L'Histoire secrète


Status : série en cours
Genre : Esotérisme

L’Histoire secrète est une série de bande dessinée française dérivée de la série Arcanes, également publiée par Delcourt.

Synopsis de l'histoire secrète

Le scénario propose une relecture de l'histoire de l'humanité à la lumière de la théorie d'un « complot magique », selon laquelle quatre puis cinq magiciens (aussi appelés archontes) tantôt s'affrontent et tantôt se partagent le contrôle de l'humanité. Depuis la préhistoire, ils ourdissent dans l'ombre pour orienter les décisions des grands personnages historiques qui ne sont, bien souvent, que leurs marionnettes. Le principe à la base de leur magie est la « rétro-synchronicité » (inspirée du principe de synchronicité inventé par Carl Gustav Jung) , grâce à laquelle ils peuvent, à l'aide de cartes inspirées du tarot (les arcanes), entrevoir les possibilités de l'avenir immédiat ou lointain et l'infléchir vers des probabilités plus avantageuses selon leurs intérêts du moment. La portée de la vision et de l'infléchissement dépend de la puissance et du talent du manipulateur, mais s'étiole au cours du temps. Ces « passes » leur permettent de dévier le cours des événements et éclairent d'un jour nouveau plusieurs épisodes authentiques de l'Histoire, qui sont encore aujourd'hui mal expliqués : les dix plaies d'Égypte, la quête du Graal, les nombreuses victoires de Napoléon, le grand incendie de Londres, la montée fulgurante du nazisme, etc. Cette base est le départ d'un scénario d'une certaine complexité. Rien n'est simple, et les informations sont données aux lecteurs au compte-goutte. La série, créée a posteriori, débouche sur deux autres séries (Arcanes et Arcane majeur) qui exploitent les événements de l'histoire récente.

Personnages

Les Archontes

Les archontes originels sont :

