Arles
Localisation

Arles : descriptif
- Arles
Arles est une commune française, sous-préfecture du département des Bouches-du-Rhône, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur en France
La ville, chef-lieu de l'arrondissement d'Arles, est la commune de France métropolitaine la plus étendue avec quelque 75 893 hectares (malgré plusieurs déductions successives), et la plus peuplée de la Camargue
La ville est traversée par le Rhône. Cette ville, dont les habitants sont appelés Arlésiens, a plus de 2 500 ans
Ville emblématique de la Gaule chrétienne, elle fut l'évêché d'Hilaire d'Arles et de Césaire d'Arles
Des monuments remarquables ont été construits pendant l'Antiquité à l'époque romaine, comme le théâtre antique, les arènes, les Alyscamps, les thermes de Constantin ou encore le cirque romain
En 2004, un bateau antique, le chaland Arles-Rhône 3 datant de la Rome antique est découvert dans le Rhône entre les deux ponts de la ville
Il est aujourd'hui exposé au musée départemental d'Arles antique, agrandi pour mettre en valeur cette découverte et permettre son exposition
En 2007, c'est un buste en marbre ressemblant à Jules César qui est découvert dans le Rhône, lui aussi exposé dans le même musée
En raison de son important patrimoine, la cité est classée Ville d'art et d'histoire et ses monuments romains et romans sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité depuis 1981, par l'UNESCO. Ouverte au tourisme qui est la première activité de la ville, elle accueille de nombreuses festivités tout le long de l'année : les Feria d'Arles en avril et septembre, les Rencontres internationales de la photographie, les Suds, Arelate, le Festival du dessin ainsi que les Calend'Arles en hiver. La commune a obtenu deux fleurs au concours des villes et villages fleuris ainsi que trois libellules au label des villes nature.
Géographie
Localisation
La ville d'Arles se trouve dans le Sud-Est de la France. Les campagnes arlésiennes sont très étendues et représentent la majeure partie du territoire communal. Elles sont organisées en quatre ensembles naturels bien distincts : au nord, la plaine du Trébon et les Alpilles, à l'est, la Crau et au sud, la Camargue dont la commune d'Arles possède la plus grande partie de la superficie (avec les Saintes-Maries-de-la-Mer, troisième plus vaste commune de France métropolitaine, moitié moins étendue qu'Arles qui s'étend sur 758,93 km2).
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Port-Saint-Louis-du-Rhône, Fos-sur-Mer, Saint-Martin-de-Crau, Paradou, Fontvieille, Tarascon, Beaucaire, Fourques, Saint-Gilles et Les Saintes-Maries-de-la-Mer.
![]() |
Beaucaire
Fourques |
Tarascon | Fontvieille
Paradou |
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Saint-Gilles | N | Saint-Martin-de-Crau | ||
O Arles E | ||||
S | ||||
Saintes-Maries-de-la-Mer | Mer Méditerranée | Fos-sur-Mer
Port-Saint-Louis-du-Rhône |
Topographie
La ville et ses territoires
Arles est le lieu où commence le delta du Rhône et qui constitue la porte de la Camargue. La ville initiale construite au VIe siècle av. J.-C. sur un rocher dominant la rive gauche du Grand-Rhône (coordonnées géographiques : 43° 40′ 41″ N, 4° 37′ 46″ E) s'est développée ensuite à l'ouest, sur la rive droite (quartier de Trinquetaille) puis au sud (quartiers du Vieux-Bourg, de la Roquette et de Barriol) et au nord (quartiers Montplaisir et du Trébon). La présence de marais à l'est a limité son développement dans cette direction. Durant l'âge du fer (VIIIe – IIe siècle av. J.-C.), Arles constitue un oppidum, l'un des principaux de la Celtique méditerranéenne.
La ville d'Arles est fortement marquée par la présence du Rhône qui coupe la ville en deux et qui reste, encore même de nos jours, une menace comme lors de la crue de 2003.
La commune d'Arles est, de très loin, la plus étendue de toutes les communes de France métropolitaine. Avec sa superficie d'environ 759 km2, elle est grande comme trois fois Marseille (240 km2), quasiment sept fois Toulouse (110 km2) ou Paris (105 km2), dix fois Saint-Étienne ou Strasbourg (78 km2), quinze fois Bordeaux (50 km2) ou Lyon (48 km2), vingt-et-une fois Lille (35 km2).
Son territoire comprend trois espaces naturels remarquables : au nord les Alpilles, au sud la Camargue dont elle possède la plus grande partie de la superficie (avec les Saintes-Maries-de-la-Mer, troisième plus vaste commune de France métropolitaine, moitié moins étendue qu'Arles) et à l'est la Crau avec Saint-Martin-de-Crau qui faisait partie de la commune d'Arles jusqu'en 1925.
Outre la ville proprement dite située au nord du territoire, la commune d'Arles inclut de nombreux bourgs et hameaux éloignés, notamment Albaron, Gageron, Mas-Thibert, Moulès, Raphèle-lès-Arles, Saliers, Salin-de-Giraud et Le Sambuc.
Les Alpilles
Les Alpilles arlésiennes, qui correspondent au sud de ce petit massif, commencent à partir du monastère de Montmajour, bâti sur un îlot surplombant une plaine marécageuse asséchée à plusieurs reprises sous les Romains, au Xe siècle puis aux XVIe et XVIIe siècles et enfin au XIXe siècle. Elles longent du nord à l'est, les villages de Fontvieille, avec le moulin de Daudet, du Paradou, de Maussane-les-Alpilles et de Mouriès.
