Sainte-Croix-aux-Mines

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Sainte-Croix-aux-Mines : descriptif

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Sainte-Croix-aux-Mines

Sainte-Croix-aux-Mines est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le 1er janvier 2021, dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est. Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace (malgré son appartenance historiquement à la Lorraine). Ses habitants sont appelés les Saint-Creuziens. Sainte-Croix-aux-Mines est jumelée avec Pluduno en Bretagne.

Géographie

Aperçu du village de Sainte-Croix-aux-Mines depuis la colline de la Hajus.

Sainte-Croix-aux-Mines (en allemand : Sankt Kreuz im Leberthal) se trouve au milieu du Val d'Argent entre les villages de Lièpvre et de Sainte-Marie-aux-Mines. Le village est entouré de vallons et de collines. Sur la rive gauche de la Lièpvrette qui passe par le village, se trouvent les hameaux du Grand Rombach, du Petit Rombach et de la Stimbach. Sur la rive droite, il y a les hameaux de la Timbach, de Sobache et de Saint-Blaise qui est situé à la sortie ouest en direction de Sainte-Marie-aux-Mines. À Sainte-Croix-aux-Mines, la Lièpvrette est grossie par les ruisseaux venant de Saint-Blaise, du Petit et du Grand Rombach et de la Timbach. Sainte-Croix-aux-Mines abrite environ 2 000 âmes.

Sillimanite en provenance du Pré Vareth (Musée de minéralogie de Strasbourg).

Écarts et lieux-dits : Bois de Chaud Rain, Basse(La), Baligoutte, Berbuche, Borne, Borne-les-Fermes, Bougival, Bouille (La), Châtain, Champgoutte, Champ Grégoire, Châmont, Chaume-de-Lusse (La), Chaume des poules (La), Chenat, Chêne-Sus, Casino (Au), Croix de Surmely, Danigoutte, Faite, Goutte des Pommes (La), Grand mont, Grand-Sterpois (Le), Grande Barthélémy, Grange des clous, Grâmont, Les Halles, Harangoutte, Haut-Pré, Hennon, Haut-Pré, Eauvattes, Échéry, Envers, Froidegoutte, Goutte Martin, Goutte Saint-Blaise, Goutte du Prince, Goutte des Pommes, Grand Rombach, Hénon, Hollé, Herrschaft, Harengoutte, Hury, Jaboumont, Lançoir, La Faine, Lamont, Lieu-Pierre, La Timbach, Laide-Basse, Marigoutte, Moules (Les), Marchal, Montgoutte, Montplaisir, Navegoutte, Pré du Baron, Pré Gréville, Pré de Lune, Pré-le-Renard, Pré Vareth, Pourasse (La), Saint-Blaise (Helmansgereuth), Surpense, Steinbach, Sobache, Navégoutte, Pierre-de-Lusse, Prisegoutte, Pré Maigrat, Petit Banbois, Petites-halles (aux), Petit Rombach, Pré George, Raleine (la), Rougigoutte, Saint-Michel, Sainte-Barbe, Sobache, Trajembach, Trachenbach, Vraie-Côte, Stimbach (La)

Communes limitrophes de Sainte-Croix-aux-Mines
Urbeis Rombach-le-Franc Rombach-le-Franc
Sainte-Marie-aux-Mines Sainte-Croix-aux-Mines Rombach-le-Franc
Sainte-Marie-aux-Mines Sainte-Marie-aux-Mines Thannenkirch

C'est une des 188 communes du Parc naturel régional des Ballons des Vosges.

Ruisseaux

Il existe à Sainte-Croix-aux-Mines vingt-quatre ruisseaux qui prennent leur source depuis les hauteurs de la montagne et qui se jettent tous dans la Lièpvrette. Les plus importants ruisseaux sont :

  • La Lièpvrette
  • La Raleine, affluent du Petit Rombach
  • La Timbach : affluent de la Lièpvrette
  • Ruisseau du Petit Rombach qui se jette dans la Lièpvrette
  • Ruisseau du Grand Rombach
  • Baligoutte, affluent du Grand Rombach
  • Rougigoutte
  • la Brifosse : affluent de la Goutte Sainte-Catherine
  • Champgoutte : affluent du Petit Rombach
  • Ruisseau du champ-Grégoire : affluent du Grand-Rombach
  • Goutte de la Fontaine Saint-Remy : affluent du Petit Rombach
  • Goutte de la Houillère : affluent de la Timbach
  • Ruisseau de la Goutte du Prince
  • La Goutte du Sterpois
  • Ruisseau de la Grange
  • Ruisseau de la Haute-Bouille
  • Ruisseau du Hury : affluent de la Timbach
  • Isenbach
  • Ruisseau du Pré Greville

Hydrographie

Réseau hydrographique

La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Lièpvrette, le ruisseau de Grand Rombach et le ruisseau de Petit Rombach,,.

La Lièpvrette, d'une longueur de 25 Sainte-Marie-aux-Mines et se jette dans le Giessen à Châtenois, après avoir traversé cinq communes. Les caractéristiques hydrologiques de la Lièpvrette sont données par la station hydrologique située sur la commune de Lièpvre. Le débit moyen mensuel est de 1,77 . Le débit moyen journalier maximum est de 59,7 débit instantané maximal est quant à lui de 79,9 .

Réseau hydrographique de Sainte-Croix-aux-Mines.
Gestion et qualité des eaux

Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Giessen Lièpvrette ». Ce document de planification concerne les bassins versants du Giessen et de la Lièpvrette. Son périmètre s’étend sur 317 .

La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,1 amplitude thermique annuelle de 17,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 094,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,8 ,,.

