Roissy-en-France
Localisation
Roissy-en-France : descriptif
- Roissy-en-France
Roissy-en-France est une commune française située dans le département du Val-d'Oise en région Île-de-France
Les habitants sont appelés les Roisséens et les Roisséennes. Ce village a été rendu mondialement célèbre en 1974 lors de l'implantation de l'aéroport international qui porte son nom et occupe une partie de son territoire
Mais à l'écart des installations aéroportuaires, Roissy demeure un village caractéristique du Pays de France.
Géographie
Description
Roissy-en-France se situe au cœur de la plaine de France, à 25 Paris.
La commune est limitrophe de Gonesse, Le Thillay, Vaudherland, Goussainville, Louvres et Épiais-lès-Louvres dans le département du Val-d'Oise, de Tremblay-en-France dans le département de la Seine-Saint-Denis et de Mauregard dans le département de Seine-et-Marne.
L'espace rural, composé des terres cultivées (essentiellement de la culture céréalière) et des surfaces non bâties de l'aéroport (pelouses) occupe 5,93 Francilienne, 1 . Aucun cours d'eau permanent n'est présent sur le territoire communal.
Géologie
Le village est situé au centre de la plaine de France, vaste plateau légèrement incliné au sud vers Paris constitué de calcaire de Saint-Ouen, particulièrement résistant à l'érosion, qui a donné une structure tabulaire à la région. Le soulèvement alpin et pyrénéen au pliocène a contribué à affirmer ce caractère. Une légère dépression consécutive à un affaissement occupe le sud de la plaine : le synclinal abrite la fosse de Saint-Denis qui voit s'écouler les rares rivières de la plaine, le Croult, et le Petit Rosne en particulier. Le village se trouve quant à lui sur le flanc nord de cette dépression, à l'extrémité d'une vallée sèche. Les altitudes varient de 116 mètres au nord à 76 mètres au sud et jusqu'à 67 mètres à l'ouest dans le creux de la vallée sèche à la limite de Vaudherland. L'absence de cours d'eau et de carrières souterraines rend la commune peu soumise à des risques naturels, seuls trois secteurs de surface limitée présentent des risques de mouvements de terrain, sur la plate-forme aéroportuaire et en limite de Vaudherland.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 amplitude thermique annuelle de 15,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 12,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 2,3 | 2,3 | 4,5 | 6,7 | 10 | 13,1 | 15,1 | 15 | 12,1 | 9,2 | 5,4 | 2,9 | 8,2 |
Température moyenne (°C) | 4,7 | 5,3 | 8,3 | 11,2 | 14,6 | 17,8 | 20,1 | 20,1 | 16,6 | 12,7 | 8,1 | 5,2 | 12,1 |
Température maximale moyenne (°C) | 7 | 8,2 | 12,2 | 15,8 | 19,3 | 22,6 | 25,1 | 25,1 | 21,1 | 16,2 | 10,7 | 7,5 | 15,9 |
Record de froid (°C) date du record |
−17,8 17.01.1985 |
−12,4 07.02.1991 |
−9,1 13.03.13 |
−3,9 12.04.1986 |
0,3 03.05.1981 |
2,6 01.06.1975 |
7,3 15.07.1977 |
6,1 25.08.1980 |
2,4 19.09.1977 |
−3,1 30.10.1985 |
−8,1 23.11.1998 |
−10,6 29.12.1996 |
−17,8 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
16 27.01.03 |
20,5 27.02.19 |
25,3 31.03.21 |
28,6 20.04.18 |
31,9 27.05.05 |
36,5 27.06.11 |
41,4 25.07.19 |
39 12.08.03 |
35 08.09.23 |
28,9 01.10.11 |
21,2 08.11.15 |
17,3 16.12.1989 |
41,4 2019 |
Ensoleillement (h) | 916 | 1 396 | 1 967 | 2 183 | 2 112 | 2 406 | 2 149 | 1 786 | 1 123 | 693 | 615 | ||
Précipitations (mm) | 57,2 | 48 | 49,8 | 47,8 | 66,5 | 61,9 | 59,9 | 57,8 | 50 | 60,1 | 60,4 | 74,9 | 694,3 |
- « Communes limitrophes de Roissy-en-France » sur Géoportail.