Il s'agit essentiellement d'une zone rocailleuse vallonnée avec un habitat clairsemé, principalement orientée vers le tourisme et des productions agricoles comme les plantations d'oliviers.
La Crau
La Crau est située à l'est d'Arles et s'étend jusqu'à l'étang de Berre. C'est une zone alluviale constituée par la Durance avant que celle-ci ne soit capturée par le Rhône vers .
La Crau arlésienne comprend les villages de Pont-de-Crau, Raphèle et Moulès et jouxte à l'est la commune de Saint-Martin-de-Crau. Elle s'étend sur environ 20 000 hectares de terres agricoles consacrés aux cultures maraîchères et fruitières, à la production de foin et à l'élevage ovin.
La Camargue
La Camargue arlésienne, terre deltaïque, dépend administrativement du canton d'Arles-Ouest de l'arrondissement d'Arles. Elle s'étend environ sur 40 000 hectares du nord au sud-est du delta du Rhône et sur la rive gauche du Grand-Rhône.
Elle est constituée de trois Camargues bien distinctes : la Camargue (proprement dite), la petite Camargue et le plan du bourg.
- La Camargue est comprise entre les deux bras du Rhône (le delta du Rhône).
- La petite Camargue est située dans le département du Gard, à l'ouest du Rhône.
- Le plan du bourg se situe dans le département des Bouches-du-Rhône à l'est du grand Rhône.
Véritable île, la Camargue ne dispose que de six ponts et deux bacs qui la relient au Languedoc et au reste de la Provence : le pont de Saint-Gilles, le pont de l'A54 entre Fourques et Arles, les deux ponts de Fourques, les deux ponts d'Arles au nord, le bac du Sauvage sur le Petit Rhône et le bac de Barcarin sur le Grand Rhône (pour lequel un projet de pont se fait toujours attendre). Un septième pont, le pont de Sylvéréal (à la limite sud de Vauvert) permet la traversée du Petit Rhône.
En raison des risques d'inondation, l'habitat camarguais est clairsemé, constitué principalement de mas et de quelques villages pour la plupart très anciens bâtis sur les ségonnaux ou des buttes artificielles datant généralement de l'époque romaine. L'agglomération la plus importante Salin-de-Giraud, la seule à avoir une vocation industrielle, est récente : elle n'a été créée qu'en 1856 pour loger la population exploitant les salins.
Pendant longtemps, de l'époque grecque au XVIIIe siècle, les Arlésiens y construisent des tours pour contrôler le commerce et les navires remontant les bras du Rhône.
La Camargue arlésienne est structurée du nord-ouest au sud-est en fonction de la nature des terrains et de leur salinité. On trouve ainsi des terres céréalières, maraîchères et d'élevage, des rizières, des zones marécageuses, des salins et les lagunes côtières. L'avenir économique de cette région dépend de l'aménagement de la Camargue : la gestion des ressources, notamment de l'eau douce du Rhône entre des acteurs aux intérêts parfois opposés (producteurs de riz et exploitants des salins, par exemple), en sera un défi majeur.
Géologie
Historique
L'histoire géologique des territoires arlésiens commence avec les formations sédimentaires déposées à la fin du secondaire qui constituent l'ossature des Alpilles et de la Montagnette.
À l'ère tertiaire, l'ouverture de l'axe rhodanien fracture ces structures. Ce fossé rhodanien permet plusieurs invasions marines et le dépôt de sédiments aux faciès variés, tels les grès jaunes, riches en coquilles, du quartier de l'Hauture. Sur une période s'étendant entre 6 et 5 millions d'années, les assèchements successifs de la mer Méditerranée entraînent une érosion considérable tout autour de ce qui sera l'emplacement de la cité, puis le dépôt de nouveaux sédiments.
Au quaternaire, l'émersion définitive du golfe rhodanien laisse place aux dépôts caillouteux fluviatiles, notamment ceux de la Crau apportés par la Durance qui s'écoulait jusqu'à [réf. nécessaire] dans le golfe de Fos avant sa capture par le Rhône. La physionomie du delta avec la Camargue actuelle est très récente [réf. souhaitée]. Initialement plus à l'ouest, les bras du Rhône se sont progressivement déplacés vers l'est façonnant un littoral très mouvant.
Morphologie actuelle
Cette histoire explique les principales structures du territoire arlésien. Les contreforts des Alpilles au nord-est de la ville datent ainsi du secondaire ; la butte sur laquelle est construite la cité antique, du tertiaire ; et le reste de son territoire, du quaternaire, en distinguant la Crau au sud/sud-est formée par la Durance, et la plaine du Trébon au nord et la Camargue au sud-ouest, par le Rhône. Parmi ces derniers territoires, ceux à l'extrémité du delta sont très récents, datant parfois de moins de deux siècles.
Hydrographie
Le Rhône traverse la ville d'Arles en y entrant par le nord-ouest et en sortant par le sud-ouest. Son régime hydraulique est caractérisé par des maxima automnaux liés aux pluies méditerranéennes, et printaniers en raison de la fonte des glaces. L'hiver présente souvent des débits soutenus, mais moins marqués et le régime hydraulique minimum est estival.
En raison du bassin fluvial du Rhône, il en résulte un régime hydrologique complexe, et une grande diversité dans la formation des crues et leur déroulement. On distingue les types de crue suivants :
- les crues océaniques, dans lesquelles la Saône joue un rôle prépondérant ;
- les crues méditerranéennes extensives (janvier 1994), avec une forte contribution des affluents méditerranéens de rive gauche (Durance, notamment) ;
- les crues cévenoles (septembre 2002) avec un rôle prépondérant des affluents méditerranéens de rive droite (Ardèche, Cèze, Gardon) ;
- les crues généralisées (type mai 1856).
