Le Problème à trois corps

Une carrière qui repose sur un mensonge

Lors de sa visite à Shangai, tandis qu’il passe à côté d’un chantier de voirie, Einstein s’arrête à hauteur d’un ouvrier en train de briser des pierres, il regarde en silence ce garçon aux mains et au visage sales simplement vêtu d’une chemise en loques dans le vent glacial de l’hiver. Il demandé à Shao (futur père de Shao Lin) Combien gagne cet homme par jour ? Après avoir interrogé l’ouvrier, Shao répond Cinq centimes. C’est le seul échange entre Shao et Einstein.

Plus tard, Shao racontera à Lin, sa fille que c’est avec la bénédiction d’Einstein lui-même qu’il avait suivi la voie des sciences physiques et que, si elle avait choisi de faire de la physique son métier, c’était sous l’influence directe de son père. Ce qui faisait donc du grand Albert le mentor indirect de Shao Lin !

A l’université de Pekin, Ye Zhetai enseigne la théorie du Big Bang, et donne sans permission un grand nombre d’informations sur la théorie de la relativité lors de ses cours d’introduction à la physique fondamentale, alors qu’Einstein sera plus tard considéré comme un représentant de l’Autorité académique réactionnaire parti fabriquer la bombe atomique pour les impérialistes américains.

Il apprend à ses étudiants l’hypothèse contre-révolutionnaire de l’école de Copenhague, qui postule qu’une observation extérieure conduit à une réduction du paquet d’ondes.

Quelques années avant 1967, Shao Lin sent le vent politique tourner dans le monde académique. Elle assure ses arrières en changeant dans ses cours les intitulés des paramètres et des lois de la physique : la loi d’Ohm devient la loi de la résistance électrique, les équations de Maxwell deviennent les équations électromagnétiques, la constante de Planck devient la loi des quanta…
Mais malgré son zèle, elle n’est jamais admise dans le courant révolutionnaire

Ye Zhetai son époux, lui aussi enseignant en physique, continue à donner cours normalement.

Ye Wenjie suit deux années de maîtrise d’astrophysique donnés par le professeur Ruan Wen qui devient son amie. Les cours sont arrêtés avec le lancement de la révolution en 1967.

Construction d’une base militaire sur une aiguille aux pentes abruptes qui ne portait aucun nom à l’origine mais qui sera plus tard connue sous l’appellation de pic du Radar à cause de l’immense antenne à son sommet, puis finalement sous le nom de base de Côte Rouge, en raison de l’opération qui s’y déroulera.

La construction nécessite le travail d’un grand nombre d’ouvriers. Une ligne à haute tension est installée et une route est ouverte pour rallier le sommet, sur laquelle est acheminé beaucoup de matériel. Mais une fois la construction de la base achevée, la route est curieusement été détruite et il reste ensuite plus qu’un sentier exigu passant à travers la forêt, tandis que des hélicoptères viennent se poser en haut du pic. A chaque fois que l’antenne radar est mise en marche, il se passe des choses étranges : les animaux de la forêt s’agitent, des nuées d’oiseaux s’affolent brusquement, et il arrive que les humains souffrent de maux de tête ou de nausées.

Décès de Ye Wenxue

L’assaut de l’Union rouge contre le quartier général de la brigade du 28 Avril dure depuis déjà deux jours. Une jeune femme (probablement Ye Wenxue) émerge au sommet de la tour, brandissant un grand étendard sur lequel on peut lire “28 avril”. Elle est accueillie par une volée de projectiles des gardes rouges de l’Union, et balle d’un fusil lui transperce le corps.

北京 Pékin

Lors de la révolution du 28 avril en Chine, rien que dans la capitale, en l’espace de quarante jours seulement, plus de mille sept cents personnes sont battues à mort au cours de séances de critique publique. Beaucoup d’intellectuels et d’universitaires choisissent le suicide comme voie plus rapide.

Assassinat de Ye Zhetai

Ye Zhetai, professeur de physique, refuse de reconnaître ses crimes, ne se donne pas la mort, mais n’est pas devenu insensible aux accusations portées contre lui. Deux garçons et quatre filles, tous de jeune gardes rouges, l’escortent pour son humiliation et sa confession publique.

