Adèle Haenel

Prénom : Adèle
Nom : Haenel
Date de naissance : 11-02-1989
Lieu de naissance : Paris, France
- Adèle Haenel
Adèle Haenel ([adɛl enɛl]), née le 11 février 1989 à Montreuil, est une actrice et militante notamment féministe française. Elle est révélée au grand public en 2007 dans le film Naissance des pieuvres de Céline Sciamma
Largement saluée par la critique et d'un talent précoce, elle se distingue notamment par la diversité de ses rôles et la variété de son jeu
Citée aux César dans la catégorie du meilleur espoir féminin en 2008 et 2012, elle obtient deux César en 2014 et 2015, celui de la meilleure actrice dans un second rôle dans Suzanne, puis celui de la meilleure actrice pour Les Combattants
Elle est nommée en 2018 pour le meilleur second rôle pour le film 120 Battements par minute, ainsi que pour le César de la meilleure actrice pour son interprétation dans le film En liberté ! en 2019 et pour Portrait de la jeune fille en feu en 2020. En novembre 2019, Mediapart publie une enquête sur le comportement que le réalisateur Christophe Ruggia a eu à son égard à partir du tournage des Diables (2002) : elle accuse ce dernier d'attouchements et de harcèlement sexuel alors qu'elle avait entre 12 et 15 ans, accorde un long entretien filmé à Mediapart à ce sujet, puis porte plainte
De nombreux observateurs et observatrices estiment que la prise de parole d'Adèle Haenel constitue un tournant majeur pour l'émancipation des femmes dans le cinéma français et plus largement, dans le mouvement MeToo. Féministe engagée à travers ses choix de rôles et ses prises de position publiques, son départ au cours de la 45e cérémonie des César, en février 2020, consécutif à l'attribution du César de la meilleure réalisation à Roman Polanski — qui a fait l'objet en 1977 aux États-Unis d'une condamnation pour rapports sexuels illicites avec une mineure de 13 ans et de plusieurs accusations de viols et agressions sexuelles dans les années 1970 et 1980 —, témoigne de la division au sein du cinéma français au sujet du statut à accorder aux prédateurs sexuels dans le milieu, et plus largement au sujet de la lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants. Elle met par la suite un terme à sa carrière d'actrice dans le milieu du cinéma, qu'elle critique comme étant l'un des rouages destinés à « rendre désirable[s] » « l'ordre bourgeois » et le capitalisme et pour « dénoncer la complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels »
Elle entend se concentrer sur le théâtre afin de privilégier des environnements moins assujettis à un système qu'elle juge « réactionnaire, raciste et patriarcal »
Dans le même temps, elle se fait remarquer par sa participation au mouvement contre la réforme des retraites et son militantisme d'extrême gauche.
Biographie
Jeunesse et formation
Adèle Haenel naît le à Paris, ou, selon la plupart des sources, à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, où elle grandit. Son père, autrichien, est traducteur et sa mère, professeure d'animation 3D.
Dès l'âge de 5 ans, elle commence des activités théâtrales et imite les personnages de dessins animés de Tex Avery. Durant ses études, elle suit en parallèle des cours de théâtre à Montreuil et entre en classes préparatoires économiques et commerciales au lycée Montaigne, à Paris. Échouant aux concours, elle poursuit par des études de sociologie et d'économie à l'université jusqu'au master. Éprouvant peu d'attrait pour une vie de cadre en entreprise, elle déclare :
« Je n’ai pas de mépris pour les gens qui choisissent cette vie. […] Ma chance a été de faire du cinéma, de rencontrer des gens qui m’ont sortie de l’horizon bouché qui consistait à penser que l’espoir de ma vie était un CDI. »
Elle poursuit en parallèle de son métier d'actrice des études de physique et de biologie marine.
Carrière cinématographique et théâtrale
Premier rôle et première rupture avec le cinéma (2000-2005)
En 2000, à l'âge de onze ans, Adèle Haenel accompagne son frère lors d'un casting sauvage et décroche son premier rôle dans Les Diables, alors qu'elle « n’envisageai[t] pas une seconde faire ce métier ».
Sorti en 2002, le film raconte l’amour incestueux de deux orphelins fugueurs, Joseph (Vincent Rottiers) et sa sœur Chloé (Adèle Haenel), autiste non verbale et allergique au contact physique.