Le Rhône est un fleuve dangereux avec qui les Arlésiens ont su autrefois compter. Toutefois, depuis le début du XXe siècle, l'expansion urbaine favorisée par un affaiblissement temporaire des crues s'est réalisée essentiellement sur des zones inondables, nécessitant désormais une surveillance renforcée.
En , une importante inondation, de type centenaire, touche la commune avec des conséquences économiques pour de nombreuses entreprises, dont la fermeture de l'usine Lustucru, marque de Panzani. En effet, à la suite d'une rupture de digues, près de 7 000 habitants ont été évacués et plus de 3 800 logements et 353 entreprises inondés. C'est principalement le nord de la ville qui a été affecté, notamment les quartiers du Trébon, Monplaisir et la zone industrielle Nord.
Le tout premier pont d'Arles traversant le Rhône était probablement un pont de bateaux romain, remplacé par le pont de Constantin au IVe siècle. Du Moyen Âge jusqu'au XIXe siècle, le Rhône est traversé alternativement par un bac ou un pont de bateaux. C'est finalement en 1875 que le premier pont moderne en dur est construit ; il s'agit du pont de Trinquetaille peint par van Gogh en 1888. Détruit en par les bombardements alliés, il est reconstruit au même emplacement en 1951. Un second plus récent est mis en place en 1969, pour l'autoroute.
Le sud de la commune, dans le quartier Barriol, est le point de jonction du canal de navigation d'Arles à Bouc au Rhône, relié par une écluse.
Arles pourrait devenir la ville la plus aride de France à l'horizon 2050 selon l'hebdomadaire Marianne avec 243 jours de sécheresse annuels. Elle devrait perdre une partie de ses terres cultivables dans les prochaines décennies.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type méditerranéen franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et située dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 h/an), un été chaud (21,5 °C), un air très sec en été, sec en toutes saisons, des vents forts (fréquence de 40 à 50 % de vents > 5 m/s) et peu de brouillards.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 14,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 619 mm, avec 5,5 jours de précipitations en janvier et 2,2 jours en juillet. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée par la station météorologique installée dans la commune est de 15,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 569,6 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 42,8 °C, atteinte le ; la température minimale est de −12 °C, atteinte le .
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 3,4 | 3,4 | 6,1 | 8,7 | 12,4 | 16 | 18 | 17,7 | 14,4 | 11,6 | 8,3 | 4 | 10,3 |
Température moyenne (°C) | 9,3 | 8 | 11,2 | 13,8 | 17,6 | 21,5 | 24,9 | 24,7 | 19,8 | 16,2 | 11,2 | 7,9 | 16,2 |
Température maximale moyenne (°C) | 11,3 | 12,5 | 16,2 | 19,9 | 23,8 | 29,7 | 34,8 | 34,6 | 29,3 | 23,7 | 17,2 | 11,9 | 20,1 |
Record de froid (°C) date du record |
−5,6 07.01.1985 |
−4 05.02.1963 |
−1,3 02.03.05 |
−0,7 08.04.21 |
2,2 04.05.1967 |
7 04.06.1984 |
11,7 18.07.00 |
10,5 29.08.1986 |
5,5 29.09.1972 |
0,3 30.10.12 |
−4,4 23.11.1998 |
−6,4 30.12.1964 |
−12 1963 |
Record de chaleur (°C) date du record |
26 29.01.24 |
24,1 28.02.19 |
25,7 31.03.12 |
33,3 08.04.11 |
35 31.05.01 |
42,8 28.06.19 |
44 15.07.22 |
43 01.08.01 |
37,8 01.09.16 |
32,5 02.10.1997 |
25 03.11.1970 |
20 23.12.22 |
42,8 2019 |
Précipitations (mm) | 53,5 | 33,3 | 33,9 | 57,3 | 40,1 | 27 | 12,9 | 26,9 | 83,7 | 80,9 | 76,5 | 43,6 | 569,6 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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Toponymie
Attestations anciennes
On trouve Arelate (dans la Guerre des Gaules), Arlate en 954, et Arle au XIIIe siècle.
Étymologie
Le nom de la ville s'écrit Arle en provençal. Le nom d'Arles procède d'Arelate.
Albert Dauzat a vu dans Arelate un thème pré-indo-européen ar-el à valeur oronymique ou hydronymique avec un suffixe pré-celtique -ate.
Cependant plus récemment, les toponymistes et spécialistes du celtique ancien reconnaissent un composé celtique Are-late, basé sur are « devant, près de » (voir Armorique) et late « marais » cf. gallois llaid « boue », breton lez « boue » et vieil irlandais laith « marais, boisson », d'où le sens global de « (lieu situé) devant les marais ». On rapproche le celtique *lati (> -late) du vieux haut allemand letto « limon » et du latin latex « liquide », entre autres. Cette appellation convenait effectivement au site de la Arles antique qui était entouré de marais.
On trouve également cette racine late dans d'autres toponymes attribués à des bourgs situés dans des zones de marais, notamment en Provence ou en Languedoc-Roussillon : Lattara du nom de Latera, le site archéologique proche de la ville de Lattes, par référence aux terrains marécageux qui entourent la cité.
« En Arles »
Comme pour les plou- et les gui- bas bretons, on dit et entend parfois « en Arles » : Son influence s'étend en Arles et en Provence.