  • Dyo (représente les Coupes / Cœur / Le Pape)
Il détient l’ivoire de la Coupe, vie et guérison, mais peut engendrer aussi des créatures hideuses et faire souffrir  . De toute la fratrie originelle, cet archonte est sans doute celui aux intentions les plus malveillantes. Paranoïaque et impitoyable, son but est de dominer le genre humain (assimilé à une bande d’animaux trop bruyants à son goût). Son ivoire semble orienter ses pouvoirs vers la modification de la matière (par exemple un golem de pierre) et, surtout, vers la création de cartes humaines (la « division Thot » et les berserkers). Sa conception du monde l’a conduit à s’allier et à soutenir les règnes et régimes politiques les plus autoritaires. Il a contrôlé entre autres l’Égypte des pharaons et l’URSS. Dyo s’oppose à son frère Erlin au sujet du peuple hébreu, et il perd son ivoire. Il est alors obligé de s’allier avec Reka et la maison des Bâtons. Il s’affaiblit considérablement durant le Moyen Âge (réduit à l’état de cadavre ambulant). Il finit par retrouver son ivoire. Les siècles suivants, trop faible, Dyo tente d’utiliser Guillaume de Lecce et les moines rouges dans des alliances fragiles. Au début du xxe siècle, De Lecce et lui contrôlent l’Allemagne de Guillaume II. Après 1918, il prend progressivement le contrôle de l’URSS. La maison des Coupes favorise certainement l’arrivée au pouvoir de Joseph Staline. Par la terreur du NKVD, Dyo oblige Yaponchik et les Vors à rallier sa maison (à partir des années 1930 – la guerre des Sukas). Après la mort de Staline (décès dont Dyo serait en partie responsable), Khrouchtchev et ses alliés parviennent à limiter ses pouvoirs grâce à l’icône de Soloviki (une carte très puissante – une des icônes « Acheiropoietos » dont les origines sont inconnues). Dyo est arrêté et déporté au goulag (sur l’île Soloviki). Finalement, les dirigeants du Kremlin le réhabilitent en 1956 et il est envoyé en Hongrie, avec pour mission de mater la révolte de Budapest. Dans les années suivantes, il sera systématiquement derrière les grandes répressions du bloc de l’Est. En accord avec le Kremlin, Dyo met en place le projet « Rossignol », à savoir un plan lui permettant d’accroître les pouvoirs de son ivoire. Il supervise la construction de la centrale de Tchernobyl à cet effet, afin de pouvoir disposer d’un « catalyseur » de chaos pour le projet Rossignol. En 1979, il lance les armées soviétiques en Afghanistan. Il y a bien entendu une raison officieuse à cette intervention militaire, derrière les prétextes du pouvoir en place. Durant tout le conflit, quelques soldats de confiance ont pour mission de trouver la demeure des lamas noirs et de nouer une alliance avec eux. Cette entreprise échoue mais Dyo parvient à récupérer, via Ernst Shäfer (ex-membre de l’Ahnenerbe), une des cartes créées par les lamas noirs (carte « Daath », dite la main tibétaine). Cette carte doit servir de déclencheur à « Rossignol ». L’opération est lancée dans la nuit du 26 avril 1986, à la centrale nucléaire de Tchernobyl, dans la salle du cœur no 2 du réacteur. L’archonte Erlin intervient et Dyo se fait aspirer par une sorte de trou noir créé par la carte Daath (cet ivoire semblait être un piège tendu par les lamas noirs). Si Dyo a disparu, le scénario semble indiquer que la maison des Coupes est toujours active. Pour citer : les dernières paroles de Kim Philby dans le tome 23, le personnage d’Adrian Arkadinovich dans le tome 6 d’Arcanes.
  • Reka (représente les Lances / Pique / La Papesse)
Elle a en sa possession l’ivoire des Bâtons / Lances. Dans le premier tome de L’Histoire secrète, au seuil de la mort, Grand-père Loup explique que cette carte confère à son détenteur d’immenses pouvoirs mais, en contrepartie, peut plonger son utilisateur dans des folies destructrices. Cette caractéristique semble se retrouver dans la psychologie et dans les actes du personnage. Ainsi, Reka laisse souvent libre cours à ses émotions, allant jusqu'à des crises de fureur aveugle. Fureur dont son propre entourage peut faire parfois les frais. Ses partisans dans la maison des Bâtons lui donnent le titre de « mater ». À certaines périodes de l'histoire, elle n'hésite pas à semer la mort si cela sert ses intérêts (cf. le destin des derniers enfants, parents lointains des Hohenstaufen, ou encore l’Inquisition, et même indirectement l'affaire de la colonie de Roanoke). À partir du xxe siècle, elle semble évoluer vers un peu plus d'humanité – toutes proportions gardées car, à