Oran

Localisation

Carte du monde

Oran : descriptif

Informations de Wikipedia (v2.1 – 18/07/2025 23:29:43)
Oran

Oran (en arabe : وهران, Wahrān ; en tamazight : ⵡⴰⵀⵔⴰⵏ, prononcé localement /wɑhren/), surnommée « la radieuse » (en arabe : الباهية, el-Bāhia) et « la Joyeuse », est la deuxième ville d'Algérie par sa population et l'une des plus importantes villes du Maghreb

C'est une ville portuaire de la mer Méditerranée, située dans le nord-ouest de l'Algérie, à 432 km de la capitale Alger, et le chef-lieu de la wilaya du même nom, en bordure du golfe d'Oran. La ville est située au fond d'une baie ouverte au nord et dominée directement à l'ouest par la montagne de l'Aïdour (ou Murdjajo), d'une hauteur de 580 m, ainsi que par le plateau de Moulay Abd al Qadir al-Jilani

L'agglomération s'étend de part et d'autre du ravin de l'oued Rhi, maintenant couvert. Fondée en 902 par les Andalous, Oran connaît une succession de dynasties arabo-berbères et devient sous les Zianides, l'un des principaux débouchés maritimes du Maghreb central

Occupée par les Espagnols en 1509, elle est reconquise en 1792 par le bey Mohamed el-Kebir, après un premier intermède (entre 1708 et 1730) et devient le siège du beylik de l'Ouest

Pendant la colonisation française, elle connaît un développement rapide, et devient la deuxième ville d'Algérie

Après l'indépendance, elle demeure la capitale économique de l'Ouest du pays et le principal centre financier, commercial et industriel. En 2008, la commune comptait 609 940 habitants, alors que la population de l'agglomération oranaise était d'environ 1 000 000 habitants

En 2020, les estimations officielles de l'aire urbaine indiquaient une population de 1 760 685 habitants

Oran est ainsi à la fois la deuxième ville et la deuxième aire urbaine d'Algérie.

Géographie

Situation

Oran, chef-lieu de la wilaya du même nom, est l'une des 26 communes de cette division administrative et la deuxième plus grande ville d'Algérie après la capitale Alger. Située au nord-ouest du pays, sur la rive sud du bassin méditerranéen, elle s'élève au fond d'une baie ouverte sur le golfe d'Oran, à environ 432 km d'Alger. Les villes voisines les plus proches sont Mostaganem (80,9 km à l'est), Sidi Bel Abbès (89,3 km), Mascara (97,7 km au sud-ouest) et Aïn Témouchent (73,5 km à l'ouest).

Géographiquement, la commune d'Oran est limitée par la montagne de l'Aïdour, à l'ouest et le plateau de Moulay Abd-al-KadEr-al-Jilani (aussi appelé Moul-el-Meida) au sud. Selon le découpage administratif actuel, elle est entourée par les communes de Mers el-Kébir à l'ouest, Misserghin au sud-ouest, Es Senia au sud, Sidi Chami au sud-est et Bir El Djir à l'est, constituant ainsi ses banlieues immédiates.

Communes limitrophes d'Oran
Mers el-Kébir Mer Méditerranée Bir El Djir
Misserghin Oran Bir El Djir
Misserghin Es Senia Sidi Chami

Relief

Oran se niche au creux d'une baie naturelle, adossée aux contreforts de la montagne de l'Aïdour. Surmontée par son emblématique Fort de Santa-Cruz, qui culmine à environ 429 mètres, la ville a vu naître son premier noyau urbain sur les bords du ravin de Raz el-Aïn. Elle s'est ensuite étendue vers l'est et le sud-est sur un plateau calcaire qui s'ouvre à l'arrière-pays sur une Plaine côtière semi-arides.

Le front de mer d'Oran s'élève à 40 mètres d'altitude, tandis que les falaises de Gambetta culminent à plus de 50 mètres. La ville s'élève ensuite en pente douce, atteignant 70 mètres sur le plateau de Karguentah et 90 mètres dans la banlieue d'Es-Senia. Des ravins autrefois présents, parcourant l'emplacement actuel de la ville, ont été partiellement ou complètement comblés par l'expansion urbaine, comme le ravin d'Aïn-Rouina, la Mina et du ravin Blanc.