Cet usage, commun à Arles et à Avignon, remonte sans doute au temps où Arles n'était pas seulement une ville, mais un royaume. Il s'explique aussi par la fréquence de l'expression le pays d'Arles, souvent employée dans la région à cause de l'étendue de la commune. Lorsqu'on ne parle que de la ville d'Arles elle-même, la forme qui tend actuellement à s'imposer est « à Arles », mais cela n'empêche nullement « en Arles » d'être un archaïsme et un particularisme régional non condamnés par l'Académie française elle-même ; elle s'en explique d'ailleurs sur son site :
« On ne saurait condamner les tournures en Arles, en Avignon, bien attestées chez les meilleurs auteurs, et qui s'expliquent à la fois comme archaïsme (l'usage de « en » au lieu de « à » devant les noms de villes, surtout commençant par une voyelle, était beaucoup plus répandu à l'époque classique) et comme régionalisme provençal. Il semble cependant que cet emploi de « en » soit en régression. Rien ne justifie qu'on l'applique à d'autres villes : on ne dira pas « en Arras », « en Amiens », etc.. »
En outre, le provençal ayant horreur du hiatus, des lettres euphoniques sont fréquemment utilisées : à z'Ais (à Aix), à n'Avignoun (à Avignon), à n'Arle (à Arles). Les expressions « en Arles » comme « en Avignon » peuvent également venir d'une adaptation de cette formulation.
Étymologie
Le nom de la ville s'écrit Arle en provençal. Le nom d'Arles procède d'Arelate.
Albert Dauzat a vu dans Arelate un thème pré-indo-européen ar-el à valeur oronymique ou hydronymique avec un suffixe pré-celtique -ate.
Cependant plus récemment, les toponymistes et spécialistes du celtique ancien reconnaissent un composé celtique Are-late, basé sur are « devant, près de » (voir Armorique) et late « marais » cf. gallois llaid « boue », breton lez « boue » et vieil irlandais laith « marais, boisson », d'où le sens global de « (lieu situé) devant les marais ». On rapproche le celtique *lati (> -late) du vieux haut allemand letto « limon » et du latin latex « liquide », entre autres. Cette appellation convenait effectivement au site de la Arles antique qui était entouré de marais.
On trouve également cette racine late dans d'autres toponymes attribués à des bourgs situés dans des zones de marais, notamment en Provence ou en Languedoc-Roussillon : Lattara du nom de Latera, le site archéologique proche de la ville de Lattes, par référence aux terrains marécageux qui entourent la cité.
Histoire
Signification
Le blason d'Arles comporte plusieurs références historiques. Le passé romain de la cité est rappelé par l'étendard tenu par le lion en souvenir de la fondation de la colonie en et par l'inscription CIVitas ARELatensis évoquant l'époque de Constantin Ier qui fit d'Arles une des capitales de l'Empire.
C'est le premier âge d'or de la « petite Rome des Gaules » qui deviendra un grand centre religieux aux premiers temps de la Chrétienté. De cette période, le blason de la ville a gardé le monogramme du Christ (XP) au sommet de la bannière portée par le lion. Enfin avant de perdre son autonomie en 1251, Arles s'était rapproché de Venise.
Le lion d'Arles aurait donc pour origine le fameux lion de saint Marc, emblème de la Sérénissime.
Caesar de Nostradamus dans son Histoire et chronique de Provence, parle d'un sceau de cette ville figurant dans une ancienne charte. Ce sceau de plomb porte d'un côté la figure d'un lion contourné, avec cette devise : NOBILIS IN PRIMIS DICI SOLET IRA LEONIS ; de l'autre côté, un château à trois tours, celle du milieu plus élevée, avec cette autre devise : URBS ARELATENSIS EST HOSTIBUS HOSTIS ET ENSIS.
Il semble que la devise la plus connue : AB IRA LEONIS fut une devise de défi ; la ville menaçait ses ennemis de la colère du lion qui la personnifiait. Certains auteurs admettent que la devise : AB IRA LEONIS doit se compléter ainsi : DEFENDE NOS DOMINE ! (de la colère du lion [c'est-à-dire de nos ennemis], défendez-nous Seigneur !) Elle devient, dans ce cas, devise d'invocation ; cette interprétation est toutefois minoritaire. On trouve également ALMA LEONIS URI ARELATENSIS HOSTIBUS EST, NISI AB IRA LEONIS et SENATUS POPULUSQUE FLORENTINUS. Mais le texte AB IRA LEONIS, URBS ARELATENSIS EST HOSTIBUS HOSTIS ET ENSIS, plus complet, correspond à la devise généralement admise de la ville. Frédéric Mistral la commente et en critique la prétention.
Antiquité
Oppidum celto-ligure, le site d'Arles est fréquenté par des commerçants méditerranéens. Les Grecs fondent Marseille en et créent un comptoir sur le Rhône vers qui deviendra une colonie appelée Théliné.
Lors de la poussée celte du début du IVe siècle av. J.-C., la cité revient sous domination autochtone et prend le nom d'Arelate. Au cours du IIe siècle av. J.-C., les conflits qui opposent Marseille et la confédération salyenne occasionnent à la cité d'importants dégâts.
Après l'écrasement de la confédération en , les Romains s'installent en Provence. Arles se trouve probablement rattachée à la Gaule narbonnaise fondée en , bien que certains historiens incluent dès cette époque la cité arlésienne dans la zone d'influence de Marseille.
Soutenant en Jules César lors du siège de Marseille, Arles en est récompensée et devient une colonie romaine dès Sa fortune initiale date de cette époque.
Elle bénéficie pendant presque trois siècles de plusieurs plans d'urbanisme successifs au cours desquels elle s'embellit de ses nombreux monuments et se protège avec ses remparts.