la moindre contrariété, elle n’a pas d’état d’âme à se débarrasser des opposants. Particularité propre : elle semble posséder une certaine aisance à infiltrer des milieux et des sociétés tous aussi différents les uns que les autres, peut-être plus que les trois autres archontes, comme le démontre son parcours dans l’histoire humaine : grande prêtresse dans l’Ancienne Égypte, grand maître officieux de l’ordre du Temple au Moyen Âge, puis cardinal à Rome auprès du Saint-Siège de la fin du Moyen Âge à la Renaissance, membre des services secrets italiens en 1916, puis officier dans l’armée britannique à la fin de la Première Guerre mondiale, tenancière d’une maison close (« L’Arcane 17 ») à Montmartre dans les années 1930, officier au SOE durant la Seconde Guerre, officier d’état-major dans les services de renseignement de la toute jeune Tsahal en 1948, puis leader d’un groupe de hippies en 1968 à San Francisco, et finalement trafiquant de drogue en même temps qu’opérateur de la CIA et astrologue privée de la famille Reagan dans les années 1980. Autre particularité de cet archonte : les drogues. La consommation assidue de divers produits stupéfiants répond à un besoin purement hédoniste, et également à d’autres motivations. Ainsi le LSD permet à Reka de se projeter dans le multiverse, en particulier à Kor. Elle expérimente également une technique permettant de collecter l’énergie psychique née du plaisir, pour l’utiliser à ses fins (au festival de Woodstock). Cette consommation effrénée de stupéfiants se transforme en accoutumance au début des années 1970 et la met en situation de totale dépendance, faiblesse que le Roi en jaune allié à Cosa nostra tente d’utiliser contre elle. Son assuétude aux drogues l’amène à devenir un des plus gros trafiquants sur le marché mondial, en appui en sous-main à quelques politiques des États-Unis sous Reagan (l’Irangate en 1986). La disparition de sa sœur Aker en 1941 ne l’a pas laissé indifférente. Consciente désormais de l’affaiblissement des archontes, elle en devient très attachée à son frère Erlin. Cet attachement est d’ailleurs réciproque. Au-delà, le plaisir (au sens large) semble être sa motivation principale. De manière générale, faisant preuve de peu d’empathie, Reka ne s'intéresse aux hommes que pour profiter d'eux, et au mieux de ses intérêts et de son propre plaisir. Son frère, l'archonte Erlin, est assez explicite à son propos : elle se fiche du devenir de l’espèce humaine du moment qu'elle peut passer du bon temps. L’épisode de la drogue laisse entendre une certaine fragilité chez elle, allant de pair avec une personnalité instable.
  • Aker (représente les Épées / Carreau / L’Impératrice)
C’est la sœur jumelle de Reka. Elle détient l’ivoire des Épées. Elle souhaite faire « évoluer » les Hommes, ou plus globalement l'Humanité, vers plus de liberté et de tolérance. Ses partisans, regroupés dans la maison des Épées, se retrouveront derrière la plupart des sociétés secrètes initiatiques ou communautés humaines à vocation progressiste : cathares, Rose-Croix, franc-maçonnerie… Le signe de reconnaissance de la maison des Épées est une rose rouge. Aker porte d’ailleurs le titre de « mater sub-rosa ». Si la vocation paraît honorable, les méthodes de réalisation du dessein n’en sont pas moins identiques à celles de ses frères et sœur. Aker s'est notamment servie de la Grèce athénienne et de la Révolution française, en passant par le Saint-Empire romain germanique au cours du Moyen Âge. C’est au cours de cet épisode avec l’empereur Frédéric II (la « stupeur du monde ») que Guillaume de Lecce entre dans la trame. En 1194, le père de Frédéric II, l’empereur Henri VI, est couronné roi de Sicile. À cette époque, Aker agit dans son entourage en tant que conseillère. Pour asseoir son autorité, Henri VI attire les nobles partisans de Tancrède de Lecce, ainsi que son héritier Guillaume, alors jeune enfant, à un banquet. C’est en réalité un piège (à l’insu d’Aker, qui croyait à une entreprise pacifique de l’empereur). Il fait crever les yeux à Guillaume, en plus de le soumettre à la torture. Les nobles et les évêques qui avaient assisté au couronnement de Tancrède sont brûlés vifs dans un champ près de Palerme. Le jeune Guillaume survit aux sévices. Dans son cachot, grâce à une sorte de lien avec l’Arche d’alliance, il apprend à maîtriser l’entropie et le hasard nés de sa propre souffrance (le procédé dit « Klingsor »). Guillaume s’échappe et tue Henri VI. Il entame son ascension vers le statut d’archonte.