Shao Lin, son épouse et collègue, monte sur l’estrade pour le dénoncer et le critiquer publiquement, par opportunisme et lâcheté.

Lorsqu’on lui demande ce qu’il y avait-il selon lui avant la singularité initiale du Big Bang (considérée comme réactionnaire), il répond Rien du tout!;ce qui laisse la place pour l’existence de Dieu. Il déclare alors qu’il n’a aucune idée de l’existence ou pas de Dieu.

Malgré l’intervention tardive des deux garçons, les trois étudiantes massacrent Ye Zhetai, avant de laisser son corps ensanglanté sur la scène devant Ye Wenjie sa fille.

Suicide de Ruan Wen

Après avoir assisté impuissante à l’exécution de son père, Ye Wenjie se rend chez son ancien professeur et amie Ruan Wen, où elle découvre que cette dernière s’est suicidée.

Bai Mulin arrive sur la chaîne de montagnes du Grand Khingan, avant que débarque le Corps de production et de construction.

Ye Wenjie est envoyée aux travaux forcés de défrichage, de pâturage et de coupe du bois sur la chaîne de montagnes du Grand Khingan, dans le Corps de production et de construction de la Mongolie-Intérieure, en compagniede Ma Gang.

Elle y rencontre Bai Mulin, un jeune homme mince et frêle, journaliste au Journal de la grande production, sur place pour faire un reportage sur le régiment dans lequel se trouve Ye Wenjie.

Bai Mulin prête en secret à Ye Wenjie un exemplaire du livre Silent Spring, écrit en 1962 par la biologiste Rachel Carson.

Ce livre, connu pour avoir contribué à lancer le mouvement écologiste dans le monde occidental, lui fait prendre conscience que, du point de vue de la nature, il n’y a pas de différence entre les préjudices provoqués sur l’environnement par l’abus de pesticides et la Révolution culturelle. Elle commence alors à s’interroger sur la possibilité que toutes les actions humaines soient mauvaises par nature et que pour réussir, il faut l’aide d’une force extérieure à l’homme.

Bai Mulin rédige le brouillon d’une lettre dénonçant la déforestation, destinée au Comité central. Incapable de l’écrire convenablement à cause des tremblements provoqués parce qu’il vient de tronçonner, Ye Wenjie la recopie au net pour lui.

Une semaine plus tard, elle est convoquée au quartier général du régiment où le directeur Zhang, du Bureau politique central lui demande si elle a écrit la lettre, lui apprenant que Bai Mulin a déclaré avoir simplement posté la lettre sans en connaitre le contenu. Il lui montre le livre Silent Spring, profondément contre-révolutionnaire. Bai Mulin est en droit de posséder un exemplaire car il est chargé d’en traduire une version expurgée, et il a déclaré qu’elle le lui avait probablement dérobé pour le lire, sacrifiant Ye Wenjie pour se protéger.

Ye Wenjie est envoyée dans une cellule glacée.

Cheng Lihua rend visite à Ye Wenjie dans sa cellule.

Elle veut que Ye Wenjie signe un rapport avec des informations prétendument fournies par Ye Wenxue, la petite sœur de Ye Wenjie. Garde rouge des plus radicales, Wenxue aurait dénoncé son père avec beaucoup de zèle. Mais dès le premier coup d’œil, Wenjie constate que sa sœur n’était pas l’auteur de ce rapport qui implique ne nombreuses autres personnes que leur père. Ye Wenjie refuse de signer ce faux document.

Cheng Lihua prend alors le seau d’eau destiné à la toilette des détenus et en reversa la moitié sur Wenjie et l’autre sur son lit, avant de la traiter de Bâtarde butée !

Ye Wenjie tombe malade dans sa cellule froide et humide. Elle se réveille sous l’emprise de la fièvre dans un hélicoptère qui vole en direction la base de Côte Rouge, accompagnée par Lei Zhicheng, commissaire politique, et de Yang Weining, ingénieur en chef de la base.