- IAURIF - Fiche communale, Mode d'Occupation du Sol (1999).
- Roissy-en-France : Plans de prévention des risques naturels.
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « », sur meteofrance.fr, (consulté le )
Toponymie
Formes anciennes : Royssi en 1196, Russiacum en 1122, Roissiacum, Rossiacum, Rusciacum, Rossiacum, du nom de personne latin Roscius ou Rossius et du suffixe -acum. Le village est attesté sous la forme latinisée Rosiaco au siècle. Homonymie avec Rochy-Condé, Rouessé-Fontaine, etc.
Le toponyme actuel date de juillet 1903, pour faire la distinction d'avec Roissy (Seine-et-Marne). La France figurant dans le nom de cette commune est le pays de France, région naturelle située au nord de Paris et constituant le cœur du domaine royal capétien.
Ce n'est que sous Charles VII que vint l'appellation d'Île-de-France qui marquait bien encore l'exiguïté de cette « Petite France » dont le géographe Damien de Templeux disait en 1616, qu'elle comprenait les villes de Saint-Denis, Bonneuil, Roissy, Gonesse, Chenevières, Belloy, Cercelles (Sarcelles), Cevran (Sevran), Jaigny, Thieux, Le Tillay, Mitry, Fontenay et autres villages.
- Hippolyte Cocheris, Anciens noms des communes de Seine-et-Oise, 1874, ouvrage mis en ligne par le Corpus Etampois.
- , Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris, vol. II : Chapitre : Roissy-en-France, Paris, Féchoz et Letouzey, 1883-1893 (réédition), 668 lire en ligne), p. 277-285.
- Archives Municipales.
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Histoire
Les origines
Le pays de France a connu une occupation humaine dès le paléolithique inférieur, les chasseurs-cueilleurs ont laissé quelques traces, essentiellement des bifaces et racloirs, retrouvés dans les communes voisines de Gonesse ou Louvres. Les cultures néolithiques ont occupé le site comme l'attestent deux haches polies, une hache taillée ainsi que quelques perçoirs ou grattoirs retrouvés sur le territoire de la commune dans les années 1950. Des fragments de céramique gauloise datés du au début du siècle ont également été trouvés attestant d'une occupation du lieu durant l'Antiquité et la probable présence d'au moins un établissement antique. Plus de vingt exploitations agricoles et trois petites agglomérations ainsi que trois places fortifiées et un cimetière antique ont été mis au jour dans le pays de France dans son ensemble.
L'histoire du lieu durant les grandes invasions et les époques mérovingienne et carolingienne reste obscure, seuls quelques noms de localités voisines sont cités dans de rares écrits. Il faut attendre le siècle pour voir apparaître le réseau actuel de villages du pays de France. Le village est cité pour la première fois en 1174 dans un acte relatif à une donation par Matthieu de Roissy, premier seigneur connu, à l'abbaye Saint-Victor de Marseille.
À partir du début du siècle, Roissy fut la seigneurie de Jean Jouvenel des Ursins, fils de Jacques Jouvenel des Ursins, ancien prévôt des marchands de Paris, devenu archevêque de Reims en 1449. Mais il en fut dépossédé par les Anglais, avant que la seigneurie ne revienne un peu plus tard à Raoul Juvenel des Ursins, chanoine de Paris, se disant en 1482 seigneur de Roissy. Ce dernier parvint à se faire concéder par le roi Louis XI le droit de haute justice, qui ne fut réellement appliqué qu'en 1522 à la suite de nombreuses difficultés.
La présence au début du siècle d'un ancien château ou manoir flanqué de tours rondes est attestée. Il sera démoli à la fin du siècle. En 1537, le fief dit d'en haut, comprenant le château, le parc et cinq-cents arpents de terre fut acheté par Jean-Jacques de Mesmes (1490-1569) Premier Président au parlement de Normandie. Tandis que le fief d'en bas fut lui acheté par Richard d'Elbègne, seigneur de l'Espire. Jean-Jacques de Mesmes obtint en 1541 la permission du roi de construire un moulin à vent, et en 1544 le droit d'établir une foire le 3 novembre et un marché chaque mardi. La foire ne disparaitra qu'au milieu du siècle.
