Benito Juárez

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Benito Juárez : descriptif

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Benito Juárez

Benito Juárez García, né le 21 mars 1806 à San Pablo de Guelatao, Intendance de Antequera de Oaxaca (actuellement Guelatao de Juárez (es)) en Nouvelle-Espagne et mort le 18 juillet 1872 à Mexico, est un homme politique mexicain qui fut président de la république du Mexique, à plusieurs reprises, entre 1858 et 1871. Orphelin issu d'une famille indigène zapotèque pauvre et rurale, il se rend à douze ans dans la ville d'Oaxaca pour étudier

Il s'élève socialement en devenant séminariste, étudiant en droit, puis juge

Il épouse une femme issue de la bourgeoisie d'Oaxaca, Margarita Maza (es)

Il se considérait avant tout comme un libéral et n'écrivit que brièvement sur son ascendance autochtone. En 1858, à la tête de la Cour suprême, il soutient le parti libéral à la suite de la succession prévue par la Constitution de 1857, lorsque le président modéré Ignacio Comonfort fut contraint de démissionner par les conservateurs

Juárez prit la tête du camp libéral et fut élu président du gouvernement

Les conservateurs, opposés à la réforme libérale, firent sécession après le départ de Comonfort et élurent un autre président du gouvernement en opposition à Juárez et au camp libéral, déclenchant ainsi la guerre civile de la réforme (1858 – 1860)

Juárez remporte finalement la lutte entre libéraux et conservateurs, et est reconnu comme président du pays tout entier après la déposition du président conservateur José Ignacio Pavón, en juillet 1861. Après cette victoire, il assiste à l'expédition française (1862-67), soutenue par les conservateurs mexicains qui désirent prendre leur revanche

N'abandonnant jamais ses fonctions bien que contraint à l'exil dans des zones du Mexique non contrôlées par les Français, Juárez lia le libéralisme au nationalisme mexicain et affirma qu'il était le chef légitime de l'État, même après son renversement en tant que président de la République par les conservateurs en avril 1862, au profit du général Almonte, qui exerce la régence jusqu'à l'instauration du Second Empire

Juárez prend les armes et refuse de reconnaître l'empereur Maximilien Ier. Durant le second Empire mexicain, soutenu par les Français, la République mexicaine et ses institutions n'ont jamais cessé d'exister, Juárez et son gouvernement n'ont jamais quitté le pays. Après la chute de l'Empire, Juárez conserva les pouvoirs de la Nation et la République sur le territoire national durant cette période et employa des mesures libérales pour moderniser le pays. Devenu « un symbole éminent du nationalisme mexicain et de sa résistance à l'intervention étrangère », Juárez fut un politicien pragmatique et compétent, controversé de son vivant et au-delà

Comprenant l'importance d'une relation de travail avec les États-Unis, il s'était assuré de la reconnaissance de son gouvernement libéral pendant la guerre de la réforme

Bien que beaucoup de ses positions aient changé au cours de sa vie politique, il s'est tenu à plusieurs principes, notamment la suprématie du pouvoir civil sur l'Église catholique et une partie de l'armée, ainsi que le respect de la loi et la dépersonnalisation de la vie politique

De son vivant, il a cherché à renforcer le gouvernement national et à affirmer la suprématie du pouvoir central sur les États, une position à laquelle s'opposaient les libéraux radicaux et provinciaux

Benito Juárez a fait l'objet d'attaques polémiques de son vivant et au-delà

Cependant, la mémoire historique mexicaine le reconnaît comme un héros national majeur. Son anniversaire, le 21 mars, est un jour férié au Mexique

Il est le seul Mexicain à être honoré de cette façon.

Biographie

Premières années

Indigène zapotèque, Benito Juárez est né au village de San Pablo de Guelatao renommé en son honneur Guelatao de Juárez , dans la région connue aujourd'hui sous le nom de Sierra Juárez, dans l'État de Oaxaca.

Ses parents étaient paysans et moururent lorsqu'il était âgé de trois ans. Il fut ensuite ouvrier agricole et berger jusqu'à douze ans, quand il partit le à Oaxaca dans le but d'étudier et d'obtenir un meilleur niveau de vie, alors qu'il ne savait ni lire, ni écrire et qu'il ne parlait pas le castillan mais uniquement le zapotèque.

À Oaxaca, il avait une sœur qui travaillait comme cuisinière, qui le reçut et lui trouva un travail de domestique. Un prêtre franciscain, nommé Antonio Salanueva, fut impressionné par l'intelligence du jeune garçon et sa facilité d'apprentissage. Il l'aida à intégrer le séminaire de la ville, dans laquelle il commença ses études et se dédia plus au droit qu'à la théologie.