Statistiques 1991-2020 et records STE CROIX AUX MINES (68) - alt : 326m, lat : 48°16'00"N, lon : 7°14'10"E
Records établis sur la période du 01-01-2000 au 31-12-2022
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −1,2 −0,8 1,4 4,3 8,1 11,6 13 12,9 9,4 6,4 2,6 −0,2 5,6
Température moyenne (°C) 2,1 3,3 6,6 10,5 14,2 18 19,5 19,2 15,4 11,2 6,3 3,1 10,8
Température maximale moyenne (°C) 5,4 7,3 11,7 16,7 20,3 24,5 25,9 25,5 21,3 16 9,9 6,3 15,9
Record de froid (°C)
date du record
−14,8
23.01.17
−16,6
07.02.12
−13,8
01.03.05
−7,6
08.04.03
−0,8
12.05.20
2,8
07.06.05
5,6
13.07.00
4,8
26.08.18
0,9
30.09.02
−4,5
29.10.12
−7,6
30.11.10
−18,2
20.12.09
−18,2
2009
Record de chaleur (°C)
date du record
18
26.01.16
22,8
24.02.21
27,4
31.03.21
29,1
22.04.18
33,5
29.05.17
37,3
18.06.22
39,6
25.07.19
39,8
04.08.22
34,2
15.09.20
29,3
26.10.06
22,7
07.11.15
17,2
24.12.13
39,8
2022
Précipitations (mm) 110,7 92,3 86 68,8 92,5 82,9 90,8 94,6 71,7 97,3 96,6 110,2 1 094,4
Source : «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
5,4
−1,2
110,7
 
 
 
7,3
−0,8
92,3
 
 
 
11,7
1,4
86
 
 
 
16,7
4,3
68,8
 
 
 
20,3
8,1
92,5
 
 
 
24,5
11,6
82,9
 
 
 
25,9
13
90,8
 
 
 
25,5
12,9
94,6
 
 
 
21,3
9,4
71,7
 
 
 
16
6,4
97,3
 
 
 
9,9
2,6
96,6
 
 
 
6,3
−0,2
110,2
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. Liste des 188 communes adhérentes au parc naturel régional des ballons des Vosges, 3e Charte 2012 - 2024
  2. Sandre, «  »
  3. Sandre, «  »
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Toponymie

  • Sant-Crütze (1441), Sainte Croix aux Mines (1793).
  • En allemand : Sanct-Kreuz-im-Leberthal.
  • La région fait partie à partir du prieuré de Lièpvre dont plusieurs hameaux sont indiqués dans la donation de Charlemagne en 774. Le nom du village est mentionné dans un document de l'année 1358 où Sainte-Croix-aux-Mines apparaît sous la dénomination de Zu Sant Crutz ou Cruce ou Sante Crützte. Le lieu fait alors partie du Duché de Lorraine. Dans un autre document de 1445 Sainte-Croix-aux-Mines est mentionnée sous son nom allemand Sant Crutz im Leberthal et pendant les périodes d'occupation, en 1871-1918 et 1940-1944 Sant-Kruz. Le hameau de Saint-Blaise est mentionné dans un document de 1078 qui se trouve aux archives de Meurthe-et-Moselle. Sur ce document, on peut lire que le duc de Lorraine Thierry II restitue les dîmes et collectes au prieuré de Lièpvre qui avaient été accaparés en 1052 par Gérard d'Alsace son père avec semble-t-il l'approbation de l'évêque de Toul, Brunon, qui deviendra le futur pape Léon IX. Dans ce document, le hameau de Saint-Blaise est mentionné, mais pas Sainte-Croix-aux-Mines ni Sainte Marie-aux-Mines ce qui laisse supposer que les deux villages n'existaient pas encore. Sur la partie gauche de la Lièpvrette se trouve aussi la forêt du Hury, qui est appelée dans les anciens documents Jefurthe et qui rejoint sur toute la largeur la montagne du Taennchel. Le noyau primitif du village de Sainte-Croix-aux-Mines devait se situer bien plus tard à la Stimbach qui a ensuite donné naissance au village. Au prévôté de Saint-Dié et devient française en 1766 à la mort du duc Stanislas.
  1. a et b Georges Stoffel, Dictionnaire topographique du département du Haut-Rhin, 1868
  2. Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, G 393/1 - Cet acte est suspecté d'être un faux selon H. Buttner, op. cit. p. 250-251 - Faux du XIIIe siècle.

Histoire

La dénomination de Sainte-Croix-aux-Mines est attribuée à tort ou à raison à l’existence d’une petite croix en pierre qui aurait été érigée au  siècle par les premiers habitants de ce bourg qui se trouvait à l'entrée du vallon du Grand Rombach. Aucun titre n'est cependant venu étayer cette hypothèse. Cette petite croix aurait pu servir de reposoir aux moines d'Échéry qui allaient travailler dans les mines d'argent dans les alentours. La première preuve écrite de l'existence de ce coin de terre à l'ouest de la Lièpvrette nous est connue grâce à une charte du duc de Lorraine Thierry, dit le Vaillant second fils héréditaire de Gérard d'Alsace qui en l'année 1078 restitue les dîmes de Saint-Blaise au prieuré de Lièpvre. Le règne de Thierry fut très agité, plusieurs seigneurs ne reconnaissaient pas son autorité. En 1073, ils se révoltèrent contre lui, mais furent vaincus. Il s'appuya alors sur l'Église et une partie de la noblesse pour asseoir son autorité. Mais ses ennuis lui vinrent surtout de son propre frère Gérard qui était un personnage ambitieux et colérique. Il estimait ne pas avoir reçu une part suffisante de l'héritage de son père mais le duc refusa de transiger avec lui. Il rassembla une troupe d’aventuriers et commença à ravager les campagnes. Pour avoir la paix, Thierry abandonna à son frère le Comté de Saintois, pays fertile qui regroupait plusieurs villages. Gérard s'installa alors à Vaudémont et y installa une forteresse.