Le christianisme s'installe dans la cité et son premier évêque historiquement connu, Marcianus, est mentionné dès 254 dans une lettre de saint Cyprien.
Après les destructions des années 250-270, que la tradition historique impute aux Alamans, le développement urbain ne reprend qu'au début du IVe siècle, sous l'empereur Constantin, avec une nouvelle croissance politique et administrative, la cité devenant alors une résidence de l'empereur. Il y séjourne à plusieurs reprises et y organise le concile de 314.
Probablement en 407, l'administration impériale déplace la préfecture du prétoire des Gaules - située jusqu'alors à Trèves -, à Arles qui connaît en conséquence une véritable renaissance politique puis ecclésiastique un siècle exactement après Constantin Ier. Toutefois, ce nouveau rôle n'exclut pas les menaces d'invasions des fédérés Wisigoths installés en Aquitaine depuis 418. Finalement, après de nombreuses tentatives, Arles est prise par Euric et devient ville wisigothique en 476.
Haut Moyen Âge
Après une situation confuse au début du VIe siècle, Arles passe sous protectorat ostrogoth en 508, puis devient ville franque en 536. Elle subit la peste de Justinien dès 543 ainsi que de nombreux sièges. Elle est investie à plusieurs reprises notamment en 570, 574, 587 et la population se regroupe alors dans une enceinte réduite. On signale également une crue dévastatrice en 580 et des famines, en particulier celle de 585.
Le siècle suivant, la cité est administrée par les représentants des branches mérovingiennes, soit dans le cadre d'une Provence unifiée, soit de manière individualisée par un duc. On a longtemps cru (thèse de Pirenne aujourd'hui dépassée) à un arrêt du commerce. Dès la fin du VIIe siècle, le commerce entre l'Occident et l'Orient méditerranéen est le fait de négociants juifs, probablement des Radhanites, seuls liens entre l'Islam et la Chrétienté, qui utilisent les ports francs d'Arles et de Marseille. On sait aujourd'hui que le commerce continue après les Sarrasins.
Vers le milieu des années 710, des troubles sont signalés, suivis à partir des années 720 par des raids sarrasins. Après la révolte en 735-739 du duc Mauronte allié aux Maures, Arles et Avignon sont pillées et mises au pas avec rigueur par le pouvoir carolingien. Toutefois à la fin du siècle, la renaissance carolingienne aurait été traduite dans la cité par le développement du commerce et la remise en culture du territoire.
Mais dès la mort de Charlemagne, l'histoire d'Arles s'inscrit dans le processus de désagrégation de l'Empire carolingien. Au gré des successions apparaît un territoire autonome appelé royaume de Provence. Des ducs turbulents dirigent alors successivement la région d'Arles pillée en 842 et 850 par les Sarrasins puis en 859 par les Normands. Finalement le , Boson se fait couronner roi de Provence et de Bourgogne. Ayant pris Vienne pour capitale, il doit alors affronter l'opposition de son frère Richard le Justicier, installé à Autun. Boson manque de légitimité. Son fils Louis, aveuglé en 905 par son ennemi Bérenger d'Italie, prend pour régent Hugues d'Arles.
Au début du Xe siècle, Hugues d'Arles s'installe dès 911 à Arles dont il fait la capitale du royaume dont il est régent pour Louis l'Aveugle. Il s'en désintéresse après 926, lorsqu'il devient roi d'Italie. La Provence a donc un roi aveugle et un régent absent. La couronne de Louis, décédé en 928, est remise à Raoul, roi de Francie occidentale (923-936). Après la mort d'Hugues en 948, on voit apparaître sous l'autorité distante de Conrad II, la Ire dynastie des comtes de Provence, avec le comte Guillaume Ier, qui en chassant les Sarrasins en 973, s'émancipe de la suzeraineté du roi de Bourgogne. Dès 980, la paix revenue apporte les conditions d'un renouveau économique et la renommée du comte, un éphémère rayonnement politique.
Moyen Âge classique
Dès les premières années du XIe siècle, les comtes de Provence ne sont plus en mesure de tenir les grands lignages en respect et en 1008, à la mort de Roubaud s'ouvre une période de troubles, aggravée par la puissance des grandes familles, la militarisation de la société arlésienne et le rattachement, en 1032, au Saint-Empire romain germanique.
Autre facteur d'affaiblissement : la Réforme grégorienne. Suivant la paix de Dieu, elle conduit après 1078 à une véritable crise politique, entre le comte affaibli et l'archevêque d'Arles Aicard excommuniés, mais soutenus par la cité et le comte de Toulouse Raymond IV, qui ne sera réglée qu'après 1096. Sur le plan économique le mouvement de reprise amorcé dès la fin du Xe siècle continue après l'an 1000. Des terres sont remises en culture et la cité se développe à l'extérieur des murs.
Après les tensions et les conflits des années 1015-1040, les défrichements reprennent, essentiellement sous la forme d'assèchements de marais, notamment autour de l'abbaye de Montmajour, comme ceux sur lesquels les moines et la ville d'Arles s'opposent avant de conclure un compromis en 1067 et en Crau où en 1073, selon un document, les moines de Saint-Victor peuvent assécher les marais de Vaquières. La ville s'ouvre aux commerçants italiens, qui remplacent les marchands juifs (Radhanites) des siècles précédents à l'époque où Gênes et Pise deviennent des puissances en Méditerranée.