À 15 km au sud-ouest de la ville d'Oran se trouve la sebkha d'Oran, un lac endoréique de plus de 40 000 Ha. C'est la deuxième plus grande sebkha d'Algérie. Elle est alimentée par plusieurs oueds et joue un rôle crucial dans l'environnement de la région, permettant de réguler le climat local et de recharger les nappes phréatiques.

Outre la ville elle-même, les environs de la wilaya offrent un panorama montagneux exceptionnel. À l'est, la montagne des Lions s'élève à 587 mètres, tandis que la chaîne du Djebel Orousse culmine à 628 mètres au Djebel Sidi Driss. D'autres sommets importants de cette chaîne incluent le Djebel Tafrent à 589 mètres. Au sud-est, le Djebel Sidi Aissa domine à 789 mètres, et enfin, les monts du Tessala atteignent 1 048 mètres au sud.

Géologie

La géologie d'Oran constitue un élément fondamental de son identité et de son patrimoine. L'appréhension des différentes composantes géologiques de la région permet une meilleure compréhension des paysages, et de l'histoire locale. Par ailleurs, la région d'Oran dispose d'importantes ressources naturelles, dont il convient de citer quelques exemples : des ressources minérales, des matériaux de construction, des réserves d'eaux souterraines importantes et des sources d'eaux thermales.

La géologie de la commune d'Oran est riche et complexe, reflétant l'histoire géologique mouvementée de la région. Cette richesse peut être appréhendée à travers son contexte régional, en la subdivisant en plusieurs unités géologiques distinctes.

Le bassin du golfe d'Oran, constitué de sédiments marins et marneux du Miocène et du Pliocène. Ces roches sédimentaires, composées principalement de calcaire, de grès, de schiste et d'argile, contiennent des fossiles et des traces d'organismes anciens.

Ce bassin côtoie le massif ancien du Murdjajo, formé de roches métamorphiques et roche magmatique du Paléozoïque et du Trias lors de l'orogenèse alpine. Ce massif, d'une superficie d'environ 600 hectares, porte les traces des collisions entre la plaque africaine et plaque eurasiatique.

Au sud du golfe d'Oran, s'étend une plaine calcaire d'environ 200 mètres d'épaisseur et s'élève à une altitude moyenne de 100 mètres. Formée d'alluvions du Quaternaire et de marnes du Miocène supérieur, elle s'est façonnée, il y a environ 10 millions d'années dans un environnement marin peu profond. La surface du plateau, généralement plane, est parfois ponctuée de collines et de buttes, et entaillée par plusieurs ravins ou oueds. L'érosion du plateau calcaire d'Oran a créé un paysage accidenté, avec des falaises, des ravins et des grottes. Cette érosion a également eu un impact sur l'occupation humaine de la région, favorisant l'installation des populations dans des zones plus abritées et offrant des ressources naturelles.

La région d'Oran est située dans une zone de convergence entre les plaques africaine et eurasienne, ce qui est à l'origine de la formation de la chaîne montagneuse de l'Atlas tellien. Au cours des siècles écoulés, la région a subi plusieurs séismes majeurs, ce qui la place dans une zone de sismicité modérée à élevée. La subduction de ces plaques génère également des tremblements de terre profonds, perceptibles à la surface. Ces secousses sismiques sont dues aux failles majeures qui traversent la région, notamment la faille d'Oran d'est en ouest et la faille du Tell, qui longe la côte méditerranéenne. C'est pourquoi des études scientifiques lui ont attribué un risque sismique élevé, avec la possibilité d'un séisme majeur de magnitude 6 dans un avenir proche.

Climat

Le climat d'Oran se transforme effectivement sous l'effet du changement climatique, qui se manifeste par une augmentation des températures et une diminution des précipitations. Cette tendance est susceptible de se poursuivre et rend la région vulnérable. En effet, sa situation géographique et ses caractéristiques climatiques l'exposent à la sécheresse et aux vagues de chaleur. Ce changement affecte également de manière significative le milieu marin, menaçant la biodiversité marine et les écosystèmes. Si aucune mesure n'est prise aux niveaux mondial et régional, les impacts de ces changements risquent de s'aggraver, avec des conséquences néfastes.