Jugée coupable d’un acte de trahison contre-révolutionnaire, Ye Wenjie est condamnée à travailler au 2^e corps d’artillerie de l’Armée populaire de libération sur le Projet Côte Rouge, en raison de son expérience dans le domaine de l’astrophysique, pour expier ses crimes. Elle accepte la sentence, sachant qu’il est possible qu’elle ne puisse jamais quitter les lieux.

A peine arrivée, elle assiste à la transmission 147, où elle est témoin d’un spectacle atroce : une nuée d’oiseaux s’envole dans le périmètre où pointe l’antenne et, derrière le nuage diaphane, elle les voit distinctement retomber sur le sol, comme foudroyés en plein vol.

Le Corps de construction et de production de la Mongolie-Intérieure est démantelé.

Bai Mulin arrête de travailler pour le Journal de la grande production. Il déménage dans une ville du Nord-Est où il travaille pour l’Association pour la science et la technologie jusqu’au début des années 1980.

Ottawa

Bai Mulin arrête de travailler pour l’Association pour la science et la technologie, et part vivre à Ottawa, où il enseigne la langue chinoise jusqu’en 1991.

Au début des années 1990, Ye Wenjie réapparait pour enseigner l’astrophysique à Pékin jusqu’à sa retraite, dans l’université même où avait travaillé son père.

Décès de Bai Mulin

Bai Mulin décède d’un cancer du poumon.

L’année 2005 est déclarée Année mondiale de la physique par l’Unesco. De nombreux colloques et échanges académiques internationaux se déroulent cette année là.

C’est aussi en 2005 que nait la Société scientifique des frontières de la science, consacrée à la promotion de nouvelles perspectives de pensée. Il s’agit d’utiliser des méthodes scientifiques pour sonder les limites mêmes de la science, afin de déterminer si la connaissance scientifique de la nature ne se heurte pas – en surface ou en profondeur – à une ligne de fond au-dessous de laquelle la science ne pourrait accéder.

Wang Miao est sur le site de l’accélérateur de particules “China II” à Liangxiang pour l’installation de la bobine supraconductrice. Il y croise Yang Dong, dont le modèle théorique des super-cordes sera testé lors de la première mise en marche de l’accélérateur. 

Wang Miao rencontre Shen Yufei, une physicienne japonaise d’origine chinoise, lors d’un séminaire technique. Grâce à elle, il fait la connaissance d’autres physiciens, tous membres de la Société des frontières de la science.

Décès de Yang Dong

Yang Dong se suicide par overdose de somnifères en laissant le message suivant : Tout ça pour en arriver à cette conclusion : la physique n’a jamais existé et n’existera jamais. Je reconnais que c’est irresponsable, mais je n’ai pas d’autre choix.

Deux jours après le suicide de Yang Dong, Wang Miao est interrogé à son domicile par deux flics et deux militaires. Il est ensuite conduit à une réunion importante au Centre d’opérations militaires, l’après-midi même, où sont présentes plusieurs personnalités de la communauté scientifique nationale, ainsi que de nombreux militaires et des agents de la CIA.

Il y apprend la mort récente de certains scientifiques, dont Yang Dong, et l’enquête en cours sur la Société scientifique des frontières de la science avec laquelle la plupart des scientifiques suicidés ont été à un moment donné en contact. Le général Chang Weisi demande à Wang Miao d’accepter l’invitation de Shen Yufei d’incorporer la Société scientifique des frontières de la science afin d’obtenir des informations; invitation qu’il avait refusé au début de l’année.

良乡地区 LiangxiangStanford

Après avoir assisté à la réunion au Centre d’opérations militaires, Wang Miao se rend le soir même au domicile de Ding Yi. Ce dernier utilise l’exemple de son billiard pour lui faire comprendre que les lois de la physique restent invariables dans des cadres spatiotemporels différents. Par contre, les derniers tests effectués avec les accélérateurs de particules à haute énergie (en Amérique du Nord, en Europe et à Liangxiang en Chine) produisent des résultats à chaque fois différents. Depuis, c’est la panique chez les physiciens. Ils ont réitéré encore et encore leurs expériences de collisions à haute énergie, mais les résultats obtenus ont été chaque fois différents, ils ne semblent régis par aucune loi, ce qui indiquerait que les lois de la physique varient dans le temps et dans l’espace.

