Himiko

Himiko (卑弥呼^?) ou Pimiko est la première reine du Japon qui aurait régné de 188 (date supposée) jusqu'en 248 sur la région de Yamatai. Le Yamatai serait soit situé dans la province de Yamato, soit dans le nord de Kyūshū. Son règne se situerait à la fin de la période Yayoi.

Histoire légendaire

Himiko est principalement connue par le Gishiwajinden (魏志倭人伝^?, lit. « vie des habitants de Wa dans les chroniques de Wei »), un texte chinois de huit pages issu du livre dédié au royaume de Wei dans les Chroniques des Trois Royaumes. Selon ce texte, Himiko était une prêtresse dotée de pouvoirs surnaturels. Elle n'est pas connue par des sources japonaises.

Elle aurait fédéré les différentes principautés du pays du Yamatai (proto-Japon, sans les îles Okinawa, sans Hokkaidō ni le nord de Honshū), mais ce sujet fait débat chez les historiens, car l'emplacement du pays du Yamatai, suivant à la lettre les indications chinoises se trouverait au milieu de l'océan Pacifique. La seconde hypothèse, qui semble plus probable, serait de rattacher le Yamatai au pays du Yamato (qui trouve son épicentre vers Nara) ; cependant selon les écrits chinois, « on construisit un tombeau de plus de cent pas où furent ensevelis une centaine d'esclaves », une pratique qui n'est pas représentative de l'époque Yayoi.

Elle aurait reçu de Chine en 239, cent miroirs et un sceau. À sa mort, une jeune fille de sa famille la reine Toyo (sa nièce ?) aurait pris sa succession.

Selon le Nihonshoki, Himiko aurait pu être l'impératrice Jingū, la mère de l'empereur Ojin, mais les historiens n'acceptent pas cette hypothèse.

Sépulture

Le 31 mai 2009, l'équipe de chercheurs du professeur Harunari du Musée national d'histoire japonaise de Sakura (Chiba) ont présenté lors du 75^e meeting annuel de l'Association japonaise d'archéologie les résultats de leurs recherches, selon lesquels le kofun Hashihaka (箸墓^?) situé dans la ville de Sakurai dans la préfecture de Nara serait la tombe de Himiko. Cette tombe a une forme très particulière, celle d'un trou de serrure faisant 280 m de longueur, (d'autres kofun ont eux aussi cette forme). La sépulture est faite de pierres et roches et est recouverte par un bosquet d'arbre formant ainsi le tumulis.

Des objets dont la datation au carbone 14 concordent avec la date de la mort de la reine ont été découverts sur le site, cependant certains archéologues trouvent cette sépulture trop moderne pour être du III^e siècle, ces découvertes restent donc sujettes à caution. L'Agence impériale refuse cependant l'excavation qui fournirait de nombreuses informations sur l'identité de la reine et sur la lignée des empereurs du Japon, descendant officiellement d'Amaterasu.

La fouille des tombeaux est soumise à l'autorisation de la maison impériale du Japon et depuis sa découverte, en 2023, rien n'a encore pu être entrepris.

Source: Wikipedia (Dernière révision: dimanche 25 mai 2025)

Représentations modernes

Les représentations d'Himiko dans les médias populaires japonais prennent l'une des trois formes archétypales : Himiko en tant que souveraine sage et âgée ; Himiko la chamane mignonne et énergique ; ou Himiko en sorcière séduisante. Elle s'associe à plusieurs objets rituels, notamment le dotaku – deux grandes cloches en bronze utilisées rituellement à la fin de la période Yayoi – ainsi que la branche de sakaki et des miroirs en bronze chinois. Le Wei Zhi décrit le chamanisme d'Himiko comme guidao, ou en japonais kido, un type de religion populaire daoïste. En ce sens, Himiko s'associe parfois négativement à la magie noire ou aux démons. Gouvernant durant la période de transition entre les ères Yayoi et Kofun, les représentations d'Himiko la montrent souvent vêtue de vêtements issus de diverses époques, souvent avec des éléments masculins. En tant que reine à la fin de la période Yayoi, Himiko porte probablement un kosode à manches larges et une pièce unique, sous un gilet et une ceinture. Elle porte aussi souvent des perles magatama et un diadème. Cependant, personne ne peut certifier ce qu'Himiko porte exactement.