Son arrière-petit-fils, Claude de Mesmes Compte d'Avaux (1595-1650) était le membre le plus illustre de la famille. Conseiller d'État, ambassadeur à Venise, au Danemark, en Suède et en Pologne, il était l'un des négociateurs du traité de Westphalie en 1648. Jean-Antoine de Mesmes (1662-1709) fit édifier un nouveau château à partir de 1704. On a longtemps pensé que ce château était l'œuvre de l'architecte suédois Nicodème Tessin. En 1687, en voyage d'étude en Europe, il sera reçu par Louis XIV, et s'imagina qu'il pourrait avoir l'honneur de terminer le Louvre. Mais le roi fixé à Versailles avait déjà choisi son architecte pour ses nouveaux projets en la personne de Jules Hardouin-Mansart. Fasciné par le château de Versailles, il fera accepter les nouveaux plans du château de Steninge en Suède. À la suite de fouilles préventives effectuées sur place entre 1998 et 2002, accompagnées de nouvelles recherches aux Archives Nationales et des relevés de l'architecte Le Rouge (1775), bibliothèque de l'Arsenal, on a découvert que le projet de Tessin n'a jamais été réalisé. En revanche, le château a été attribué à un autre architecte célèbre de l'époque : Germain Boffrand, neveu et élève de Hardouin-Mansart. Il est l'architecte du château de Lunéville. En 1715, un jardin sans eau et un grand parc étaient signalés par Pigagnol de la Force.
En 1719, le domaine était la propriété du financier John Law, puis en 1725 d'Antoine Portail, premier président de la Cour du Parlement, dont la fille épousa Victor-Pierre-François Riquet de Caraman, petit-fils de Pierre-Paul Riquet réalisateur du canal du Midi. Il devint ainsi seigneur de Roissy en 1730. La famille Riquet de Caraman conserva la seigneurie jusqu'à la Révolution, époque à laquelle le domaine fut vendu comme bien national. Lors du dénombrement de l'élection de Paris en 1709, on comptait 167 feux, au milieu du siècle, le dictionnaire universel de la France (paru en 1726) évaluait le nombre d'habitants à 675.
Le parc du château possédait des arbres d’essence rare. Il ne reste plus aujourd’hui que trois cèdres du Liban. Entre l’autoroute et la voie ferrée du RER B, deux cèdres gardent toujours l’entrée de l’aéroport. Le troisième se trouve à l'emplacement de l'ancienne ferme de Langle, aujourd'hui parc du Cèdre. L’histoire raconte que le botaniste Bernard de Jussieu les a rapportés en 1734 de Kew Garden , le jardin botanique de Londres. Deux de ces arbres ont été plantés au Jardin des plantes de Paris (l’un se trouve encore à la base de la colline du labyrinthe), les autres offerts à Pierre François de Riquet, comte de Caraman, seigneur de Roissy.
La Révolution et l'Empire
Roissy fut érigé en commune indépendante en 1790. La même année le village perdra sa particule « en-France ». Le 31 janvier 1790, le premier maire fut élu à l'école du village, ce n'était autre que Maurice Gabriel Joseph de Riquet, vicomte de Caraman, né en 1765 à Roissy-en-France, fils Victor-Maurice Riquet, comte de Caraman, dernier seigneur des lieux. Cependant, il ne conserva pas longtemps son mandat, démissionnaire, il fut remplacé par le cultivateur Pierre Ducrocq dès le 20 juin suivant.
En 1792, le comte de Caraman émigrait. En septembre, le château fut mis sous séquestre et subit plusieurs vols et actes de vandalisme. Durant l'hiver 1792-1793, particulièrement rude, la municipalité décida de faire abattre une partie des arbres du village pour le chauffage des plus nécessiteux. Dans chaque commune, la Convention décida de créer un comité de surveillance afin de signaler les suspects et de les désarmer. Dans le village, treize personnes furent déclarées suspectes. Le 1793, la municipalité ordonna de faire descendre les trois cloches de la tour de l'église. Le 20 octobre, ce fut le tour de l'argenterie, du fer et du cuivre d'être réquisitionnés, « pour ensuite les porter à la Convention sur l'autel de la Patrie ». Sous la Terreur, le village connut une des époques les plus troubles de son histoire : réquisitions, vols dans les fermes, taxation, etc. Le , la commune reçut l'ordre de préparer le château pour accueillir un bataillon de volontaires. Le 27 nivôse an II (janvier 1794), un incendie accidentel se déclara : il détruisit le corps central de l'édifice.