En 1843, alors qu'il était dans la trentaine, Benito épousa Margarita Maza, fille du protecteur de sa sœur. La famille était d'origine européenne et faisait partie de la société respectable d'Oaxaca. Avec son mariage, Juárez acquit un statut social. Margarita Maza accepta sa proposition et déclara à propos de Juárez : « Il est très simple, mais très bon. » Leur mariage ethnique mixte était historiquement inhabituel, mais n'était pas souvent mentionné dans les biographies standard. Leur mariage dura jusqu'à sa mort d'un cancer en 1871. Juárez et Maza ont eu douze enfants ensemble, dont cinq sont décédés dans leur petite enfance. Juárez a également eu deux enfants avec Juana Rosa Chagoya avant son mariage : Tereso, qui était proche de Juárez pendant son expatriation et a combattu pendant la guerre de Réforme, et Susana, qui a été adoptée et qui a assisté à la mort de sa belle-mère. Les restes de sa femme sont enterrés dans le mausolée de Juárez à Mexico.

Carrière politique

Gouverneur de l'État d'Oaxaca en 1847, Juárez se distingua pour ses mesures progressistes : reconstruction du palais du gouvernement, amélioration des routes, établissement d'une carte de l'État et d'un plan de la ville d'Oaxaca, réorganisation de la garde nationale et rétablissement des finances publiques. Avec le retour au pouvoir d'Antonio López de Santa Anna, de nombreux libéraux furent exilés, lui-même s'enfuit à La Nouvelle-Orléans. À la chute de Santa Anna, et pendant le gouvernement de Juan Álvarez, Juárez fut nommé ministre de la Justice et de l'Instruction publique. Il fit proclamer les lois sur l'administration de la justice et de l'organisation de tribunaux de la nation, du district et territoires (loi Juárez) qui abolissait les fueros, privilèges qu'avaient les militaires et le clergé sur les autres citoyens. Nommé à nouveau gouverneur d'Oaxaca, il convoqua des élections et fut réélu.

Juárez proclama à Oaxaca la Constitution de 1857 ; il fut nommé la même année ministro de Gobernacion et plus tard président de la Cour suprême de justice pendant le gouvernement de Comonfort. Le , Juárez arriva à Veracruz, où le gouvernement de Manuel Gutiérrez Zamora était affecté au général Ignacio de la Llave. Sa femme et ses enfants l'attendaient sur le quai du port de Veracruz, ainsi qu'une grande partie de la population qui avait inondé la jetée pour le saluer. Juárez vécut plusieurs mois sans incident inattendu, jusqu'à l'attaque de Miguel Miramón, général conservateur, qui retrouva finalement le port et se dirigea vers celui-ci le . Le , Juárez reçoit un représentant diplomatique du gouvernement des États-Unis, Robert Milligan McLane.

Un traité entre les gouvernements conservateur et libéral, le traité McLane-Ocampo, fut signé en , bien que le président américain James Buchanan n'ait pas été en mesure d'obtenir la ratification du traité par le Congrès américain. Néanmoins, l'aide reçue permit aux libéraux de vaincre l'avantage militaire initial des conservateurs. Le gouvernement de Juárez défendit avec succès deux fois l'assaut de Veracruz en 1860 et reprit la ville de Mexico le

Il accède à la présidence en 1858, mais ne parvient pas à maîtriser la dette extérieure du pays. Une crise politique éclate et divise les classes dirigeantes. De retour au pouvoir en 1861, Juárez suspend les paiements aux créanciers européens de l'État mexicain et harcèle les étrangers qui y résident. Au vu de cette instabilité, Napoléon III décèle l'occasion de mettre en place outre-Atlantique un régime politique qui soit favorable aux intérêts de l'empire français et du catholicisme au moment où les États-Unis d'Amérique sont empêtrés dans la guerre de Sécession. Cela éviterait qu'à terme les États-Unis d'Amérique étendent leur mainmise sur l'isthme de Panama ou qu'à la suite de la ruée vers l'or californien, ils s'intéressent aux gisements d'argent du nord-ouest du Mexique.

L'empereur escompte que grâce à un rapprochement avec ce pays « nous aurons rétabli notre influence bienfaisante au centre de l'Amérique, et cette influence, en créant des débouchés immenses à notre commerce, nous procurera les matières indispensables pour notre industrie ». Le modèle qu'offrirait aux précaires républiques d'Amérique latine une monarchie catholique prospère établie au Mexique les gagnerait bientôt par contagion, créant ainsi un contrepoids à la sphère protestante. Des opposants au régime de Benito Juárez réfugiés en France ont en effet donné à croire au chef de l'État que le peuple mexicain abhorre le régime républicain et appelle un souverain de ses vœux. « Il est contraire à mes intérêts, à mon origine et à mes principes d'imposer un gouvernement quelconque au peuple mexicain, qu'il choisisse en toute liberté la forme qui lui convient, je ne lui demande que la sincérité dans ses relations extérieures, je ne désire qu'une chose, c'est le bonheur et l'indépendance de ce beau pays sous un gouvernement stable et régulier »,.