Le XIIe siècle arlésien est occupé par des péripéties complexes où s'affrontent Gênes et Pise et où s'opposent les familles de Barcelone et de Toulouse soutenues par leurs alliés arlésiens respectifs. Dans ce contexte d'instabilité politique lié en partie à l'installation contestée en 1112 de la 2e dynastie des comtes de Provence qui sera une des causes des guerres baussenques, Arles voit naître dès 1131 un mouvement d'émancipation urbaine appelé consulat. Préoccupation de l'empereur Frédéric Barberousse qui s'y fait sacrer roi d'Arles en 1178, la ville en contrepartie perd vers 1180 son rôle de capitale comtale au profit d'Aix jugée moins turbulente. En prolongement de la prospérité précédente Arles bénéficie durant ce siècle d'un développement économique avec notamment l'essor de ses activités maritimes et le commerce du sel et du vermillon qui enrichit la caste des chevaliers urbains. Sur le plan juridique, de nouvelles techniques apparaissent et sur le plan religieux, la ville accueille dès les années 1140 les ordres militaires et s'embellit de nombreuses églises romanes.
Le mouvement d'émancipation urbaine se poursuit au XIIIe siècle toujours favorisé par l'empereur germanique et contrarié par de nouveaux acteurs tels l'Église confrontée aux Albigeois, les princes franciliens et la royauté française. Ainsi après les conflits de 1203-1218 liés au contexte de la première croisade des albigeois, la cité s'oriente en 1220 vers un type de gouvernement particulier, la podestarie qui encourage l'extension territoriale de la communauté. Arles entre alors en conflit avec la ville de Marseille, qui elle aussi essaye d'agrandir son territoire. En 1235-1238 avec la confrérie des bailes puis en 1246-1250 lorsque la cité alliée à Avignon, Marseille et Barral des Baux fonde une ligue. Entre-temps, la ville d'Arles est placée sous celle de Tavez, où siège la baillie. Les cités-États profitent de la vacance du nouveau comte de Provence Charles d'Anjou, parti en croisade (1247-1250), et Arles revendique une autonomie à tendance anticléricale. L'archevêque d'Arles Jean Baussan, menacé, doit s'exiler à Salon, avant de capituler le 30 avril 1251 devant Charles d'Anjou. Les Capétiens après avoir mis en place une administration efficace et tatillonne, partent en Italie accompagnés de la noblesse arlésienne en 1265. Sur le plan politique, 1251 marque une rupture. La ville perd ses consuls remplacés par des fonctionnaires comtaux, ainsi que tous ses biens. Elle conserve toutefois quelques privilèges qu'elle va désormais défendre âprement. Et sa noblesse, autrefois fière, va désormais rechercher les honneurs en Italie, centre du nouveau pouvoir comtal. Le XIIIe siècle arlésien est également celui des ordres mendiants qui s'installent en nombre dans la ville : les Trinitaires en 1200, les Dominicains en 1231. La présence de ces ordres doit s'examiner en perspective des troubles politico-religieux agitant la Provence et le comté de Toulouse. Le pape Grégoire IX, se méfiant du manque d'efficacité pastorale des évêques, confie ainsi l'Inquisition dès sa création par la bulle Excommunicamus (1223) aux Dominicains, deux ans après la mort du fondateur de l'Ordre. Enfin, sur le plan économique la prospérité continue et à la fin du siècle Arles atteint son optimum démographique du Moyen Âge avec environ 15 000 habitants.
Moyen Âge tardif
Commencé en 1306 avec l'accueil des juifs chassés du Languedoc, le Moyen Âge tardif arlésien se termine par le pogrom de 1484 suivi de l'expulsion des juifs de la cité, après le rattachement de la ville au royaume de France en 1483.
Après l'installation de la Ire dynastie Angevine en 1250, la cité subit un reflux général : d'abord politique au profit d'Aix, capitale du comté, puis ecclésiastique au profit d'Avignon et enfin commercial au profit d'Avignon et de Marseille. Ce phénomène se trouve amplifié à compter des années 1340-1350 par un effondrement démographique lié à la trilogie célèbre : guerres, pestes et disettes. Pour Arles, la disette est un accident, la peste un mal périodique et la guerre une menace permanente, venant du continent au XIVe siècle puis de la mer jusqu'à la fin des années 1460. Ainsi Arles est assiégée en 1368 par Duguesclin représentant les intérêts du Capétien Louis d'Anjou, prise en par les Tuchins lors de la guerre de succession de la reine Jeanne et menacée à plusieurs reprises au XVe siècle par les galères catalanes. Le , entre deux conflits, Charles IV roi de Bohême, voulant restaurer le royaume d'Arles, s'y fait couronner roi dans la cathédrale Saint-Trophime.
Sur le plan démographique, à la suite de la peste de 1348 Arles va vivre un profond déclin avec un plus bas démographique de 5 000 habitants à la fin des années 1430 avant que n'apparaisse une lente reprise dans la seconde moitié du XVe siècle. Cette période difficile entraîne une solidarité communale plus grande, qui exclut toutefois les juifs, avec la multiplication des confréries, sortes d'associations laïques, charitables et funéraires qui structurent au quotidien la vie des Arlésiens. Sur le plan politique, les guerres liées à l'installation de la seconde dynastie Angevine, permettent à la ville de retrouver en 1385 une partie de ses droits aliénés en 1251. Et paradoxalement dans ce contexte déprimé, le pays d'Arles fort demandeur en main d'œuvre devient un centre d'immigration. Ces flux migratoires seront à l'origine de la reprise et du repeuplement des années 1470. La crise démographique de la fin du XIVe siècle, transforme toutefois l'économie arlésienne avec une agriculture qui décline au profit de l'élevage et du commerce des peaux et de la laine. Attirés par ce commerce, la présence de la papauté à Avignon et les fermes fiscales, des négociants italiens s'installent dans la cité et certains y fondent de puissantes familles. À la fin du Moyen Âge, la société arlésienne est devenue une société pastorale, avec une noblesse nombreuse et riche qui va dominer la ville jusqu'à la Révolution.