Avant que Wang Miao ne parte, Ding Yi lui conseille de rendre visite à la mère de Yang Dong...

Le lendemain de sa visite chez Ding Yi, Wang Miao s’abandonne à son plaisir de la photographie avec son Leica M2, la tête pleine d’incertitudes vis-à-vis de la physique. Il repense aux hypothèses du sniper et du fermier.

Au moment de développer la pellicule une fois rentré chez lui, il remarque une ligne blanche qui, observée de plus près, se révèle en fait être une suite de chiffres. Des petites suites de chiffres du même genre se retrouvent sur toutes les photos. Wang Miao comprend alors qu’il s’agit d’un compte à rebours.

Les photos prises par son épouse ou par son fils ne sont pas affectée par le phénomène. Wang Miao emprunte l’appareil numérique Kodak et effectue des tests dont les résultats démontrent que seules les photos prises par lui sont marquées du compte à rebours fantôme. Paniqué, il sonne à Shen Yufei qui lui dit de venir chez elle.

Wang Miao arrive chez Shen Yufei. Wei Cheng, le mari de Shen Yufei, le fait entrer, et Wang Miao découvre Shen Yufei occupée devant son ordinateur, et vêtue d’une V-combinaison. Wang Miao ne voitaucune image du jeu sur l’ordinateur, mais retient facilement l’URL.

La seule chose que Wang Miao apprend de Shen Yufei en lui montrant les photos du compte à rebours fantôme est qu’il doit stopper ses recherches sur les nanomatériaux, sinon, ses ennuis risquent d’être encore plus graves.

Au moment où Wang Miao va quitter le domicile de Shen Yufei, Pan Han arrive et crie à Shen Yufei en pointant le premier étage de la villa Je dois le prévenir, et toi aussi. Ne nous forcez pas la main !

Shen Yufei demande à Wang Miao de partir.

Au moment de rentrer chez lui, Wang Miao est abordé par Shi Qiang qui le harcèle pour savoir s’il a réussi à obtenir des informations sur la Société des frontières de la science.

Wang Miao a fait des cauchemars toute la nuit à propos du compte à rebours fantôme. Lorsqu’il se réveille, le compte à rebours apparait maintenant directement devant ses yeux, quelle que soit la direction dans laquelle il pointe son regard.

Le matin, il se rend à l’hôpital Tongren de Pékin pour consulter une ancienne camarade de sa femme, une ophtalmologue réputée. Elle ne le prend pas au sérieux et lui dit que des facteurs psychologiques peuvent affecter sa vision.

Après sa consultation à l’hôpital, Wang Miao se rend à son travail dans le laboratoire principal du Centre de recherches en nanotechnologie. Il finit par céder aux requêtes du responsable de la branche expérimentale du laboratoire, qui demande depuis longtemps un arrêt momentané des expériences pour une mise à jour complète des capteurs. Presque simultanément, les chiffres qui défilaient devant les yeux de Wang Miao se figent et le compte à rebours arrête de défiler, avant de disparaitre.

Wang Miao sonne alors à Shen Yufei pour la questionner sur le compte à rebours et les possibles auteurs derrière tout ça. Shen Yufei lui dit alors qu’il doit non seulement arrêter les recherches, mais aussi user de son prestige et de son influence pour induire cette étude en erreur, pour l’amener dans une impasse. Il refuse; alors afin de le convaincre, elle lui propose de faire clignoter l’Univers en entier, dans trois jours, c’est-à-dire le 14, de 1 heure à 5 heures du matin.

Il est déjà plus de 1 heure du matin, mais Wang Miao téléphone à Ding Yi pour savoir si il y a des lieux en Chine où il est possible d’observer le fond diffus cosmologique. Ding Yi lui demande s’il a rendu visite à Ye Wenjie, la mère de Yang Dong, vu qu’elle était professeur d’astrophysique et qu’elle connaît bien les observatoires astronomiques du pays, mais il répond qu’il a oublié de le faire.