Finalement, Aker échoue à créer l’Homme meilleur, avec Frédéric II et, plus tard, avec Napoléon Ier et la Révolution française. Hormis durant le règne de Napoléon, elle demeure l’alliée d’Erlin et des Deniers. Durant la Première Guerre mondiale, Reka et la maison des Bâtons se joignent à leur alliance, de même qu’au début de la Seconde Guerre. Fin décembre 1941, elle se porte volontaire pour une mission avec Itzak et des partisans formés par le SOE pour l’opération Anthropoid (visant officiellement l’assassinat de Reinhard Heydrich). En réalité, il s’agit aussi de permettre à Itzak de récupérer les notes secrètes de son ancien professeur, dissimulées dans une bibliothèque à Prague. Pour la réussite de l’opération, Aker attire Guillaume et un détachement de la division SS « Totenkopf » au village de Lidice, près de Prague. Elle invite de Lecce à se battre en duel. Ce dernier accepte. Le choc de leur lutte, des « deux futurs », provoque une explosion cataclysmique. Le petit village de Lidice est entièrement rasé. Guillaume sort vainqueur du combat. L’ivoire des Épées est brûlée. En guise de trophée, Guillaume de Lecce adresse par colis postal cet ivoire brisé à Erlin, le frère de la vaincue. Le résumé du tome 12 suggère deux possibilités quant à la situation d’Aker : morte ou dans une autre dimension. Au fil des tomes suivants, elle semble continuer à aider les hommes depuis la lisière de la réalité, et sa propre famille. Elle fait une brève apparition à la fin du tome 4 de la série Arcane majeur (pour aider Pandora face au Roi en jaune). Certains points du tome 21 de L’Histoire secrète laissent spéculer sur sa survie physique à l’issue de son duel avec Guillaume de Lecce : le dessin dans le coffre-fort de James Angleton, les prémonitions de Reka. Son organisation, les Épées, semble avoir survécu à sa disparition. Ses anciens lieutenants vendent des jeux aux plus offrants. Le tome 26 met en scène, à la fin du siège de Vukovar, un mystérieux groupe entièrement composé de recrues de sexe féminin, et portant le signe des Épées. Elles se disent membre d’une fraternité religieuse (référence peut-être à SET dans la série Arcanes) et opèrent apparemment à partir d’un monastère (peut-être Euphrakeikos). Sur la personnalité d’Aker : autoritaire et hautaine, elle est néanmoins capable d'empathie et est fidèle envers ceux qui la servent.
En définitive, le bilan de son action dans l’Histoire humaine (et peut-être sa destinée) peut se résumer, presque mot pour mot, aux propos du chamane Père-Loup lorsqu’il lui remit l’ivoire des Épées, 3 000 ans av. J.-C. : créer les rois, unifier les clans, mais frapper les innocents  .
  • Erlin (représente les Deniers / Trèfle / L’Empereur)
Il détient l’ivoire des Deniers (ou Bouclier). C’est l’aîné de la famille. Plus humain et compréhensif que les autres archontes, il se sert généralement de ses pouvoirs pour protéger. Il est ainsi le protecteur des Hébreux dans l’Égypte ancienne (et de la communauté israélite bien après), et de l'Angleterre à partir du xvie siècle. Pragmatique, il essaie de modérer les actions de ses frères et sœurs, ainsi que les conséquences des manipulations dans la trame. Par crainte de provoquer indirectement d’autres tragédies, il s’est même retiré en ermite durant plusieurs siècles pendant le Moyen Âge. Des quatre protagonistes immortels, il est également le plus ouvert. Il appréhende, bien avant son frère et ses sœurs, les impacts technologiques, économiques et sociaux sur la destinée de l’espèce humaine et, indirectement, sur le sort des « Maisons ». Son réalisme se ressent toutefois dans sa manière de traiter les enjeux décisifs. Ainsi il n'hésite pas, lorsque le besoin se fait sentir, à sacrifier des êtres humains. En témoigne sa réaction au sujet des agents du MI6 à la poursuite de Pandora dans le métro berlinois ou, encore plus révélatrice, celle au largage des bombes nucléaires en 1945 sur Nagasaki et sur Hiroshima (précisément qualifié de hasard de la guerre  ). Autre exemple : il semble posséder le pouvoir de frapper de folie n'importe quel être humain. Il utilise cette faculté contre John Dee (cf. le récit de Reka) et contre Forrestal, secrétaire de la Défense en 1951. Il n'en demeure pas moins que, tout au long des albums, il reste préoccupé par la survie des Hommes. Preuve en est son implication et celle de sa maison dans la lutte contre Guillaume de Lecce et les moines rouges, et, plus tard, contre les maîtres cachés.