Temps modernes (XVIe-XVIIe-XVIIITemps modernes (XVIe-XVIIe-XVIIIe)
L'annexion d'Arles à la France se fait sans difficulté et en 1536 les Arlésiens témoignent de leur attachement à leur récente patrie en arrêtant la seconde invasion de la Provence de Charles Quint.
La paix revenue, Arles s'enrichit grâce à son vaste terroir progressivement remis en culture. C'est de cette époque que datent les premières tentatives modernes de dessèchement des marais et d'irrigation avec notamment le canal de Craponne creusé dans les années 1550. Cette période de prospérité se traduit par le développement artistique de la cité. Plusieurs monuments publics et des hôtels particuliers de style Renaissance sont alors édifiés. Toutefois cette prospérité s'achève au début des années 1560 avec les guerres de Religion. Ces troubles religieux et politiques, ponctués par la visite royale de Charles IX et de sa mère Catherine de Médicis en ne prendront fin qu'avec le couronnement d'Henri IV. À cette guerre civile se rajoutent des calamités naturelles, pestes et inondations.
Après toutes ces épreuves, la situation financière d'Arles est catastrophique et la cité doit dès lors se résoudre à vendre une partie des biens communaux.
La vente par la ville d'une partie de son immense territoire fait apparaître en Camargue de vastes domaines fonciers qui participent à la reconquête agricole de ce terroir déserté depuis des décennies. Vers 1625, des conditions climatiques favorables permettent un accroissement de la production et relancent l'idée de l'assèchement des marais. En retour à l'enrichissement des classes nobles et bourgeoises, les arts se développent et la ville se pare d'un grand nombre d'hôtels particuliers. De même, des modifications notables sont apportées aux établissements religieux. Dans ce renouveau architectural émerge le nouvel hôtel de ville achevé en 1675, puis à compter de 1679, les consuls entreprennent une politique d'alignement qui modifie considérablement l'aspect du centre-ville.
Déchue de tout rôle politique, Arles ne brille plus que par l'éclat de son archevêché. L'élan pastoral impulsé par le concile de Trente est relayé dans la cité par des archevêques actifs. Il en résulte une multiplication de congrégations religieuses tandis que la poussée démographique incite à une rénovation des paroisses.
Au tournant du siècle, Arles va renouer avec un épisode de tensions et de catastrophes avec les risques d'invasion des troupes du duc de Savoie, l', les intempéries et les inondations des années 1700 et 1710 et surtout la peste de 1721 qui emporte plus de 40 % de la population.
Toutefois, à partir de 1725 l'agriculture bénéficie de conditions plus clémentes et la ville continue son embellissement architectural. La noblesse fait un accueil favorable aux modèles parisiens et les hôtels de grandes familles arlésiennes sont alors construits tels que ceux de Quiqueran de Beaujeu ou du Roure. Cet embellissement se retrouve également dans la construction publique. Cette richesse s'accompagne de quelques crises de subsistance comme celle du qui éclate à la suite d'une pénurie de blé générée par la spéculation.
Dans les dernières années de l'Ancien Régime, la ville se tourne vers l'industrie. L'activité portuaire liée pour l'essentiel au trafic de bois, pierres, charbon, fourrages et blés, assure également la prospérité de la ville.
En conséquence la ville s'étend et des travaux communaux significatifs, pour la première fois depuis le début du XIVe siècle, sont réalisés à l'extérieur de l'enceinte médiévale avec notamment en 1775 le comblement des fossés de la Lice et en 1781, le transfert des cimetières urbains à l'extérieur de la cité.
Les Hospitaliers
Le prieuré d'Arles date de 1562 après le saccage de celui de Saint-Gilles lors des guerres de religion. Initialement c'était une commanderie dédié à saint Thomas créée en 1358 après la destruction de la commanderie de Trinquetaille fondée au XIIe siècle dans le faubourg de Trinquetaille. Il s'agissait d'un hospice et une commanderie construits autour d'une église dédiée à Saint-Thomas, elle disparait au XIVe siècle.
C'est à l'abri des remparts de la ville, près du Rhône, que les Hospitaliers s'installent. Ils y refondent, en 1358, l'ancienne commanderie de Trinquetaille de Saint-Thomas. Le bâtiment et la commanderie de Saint-Pierre, qui lui est accolée, est construite au XVe siècle. Elles formeront ce qui deviendra au XVIIe siècle le prieuré de l'Ordre situé à l'origine à Saint-Gilles. Le prieuré est reconstruit au XVIIe siècle par le prieur Honoré de Quiqueran de Beaujeu. Un décret de 1615 établira que les prieurs devront désormais y résider. La commanderie deviendra ainsi le grand prieuré des quarante huit commanderies de la langue de Provence.
L'ensemble des bâtiments, saisis en 1792, sont vendus, en plusieurs lots entre 1796 et 1827, à Jacques Réattu, collectionneur et peintre, comme biens nationaux. La municipalité de la ville d'Arles en fait un musée en 1868 qui porte aujourd'hui son nom. Au cours des siècles, réaménagé et embelli, le prieuré constitue l'un des plus importants ensembles d'architecture de la Renaissance d'Arles.
L'ancien prieuré est partiellement classé au titre des monuments historiques par arrêté du .