En 2005, Adèle Haenel décide de rompre tout contact avec Christophe Ruggia, après une rencontre avec lui « qui a changé des autres ». Adèle Haenel rapporte à cette occasion des « déclarations d’amour culpabilisantes » du réalisateur, son « emprise permanente » et « des scènes où elle avait été mal à l’aise, seule, chez lui ». À cette époque, elle dit n'avoir pas vu « d’autre issue que la mort de lui ou [elle], ou bien le renoncement à tout », et prend finalement la décision de couper les ponts avec le milieu du cinéma, ce qui lui procure le sentiment de « renoncer à énormément de choses » et à « une partie d’[elle]-même », ainsi qu'un « énorme mal-être » : dépression, pensées suicidaires, et une « peur » viscérale de croiser Christophe Ruggia. Elle évoque dix années « à bout de nerfs », où elle ne tenait « presque plus debout ». Sa famille croit alors à une crise d'adolescence, mais sa mère soupçonne déjà « un abus » de Christophe Ruggia. Elle décide alors de se plonger « à fond » dans des études de philosophie, « pour que plus jamais personne ne pense à [sa] place ». Avant de livrer son témoignage à Mediapart en 2019, elle confiera lors d'interviews que le tournage des Diables a été une épreuve douloureuse pour elle et qu'il lui est impossible de regarder ce film, évoquant le danger de la « mainmise » du réalisateur « qui t’a amenée vers la lumière, qui t’a amenée la connaissance », son pouvoir de « façonner un acteur », ou encore une expérience « traumatique », « incandescente, folle, tellement intense qu’après [elle a] eu honte de ce moment-là ».
En 2019, dans l'enquête de Mediapart menée par Marine Turchi, plusieurs proches de l’actrice décriront « l’emprise » du metteur en scène qui s’est nouée dans ce « conditionnement » et cet « isolement » lors de la préparation du film. D'autres ont décrit leur « malaise » face au comportement de Christophe Ruggia sur le plateau. Après le tournage, cette emprise a ouvert la voie entre 2001 et 2004 à des faits qui ont conduit l'actrice à porter plainte contre le réalisateur en 2019 pour attouchements et harcèlement sexuel.
Premières récompenses et nominations (2006-2012)
En 2006, Christel Baras, directrice de casting du film Les Diables, qui se dira plus tard « malade de ce gâchis et d’avoir recruté Adèle pour le film de Christophe Ruggia », la sollicite pour incarner Floriane, la capitaine d'une équipe de natation synchronisée dans Naissance des pieuvres, le premier film de Céline Sciamma. En acceptant le rôle, elle fait part à Céline Sciamma de « problèmes » survenus sur son précédent film et se confie pour la première fois à ce sujet. Pour ce rôle, elle est citée aux César 2008 dans la catégorie « meilleur espoir féminin ».
En 2009, elle tourne en Suisse le téléfilm Déchaînées de Raymond Vouillamoz pour lequel sa prestation sera multi-primée dans les festivals de télévision.
En 2011, lors du festival du Cannes, Adèle Haenel est à l'affiche de trois films présents dans différentes catégories et elle est nommée dans la catégorie « meilleur espoir féminin » pour son rôle dans L'Apollonide : Souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello.
En 2012, Adèle Haenel reçoit le prix Lumière de la révélation féminine et le Shooting Star Award de la Berlinale.
Consécration (2013-2015)
En 2014, elle reçoit le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour son rôle dans le film Suzanne de Katell Quillévéré.
En , elle joue au théâtre de Gennevilliers dans la première pièce de Valérie Mréjen, Trois Hommes vertes [sic], aux côtés de Pascal Cervo, Gaëtan Vourc’h et Marie Losier. La pièce est reprise au centre dramatique national Orléans-Loiret-Centre, au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou à Paris et au festival Automne en Normandie 2014.
En 2015, elle reçoit le César de la meilleure actrice pour son rôle dans Les Combattants de Thomas Cailley, ainsi que le prix Romy-Schneider. Libération note à cette occasion qu'elle est une « fonceuse », comptant « déjà 14 films à son actif (dont 10 en sélections à Cannes) », et qu'« elle est passée rapidement d’enfant prodige à grand espoir », avant de connaître « tous les succès ».
Dès le milieu des années 2010, elle est considérée comme la « nouvelle égérie du cinéma d'auteur », et comparée notamment à Isabelle Adjani.