Archonte apparu par la suite :

  • Guillaume de Lecce (représente le Joker / Le Mat) (modelé sur le personnage de Guillaume III de Sicile)
Cinquième archonte, introduit dans le scénario à partir du troisième tome. Dernier représentant de la branche des Hauteville en Sicile (une dynastie puissante dans le bassin méditerranéen) vers la fin du xiie siècle, ce jeune garçon est pris malgré lui dans l’engrenage des machinations d’Aker et de la maison des Épées. C’est le fils de Tancrède de Lecce, lui-même en butte aux prétentions des Hohenstaufen au trône de Sicile. Après la mort de son père en 1194, il est normalement pressenti, à l’âge de 14 ans, comme l’héritier du Royaume de Sicile (son père l’avait fait couronner symboliquement pour assurer la continuité dynastique). Cependant, faute d’armée, il doit céder sa couronne à Henri VI de Hohenstaufen (dit « le Borgne »). Attiré avec ses partisans dans un guet-apens, le jeune Guillaume est capturé sur ordre d’Henri VI et livré à ses tortionnaires, qui lui crèvent les yeux. Les barons qui avaient soutenu Tancrède et son fils sont livrés aux flammes, en dépit des protestations d’Aker. La mainmise sur la Sicile par les Hohenstaufen semble acquise. Toutefois, Henri VI et sa « conseillère » n’avaient pas prévu un détail : Tancrède avait eu le temps, peu avant sa mort, d’initier son fils à la pratique des cartes, notamment en le mettant en présence de l’Arche d’alliance, alors dissimulée sous le palais de Palerme – révélations faites par le Don de Cosa nostra. Un passage du récit suggère d’ailleurs que les tortionnaires ont eu la mauvaise idée de promener le corps meurtri de Guillaume près du reliquaire dans ce même palais. À peine vivant dans sa geôle, Guillaume finit par développer une sorte de lien indéfectible avec cette puissante carte. Il découvre comment maîtriser intégralement l’entropie née de sa souffrance, de sa propre douleur (procédé dit « Klingsor »). Ivre de vengeance, de folie, et au faîte de ses nouveaux pouvoirs, il s’échappe et tue Henri le Borgne. Rassemblant des partisans sur l’île, il finit par nouer un pacte avec ce qui deviendra plus tard la mafia sicilienne. La « Cosa nostra » s’engage à assurer la protection de l’Arche d’alliance, sans laquelle Guillaume n’est rien, en échange de disposer de la Sicile. Ce pacte restera en vigueur jusqu’en 1943. Au demeurant, la folie est devenue prégnante chez De Lecce. Rongé par la haine, il désire dispenser la mort sur toute la surface du globe. La souffrance d’autrui est d’ailleurs la principale source de son pouvoir, et il s’évertue à la provoquer tout autour de lui. Au fil du temps, ses pouvoirs prennent un tour considérable, jusqu’à l’élever au rang d’Archonte. Il ne tarde pas à créer sa propre « maison ». Ses servants se nomment les moines rouges et considèrent leur maître tel une sorte de messie (« Saint-Guillaume). Ils forment une « cinquième maison » ( la cinquième puissance, celle qu'on ne doit pas nommer  ) qui s’oppose directement aux quatre premières. Aker comprend alors que Guillaume de Lecce est la conséquence directe de sa volonté de créer le « roi du monde » en la personne de Frédéric II – le fils d’Henri le Borgne (Frédéric est né le jour même où les sévices furent infligés à Guillaume à Palerme). C’est une sorte de rééquilibrage de la trame. Les conspirations de Guillaume de Lecce et de ses suivants n'auront de cesse de provoquer folies et destructions, les moines rouges dirigeant parfois en sous-main, avec l’aide involontaire des autres maisons, quelques épisodes parmi les plus sanglants de l’histoire occidentale (guerres napoléoniennes, Première Guerre mondiale…). À partir du xxe siècle, son emprise sur les événements devient conséquente. Il est à l'origine de la dictature nazie. Ses innombrables machinations font basculer le monde dans une nouvelle guerre mondiale en 1939. Mainmise sur l’Europe, revanche ultime sur Aker, persécutions, tout semble lui assurer en 1942 l’issue du jeu. Mais les autres archontes, dans le camp des Alliés, font cause commune. Le projet Manhattan, adossé à l’organisation Magic (les Deniers, les Bâtons, la section XX du SOE et l’OSS) doit permettre de trouver une solution définitive au problème posé par de Lecce. Ce dénouement est finalement parachevé le 16 juillet 1945 dans le désert du Nouveau-Mexique. Guillaume de Lecce laisse l’Allemagne à son sort vers la fin 1944. Il s’enfuit vers le Japon à bord d’un sous-marin, en emportant l’Arche d’alliance, et disparaît lors du bombardement de Nagasaki. Mais, hasard ou pas, il revient par la suite en possédant Howard Hughes (le Roi en jaune). Quant à ses sbires, les moines rouges, ils semblent avoir été définitivement vaincus avec la chute du Troisième Reich. Cependant, nous apprenons dans Les Veilleurs, de la bouche même d'un ex-membre de l’Ahnenerbe, que les moines rouges existent encore bel et bien dans le jeu. À l'image de leur maître, ils attendent leur heure.