Mascottes de villes

La légende d'Himiko sert à promouvoir divers objets. Plusieurs petites villes cherchent à utiliser Himiko comme mascotte, revendiquant leur ville comme son lieu de naissance, bien que les preuves archéologiques placent sa capitale dans la région du bassin de Nara. Les villes de Yoshinogari et Sakurai dans la préfecture de Nara utilisent toutes deux des images d'Himiko pour attirer les touristes, notamment des représentations chibi de Himiko-chan accueillant les visiteurs dans la région.

Manga et romans graphiques

Himiko apparaît dans plusieurs numéros de manga et bandes dessinées.

• Lord
• Le premier volume de Phoenix d'Osamu Tezuka
• La couverture de Himiko: Shūkan manga Nihonshi de Fujiwara Kamui
• Le manga Nihon no Rekishi de Gakken, par Ōishi Manabu, Takano Kazuhiro, et Himekawa Akira
• Afterschool Charisma de Kumiko Suekane
• The War of Greedy Witches de Homura Kawamoto, où elle se révèle être en réalité Yogi qui a tué et remplacé la vraie Himiko
• La série de comics Tomb Raider de Dark Horse Comics (2014), située après les événements du jeu, dans laquelle Himiko revient dans l'intrigue pour quelques numéros

Anime et jeux vidéo

Himiko est un personnage qui apparaît occasionnellement dans des anime et jeux vidéo.

• Himiko apparaît dans l'anime Steel Jeeg, une série de Go Nagai des années 1970.
• La série anime et le jeu PlayStation Legend of Himiko mettent en scène des voyages temporels entre l'ancien Yamatai et le Japon moderne, Himiko finissant par aider à sauver Yamatai.
• Himiko est un personnage secondaire dans le jeu vidéo Ōkami, un jeu qui s'appuie sur de nombreux contes et mythes japonais pour raconter l'histoire du loup blanc Amaterasu et sa quête pour libérer le Japon des ténèbres.
• Himiko figure dans le reboot Tomb Raider de 2013 comme un élément de l'intrigue.
• Himiko apparaît dans le jeu mobile Fate/Grand Order en tant que Servante Ruler 5 étoiles limitée. Elle débute lors de l'événement Super Ancient Shinsengumi History GUDAGUDA Yamatai-koku 2020.
• Dans le mode Heroes & Legends de Sid Meier's Civilization VI, Himiko est un héros recruté.
• Dans Warriors Orochi 2, son personnage devient amie avec Da Ji. Elle apparaît également dans Musou Orochi Z, Warriors Orochi 3 et Warriors Orochi 4.
• Dans le jeu de rythme Beatmania IIDX 16: Empress, la chanson du boss final "One More Extra Stage" de l'événement Empress Place porte son nom et une interprétation de son image y est affichée.
• Dans Shin Megami Tensei: Persona 4, elle est la persona de Rise Kujikawa.
• Dans Might & Magic Heroes VI, Himiko est une prêtresse Naga corrompue.
• Dans Meow Meow Japanese History, Himiko figure dans le premier épisode.
• Dans Sid Meier's Civilization VII, Himiko est une dirigeante jouable.

Cinéma

• Dans le film Tomb Raider de 2018 réalisé par Roar Uthaug (adapté du jeu vidéo de 2013 du même nom), Himiko est au cœur de l'intrigue.
• Le réalisateur japonais Masahiro Shinoda réalise un film sur Himiko, intitulé Himiko.

Produits dérivés

Sanrio crée un porte-clés inspiré d'Himiko.

La chercheuse Laura Miller raconte avoir mangé un plat nommé d'après Himiko au café Shinobuan dans la ville de Moriyama, où ce nom contribue à la popularité du plat.

Concours Himiko

Les concours de la reine Himiko se déroulent dans de petites villes et offrent des prix en argent à des femmes de plus de dix-huit ans, sur la base du charme et de l'apparence. L'un des premiers de ces concours commence à Yamatokoriyama dans la préfecture de Nara. Un concours nommé Himikon a lieu dans la ville de Moriyama. Asakura, au Kyushu, organise aussi un concours Himiko lors de son festival annuel Yamataikoku des fleurs.

Image du personnage