Poursuite avec des réalisatrices et des réalisateurs du cinéma indépendant (2016-2020)
Fin 2016, elle interprète une jeune médecin dans le film La Fille inconnue des frères Dardenne. Ceux-ci ont réécrit le rôle, d'abord écrit pour un personnage plus âgé, après l'avoir rencontrée fortuitement. Elle a ainsi, selon eux, joué un rôle déterminant dans le projet : « Sans Adèle Haenel, il n'y aurait pas eu de film ».
En 2017, Adèle Haenel est à l'affiche du film 120 Battements par minute réalisé par Robin Campillo. Le film reçoit un accueil très chaleureux au 70e Festival de Cannes, remporte le grand prix du jury, le prix FIPRESCI, la Queer Palm ainsi que le prix du public au festival du film de Cabourg. La comédienne interprète le personnage de Sophie, militante dans le groupe activiste pour la prévention du sida Act Up-Paris dans les années 1990. Ce rôle lui vaut d'être nommée aux César en 2018 pour le meilleur second rôle.
En 2018, elle incarne une femme du peuple engagée dans la Révolution française dans le film historique Un peuple et son roi, réalisé par Pierre Schoeller.
Lors du Festival de Cannes 2019, l'actrice est présente dans trois films : Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma, en compétition officielle, Les héros ne meurent jamais d'Aude Léa Rapin durant la Semaine de la critique et Le Daim de Quentin Dupieux, qui a ouvert la Quinzaine des réalisateurs. 20 minutes souligne que « ces trois films témoignent de la versatilité de la comédienne qui aime les nouvelles expériences tout en restant fidèle à Céline Sciamma qui l’avait dirigée dans Naissance des pieuvres ». Au sujet du film Le Daim, Adèle Haenel indique avoir eu « une grosse réserve par rapport à l'absence de féminisme dans les films de Quentin Dupieux » et avoir accepté le rôle après s'être assurée de pouvoir réinterpréter son personnage « pour qu’il corresponde à [ses] idées féministes ». Écrit pour elle par son ancienne compagne Céline Sciamma, Portrait de la jeune fille en feu, qui raconte une histoire d'amour au XVIIIe siècle entre son personnage d'Héloïse, qu'on s'apprête à marier, et la peintre Marianne (interprétée par Noémie Merlant), s'impose selon elle comme son film majeur, indiquant : « C'est comme s'il était le terreau de mes dix années d'actrice ».
En 2020, après la nomination de Portrait de la jeune fille en feu aux Golden Globes, Adèle Haenel signe avec Creative Artists Agency, la plus grosse agence d'artistes à Hollywood. Le 29 juin, elle est recrutée par l'Académie des Oscars pour faire partie des 819 nouveaux votants.
Fin de carrière cinématographique, choix du théâtre
En mai 2022, alors qu'elle joue dans une pièce de théâtre à Milan, elle annonce lors d'une interview pour Il Manifesto sa décision de ne plus travailler pour des cinéastes établis. Elle indique cependant deux exceptions à la règle : tourner pour Céline Sciamma ou pour des artistes débutants. Elle déclare se consacrer désormais au théâtre et à l'aide aux victimes d'abus. Sa volonté de s'éloigner du cinéma « mainstream » est concomitante à son départ du nouveau film de Bruno Dumont, L'Empire, un projet qu'elle considère comme intentionnellement raciste et réactionnaire, avec un scénario « truffé de blagues sur la cancel culture et les violences sexuelles » et un mépris délibéré des victimes et « personnes en situation de faiblesse ».
En juin 2022, elle lit à la Maison de la poésie de Paris des extraits de Le Voyage sans fin, une pièce de théâtre de Monique Wittig, qui revisite Don Quichotte de Cervantès en version féministe.
En mai 2023, elle confirme lors d'une lettre ouverte adressée à Télérama arrêter définitivement sa carrière au cinéma après quatre ans d'absence, pour dénoncer, écrit-elle, « la complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels et […] la manière dont ce milieu collabore avec l'ordre mortifère écocide raciste du monde ». Elle dénonce le rôle du cinéma dans la société, « celui de rendre l'ordre bourgeois aussi naturel que le bleu du ciel », et déclare : « Continuer de rendre désirable ce système est criminel ».