Agents des Archontes

À travers l'histoire, les Archontes s'affrontent afin d'obtenir ou de garder le pouvoir. À chaque époque, les personnages historiques sont associés à l'une ou l'autre des « Maisons » (coupes, lances, épées, deniers)

  • Moïse, libérateur hébreu (deniers)
  • Ramsès II, pharaon d’Égypte (coupes)
  • Frédéric II, empereur du Saint-Empire (épées)
  • Jean-Michel de Nostre-Dame, médecin français célèbre pour ses prophéties (épées)
  • John Dee, mathématicien anglais (deniers, puis coupes et enfin Mat)
  • Isaac Newton, physicien anglais, auteur de nombreuses théories dont la plus connue est celle de la gravitation universelle (deniers)
  • Napoléon Bonaparte, général de la Première République française et ensuite empereur français (épées, puis Mat)
  • St. John Philby, aventurier et espion d'origine britannique converti à l’Islam, lieutenant du roi Ibn Seoud d’Arabie (bâtons, puis coupes). À l’origine, c’est un joueur de la maison des Bâtons, officier dans l’armée britannique travaillant au bureau arabe durant la Première Guerre mondiale. En 1918, il est correspondant des autorités britanniques auprès de la cour wahhabite en Arabie. En retrouvant un très ancien parchemin, il apprend l’emplacement des ruines de Kor, censée être la première ville humaine. Les restes de cette mythique cité étaient localisées en plein milieu du désert de la péninsule arabique. Passant outre les ordres de ses supérieurs, et ceux de l’archonte Reka, il organise une expédition sur site. Là, dans les ruines, il découvre des ivoires inconnues et récupère trois de ces artefacts. Grisé par des pouvoirs désormais équivalents à ceux d’un archonte, il finit par rejoindre Dyo et la maison des Coupes. Il confie une de ces ivoires à son fils, Kim Philby. Ce dernier, au début de la Seconde Guerre mondiale, s’en sert comme caution pour entrer au sein du MI6, et dans l’entourage proche d’Erlin et de ses deux sœurs, dissimulant toute connivence avec son père. Il joue en fait le rôle d’un agent double auprès de la maison des Coupes. Son père, St. John, protège dans le même temps à partir des années 1920 le dénommé Ibn Seoud, chef d’une des grandes familles saoudiennes. Les pouvoirs des ivoires noires de Kor permettent à ce chef de tribu d’asseoir son pouvoir et d’établir sa domination sur les autres factions se disputant le second État saoudien. Finalement, St. John supervise dans l’ombre la construction de l’Arabie saoudite moderne au profit d’Ibn Seoud et de sa famille. Philby conserve ce rôle d’éminence grise jusqu’au début des années 1960. En 1942, il est même approché par les sbires de Guillaume de Lecce. Le tome 12 suggère que Philby père est parvenu à retourner à Kor pour rechercher d’autres ivoires. En 1963 à Beyrouth, il apporte un soutien direct à son fils Kim, dont la couverture a été démasquée par Curtis et Lizbeth, autres agents des Deniers. Il est finalement tué par Erlin au terme d’un bref combat.
  • Itzak (épées, puis indépendant)
  • Curtis Hawke, pilote de chasse de la Royal Air Force (deniers). Après les archontes, c’est certainement le personnage phare de la série. Il s’agit d’un joueur naturel. Il est repéré par Erlin en 1914. Initié dans la maison des Deniers, ses pouvoirs s’accroissent progressivement. Il a rang de « cavalier ». Reka lui propose même de le prendre en charge et de lui apprendre à maîtriser ses pouvoirs, de façon à progresser au-delà de sa « condition humaine », presque à devenir l’équivalent d’un archonte. Au fil des missions, il apprend à se méfier des archontes et de leur soif de pouvoir. Tout en demeurant loyal à Erlin et aux Deniers, il désapprouve (parfois ouvertement) les entreprises menées par son maître et ses deux sœurs (cf. sa réaction sur les bombardements au Japon). À partir de 1946, il prend conscience de l’affaiblissement des « Maisons ». Il n’hésite pas à défier Reka, ou encore à se dérober aux ordres d'Erlin au moment de l’opération Kadesh en 1956. L’assassinat de sa femme Nimue, en 1948, l’affecte énormément. Il n’aura de cesse de traquer le commanditaire de ce meurtre, à savoir Kim Philby, jusqu’à se sacrifier à Prague en 1968.
  • Nimué, physicienne (coupes, puis épée/deniers, puis indépendant)
  • Rudolf von Sebottendorf, membre historique de la Société Thulé, société semi-secrète allemande ayant inspiré l’idéologie nazie (Mat)