Une partie du secteur de la Timbach, mais également de Montplaisir appartenait au Moyen Âge aux ducs de Lorraine entre le village de Sainte-Croix-aux-Mines et Musloch, un hameau de Lièpvre. On y trouvait notamment un étang. Une princesse de Vaudémont qui avait reçu ce domaine des ducs de Lorraine donna cette propriété ainsi que les terrains à l'église de Sainte-Croix-aux-Mines, qui les vendit plus tard à des particuliers.

De tout temps, une partie du hameau de Saint-Blaise a fait partie de Sainte-Croix-aux-Mines et l'autre moitié de Sainte-Marie-aux-Mines. Quant à la deuxième partie du nom, aucun doute ne subsiste puisqu'elle provient des nombreuses mines d'argent et autres métaux qui étaient exploitées autour du village.

Au Moyen Âge, l'exploitation des filons d'argent, et de houille a procuré de confortables revenus au village de Sainte-Croix-aux-Mines jusqu'au 1784, c'est le textile qui prit la relève avec la multiplication de manufactures de tissage et de filature de coton et de laine. En 1864, une voie ferroviaire qui passe par la commune désenclave la vallée. Une voie ferrée reliant Sélestat et Sainte-Marie-aux-Mines est réalisée. Puis en 1937 est inauguré par Albert Lebrun le tunnel de Sainte-Marie-aux-Mines reliant la vallée avec Saint-Dié permettant aisément de se rendre jusqu’à Nancy sans passer par Strasbourg. Il est transformé en 1976 par un tunnel routier. Mais à partir des années soixante, la crise du textile frappe de plein fouet la vallée qui voit partir de nombreux ménages vers d'autres destinations.

Les terres d’Échéry appartiennent d'abord aux ducs d’Alsace

Sainte-Croix-aux-Mines et l'arrière vallée vue depuis la colline du Hajus.

Vers 640-740, le Val de Lièpvre fait partiellement partie du duché d'Alsace. Les ducs successifs sont alors : Gondoin, Boniface, Etichon-Adalric d'Alsace, Adalbert d'Alsace, d'Alsace. Ils favorisent l'expansion du christianisme en créant des abbayes (Wissembourg, Marmoutier, Munster, Hohenbourg (Sainte Odile). Mais les Etichonides rentrent en disgrâce sous le règne de Pépin le Bref qui leur confisque tous les biens. L'Alsace est alors divisé en deux comtés : le Nordgau et le Sundgau. Le système féodal se développe. d'Alsace, duc d'Alsace, qui vivait vers 710-750, possède des terres dans la vallée de Sainte-Croix-aux-Mines, au Petit Rombach, qui passent ensuite à son fils Luitfrid II. Ce dernier transmet les terres d'Échéry à ses deux fils, Hugues III ou Hugo, et Leuthard. Hugues III qui descend de Haicho, famille des Etichonides dont le fondateur de cette branche est Etichon-Adalric d'Alsace (décédé en 690) a trois filles et un garçon : Ermengarde qui épouse , Adélaïde qui épouse le Welf Conrad I, puis Robert le Fort. Berthe, la fille de Hugues III et nièce de Leuthard épouse Girard II de la famille des Girardides qui est destitué en 827 par Charles le Chauve. Son frère Leuthard et lui-même donnent ces terres à Ermengarde (800-851) qui est la propre fille de Hugues III comte de Tours et duc de la Haute Alsace qui sera gratifié plus tard du surnom de "Peureux" (765-837). Elle installera au Petit Rombach un petit sanctuaire. Hugues prendra le parti de Lothaire contre ses deux autres frères Louis et Charles. Il est aussi associé à Wala un ancien conseiller de Charlemagne et de . Ermengarde se marie le à Thionville (Moselle) avec (795-855) fils de Louis le Pieux, Coempereur de 817-840, puis roi d'Italie en 821-855, empereur d'Occident de 840-855, roi de Francie médiane de 843-855. Il est couronné par le pape le le jour de pâques. Louis le Débonnaire, fils de Charlemagne, donne à son fils la villa Herinstein (Erstein). Au lendemain de son mariage avec Ermengarde en 821 celui-ci fit don de la villa à son épouse. Ermengarde vivant en Alsace fonde l'abbaye d'Erstein le . En 837, elle accorde ensuite ses terres situées à Échéry à l'abbaye de Gorze qui seront par la suite occupées par des ermites. L'endroit prend ensuite le nom de Belmont (Bellus Mons) qui veut dire belle montagne. Lothaire Prüm, Prusse et c'est son fils Lothaire II (835-869) qui prend la succession.

Selon le moine Richer de Senones qui vivait au Alsace et les habitudes de ceux qu'ils appellent les « Teutons » s'est rendu à plusieurs reprises à Lièpvre et à l'abbaye de Saint-Denis en 1223. Il se rendait aussi souvent au Château de Bilstein, du Bernstein et d'Échéry. Il connaît aussi bien l'abbaye de Gorze, de Toul et de Saint-Dié. Selon Richer de Senones, le primicier de Metz, Blidulphe fonda un petit monastère à Échéry. L'historien de Moyenmoutier, Jean de Bayon (qui vivait au 938 comme le point de départ de ce monastère. D'après Schoepflin, c'est l'exploitation des mines d'argent découvert par les premiers ermites qui a motivé la venue des moines de Gorze pour cette vallée. Ces mines ont commencé à être exploitées dans la vallée durant l'année 963 lorsque des moines de l'abbaye de Gorze se sont installés à Échéry. La mise en exploitation des mines du Val de Lièpvre aurait selon certains auteurs commencé sous l'hégémonie romaine. Les preuves font toutefois défaut. Les mines de Sainte-Marie-aux-Mines fournissaient en effet un argent mêlé d'antimoine que l'on a reconnu dans les monnaies des peuples voisins, Leuques (en Lorraine versant ouest des Vosges), et Séquanes (Haute-Alsace, Franche-Comté).