Rôles et jeu d'actrice
Le talent d'Adèle Haenel est décelé tôt dans sa carrière : de nombreux témoins du milieu de cinéma, dont la directrice de casting Christel Baras qui l'a découverte puis remise en selle, disent qu'elle est « une actrice née ». Lorsqu'en 2015, Adèle Haenel remporte un César pour son rôle dans Les Combattants, Le Figaro évoque une « ascension fulgurante » et relève que les dithyrambes à son égard affluent : « la future Isabelle Adjani », « une actrice qui peut tout jouer », « une présence et une intensité incroyables ». Le quotidien 20 minutes la présente alors comme la « nouvelle coqueluche du cinéma ». Pour L'Express, Adèle Haenel est une « actrice fascinante […] brillante », et pour France-Soir, elle est promise à un « bel avenir » : en effet, les « films forts, souvent encensés, pas forcément très populaires » auxquels elle a participé laissent pronostiquer que « sa carrière risque d'être plus qu'un feu de paille ».
Libération la décrit comme une « introspective hors normes » et « sa démarche est à la fois puissante et gracieuse » ; elle est « duale », « aussi ronchon qu’extasiée, rigoureuse que rêveuse, masculine que féminine ». Selon Thomas Cailley, le réalisateur du film Les Combattants, « elle a un visage qui peut changer d'une seconde à l'autre », pouvant passer d'« un visage d'enfant » à « celui d'une jeune femme plus mûre ». Il dit d'elle qu'elle est un « mélange de femme fatale et d’ado brutasse ». Adèle Haenel est décrite par Ouest-France comme un « génie précoce », une actrice « instinctive et physique ».
Son « physique athlétique » est remarqué. André Téchiné, qui la dirige dans L'Homme qu'on aimait trop, considère qu'elle « a une telle puissance physique qu'elle donne une impression d'athlète, de géante », et que « graphiquement, elle a quelque chose d'assez surprenant qui n'appartient qu'à elle ». Elle-même déclare : « La dépense physique, c'est génial, c'est la base du jeu. […] C'est beau, on se sent vivant, j'aime ». André Téchiné et Pierre Salvadori, qui la dirige dans En liberté !, voient respectivement en elle « un fort potentiel burlesque » et « une pure actrice burlesque », registre pour lequel elle fait part de son affection : « C’est dynamique, c’est le plaisir du jeu à l’état pur ».
Par ailleurs, pour Libération, elle est une « réflexive » qui cite le philosophe Gilles Deleuze et « théorise beaucoup ».
Pour décrire le « “style” Haenel », Emily Barnett, critique aux Inrockuptibles, évoque « un corps élégant et délié de géante, une voix heurtée, un air parfois ronchon, de temps à autre de drôles de contractions du visage, des yeux ronds, d’un bleu-vert limpide, un sourire à tomber ». Retraçant sa carrière en 2019, elle présente Adèle Haenel comme « l'anti-femme-objet, s'inventant et s’érigeant peut-être, consciemment ou non, contre son ancienne agression. Après avoir été nageuse, Adèle Haenel sera, dans le désordre, survivaliste apprentie militaire (Les Combattants), lieutenant de police (En liberté !), militante engagée (120 Battements par minute), Parisienne révolutionnaire (Un peuple et son roi)… ». Elle souligne également ses rôles qui visent à « dénoncer l’aliénation des femmes, par exemple dans le film de Bertrand Bonello, L’Apollonide – Souvenirs de la maison close, où elle incarne une prostituée singeant, dans une fameuse scène, un automate afin de complaire au fantasme d’un client ».
Prenant le parti du regard féminin développé par Céline Sciamma dans Portrait de la jeune fille en feu, Adèle Haenel évoque « des images dont on manque en tant que femmes », et conteste l'aspect « neutre » du regard masculin (male gaze) : « Il faut dire que ce regard a une origine et un rapport avec la domination masculine ».
Vie privée
Adèle Haenel fait son coming out en tant que lesbienne lors du discours qu'elle prononce le après avoir reçu le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour le film Suzanne de Katell Quillévéré. Elle rend alors publique sa relation avec la réalisatrice Céline Sciamma, avec qui elle a tourné pour la première fois dans Naissance des pieuvres.
Haenel et Sciamma se séparent en 2018, avant le début du tournage de Portrait de la jeune fille en feu, leur deuxième film ensemble, et elles demeurent amies ensuite. Haenel déclare en avril 2022 au journal italien Il manifesto que la seule cinéaste établie avec laquelle elle pourrait envisager de retravailler au cinéma est Sciamma, « car notre relation va au-delà du travail, mais cela devra être dans un autre système économique ».