  • Yaponchik (coupes) : il apparaît à partir du tome 15 de L’Histoire secrète. Surnommé « le petit japonais » à cause de son teint mongoloïde, il est apparenté aux Vors et proche de l’entourage de Dyo. Son âge est inconnu mais il dispose, à l’instar des archontes, d’une longévité pluriséculaire, en plus de la capacité à conserver une apparence jeune. L’archonte Erlin prétend l’avoir rencontré du temps de Gengis Khan (au moins plus de 900 ans). C’est un chaman originaire de Sibérie. Il semble avoir une histoire commune avec la confrérie des Vors et en a d’ailleurs tous les attributs : tatouages, pouvoirs RS. Il n’est pas aussi puissant qu’un archonte mais possède des capacités de manipulation de premier ordre (prémonition, sensitif aux phénomènes RS, joueur de haut niveau, capacités de cartier, manipulation d’ivoires et de lames, capacité à se déplacer d’une réalité à l’autre…). Durant les années 1930, il fut embrigadé de force au sein du NKVD en même temps que ses acolytes Vors. Depuis, c’est le plus proche collaborateur de Dyo, assurant même le rôle d’une sorte de second dans la hiérarchie de la maison des Coupes. Au fil des albums, il demeure fidèle aux Coupes et à leur chef, qui n’hésite pas à l’envoyer en première ligne. Il est pris dans le vortex de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Pas d’indication quant à sa survie éventuelle.
  • Kurt Gödel, mathématicien austro-américain (deniers/épées)
  • John von Neumann, mathématicien et physicien américain d'origine hongroise (deniers)
  • Howard Hughes / le Roi en jaune (complexe militaro-industriel / Mat) : milliardaire américain connu dans les années 1930 pour ses extravagances, son goût pour la vitesse et son intérêt pour l’aéronautique. Dans l’univers de Pécau (Arcane majeurArcanes et L’Histoire secrète), son rôle est moins éclectique, et plus trivial. Il porte le nom de « Roi en jaune ». En 1948, un B-29 de l’US Air Force ramène des ruines de Nagasaki un bien étrange paquet, enfermé dans un cercueil de plomb. Ce convoi sous le sceau du secret défense doit déposer sa cargaison dans la base dite «  zone 51  ». L’avion amerrit en catastrophe par un concours de malchance dans le lac Tahoe, au Nevada. Son équipage survit mais le bombardier coule au fond du lac, ce qui entraîne des phénomènes étranges dans la ville voisine de Las Vegas (les eaux du lac alimentent la ville). Deux années plus tard, coïncidence ou non, l’avion personnel de Howard Hughes s’écrase et coule à son tour au même endroit. Le milliardaire américain, en pleine noyade, est mis en présence de la carcasse du B-29 au fond du lac, et du mystérieux colis. Il survit et en est changé à jamais. Durant les années suivantes, il met progressivement sa fortune et ses ressources au service du complexe militaro-industriel, jusqu’à diligenter de fait les conspirations de cette nouvelle « maison ». Il entraîne une partie de la mafia dans le jeu, organise les événements les plus controversés de l’Amérique des années 1970-80 (assassinat des membres de la famille Kennedy, de Martin Luther King…). Le scandale du Watergate met fin à sa suprématie sur les milieux politiques américains (Erlin en est l’instigateur). Le tome 20 fait le lien direct entre les agissements de Hughes et Guillaume de Lecce. Ce dernier, à la lisière du seuil, influence les actes du Roi en jaune. Cela laisse spéculer sur la nature réelle du colis du B-29 (toujours au fond du lac Tahoe) : peut-être l’Arche d’alliance que De Lecce avait avec lui au Japon, ou simplement son cadavre… Au fil des années, cette influence semble se faire de plus en plus forte. Cette possession se ressent d’ailleurs sur le corps de Hughes, qui mute vers quelque chose d’autre, comme si sa condition humaine initiale n’était plus suffisante pour « accueillir » sa nouvelle puissance. Il détruit ses globules rouges trois fois plus rapidement qu’un humain normal, et doit donc ingérer régulièrement du sang humain. Il se fait passer pour mort en 1976. À partir de cette date, le Roi en jaune supervise ses opérations à partir de son navire, le Wizard of Lemuria. À l’instar de De Lecce, il accroît son pouvoir par la souffrance d’autrui (le massacre de la secte de Jim Jones en 1978). Le résumé au début du tome 22 évoque la disparition de son navire tel une sorte de Hollandais volant. Cependant, aux dires de l’ex-agent du MI6, il semble que le Wizard est toujours opérationnel, ravitaillé en mer, naviguant sans cesse et capable d’échapper mystérieusement aux satellites de surveillance. À la fin des années 1980, le navire est finalement cédé au magnat de la presse Robert Maxwell. Le Wizard est modernisé et rebaptisé Lady Ghislaine. La suite nous apprend aussi que Maxwell était un agent des maîtres cachés (et notoirement un agent double des Deniers).