En 1814, la déroute des armées impériales provoqua la peur dans le village : on évoquait l'arrivée imminente des Prussiens et des Cosaques. Le 23 mars, les armées russes et prussiennes arrivèrent et saccagèrent toute la région, les pillages et les mauvais traitements envers les habitants furent nombreux.
De la Restauration au | ]
En 1817, les cultivateurs du village se cotisèrent afin d'acheter une pompe à incendie et un local dédié, première marque de l'existence d'un corps de sapeur-pompiers à Roissy. Le nouveau maire élu en 1819, Poiret, gendre du maire précédent Ducrocq, fit restituer à la commune par un long rapport une section du cadastre de soixante-six hectares dénommée « Canton retranché », injustement attribuée à la commune voisine du Tremblay. Cette restitution fut prononcée par l'ordonnance royale du . En 1822, la municipalité fit replanter 310 ormes pour remplacer les bois abattus durant le rigoureux hiver 1794.
En 1820, une sucrerie fut installée dans l'aile droite subsistante du château, ancienne orangerie, qui fut finalement détruite en 1835. L'aile gauche, l'écurie du château, fut transformée en logement, et servit d'habitation jusqu'en 1930.
En 1832, l'épidémie de choléra qui touchait Paris s'étendit rapidement et atteint Roissy : entre le 21 juillet et le 12 septembre, 52 personnes du village en périrent.
En 1836, une nouvelle mairie fut édifiée, comprenant les écoles et les logements des instituteurs. En 1852, les enfants du village furent inscrits pour recevoir l'éducation primaire gratuite : 81 garçons et 12 filles en bénéficient. La même année, l'ancien cimetière paroissial entourant l'église fut désaffecté et remplacé par l'actuel cimetière.
De 1870 à 1914
La guerre de 1870 marqua profondément la commune. Le 8 septembre, les soldats français battant en retraite incendièrent au passage, sur ordre du gouverneur de Paris, les fermes afin que les récoltes ne tombent pas aux mains des Prussiens. Les fermes Boisseau et Tetard furent partiellement détruites mais la population évita la propagation des incendies malgré les interdictions des militaires. À l'approche des troupes ennemies, la plupart des Roisséens fuirent le village emportant tout ce qui était possible sur des charrettes. Le 18 septembre, dix-mille soldats prussiens accompagnés de mille chevaux campèrent dans le village et ses alentours. La moitié des troupes repartirent dès le lendemain, mais l'autre moitié y resta jusqu'au . Durant l'occupation, le village fut mis à sac par les cavaliers prussiens ; afin de se chauffer durant l'hiver rigoureux de 1870-1871, ils arrachèrent les portes des maisons et brûlèrent le mobilier, la mairie fut également incendiée et les archives détruites. D'après un rapport du maire, monsieur Cabuzet, les dommages se montaient à 1 793 421 francs. En 1890, la municipalité racheta le presbytère et y installa la pompe à incendie.
À la fin du siècle, la population restait très majoritairement agricole, seuls quelques dizaines d'habitants travaillaient dans le commerce. En 1896, la surface agricole de la commune se répartissait comme suit : 8,1 jachère, 0,22 jardins, 50 000 bois, 10 000 pâturages et 10 000 froment occupait 4,50 avoine sur 2,90 betterave à sucre sur 1,70 luzerne sur 1,26 trèfle, pomme de terre, seigle et sainfoin. Les animaux de ferme étaient nombreux : on dénombrait pas moins de 180 chevaux, 120 bœufs, et 1 200 moutons, valeur qui doublait durant l'été. Dans les basses-cours, on comptait pas moins de 3 000 lapins, 1 800 pigeons, 2 000 poules, 275 canards et 50 oies.
