Orosélème dans la série "Le Cycle de Ji"

Lermian est, en 500 av. AH (ce qui correspond à 1497 AD), la capitale d'un riche royaume n'ayant rien à envier au Grand Empire naissant, ou au pays lorelien en pleine expansion. La famille royale est sur le trône depuis onze générations, et la dynastie ne semble pas près de s'éteindre puisque Orosélème, le monarque, a trois fils et deux filles de sa femme Fédéris.

Lermian traverse sans crise majeure les invasions romines, la domination ithare, puis les campagnes d'expansion goranaises. Il semble qu'elle résistera très bien aux tentatives d'influence de Blédévon, roi de Lorelia, visant à annexer ce royaume qui est comme une île dans le sien. Il n'est pas du genre de Blédévon de lancer une armée contre les murailles d'une ville dont il a besoin comme frontière avec Goran ; Orosélème le sait très bien et s'amuse des jeux d'intimidation, de promesses et d'intrigues du roi lorelien.

Lermian peut devenir – plus qu'aujourd'hui – une cité phare des Hauts-Royaumes si la fatalité n'arrête pas ses dirigeants. Orosélème meurt d'un mauvais plat qu'il mange ; son fils aîné monte sur le trône seulement six jours, avant de périr d'une chute du haut de ses murailles. Le cadet règne un peu plus de huit décennies, puis disparaît purement et simplement. Comme le dernier fils est trop jeune, le prince consort est désigné comme régent, mais on doit lui enlever cette charge moins d'un an après car il perd la raison suite à une chute de cheval. Le mari de la seconde princesse refuse l'honneur de gérer les affaires du royaume et préfère s'exiler avec son épouse. La reine Fédéris demande alors à ses conseillers de désigner par vote l'un d'eux comme régent. Un seul se présente, mais il périt quelques jours plus tard, poignardé dans les rues de la ville par des voleurs.

Plus personne ne veut assurer la régence. La reine, s'en sentant incapable, finit par accepter les accords proposés par Blédévon, qui font de Lermian un simple duché de Lorelia, le royaume marchand apportant en retour la protection de ses armées.

La malédiction qui pèse sur la dynastie d'Orosélème semble alors s'arrêter ; la reine Fédéris et son dernier fils échappent au trépas.

Il y a de mauvaises langues pour parler de séries d'assassinats ; certains même mettent en cause le roi Blédévon. Mais le théoricien de la cour lorelienne sait dissiper les doutes en démontrant qu'il est de la volonté des dieux de rassembler les deux royaumes sous une seule couronne.

De ce tragique épisode vient l'expression populaire : aussi mort que les rois de Lermian.

Source: Petite Encyclopédie anecdotique du monde connu