北京 Pékin

Au travail, Wang Miao se rend sur le site du jeu en ligne duquel il a mémorisé l’adresse lorsqu’il était chez Shen Yufei. Le site spécifie qu’une v-combinaison est nécessaire, et il emprunte celle qui se trouve dans la salle de repos du centre de recherches.

Une fois le jeu lancé, Wang Miao se retrouve au beau milieu d’une plaine désolée baignée par la clarté de l’aube. Entre terre et ciel apparaissent les mots : LES TROIS CORPS. Il choisit comme pseudo Hairen¹ et se connecte au jeu.

Dans le jeu, il fait la rencontre du roi Wen des Zhou(Ji Chang) et son laquais, qui lui apprennent qu’ils sont à l’époque des Royaumes combattants.

Le roi Wen des Zhou transporte un énorme sablier en bois constitué de 5 parties, dont le sable met 8 heures pour descendre jusqu’à la base. Il explique à Wang Miao qu’ils se trouvent dans une ère chaotique et qu’il est impossible de déterminer l’heure à partir de la position du soleil.

C’est l’aube et pourtant le soleil se couche. Puis un autre soleil se lève à un autre endroit de la ligne de l’horizon. Ce monde ne connaît aucune règle.

Wang Miao apprend par le laquais du roi que les corps des habitants de ce monde se déshydratent complètement, et leurs peaux sont conservées sous la forme de rouleaux en attendant d’être réhydratés et ramenés à la vie après une ère chaotique. Le roi Wen des Zhou confirmera que la civilisation ne peut se développer que sous les climats tempérés des ères régulières. La majorité du temps, les humains doivent être collectivement déshydratés et, lorsque arrive une ère régulière un peu plus longue, ils sont réhydratés et peuvent à nouveau produire et construire.

Après une nuit plus longue que la précédente, un gigantesque soleil émerge à l’horizon et ils sont obligés de se réfugier à l’ombre d’un rocher. Ensuite, le laquais se couche sur le sol et se laisse déshydrater, et le roi Wen roule sa peau pour l’emporter et la donne à Wang Miao. 

Un mois entier passe en une demi-heure (il est possible d’accélérer le temps du jeu),avec des journées irrégulières, jusqu’à ce que le roi Wen voit deux étoiles volantes, étranges corps célestes, plus grands que des étoiles et se présentant sous la forme de disques de la taille d’une balle de ping-pong. Ces deux étoiles ensembles présagent le début d’une ère régulière. Levers et couchers du soleil deviennent ponctuels et la nuit tombe à heure fixe, vers 18 heures.

Wang Miao est à présent pleinement conscient que ce monde ne connaît aucune règle. Le roi Wen des Zhou dit alors que Wang Miao connait maintenant le but du jeu : il doit s’appuyer sur les connaissances de ce monde et ton son sens pour analyser ce phénomène, jusqu’à ce qu’ils soient capables de déterminer les cycles du soleil. La survie de la civilisation en dépend.

Ji Chang lui explique alors que lui il a percé la nature fondamentale de ce monde, et qu’il se rend à Zhaoge afin d’offrir au roi Zhou des Shang un calendrier précis des activités du soleil.

Wang Miao découvre les énormes pendules de Zhaoge et la pyramide palais du roi Zhou. Dans la grande salle d’audience du roi Zhou, située au centre de la pyramide, Wang Miao est présenté au roi Zhou, assis sur une estrade en pierre et emmitouflé dans une fourrure de bête multicolore, et Fu Xi,  à l’origine de la construction des grands pendules. C’est Fu Xi qui a aussi pensé à les faire balancer de jour comme de nuit pour qu’ils bercent continuellement le dieu du Soleil afin de le maintenir dans un long sommeil marqué par les ères régulières (les chaotiques étant les périodes de réveil du dieu du Soleil).

Décès de Fu Xi

Devant Wang Miao et les 2 rois, Fu Xi ingurgite un bouillon d’assaisonnement, verse le restant du bouillon sur son corps, puis jette la cruche avant de se diriger vers un tripode en bronze suspendu au-dessus de charbons ardents dans lequel il saute et s’embrase mortellement.