Les conditions de travail dans les fermes étaient très dures et seul le dimanche était chômé. Les femmes et les enfants travaillaient également dans les champs. La journée moyenne de travail était de dix heures, mais des journées de douze, voire quatorze heures en plein été étaient fréquentes. Trois règles prépondérantes déterminaient cette durée : la saison, le temps et l'urgence.
En 1902, les habitants du village adressèrent une pétition à la Compagnie des chemins de fer du Nord, à propos du projet de ligne d'Aulnay à Verberie et Rivecourt (Oise) : la ligne telle qu'elle était tracée n'avait aucune utilité pour le village, passant aux confins des territoires de Roissy et Tremblay. La pétition n'eut d'aucun effet et les travaux commencèrent en 1912, mais la Première Guerre mondiale les interrompit et ils ne furent pas repris. La commune fut raccordée au gaz de ville en 1910, ce qui permit l'éclairage au gaz des rues. En 1911, la municipalité dut affronter la grève des ouvriers agricoles : elle fit appel à la gendarmerie. En 1910 et 1911, la distillerie de monsieur Carbonnaux fut édifiée : la main-d'œuvre exclusivement belge transformait les betteraves sucrières en alcool à plus de 901914, la production alimenta la poudrerie nationale de Sevran-Livry.
La Première Guerre mondiale
Dès août 1914, des observatoires furent créés, et un poste de défense anti-aérienne installé sur la route de Louvres. En septembre, les Uhlans furent signalés à Senlis ce qui provoqua la panique, le maire reçut l'ordre d'évacuer la population ; un convoi de cent-dix personnes quitta ainsi le village le jeudi 3 septembre, laissé à neuf personnes qui choisirent de ne pas le quitter dont le curé, le père Fréauville. Les habitants qui avaient trouvé refuge à Monnerville au sud de la Seine-et-Oise revinrent peu à peu dès le 12 septembre et trouvèrent un spectacle de désolation : les maisons avaient été pillées, les environs saccagés, les arbres coupés, les routes jonchés de détritus. Le village est occupé par les troupes du 143° et 144° régiment d'infanterie. L'église jonchée de paille devait servir d'hôpital de campagne En octobre, le général Gallieni établi son poste de commandement dans la propriété de madame Gonnet. En 1915 et 1916, soixante-dix Roisséens étaient mobilisés.
À la suite de l'offensive allemande du printemps 1918, un terrain agricole au nord du village, en bordure de la nationale 1918. Un détachement fut alors abrité à proximité dans des hangars.
De 1918 à 1964
Dès les années 1920, les communes voisines d'Arnouville, Goussainville et dans une moindre mesure Louvres, desservies par la ligne ferroviaire Paris-Lille connurent une expansion démographique spectaculaire avec la création de nombreux lotissements de banlieue. Roissy, demeurée à l'écart du chemin de fer et de l'industrialisation restait un village agricole et s'appauvrit progressivement. Le nombre de commerces passa de quatre-vingt-quatre en 1896 à seulement dix-huit en 1964. Le même phénomène se produisit dans de nombreux autres villages du Pays de France non desservis par une voie ferrée.
Après la Première Guerre mondiale, l'agriculture française manque de bras. Roissy-en-France, village agricole, n'échappera pas à la règle. À partir de 1922 et pratiquement pendant dix ans, une main d'œuvre polonaise vient s'installer et combler cette lacune.
Le monument aux morts fut inauguré le . À partir de 1935, les égouts furent installés. En 1936, la municipalité issue du Front populaire aida les familles de grévistes, contrairement à la situation de 1911.
En juin 1940, les Roisséens endurèrent un nouvel exode. Après huit jours de route, ceux qui allèrent le plus loin ne dépassèrent pas Montargis. Rattrapés, voire dépassés par les convois de l’armée allemande qui se déplaçaient plus vite qu'eux, ils prirent la sage décision de revenir au village.
De 1940 à 1944, Roissy vécut la situation de la France occupée. Le village fut libéré le mercredi par les troupes américaines. Plusieurs écrits, documents photographiques ou témoignages de Roisséens relatent la libération de Roissy-en-France par l'armée américaine ainsi que les jours qui ont précédé cet évènement historique.