La fondation du prieuré d'Échéry

Le centre du village de Sainte-Croix-aux-Mines et l'église Saint-Nicolas.
Une localisation incertaine

Le lieu-dit d'Échéry d'abord baptisé Belmont est situé à environ deux kilomètres à l'intérieur du vallon du Petit-Rombach qui fait partie de Sainte-Croix-aux-Mines. C'est à cet endroit ou à proximité de ce lieu qu'a été créé au prieuré de l'ordre des Bénédictins fondé par un moine de l'abbaye de Gorze, probablement vers 938. Il existe un autre Échéry qui se trouve à Sainte-Marie-aux-Mines situé à la jonction des vallées de la Petite Lièpvre et du Rauenthal. Il fut aussi nommé Saint-Guillaume et plus tard Saint-Blaise. Échéry et Saint-Blaise sont aujourd'hui des annexes de la ville de Sainte-Marie-aux-Mines. Pour distinguer les deux bourgades qui portent le même nom, elles ont été quelquefois baptisées Alt-Eckerich pour l'Échéry du Petit Rombach et Gross Eckerich pour le bourg de Sainte-Marie-aux-Mines. Certains chroniqueurs du siècle dernier prétendent que le prieuré d'Échéry se trouvait à proximité du hameau de Saint-Blaise ou à Saint-Pierre-sur-l'Hâte, donc sur la commune de Sainte-Marie-aux-Mines. Toutefois, le secteur de Saint-Pierre-sur-l'Hâte et de Saint-Blaise ne correspondent pas au descriptif de la chronique du moine Richer qui vivait au Val de Lièpvre pour y avoir séjourné à plusieurs reprises en rendant notamment visite aux moines du prieuré de Lièpvre et peut-être aussi à ceux de Belmont. Jules Degermann, un historien local du siècle dernier, croit savoir que Belmont se trouvait au fond du vallon du Petit Rombach. C'est dans ce vallon que l'on retrouve le nom de Belmont transformé au . Selon la légende, le petit oratoire installé par Hugues III ou Ermengarde s'élevait au milieu de cette montagne recouverte de forêts près d'une route reliant l'Alsace à la Lorraine construite du temps de Pépin le Bref, probablement en 750. céda plus tard à son épouse le protectorat de l'abbaye de Brixen.

Blidulphe fonde un monastère

La chronique de Richer, moine de Senones qui écrivit en 1265, nous apprend qu'un moine nommé Blidulphe fonda le monastère de Belmont en 938. C'était l'ancien nom d'Échéry avant que les nobles d'Eckerich ne s'y installent et leur donne le nom. Le nom d'Alt-Eckerich (le vieil Échéry) a disparu au . Le moine Richer remarque que quelque temps après la fondation du prieuré d'Échéry, vers 943 ou 962, des personnes puissantes découvrirent des mines d'argent fort abondantes et dont les successeurs bâtirent au même endroit à l'époque de Richer, un château nommé Achéric ou Échéry. Herculanus, chanoine de Saint-Dié, abréviateur de Richer au  siècle dit que ces seigneurs ouvrirent des mines aux environs d'Échéry, et qu'avec les produits des mines, bâtirent un château. Il ajoute que le bois venant à manquer, on a abandonné ces mines, mais qu'ensuite vers 1556 des seigneurs reprirent les prospections.

Différentes versions

Plusieurs versions circulent à propos du monastère de Belmont ou d'Échéry. Les moines Richer et Jean de Bayon affirment que le fondateur du monastère de Belmont fut un certain Blidulphe (appelé aussi dans certains documents Oridulphe, Blidulfe) moine de l'abbaye de Gorze qui était accompagné d'un autre moine nommé Gundelach de la célèbre abbaye de Fulda (Hesse) en Allemagne. Deux autres sources donnent la même version : la Vita Johannis Gorziensis de Mabillon et le Liber de Sancti Hidulfi successeribus. Blidulphe s'est sans doute fixé à Belmont aux environs de 938. Ce moine n'est pas du tout un inconnu puisqu'on retrouve son nom dans divers documents relatifs à l'abbaye de Gorze (Moselle) où il avait séjourné. Il sera d'ailleurs nommé archidiacre et primicier de la cathédrale de Metz. Primicier parce qu'il fut inscrit le premier sur la table ou tablette enduite de cire contenant les noms des chantres dans l'église le troisième personnage après l'évêque. On raconte que lors de son séjour à Metz, Blidulphe atteint d'une grave maladie guérit de façon mystérieuse. Il supplia alors l'abbé Einold prieur de l'abbaye de Gorze entre 933-968 de lui donner l'habit monastique sur son lit de malade. Peu après il demanda à être transporté à Gorze sans attendre sa complète rémission. Dès lors il vécut à Gorze et se consacra entièrement à son sacerdoce et se comporta d'une manière si exemplaire devenant une référence pour les autres moines. Il contribuera à rénover et à agrandir l'abbaye de Gorze. En 940 il se rendit avec Gundelach (ou Gundeloch) à Saint-Maximin de Trèves sur l'ordre d'Einold alors dirigé par Ogon qui deviendra en 945 évêque de Liège. Après la mort d'Ogon en 947, Blidulphe et Gundelach retournèrent à Gorze, puis à Belmont (Échéry) quelques années plus tard, probablement de nouveau vers 963 ou 967.

Selon le moine Richer, Blidulphe se fixa sur le revers de la hauteur de Belmont qui fait face au midi, il construisit d'abord un oratoire et neuf autels. Toujours d'après ce même chroniqueur, Blidulphe renonça à sa charge et se retira dans les Vosges. Blidulphe aurait vécu une dizaine d'années et aurait été enseveli dans l'église du prieuré qu'il avait fondé. C'est son fidèle compagnon, le moine Gundelach qui lui succédera lui survivant encore quelques années et sera enterré à côté de la tombe de Blidulphe à l'intérieur du prieuré de Belmont.