  1. Ralph Roeder, Juárez and His Mexico, New York, The Viking Press, 1947, ↑ Krauze, Mexico: Biography of Power, ↑  », Sin Censura.
  2. Mexico : An Encyclopedia of Contemporary Culture and History, Denver, Colorado; Oxford, England, abc-clio, , 245–246 ↑ https://munal.emuseum.com/objects/1964/alegoria-de-la-constitucion-de-1857;jsessionid=2843C886EDB77726A7090F7C4F47AB51?ctx=a201ed71-bd7d-4225-bf66-5518e9c2e1aa&idx=0]
  3. ISBN ), ↑ ISBN ), p. 100.

Premières années

Indigène zapotèque, Benito Juárez est né au village de San Pablo de Guelatao renommé en son honneur Guelatao de Juárez , dans la région connue aujourd'hui sous le nom de Sierra Juárez, dans l'État de Oaxaca.

Ses parents étaient paysans et moururent lorsqu'il était âgé de trois ans. Il fut ensuite ouvrier agricole et berger jusqu'à douze ans, quand il partit le à Oaxaca dans le but d'étudier et d'obtenir un meilleur niveau de vie, alors qu'il ne savait ni lire, ni écrire et qu'il ne parlait pas le castillan mais uniquement le zapotèque.

À Oaxaca, il avait une sœur qui travaillait comme cuisinière, qui le reçut et lui trouva un travail de domestique. Un prêtre franciscain, nommé Antonio Salanueva, fut impressionné par l'intelligence du jeune garçon et sa facilité d'apprentissage. Il l'aida à intégrer le séminaire de la ville, dans laquelle il commença ses études et se dédia plus au droit qu'à la théologie.

En 1843, alors qu'il était dans la trentaine, Benito épousa Margarita Maza, fille du protecteur de sa sœur. La famille était d'origine européenne et faisait partie de la société respectable d'Oaxaca. Avec son mariage, Juárez acquit un statut social. Margarita Maza accepta sa proposition et déclara à propos de Juárez : « Il est très simple, mais très bon. » Leur mariage ethnique mixte était historiquement inhabituel, mais n'était pas souvent mentionné dans les biographies standard. Leur mariage dura jusqu'à sa mort d'un cancer en 1871. Juárez et Maza ont eu douze enfants ensemble, dont cinq sont décédés dans leur petite enfance. Juárez a également eu deux enfants avec Juana Rosa Chagoya avant son mariage : Tereso, qui était proche de Juárez pendant son expatriation et a combattu pendant la guerre de Réforme, et Susana, qui a été adoptée et qui a assisté à la mort de sa belle-mère. Les restes de sa femme sont enterrés dans le mausolée de Juárez à Mexico.

  1. Ralph Roeder, Juárez and His Mexico, New York, The Viking Press, 1947, ↑ Krauze, Mexico: Biography of Power, ↑  », Sin Censura.

Carrière politique

Gouverneur de l'État d'Oaxaca en 1847, Juárez se distingua pour ses mesures progressistes : reconstruction du palais du gouvernement, amélioration des routes, établissement d'une carte de l'État et d'un plan de la ville d'Oaxaca, réorganisation de la garde nationale et rétablissement des finances publiques. Avec le retour au pouvoir d'Antonio López de Santa Anna, de nombreux libéraux furent exilés, lui-même s'enfuit à La Nouvelle-Orléans. À la chute de Santa Anna, et pendant le gouvernement de Juan Álvarez, Juárez fut nommé ministre de la Justice et de l'Instruction publique. Il fit proclamer les lois sur l'administration de la justice et de l'organisation de tribunaux de la nation, du district et territoires (loi Juárez) qui abolissait les fueros, privilèges qu'avaient les militaires et le clergé sur les autres citoyens. Nommé à nouveau gouverneur d'Oaxaca, il convoqua des élections et fut réélu.

Juárez proclama à Oaxaca la Constitution de 1857 ; il fut nommé la même année ministro de Gobernacion et plus tard président de la Cour suprême de justice pendant le gouvernement de Comonfort. Le , Juárez arriva à Veracruz, où le gouvernement de Manuel Gutiérrez Zamora était affecté au général Ignacio de la Llave. Sa femme et ses enfants l'attendaient sur le quai du port de Veracruz, ainsi qu'une grande partie de la population qui avait inondé la jetée pour le saluer. Juárez vécut plusieurs mois sans incident inattendu, jusqu'à l'attaque de Miguel Miramón, général conservateur, qui retrouva finalement le port et se dirigea vers celui-ci le . Le , Juárez reçoit un représentant diplomatique du gouvernement des États-Unis, Robert Milligan McLane.

Un traité entre les gouvernements conservateur et libéral, le traité McLane-Ocampo, fut signé en , bien que le président américain James Buchanan n'ait pas été en mesure d'obtenir la ratification du traité par le Congrès américain. Néanmoins, l'aide reçue permit aux libéraux de vaincre l'avantage militaire initial des conservateurs. Le gouvernement de Juárez défendit avec succès deux fois l'assaut de Veracruz en 1860 et reprit la ville de Mexico le