L'aéroport et le bouleversement du village
À la fin des années 1950, les responsables d'Aéroports de Paris prévoyaient à juste titre une expansion considérable du trafic aérien et la rapide saturation des plates-formes du Bourget et d'Orly. Le gouvernement de l'époque voyait également l'agglomération parisienne atteindre les quinze millions d'habitants en l'an 2000, compte tenu des taux de croissance démographiques d'alors. La construction d'un nouvel aéroport s'imposait. Cette infrastructure se devait d'être située suffisamment loin de Paris et des communes urbaines au vu des nuisances acoustiques engendrées, surtout avec la vision des années 1960 d'un important trafic supersonique, mais en même temps rester assez accessible afin de limiter la longueur des réseaux routiers et ferroviaires de desserte. À fortiori, il devait se situer dans un secteur où les coûts d'expropriation restaient compatibles avec le budget alloué.
En 1964, Roissy était un village du Pays de France de mille-trois-cents âmes dont 95 % des terres étaient encore agricoles. Néanmoins depuis la Seconde Guerre mondiale, le village demeurait pauvre, le conseil municipal rencontrait de sérieux soucis budgétaires. Cette année-là par exemple, les dépenses s'élevaient à 197 974 francs mais les recettes fiscales, elles, ne se montaient qu'à 95 954 francs. L'année 1964 vit également se généraliser l'éclairage public électrique grâce à un contrat avec la société Philips.
Les années 1960 seront vécues par les Roisséens comme un véritable cauchemar. Le village se dépeuplait. Son agriculture assumait mal sa reconversion. Pendant plusieurs années les habitants vont vivre dans l'incertitude la plus totale. Très peu de personnes imaginaient que la future construction de l'aéroport allait-être une formidable révolution économique locale et régionale.
Par arrêté du , le gouvernement décida la construction d'un nouvel aéroport. Celui-ci serait aménagé sur les terres agricoles du Pays de France, à 25 kilomètres au nord-est de la capitale. Du 10 juillet au 10 août de la même année eu lieu l'enquête d'utilité publique. La commission d'enquête émit un avis favorable le 30 octobre. L'aéroport occuperait une surface de 2 915 hectares pris sur le territoire de sept communes.
La municipalité d'alors tenta vainement de lutter contre la création de cet aéroport, qui apportait déjà dès le début des travaux son lot de nuisances, avec l'arrivée des engins de chantier et les importantes dégradations engendrées aux rues du village (camions, boue, canalisations détruites…). Les agriculteurs quant à eux protestèrent au début, mais comprenant rapidement que l'édification de l'aéroport était inéluctable, négocièrent les meilleurs dédommagements financiers possibles afin de se reconvertir sur place ou de racheter des terres agricoles ailleurs.
En parallèle, une importante polémique se développa dans le nouveau département du Val-d'Oise voyant s'affronter les « anti » et « pro-aéroport ». Les uns déplorant les nuisances apportées, les autres répondant « développement économique et progrès ». De 1969 - année des dernières expropriations - à 1972, la rumeur du projet et le flou des informations firent grandir la contestation locale puis départementale. L'ampleur du phénomène conduisit le gouvernement à tenter d'enrayer la polémique en arrêtant clairement en mars 1972 trois zones de nuisances : « A (cinq communes et dix-mille habitants), toute construction interdite ; B (soixante-mille habitants), construction autorisée pour les bâtiments utilitaires ; C (cent-quatre-vingt-mille habitants), extension des agglomérations limitées au maximum ».
Mais loin de calmer les esprits, la contestation grandit et devint nationale, les médias se répartissant entre « pro » et « anti », souvent selon leur appartenance politique. Le plus grand reproche fait à l'État était le manque de transparence et l'absence d'information. Ainsi au début des années 1970, l'administration imposait des contraintes architecturales strictes au nom de la préservation du site et laissait se vendre des terrains à bâtir, pour refuser ensuite les permis de construire, alors que la construction de l'aéroport était déjà prévue depuis une dizaine d'années.