Guillaume et Achéric prennent la succession

Peu de temps avant sa mort, des disciples de l'abbaye de Gorze vinrent le rejoindre dont Guillaume et Achéric. Ce sont ces deux moines qui gouvernèrent ensuite le prieuré l'un après l'autre. Guillaume après son décès fut considéré comme un saint. Plus tard, ses ossements furent rassemblés dans un reliquaire orné d'or et d'argent, placé à l'intérieur même de l'église. Plus tard, le prêtre Hesson, qui vivait au Moyenmoutier, fit recouvrir de lames d'or et d'argent la châsse dans laquelle reposait le corps de Guillaume. Hermann, le successeur de Hesson, fit exhumer le corps de Guillaume pour le placer dans l'église.

Le martyrologe de Moyenmoutier mentionne que sa mort remonte à un 3 novembre. Plus tard, la tombe de Guillaume fera l'objet d'un véritable culte. Les chroniqueurs de l'époque affirment que la population se rendait dans l'église dans l'espoir d'obtenir des miracles. Selon la tradition, les miracles se multiplièrent et l'église fut un lieu de pèlerinage demeuré célèbre pendant plusieurs siècles. La chronique des dominicains de Colmar publiée en 1278 rédigé par un moine, affirme que Guillaume et Achéric faisaient partie de la même fratrie. Achéric, qui a pris la relève du prieuré de Belmont, donnera son nom au couvent et s'appellera le Mont d'Eschery, en latin Achericum.

Erchambert, qui était le gardien de la cella d'Échéry, ouvrit la châsse renfermant les reliques de saint Guillaume dans le but d'en donner quelques fragments à l'intention des religieux. D'après la légende, sa main adhéra fortement à la châsse, à tel point qu'il eut beaucoup de mal à la retirer. Pendant un certain temps, dit la chronique de l'époque, on ne put renfermer le couvercle. Dom Calmet fait d'Erchambert, un ancien religieux et sacristain de Moyenmoutier.

Le déclin du prieuré

Ce même Erchambert fut appelé par la suite à la direction du monastère du Val de Galilée (Saint-Dié). Adalbert moine de Gorze, puis prieur de l'abbaye de Moyenmoutier de 955 à 985, avait reçu du duc Frédéric le poste du monastère de Saint-Dié devenu vacant. Ne pouvant gouverner les deux abbayes, il fit appel à Erchambert au poste de Saint-Dié. Il fit une telle dispersion des biens du monastère, qu'il priva les moines des choses les plus élémentaires à la vie. Il s'attira la colère du duc. Erchambert cru l'apaiser par des cadeaux. Il vendit les vases sacrés, les croix en argent, les vêtements de soie et les broderies en or et en offrit le prix à Frédéric. Mais le duc encore plus offensé par ces présents, chassa ce mauvais abbé et les religieux et les remplaça par des chanoines. En 1051, le pape Léon IX rattacha le prieuré d'Échéry à celui de Saint-Dié. Gérard d'Alsace, premier duc héréditaire de la Lorraine, affranchit l'abbaye de Saint-Dié en l'année 1055 de la tutelle des évêques de Toul et se proclame voué de cette abbaye. Il fait payer chèrement cette protection. Ainsi le chapitre perd progressivement ses droits pour ne conserver qu'une autorité simplement morale et spirituelle. Mais le le pape Innocent II, rappelle que les possessions d'Échéry sont classées dans l'ordre de Saint-Benoît dépendant de l'abbaye de Moyenmoutier. L'empereur Henri V vers 1157 confirme les biens que Moyenmoutier possède en Alsace, dont Échéry et Bergheim. Les juges délégués auprès du Saint-Siège approuvent en 1279 cette décision et nomment Arnold de Moyenmoutier recteur du prieuré d'Échéry. Les biens du monastère d'Échéry se perdirent peu à peu par la suite d'aliénations ou de spoliations. Le monastère de Moyenmoutier se vit déposséder totalement des couvents d'Échéry et de ses biens au profit des nobles d'Échéry. Le couvent d'Échéry conserva toutefois le droit de patronage jusqu'au changement de religion qui amena le protestantisme dans la région. Plus tard un litige opposa les juges du Saint-Siège et les nobles d'Eckerich. qui avaient nommé à la cure paroissiale d'Échéry l'archidiacre Frédéric successeur de Berthold. Ce fut finalement l'abbé Arnold de Moyenmoutier qui briguera le poste. En 1497, l'abbaye de Moyenmoutier touchait encore une rente annuelle d'Échéry qui s'élevait à quinze sols (monnaie de Strasbourg) jusqu’à la moitié du .

L'église Saint-Guillaume

Une autre église nommée Saint-Guillaume (Gross Eckerich ou Sanct Wilhelm) située à une lieue d'Échéry forme aujourd'hui le village de Saint-Blaise qui semble exister depuis le 1507 dont Fertru (Fertrupt) en faisait partie. Cette église fut placée sous le patronage de saint Guillaume, qui fut l'un des prieurs du couvent d'Échéry.

Henri Waffler, Schultheiss de Sélestat et Jean fils de l'écuyer Hermann, tous deux chevaliers d'Eckerich, accordèrent en 1317 la cure de Saint-Guillaume à l'abbaye de Baumgarten située à Bernardvillé près d'Andlau, ainsi que les dîmes qui allaient avec. Henri Waffler était en 1314 également commandant du château de Bilstein au nom des archiducs d'Autriche. Vers 1316 Ferry IV, duc de Lorraine lui accorda en fief tout ce qu'il possédait dans le Val de Lièpvre.
En 1333, Susanne, fille d’Henri Waffler, chevalier d'Échéry, femme en premières noces de Wernher Gutmann de Hattstatt, convaincue que les dîmes de la chapelle Sainte-Marie devaient appartenir au prieuré de Lièpvre, restitue à Odon de Saint-Denis et au prieur de Lièpvre les dîmes de la chapelle dont son père s'était emparée depuis fort longtemps. En 1581, l'église de Saint-Blaise, et tous ces biens qui en dépendaient furent donnés à la communauté luthérienne par le comte Eberhard de Ribeaupierre qui avait embrassé la réforme.