Révolution
En 1788-1789, un rude hiver plonge dans une profonde misère une population accablée par l'impôt [réf. nécessaire]. Des émeutes éclatent, et après avoir récusé leurs députés aux États Généraux, les Arlésiens se rendent maîtres de la municipalité. Le ils déposent leurs consuls et un nouveau conseil est formé, composé de représentants de la noblesse, du clergé, de la bourgeoisie et de diverses corporations.
Dès les premiers mois de la Révolution, Pierre Antoine Antonelle, d'origine aristocratique et chef mythique des Monnaidiers (partisans de la Révolution) devient le plus important protagoniste de la Révolution française à Arles. Élu le maire de la ville, grâce aux voix des artisans et des marins, et farouchement anticlérical, il s'oppose dans la cité à l'archevêque Jean Marie du Lau d'Allemans et à ses partisans, les Chiffonistes. Au cours de son mandat, le village de Fontvieille devient commune autonome par déduction du territoire arlésien.
Dans ce climat de violence quotidienne, les deux clans s'affrontent. Les élections de donnent la victoire à la Chiffone emmenée par le nouveau maire Pierre Antoine Loys. Les monnaidiers pourchassés quittent la ville pour se cacher en Camargue et les vainqueurs transforment la ville en camp retranché royaliste.
Le , Arles est déclarée en état de rébellion contre la République. Une armée de Marseillais se met alors en route et entre le dans une ville désertée durant la nuit par les chiffonistes. En punition des sentiments légitimistes de la cité, la Convention nationale condamne la ville d'Arles à raser ses remparts, ce qui ne sera réalisé que partiellement.
Période contemporaine
Le XIXLe XIXe siècle
Au XIXe siècle, Arles est marquée par les épidémies de choléra. La cité subit également de profondes mutations : elle redécouvre son passé historique et se transforme de gros bourg agricole et portuaire, en ville ouvrière. Au début de ce siècle, vers 1824, le baron de Chartrouse, maire d'Arles, entreprend de remettre en valeur le patrimoine bâti en dégageant les Arènes, puis le théâtre antique.
Port encore important au début du XIXe siècle, Arles perd dès 1848 son monopole de la navigation sur le Bas-Rhône à cause des chemins de fer (ligne PLM) et se vide ainsi de ses marins qui représentaient avec leurs familles près du tiers de la population. La ville trouve cependant un second souffle dans l'industrie. Les ateliers des chemins de fer qui recouvrent les Alyscamps attirent dès 1848 une nouvelle population. Un peu plus tard, des ateliers de construction navale apparaissent à Barriol. La population rurale, qui constituait encore 40 % des habitants de la ville vers 1850, quitte la cité vers les exploitations agricoles. En moins d'un demi-siècle, Arles devient une ville ouvrière.
En parallèle, dès les années 1830, la cité se transforme en se dotant de nouveaux équipements. La ville se développe également en périphérie par extension de faubourgs et son territoire est mis en valeur. En 1856, des industriels bâtissent Salin-de-Giraud au sud de la commune pour l'exploitation du sel puis en 1892, deux lignes de chemin de fer sont créées pour le développement de la Camargue.
Le XXLe XXe siècle
Le début du XXe siècle, marqué par les crises vinicoles et la guerre de 1914-1918, voit un retrait des cultures sur le territoire arlésien au bénéfice de l'élevage. La ville qui célèbre le poète du félibre Frédéric Mistral et son Museon Arlaten, se dote de quelques grands hôtels, notamment sur la place du Forum, qui préfigurent l'orientation touristique de la cité. Au Sud de la ville, apparaît le quartier Chabourlet, un nouveau quartier à l'architecture inspirée du style Art floral.
En 1944, les bombardements de la Seconde Guerre mondiale détruisent plus d'un quart de son habitat, principalement dans les quartiers de Trinquetaille, de la Cavalerie et du Trébon, c'est-à-dire autour des ponts et de la gare ferroviaire. La reconstruction est dirigée par les architectes Pierre Vago et Jacques Van Migom. Sur le plan agricole, la riziculture se développe en Camargue dès la fin des années 1940.
Très éprouvée dans les années 1980 par des suppressions d'emplois industriels, la ville s'oriente vers des activités culturelles et acquiert une forte notoriété dans les domaines liés à l'image. Les Rencontres internationales de la photographie, créées en 1970, deviennent une manifestation internationale et des maisons d'éditions - littéraires et musicales -, s'installent dans la cité (voir partie Économie).
Le XXILe XXIe siècle et le renouveau
Les Ateliers du chemin de fer désaffectés pendant 10 ans ont vu naître un projet dans les années 1990 pour les réhabiliter.
En 2010, la grande halle est rénovée mais il faut attendre fin 2013 pour voir apparaître un projet concret: Luma Arles. La fondation Luma dirigée par la milliardaire suisse Maja Hoffmann fait acquisition d'un parcelle de 10 hectares du site auprès de l'Agence Régionale d'équipement et aménagement (AREA-PACA).
Le projet prévoit la rénovation des bâtiments existants et la réalisation d'un nouveau bâtiment dessiné par Frank Gehry un architecte mondialement connu qui a déjà réalisé le bâtiment de la Fondation Vuitton à Paris, dans le but de réaliser un campus culturel international.
Le chantier est lancé officiellement le où la première pierre est posée. La tour Gehry devrait atteindre le seuil de 57 mètres ce qui en fera le point culminant de la ville. Elle est de style déconstructiviste en acier, verre et béton et devrait s'achever en 2018. L'ouverture est prévue pour le 26 juin 2021.
Le coût est estimé à 150 millions d'euros, un investissement aux retombées économiques importantes.
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