Des années 1970 à aujourd'hui
Le 13 mars 1974, après des années de travaux, la commune vit l'inauguration et la mise en service de l'aéroport Charles-de-Gaulle - tel est son nom de baptême - le plus grand d'Europe en superficie. Sa construction au début des années 1970 a profondément modifié l'aspect et l'économie du village, dont plus de la moitié de la superficie est dorénavant occupée par ses installations. La perspective des nuisances acoustiques a provoqué un arrêt de toute construction de logements neufs ce qui menaçait l'existence même du village à moyen terme, les jeunes ménages devant quitter alors la commune pour se loger. De même, les propriétaires du village n'entretenaient pas toujours leurs biens face à la perspective du possible anéantissement du village.
Roissy est face à son destin, ce n'est plus un village agricole, c'est un village à la recherche d'une nouvelle identité, et qui a pris dix ans de retard sur ses investissements. Les incertitudes qui pèsent sur son avenir ont de quoi miner bon nombre d'initiatives. Son environnement est totalement bouleversé.
À leur grand étonnement, les habitants du village se sont vite rendu compte qu'une vie est possible avec ce nouveau voisin. Beaucoup d'entre eux attendent ces jours-là avec fébrilité. Des conditions de vie plus bruyantes sont pour beaucoup synonymes d'un déménagement définitif. Cette heureuse constatation faite, il faut redonner l'espoir, relancer le dynamisme de la population. Cette année-là, personne n'imagine encore que le nom de ce village allait être prononcé par des gens de toutes nationalités, de tous les continents, destination : Roissy Charles de Gaulle. En 1976, un an et demi après l'inauguration de l'aéroport, le premier hôtel ouvre ses portes au .
Ce constat poussa la nouvelle municipalité élue en 1977 à prendre plusieurs mesures afin d'enrayer cette décadence : un programme immobilier de cent logements fut décidé en plein centre-ville, permettant au passage de créer une trame urbaine plus cohérente au village. L'habitat insalubre fut progressivement éliminé et les personnes, souvent âgées, qui occupaient ces maisons furent relogées dans de petits logements sociaux. Un foyer de personnes âgées fut également créé dans le nouveau parc communal aménagé. Ces constructions imposaient de revoir totalement l'alimentation en eau potable du village : un nouveau forage fut alors effectué en 1978 et mis en fonctionnement l'année suivante, il rendit inutile le château d'eau érigé en 1901, qui fut alors démoli. L'assainissement des eaux usées posait lui-même également problème : la construction de l'aéroport et de nombreux bâtiments ne permettait plus l'absorption par les terres labourées des surplus de précipitations. En juillet 1977, un orage provoqua une importante inondation d'une partie du village, qui se vit contraint de trouver rapidement des solutions : les canalisations d'écoulement furent doublées et un bassin de retenue relié au Croult mis en chantier.
En 1979, un préfet, Gilbert Carrère, apporte discrètement son aide au sauvetage du village que l'expansion de l'aéroport menaçait de disparition. Ce haut fonctionnaire a été l'un des rares, à l'époque, à s'être intéressé au devenir de ce village. Cette même année, le complexe sportif des Tournelles est créé, et des courts de tennis aménagés à proximité de la piscine. Enfin, l'équipe municipale encourage la réhabilitation du bâti ancien en prenant en charge les demandes de subventions publiques, afin d'inciter les propriétaires à rénover le village tout en conservant son caractère. Signe de renouveau, le premier permis de construire depuis 1964 est délivré en 1979. En 1988, le village tout entier se mobilise pour défendre son aspect de village rural contre les pressions importantes de l'immobilier. En 1995, l'annonce par le gouvernement de la construction de deux nouvelles pistes, entraîne plusieurs manifestations de la part des habitants du village et des alentours contre les nuisances sonores. Les pistes de l'aéroport sont finalement déplacées vers l'est. En octobre 1996, le centre culturel de l'Orangerie est inauguré.