Le château d'Échéry

Le château de Zuckmantel

Le château de Zuckmantel (appelé aussi Zugmantel) est moins connu que le château d'Echéry. Richer de Senones affirme que le château de Zuckmantel aurait été construit au 1381. Nous ne savons pas exactement d'où vient le nom de Zuckmantel. Ce château joua un rôle important au moment de l'invasion des Armagnacs. En 1441 se nommait Sant-Crütze. En 1445, l'armée du Dauphin rentrait en France, revenant de l'expédition envoyée par Charles VII pour purger le pays de ces bandes d'aventuriers; sur l'assurance du marquis de Bade qui lui assura qu'il serait en sécurité, Philippe de Jalognes, maréchal de France entreposa au château de Sainte-Croix toute l'artillerie du dauphin. Après la défaite des Armagnacs le les habitants des vallées de Lièpvre et de Villé, enhardis par leurs succès près de Musloch, s'emparèrent de l'artillerie du roi de France, non sans avoir largement festoyé au dit château. Une lettre du roi de France datée du adressée au margrave de Bade, alors détenteur de cette partie de la Lorraine, se plaignit de cette mise à sac et réclame une punition des coupables et la restitution de son artillerie dont il énumère la liste.

La dénomination du nom de Zuckmantel apparaît dans les archives en 1473 où l'on mentionne un différend qui oppose Jean Martin, châtelain de Zuckmantel et Jean Dohan, mayeur des sires de Hattstatt au nom du village et de la communauté du Prieuré de Lièpvre représenté par Antoine Rapp prieur au sujet des grosses et menues dîmes du lieu.

Charles III, duc de Lorraine (1600-1602).

Vers 1547, Christine de Danemark duchesse de Lorraine pourvoit Jacques de Reynette, capitaine de Spitzemberg.responsable du château de Zuckmantel.

Les archives départementales de Meurthe-et-Moselle contiennent pour cette époque de nombreuses pièces dans lesquelles Jacques de Reynette rend compte de sa gestion au Val de Lièpvre : dépenses pour réparation du château de Zuckmantel, pour messages envoyés à la cour de Lorraine, frais de procédures instruites contre des femmes accusées de sorcellerie, amendes, redevances des moulins du val, produits des mines, etc. Dans un document de 1562, nous trouvons une curieuse mention d'une somme payée au maître de la compagnie des arquebusiers de Sainte-Marie-aux-Mines, pour 12 paires de chausses que le duc de Lorraine leur accorde chaque année pour « tirer et faire passe-temps et pour que la compagnie soit prête à lui faire service ».

En 1567, le château est en très mauvais état. Le capitaine de Spitzemberg, officier et Henri Gemel, châtelain de Zuckmantel font estimer par des hommes de métier les réparations qu'il convient de faire : leur devis s'estimait à l'époque à 362 francs, 2 gros, monnaie de Lorraine. En 1578, les comptes de Jacques de Reynette fournit quelques renseignements sur ce château : c'est un relevé des " droictures appartenant à la châtellenie de Zuckmantel" qui énumère les moulins à farine et foulons de Lièpvre", Sainte-Croix-aux-Mines et Sainte-Marie-aux-Mines, avec les rentes en grains ou en espèces dues par leurs détenteurs, lesquelles rentes se partageaient par moitié entre les châtelains de Zuckmantel et ceux d'Echéry, côté des Hattstatt. Plus tard en 1590, Jacques de Reynette, capitaine de Spitzemberg, surintendant des mines du Val de Lièpvre, côté lorrain demande au duc de Lorraine de faire construire des prisons pour les mineurs, et l'année d'après il se plaint de n'avoir pas de logis convenable " attendu que son altesse a accordé sa maison de Zuckmantel au sieur de Saint-Ballemont. Vers 1597 c'est Jean Jacques de Reynette, le fils de Jacques de Reynette et Surintendant du Val de Lièpvre qui s'adresse au duc de Lorraine, Charles. Il expose que depuis sept à huit ans qu'il habite le château de Zuckmantel pour remplit sa mission il n'a jamais importuné le duc bien qu'il estime le château fort ruiné. Il supplie le duc - en considération des services rendus par ses ancêtres - de lui accorder la châtellenie de Zuckmantel avec tous ses revenus. En échange il se verrait bien abandonner au duc de Lorraine la seigneurie de Spitzemberg avec ses revenus. Jacques de Reynette est décédé en 1609 selon les comptes-rendus de Pierre, puis de Nicolas Fournier. La dynastie des Reynette n'est pas éteinte pour autant : en 1619 Gabriel de Reynette, grand prévôt et chanoine de l'insigne église de Saint-Dié déclare que son petit neveu, Jacques de Reynette, est l'héritier direct du château de Zuckmantel. Il se plaint du refus des habitants du Val de Lièpvre de fournir les corvées nécessaires aux « rétablissements et réfections des bâtiments du château de Zuckmantel et du moulin qui en dépend » et obtient une nouvelle règlementation auxquels sont soumis les habitants de Sainte-Croix-aux-Mines, Lièpvre et Rombach-le-Franc qui devront nettoyer les fossés et amener les matériaux nécessaires à son entretien, auxquels il sera donné « du pain et du vin raisonnablement ». Deux ans après, en 1621 le fief de Zuckmantel est engagé par Henri de Lorraine au Sieur des Bordes, capitaine de Sierques à la suite du décès de Jean Jacques de Reynette, mort en Bohême au service de l'empereur. Cette cession intervient à la suite d'un versement d'une somme de 12 000 francs versée par le sieur des Bordes au duc de Lorraine pour subvenir aux troubles survenus à la frontière. Le duc de Lorraine s'engage à reverser cette somme en cas de changement de propriétaire. En attendant, l'acquéreur devra construire à ses frais une prison destinée à remplacer la geôle du château.