Affaire Christophe Ruggia
Le 3 novembre 2019, Mediapart publie une enquête dans laquelle Adèle Haenel accuse le réalisateur Christophe Ruggia d'attouchements et de harcèlement sexuel alors qu'elle avait entre 12 et 15 ans. Le lendemain, le cinéaste fait l'objet d'une procédure de radiation par la Société des réalisateurs de films, tandis que Haenel accorde à Mediapart un long entretien vidéo en direct afin d'expliquer pourquoi elle sort du silence. Après avoir déclaré au cours de l'enquête « La justice nous ignore, on ignore la justice. », elle développe alors les raisons pour lesquelles elle n'a pas voulu porter plainte contre Ruggia, estimant la justice défaillante concernant la prise en compte et le traitement des violences sexistes et sexuelles : « Il y a une violence systémique faite aux femmes dans la justice. Les femmes sont méprisées par le système judiciaire. Un viol sur dix est condamné par la justice, qu’est-ce que ça signifie pour les neuf autres ? Pour toutes ces vies ? Moi, c’est en grande partie pour elles que je fais ça aujourd’hui ».
Le parquet s'auto-saisit toutefois de l'affaire sur les chefs d'accusation de harcèlement sexuel et d'agression sexuelle. Le 26 novembre, après avoir été auditionnée, Haenel décide finalement de porter plainte, et le 20 janvier 2020, Ruggia est mis en examen.
Après quatre ans d'investigation, le parquet de Paris requiert un procès contre Christophe Ruggia pour agression sexuelle sur mineure, et demande son renvoi en correctionnelle. Deux circonstances aggravantes sont retenues : la minorité d'Adèle Haenel lors des faits et la position d'autorité de Ruggia. Le 3 août 2024, l'Agence France Presse (AFP) apprend qu'une juge d'instruction a ordonné mardi 30 juillet que le réalisateur soit jugé les 9 et 10 décembre devant le tribunal correctionnel de Paris pour des agressions sexuelles aggravées commises sur Adèle Haenel lorsqu'elle était mineure. Dans son ordonnance de renvoi, la magistrate souligne notamment les dénonciations « de manière circonstanciée, constante et précise » de la comédienne, « son état de sidération » au moment des faits, « les répercussions psychologiques » des agressions, « l’importante différence d’âge entre les deux protagonistes » et « la survenance d’une contrainte psychologique progressive » imposée par le réalisateur de son premier film, Les Diables (2002). Le 3 février 2025, Christophe Ruggia est reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Paris et est condamné à quatre ans de prison dont deux ferme (à domicile sous bracelet électronique), au versement de 50 000 euros de dommages et intérêts et à l'interdiction de travailler avec des mineurs pour une durée de cinq ans. Il indique avoir l'intention de faire appel.
Événement majeur du mouvement MeToo en France, la prise de parole d'Adèle Haenel constitue un tournant pour l'émancipation des femmes dans le cinéma et au-delà. Elle bouleverse en particulier le milieu du cinéma français, au sein duquel de grandes figures et les principales instances représentatives lui apportent leur soutien.
Distinctions
Récompenses
Année | Prix | Catégorie | Film |
---|---|---|---|
2009 | Festival Cinéma tous écrans de Genève | Prix d'interprétation féminine | Déchaînées |
2012 | Berlinale 2012 | Shooting Stars Award | L'Apollonide : Souvenirs de la maison close |
2012 | Prix Lumières | Prix Lumières du meilleur espoir féminin | L'Apollonide : Souvenirs de la maison close |
2014 | 39e cérémonie des César | César de la meilleure actrice dans un second rôle | Suzanne |
2014 | Prix Suzanne-Bianchetti | Suzanne | |
2014 | Festival international du film du Caire | Meilleure actrice | Les Combattants |
2015 | 40e cérémonie des César | César de la meilleure actrice | Les Combattants |
2015 | Prix Romy-Schneider | Les Combattants | |
2016 | Festival international du film francophone de Namur | Meilleure actrice | Orpheline |
2020 | Trophées du Film Français | Personnalité de l'année 2019 |
Nominations
Année | Nomination | Catégorie | Film |
---|---|---|---|
2008 | 33e cérémonie des César | César du meilleur espoir féminin | Naissance des pieuvres |
2012 | 37e cérémonie des César | César du meilleur espoir féminin | L'Apollonide : Souvenirs de la maison close |
2015 | Globes de cristal | Meilleure actrice | Les Combattants |
2018 | 43e cérémonie des César | César de la meilleure actrice dans un second rôle | 120 Battements par minute |
2019 | 44e cérémonie des César | César de la meilleure actrice | En liberté ! |
2020 | 45e cérémonie des César | César de la meilleure actrice | Portrait de la jeune fille en feu |
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