En 2007, le projet de construction d'un vaste centre commercial, au sud de la plate-forme aéroportuaire sur la zone de fret, divise et provoque la polémique parmi les habitants et les élus locaux. Baptisé « Aéroville », ce centre commercial géant de près de cinq hectares de surface (49 986 m2) dessiné par l'architecte Christian de Portzamparc, doit sortir de terre en 2008 pour une ouverture en 2013. D'un coût estimé à 270 millions d'euros, il devrait accueillir une grande surface Auchan « nouveau concept », des boutiques haut de gamme, mais également des services non marchands comme une antenne postale, une garderie ou une salle de sport, ainsi qu'un parking de 4 700 places. L'ensemble sera dissimulé par une toiture « ondulante comme un manteau » selon l'architecte et encadré d'un jardin paysager et d'une coulée verte. D'après son concepteur, Unibail, il est conçu pour attirer les touristes dans des boutiques de luxe et les employés de la plate-forme, qui souffrent d'un déficit commercial et de services. Cependant, vu la saturation actuelle des voies d'accès routières à l'aéroport, le risque d'accroissement exponentiel des problèmes de circulation est dénoncé. De plus les petits commerçants estiment que le projet « transformera les centres-villes des environs en ghettos », le commerce local ne pouvant survivre à cette nouvelle offre. En effet, celle-ci s'additionne à une sur-représentation dans le secteur des grandes surfaces, en particulier au nord de la Seine-Saint-Denis (Parinor, Paris-Nord II au sud, centre commercial de Claye-Souilly à l'est),.
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- Armorial - Bibliothèque du Conseil de la Banque de France, p. 48.
- R. Josephson, L'architecture de Charles XII, Nicodème Tessin à la cour de Louis XIV, éd. G. Van Oest, 157 p.[réf. incomplète]
- Jean-Yves Dufour, Le château de Roissy-en-France, DRAC - SRA Île-de-France, avril 2007, 16 p.
- « », notice base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Marie-Anne Kleiber, Le Journal du Dimanche, 29 avril 2001[réf. incomplète]
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- Monographie de M. Leblond 1900
- Auguste Pigeon, Notes de guerre, manuscrit.
- Archives Aéroport de Paris.
- G. Ibergay, D. Renux, op. cit., p. 226-227
- Magazine municipal La vie à Roissy, supplément 1977-2007[réf. incomplète].
- Le Parisien du 30 septembre 2007 - Un centre commercial géant au pied des pistes de Roissy
- du 3 octobre 2007 : Aéroville, le projet qui fait peur. [PDF]
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Héraldique
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Les armes de Roissy-en-France se blasonnent ainsi : D'argent aux quatre fasces vivrées de gueules, à la bande d'azur semée de fleurs de lys d'or brochant sur le tout. |
Le , le conseil municipal après avoir délibéré décide d'adopter ce blason comme armoiries de la commune.
On a ignoré longtemps avec exactitude à quelle famille seigneuriale ces armoiries appartenaient. Il semblerait qu'elles soient très anciennes, remontant aux .
D'après des travaux d'Étienne Pattou, ces armoiries seraient nées du mariage en 1552, d'Henri de Mesmes, seigneur de Roissy et Malassise, maîtres des requêtes et Chancelier du Royaume de Navarre, lieutenant civil et députés de Paris, avec Jeanne Hennequin, fille d'Oudard IV Hennequin, descendant de la famille Gentien ou Gentien d'Erigné. « De gueules à trois fasces ondées d'argent, à la bande d'azur semée de fleurs de lys d'or brochante » La bande d'azur semée de fleurs de lys a été accordée par le Roi Philippe le IV « Le Bel », en mémoire du service rendu à la bataille de Mons-en-Pévèle en 1304, par deux cousins, Jacques et Pierre Gentien.
Une autre possibilité est à l'étude. Vers 1440, Jean de Billy, seigneur de Mauregard (Seine-et-Marne) et de Roissy en partie épouse Marguerite d’Orgemont. Cette femme est la petite-fille de Jeanne Gentien dit « La Gentienne » et de Arnold Boucher. Nicole Hennequin, épouse de Jean-Jacques de Mesmes, seigneur de Roissy et Jeanne Hennequin épouse de son fils Henri sont issues également de cette branche,.
- Guy Ibergay et Dominique Renaux, Histoire de Roissy-en-France, Agence régionale d'édition pour les municipalités (ouvrage publié par la municipalité), , 239 ISBN ), p. 127.
- Henri Houmaire, Les Origines des Armoiries de Roissy-en-France : Gentien de Billy, Gentien de Mesmes, Roissy-en-France, Mairie de Roissy-en-France, .
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