En 1625, André des Bordes disparaît. Sa veuve et ses enfants obtiennent la jouissance du château dont Pierre Fournier énumère en 1634 la liste des biens faisant partie du château de Zuckmantel en y ajoutant la nomenclature des prés et des terrains qui ont en sont rattachés. Cet acte est le dernier concernant le castel. Il ne semble pas avoir été détruit par les Suédois mais par ordre de Louis XIII en 1636 pour assurer le libre passage de ses troupes de France en Alsace. En 1761 Schoepflin écrit qu'à cette date on voit à Sainte-Croix-aux-Mines les restes d'un château largement détruit. En 1774 les restes du château sont cédés par Pierre Fournier à Nicolas Aubry, régent d'école à Sainte-Croix-aux-Mines à charge pour lui de payer une redevance annuelle fixée à un rézal  de froment. Ce contrat fut ratifié le 19 vendémiaire de l'an XI par le Conseil de Préfecture du Haut-Rhin qui prit fin en 1839, le sieur Jean Baptiste Aubry ayant été autorisé à cette date de racheter la redevance annuelle. On apercevait encore en 1815 la ruine du château de Zuckmantel. Les pierres servirent ensuite pour construire les maisons des alentours.

Les mines

Les ducs de Lorraine, que l'on dit originaire d'Alsace par les Étichonides, promus à partir du  siècle au duché de Lorraine avaient des terres en Alsace. Ils possédaient la majeure partie de la vallée avec les localités suivantes : la partie nord de Sainte-Marie-aux-Mines, de Sainte-Croix-aux-Mines, Lièpvre, l'Allemand Rombach et les hameaux du Grand Rombach, du Petit Rombach, Steinbach et Musloch, la Vraie Côte et Montplaisir, ainsi que Bois l'Abbesse rattaché à l'époque à La Vancelle. Selon Schoepflin, c'est en 1315 que l'on ouvrit les mines de Sainte-Croix. Ferry IV de Lorraine (1282-1328), duc de Lorraine, afferme les dîmes appartenant au chapitre de chanoines Saint-Dié, moyennant un dixième et un soixantième de la part, soit plus d'une semaine de travail attribué aux chanoines. On n'a aucune donnée sur les produits qui ont été extraits de ces premiers travaux dont l'immense étendue ne fut constatée qu'au  siècle. L'exploitation cessa à la fin du Philippe-André Grandidier, cessèrent en 1280 les pèlerinages qu'on faisait au tombeau de saint Achéric. L'abandon des travaux est attribué à la rareté du bois par suite de mauvais aménagement des forêts par Jean Herquel de Plainfaing. Sébastien Münster a une autre version, puisqu'il affirme que les anciens mineurs ne travaillaient que sur les filons et directement en profondeur, et ne connaissant pas l'art des galeries d'épuisement ont bientôt été empêchés par les eaux. Il cite également qu'en Lorraine existait la mine Sainte-Barbe qui se trouvait près de Steinbach et la mine Saint-Martin près de Saint-Barthélemy. Il existe encore aux lieux-dits du Gramont et de Herrschaft d'anciennes galeries de mines d'argent et autres métaux.

En 1550 la Cosmographie universelle de Sébastien Munster montre le dessin d'un chariot minier sur rails de bois à Leberthal, Alsace.

La concession de Sainte-Croix-aux-Mines occupe une surface de 145 hectares ; elle est accordée pour l'exploitation de la houille.

Les corvées obligatoires

Entre 1725 et 1787, l'entretien des routes, surtout la route du village se faisaient par corvées auxquels les villageois et bourgeois étaient astreint. Le , un arrêté de l'administration stipulait aux cabaretiers de ne pas donner à boire aux consommateurs plus d'une chope de vin, sous peine d'enfreindre la loi.

La Révolution

Après la journée du

Les anciennes confréries

L'église Saint-Nicolas possédait en 1858 plusieurs confréries : la confrérie Saint-Nicolas, la confrérie du rosaire, la confrérie des trépassés, confrérie Saint Sébastien, la confrérie Sainte Anne et la confrérie Sainte Agathe. Les confréries étaient souvent formées par des laïcs pour favoriser une entraide et trouver de l'argent pour l'entretien de l'église.Elles visaient aussi à promouvoir le catholicisme. La confrérie de Saint Antoine du Petit Rombach se contentait de produire des produits bio.

Les périodes de guerre

La guerre de 1870
La Première Guerre mondiale

Durant la Première Guerre mondiale, la localité subit de nombreux bombardements. En , on assiste à de violents combats, et même des combats de rue. La localité reste ensuite occupée par les troupes allemandes.

La commune a été décorée le de la croix de guerre 1914-1918.