Le roi Wen des Zhou fait une prédiction des ères chaotiques et régulières qui semble être vérifiée par une accélération du temps de jeu. Le roi Zhou déclare alors qu’il érigerait un monument en l’honneur roi Wen des Zhou, puis donne l’ordre de réhydrater son peuple.

Les série de rouleaux des individus déshydratés sont jetés dans un lac qui jouxte le palais. Le monde entier revient à la vie.

Au bout de huit jours, toutes les réhydratations sont terminées. Mais après la huitième nuit, le jour ne revient pas. C’est alors qu’un ministre accourt en annonçant que trois étoiles volantes ont été vues. Le roi Zhou explique à Wang Miao que cela présage une longue et terrible période de froid, un froid si terrible qu’il est capable de changer les pierres en poussière. Il ordonne immédiatement la déshydratation de la population, mais par manque de temps la plupart des sujets sont laissés à l’abandon sur la plaine.

Le roi Zhou ordonne d’allumer un feu sous le tripode en bronze, et le roi Wen (Ji Chang) se donne la mort en plongeant dedans, ses prédictions s’étant avérées fausses à propos des ères chaotiques. 

Fin de la civilisation n° 137

北京 Pékin

L’indication Exit apparait en lettres rouges sur la porte d’entrée de la caverne dans la pyramide de Zhaoge. Le roi Zhou déclare que les gens peuvent quitter le jeu car, à ce stade, il n’est plus très intéressant. Une vague de joueurs se dirige pêlemêle vers la sortie, suivie par Wang Miao. Après avoir passé la porte et traversé le long corridor jusqu’à l’extérieur de la pyramide, il voit la neige tomber à gros flocons dans le ciel nocturne. Il est saisi d’un froid à lui glacer les os.

Il tombe d’abord de la neige carbonique, puis les flocons sont ensuite composés d’oxyde d’azote. La température du ciel est proche du zéro absolu. 

Un texte s’affiche alors en plein milieu du ciel étoilé :

Cette longue nuit a duré quarante-huit ans. La civilisation n^o 137 a été complètement décimée par le froid. Avant sa chute, cette civilisation avait atteint la période des Royaumes combattants.

Mais les graines de la civilisation ont survécu et une nouvelle civilisation germera des ruines du monde si imprévisible des Trois Corps. Nous vous invitons à vous reconnecter dans le futur.

Avant de quitter le jeu, Wang Miao observe une dernière fois les trois étoiles volantes.

Wang Miao se rend chez Ye Wenjie, la tête pleine des problèmes du jeu duquel il vient de se déconnecter. Dans la chambre de Yang Dong,  il demande à Ye Wenjie où il est possible d’observer le fond diffus cosmologique, et elle lui obtient un RV avec Sha Ruishan, un de ses anciens étudiants qui travaille à présent à l’observatoire radioastronomique de la banlieue de Pékin. 

A 1 heure du matin, les instruments de mesure de Cobe indiquent une variation. Les données en temps réel sur le fond diffus cosmologique fournies par WMAP et Planck confirment les variations, absolument synchrones...

Wang Miao compare les distances entre les pics de variation et l’alphabet morse; Le compte à rebours continue mais, cette fois, à l’échelle de l’univers.

Sha Ruishan lui propose de vérifier avec des lunettes 3K, qui confirment les fluctuations.

Alors que Wang Miao, désespéré, est assis devant l’église Saint-Joseph de Wangfujing, Shi Qiang apparait et l’invite pour boire un coup. 

Shi Qiang passe chercher Wang Miao et lui explique que selon lui tout est coordonné en coulisses par une seule et même personne qui a un but précis : détruire complètement la recherche scientifique, et que la guerre était déclarée.

Il lui conseille de continuer ses recherches malgré la menace du compte à rebours, et aussi de tenter de terminer le jeu virtuel Les Trois Corps.

北京 Pékin

Lorsque Wang Miao se connecte au jeu des Trois Corps, il se retrouve devant la pyramide du roi Zhou, mais la neige a disparu, la pierre est érodée par le vent, et le sol a changé de couleur. Au loin se dressent les silos de déshydratation, mais leur architecture n’est pas la même que lors de sa dernière connexion. Tout semble indiquer qu’une longue période de temps s’est écoulée.