Il est à noter que, selon L’Histoire secrète, les différentes guerres ne sont que le produit de l'affrontement des « Maisons ». Ainsi, la Première Guerre mondiale représente l'affrontement des Coupes et des Deniers, tandis que la Seconde est l'aboutissement du combat entre les puissances de l’Axe, affiliées au Mat, et les différentes maisons : Coupes (qui ont la mainmise sur l’URSS), Deniers (l’Empire britannique), Épées (forces de résistants), Lances / Bâtons (franc-tireurs, mafia…).

Autres forces en présence

Certains groupes et quelques personnes restent indépendant des Archontes, et jouent le rôle de contre-pouvoir ou de trublions :

  • les Autres, plus connus sous le nom de Djinns, habitants de la ville de Kor (inspirée de la ville d'Iram)
  • la Cosa nostra, et la mafia
  • la Fondation Vane / Stargate : organisme implanté aux États-Unis, rattaché au gouvernement fédéral américain, et dédié à l’étude des phénomènes RS
  • Le complexe militaro-industriel américain : il s’agit de la « sixième maison » (la cinquième étant les moines rouges de Guillaume de Lecce).
  • Les lamas noirs : également connus sous le nom de « maîtres » ou encore « Gog et Magog ». 
  • Les veilleurs / la famille Vasil 

Les maisons

Éléments essentiels dans l’univers des séries L’Histoire secrèteArcanes et Arcane majeur, les « maisons » ou « familles » regroupent les partisans des archontes. Ces organisations sont apparentées à des sortes de sociétés secrètes de type initiatique (voir les travaux de S. Huttin).

  • 4 « maisons » à l’origine :
    • les « Coupes » : Dyo
    • les « Deniers » : Erlin
    • les « Bâtons » : Reka
    • les « Épées » : Aker
  • 2 « maisons » apparues ensuite :
    • les moines rouges : Guillaume de Lecce
    • le complexe militaro-industriel américain : CIA / armement et le Roi en jaune

Source: Wikipedia ()

Séries en relations avec L'Histoire secrète

L'Histoire secrète : les albums

Liste des ouvrages sous forme de couvertures

  • n°0 - Les Ivoires de Thot (infos)
  • n°1 - Genèse (infos)
  • n°2 - Le château des djinns (infos)
  • n°3 - Le Graal de Montségur (infos)
  • n°4 - Les Clés de Saint Pierre (infos)
  • n°5 - 1666 (infos)
  • n°6 - L'aigle et le Sphinx (infos)
  • n°7 - Notre-dame des Ténèbres (infos)
  • n°8 - Les 7 piliers de la sagesse (infos)
  • n°9 - La loge thulé (infos)
  • n°10 - La pierre noire (infos)
  • n°11 - Nadja (infos)
  • n°12 - Lucky point (infos)
  • n°13 - Le Crépuscule des dieux (infos)
  • n°14 - Les Veilleurs (infos)
  • n°15 - La chambre d'ambre (infos)
  • n°16 - Sion (infos)
  • n°17 - Opération Kadesh (infos)
  • n°18 - La Fin de Camelot (infos)
  • n°19 - L'âge du verseau (infos)
  • n°20 - La porte de l'eau (infos)

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Document créé le 01/05/2020, dernière modification le 05/02/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/bd/l-histoire-secrete/

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Notes

  1.  Personnages les plus importants : Le fait qu'un personnage soit considéré comme important ici est le fait qu'il soit défini dans un album de cette série en tant que personnage principal, que ce soit un personnage de la série, ou un invité (crossover).

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