La Seconde Guerre mondiale
La nécropole nationale sur la colline de la Hajus.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, occupation par les Allemands en . 122 habitants sont expulsés par les Allemands. En 1940, les soldats français feront sauter le pont du Petit-Rombach et celui de Saint-Blaise après l'avancée des troupes allemandes. Le au soir, une patrouille allemande se dirige vers le Grand Rombach et prend position dans les fermes de MM Jehel et Buch. Les officiers allemands se réfugient chez la veuve Justin Miclot au Pré-Maigrat. L'état-major allemand ne voulant pas se retirer sans combattre organise une surveillance rapprochée. Une patrouille d'une dizaine d'hommes passe par Marigoutte. C'est là qu'ils trouvent deux résistants, Paul Velcin et François Artz. Ce dernier sera abattu. Paul Velcin n'eut son salut qu'à travers la fuite. Le au matin, les Américains qui venaient de Lusse par l'ancienne frontière, prennent position sur les hauteurs en ouvrant le feu. Dans cette bataille, un major allemand perd la vie. Son corps est retrouvé deux jours après. Il portait un révolver avec une crosse en nacre, arme que M. Constant Miclot a remis à la mairie de Sainte-Croix-aux-Mines. Sa dépouille est ramenée au village par Jean Baptiste Buch et Constant Miclot (père). Le Grand Rombach est relativement épargné par les combats, car les Américains ont contourné le vallon, accédant à la vallée du Petit Rombach et de la Hingrie. Ce n'est que deux jours plus tard, quand Sainte-Croix-aux-Mines est libéré qu'ils se rendent au hameau. Les Américains, quant à eux, se sont repliés en direction de la Chambrette. Les troupes américaines prennent le contrôle du village le .

La commune a été décorée, le , de la Croix de guerre 1939-1945.

Héraldique


Les armes de Sainte-Croix-aux-Mines se blasonnent ainsi :
« D'argent à la bande de gueules accompagnée de six fleurs de lys de même. »

  1. Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, G 393/1 - Cet acte est cependant fortement suspecté.
  2. Jean Bayon : Histoire de l’abbaye de Moyenmoutier, Strasbourg, Dufelcker, 1724 - écrit d'après le manuscrit original du XIVe siècle.
  3. Schoepflin, Jean Daniel : Alsatia Illustrata, 1751-61, 2 volumes, Colmar
  4. Robert Forrer : Les mines de Sainte-Marie-aux-Mines et l'antimoine dans les monnaies en potin des Leuques et des Séquanes, Cahiers d'archéologie, 1927
  5. Jules Degermann : Le Monastère d'Échéry au Val de Lièpvre, p. 3.
  6. J. Bernhard : Histoire de l'abbaye et de la ville d'Erstein, p. 17-20.
  7. Il s'agit du témoignage le plus ancien. Ce manuscrit rédigé en 1265 nous apprend qu'un nommé Blidulphe serait à l'origine de la fondation du prieuré bénédictin d'Échéry. Ce récit a été reproduit aussi par Jean Bayon en 1326, prieur de l'abbaye de Moyenmoutier. Une autre source, la Vita Johannis Gorziensis de Jean de Saint-Arnould, va dans le même sens. D'autres sources sont contradictoires, comme Gallia Christiana qui date la fondation de ce prieuré au IXe siècle. L'abbé Grandidier a sans doute été lui-même induit en erreur de même que les historiens locaux, Daniel Rissler et Lesslin qui se sont basés sur les récits de Grandidier. Voir à ce sujet l'excellente analyse de Robert Parisot dans le Royaume de Lorraine sous les Carolingiens, 1899 et Christian Pfister dans Annales de l'Est de 1888, 1889, 1892.
  8. Herculanus, Histoire de la Lorraine, t. 3, p. cxviii.
  9. Mabillon : Vita S. Joannis, Abbatis Gorziensis et Liber de sancti Hidulfi successoribus in Mediano Monasterio 703-1011, G. Waitz, 1841, MHG, Hanovre - Scriptorum Tome IV, Saint-Dié dans Recherches des sainctes antiquitez de la Vosge, province de Lorraine, en 1634
  10. L'abbaye de Gorze - Histoire Messine, librairie de l'évêché, N. Houpert, 1894, p. 60-61.
  11. L'année varie selon les chroniqueurs. Jules Degermann affirme que Blidulphe se rendit à Belmont une première fois vers 947 puis à nouveau en 967, et Grandidier parle de l'année 963
  12. Dont l'exemplaire original se trouve dans la bibliothèque de Stuttgart
  13. Dom Calmet, Histoire de la Lorraine
  14. Dom Calmet : Notice de la Lorraine, tome 1
  15. Liber de Sancti Hidulfi successoribus in Mediano Monasteria, p. 182.
  16. Une possession des évêques de Toul en Alsace : la cour de Bergheim, éditions FX Le Roux & Cie, Strasbourg, 1957, Lorraine, Alsace, Franche-Comté - Société savante d'Alsace et des régions de l'Est
  17. Sainctes Antiquitez de la Vosge, p. 230.
  18. Alsatia Illustrata, tome 2, page 202
  19. Tuetey : Les Écorcheurs sous Charles VII, t.1, p. 152.
  20. Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, B 955 no 7.
  21. Le château du Spitzemberg est situé à l'époque entre Saint-Dié et Saales, près de Provenchères
  22. a et b Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, B. 9544
  23. Archives de Meurthe-et-Moselle, B 9551, folio 60.
  24. Archives de Meurthe-et-Moselle B 955, no 36.
  25. Archives de Meurthe-et-Moselle B 9576
  26. Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, B 9597.
  27. Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, B 9610, fol.154
  28. Alsatia Illustrata, II, p. 273.
  29. Décédé à Sainte-Croix-aux-Mines en 1896
  30. Thierry IV ou Thierry le lutteur
  31. Jean Herquel Plainfaing, Historia vallis Galliae, 1541
  32. Sébastien Munster, Cosmographie, Bâle, 1573
  33.  », sur alamy.com (consulté le ).
  34. Levrault, Journal de l'industriel et du capitaliste, lire en ligne), p. 325.
  35. Communes décorées de la Croix de guerre 1914-1918.
  36. Communes décorées de la Croix de guerre 1939 - 1945.
  37. Archives Départementales du Haut-Rhin.

Héraldique


Les armes de Sainte-Croix-aux-Mines se blasonnent ainsi :
« D'argent à la bande de gueules accompagnée de six fleurs de lys de même. »

  1. Archives Départementales du Haut-Rhin.

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Sainte-Croix-aux-Mines dans la littérature

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