réfugiés espagnols. Mai 68 à Toulouse voit une longue grève chez Sud-Aviation et de nombreuses entreprises, et le soutien des campagnes pour ravitailler une ville en désorganisation du fait des transports arrêtés.

L'usine AZF

Le , l'usine AZF explose, traumatisant durablement les Toulousains. Cette catastrophe industrielle, la pire que la France ait connu depuis 1945, fait 30 morts, 2 500 blessés et détruit de nombreux bâtiments et logements, principalement dans les quartiers populaires du Mirail et d'Empalot. La thèse de l'accident est retenue par les enquêteurs. Le procès de la catastrophe de l'usine AZF s'est tenu en 2009 et s'est soldé par une relaxe générale. Le procès en appel a eu lieu en 2012. La société Grande Paroisse et son directeur, Serge Biechlin, ont été condamnés pour homicide involontaire, et se pourvoient en cassation. Total et son ex-PDG, pour leur part, ont été relaxés, et la thèse de l'accident chimique retenue.

Le site de l'usine a depuis été rasé et dépollué. Les terrains à proximité restent pollués à ce jour, pollution issue à la fois de l'activité industrielle contemporaine et historique. La pollution des ballastières de Braqueville jouxtant l'ancien terrain d'AZF est notable (estimée entre 4300, 5800 et 46 000 tonnes de nitrocellulose immergée) et a été mise en cause dans des incendies volontaires et une explosion le d'une usine proche de l'ancien site d'AZF. Le site a été placé sous contrôle militaire après l'explosion d'AZF et la dépollution (estimée à 40 millions d'euros pour 120 000 tonnes de vase contaminée) devrait commencer en 2022.

L'Oncopole de Toulouse a été construite à proximité du site d'AZF. Le projet impulsé par la municipalité et l'État a débuté en septembre 2006 et s'est terminé en 2014.

Ces informations proviennent du site Wikipedia (v2.1 – 19/07/2025 06:50:31). Elles sont affichées à titre indicatif en attendant un contenu plus approprié.

Toulouse dans la littérature

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