Le climat de la région d'Oran est de type méditerranéen, caractérisé par des étés chauds et secs et des hivers doux et humides. La température moyenne annuelle est de 18 °C. Les mois les plus chauds sont juillet et août, avec des températures moyennes de 27 °C. Janvier et février sont les plus froids, avec des moyennes de 13 °C.

La proximité de la mer Méditerranée joue un rôle important dans la régulation du climat de la région, en atténuant les températures et en favorisant des précipitations plus régulières. Cependant, le climat d'Oran se distingue de celui de la rive nord du bassin méditerranéen par des variations thermiques plus accentuées entre les saisons. L'amplitude thermique annuelle est d'environ 15 °C, ce qui est relativement important pour une région méditerranéenne. Oran se distingue par une pluviométrie moyenne annuelle d'environ 400 mm, inférieure à celle du centre et de l'est du pays. Cette différence s'explique par plusieurs facteurs. D'abord, la circulation atmosphérique, avec des vents dominants d'ouest et de nord-ouest, ne transporte pas d'importantes quantités d'humidité vers la région. Ensuite, le climat semi-aridese caractérise par des précipitations faibles et concentrées en hiver, tandis que l'évaporation importante, due à la chaleur et à l'ensoleillement intenses, réduit l'apport d'eau par les précipitations. Enfin, la proximité de la péninsule Ibérique et de l'Atlas marocain crée un effet d'ombre pluviométrique, privant Oran d'une partie des précipitations.

L'humidité relative moyenne annuelle de la région d'Oran est d'environ 70 %, avec une variation saisonnière marquée. En effet, l'humidité est la plus élevée en hiver, atteignant son maximum en décembre et janvier. En revanche, elle est la plus basse en été, avec un minimum en juillet et août. Le brouillard est un phénomène relativement fréquent à Oran, surtout en hiver. Il est généralement observé le matin et se dissipe rapidement au cours de la journée.

Les vents d'Oran sont caractérisés par des vents dominants d'ouest soufflant à une vitesse moyenne de 15 km/h, confirmés par la rose des vents de la ville. Cette direction et cette vitesse constante contribuent au climat méditerranéen de la région, influençant la sécheresse estivale et les précipitations hivernales. Le couloir de Gibraltar joue un rôle crucial dans la direction de ces vents. En effet, ce détroit agit comme un canal pour les masses d'air atlantique attirées par la dépression atmosphérique quasi-permanente sur la Méditerranée. Ces masses d'air s'engouffrent dans le couloir et convergent vers l'est du bassin méditerranéen, générant des vents forts et fréquents à Oran, avec une vitesse moyenne annuelle de 20 km/h. Il est important de noter que d'autres facteurs influencent les vents, tels que la topographie locale et les brises marines. La combinaison de ces facteurs explique la complexité du régime des vents dans la région. En plus de ces vents dominants, des épisodes venteux intenses peuvent survenir, généralement en hiver. Ces tempêtes de vent, provenant souvent du nord-ouest, peuvent occasionner des rafales atteignant 80 à 100 km/h, accompagnées de précipitations et d'une baisse sensible des températures.

Les événements climatiques extrêmes auxquels est exposée la région peuvent être divers. La sécheresse, un phénomène relativement fréquent, peut avoir des impacts négatifs sur l'agriculture et l'eau potable. Les tempêtes de sable, bien que rares, peuvent être spectaculaires et sont généralement provoquées par des vents forts du Sahara. Les inondations, moins fréquentes mais intenses, peuvent également causer des dommages importants.

La température de la mer dans la baie d'Oran a atteint une augmentation de température moyenne de réchauffement de 0,2°C par décennie depuis 1993 à 2018. Cette tendance est plus prononcée en été, avec une augmentation de 0,3°C par décennie. Cette hausse s'accompagne d'une intensification des vagues de chaleur marine, plus fréquentes et plus longues. En février, la température minimale de la mer atteint environ 14°C, tandis qu'en août, elle atteint son maximum, frôlant 27°C.

Tableau climatique d'Oran (Algérie)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc.
Température minimale moyenne (°C) 8,5 9 10,5 12,5 15 18 21,5 22 20,5 17,5 14 11
Température moyenne (°C) 12,2 13,4 15,2 17,4 20,2 23,4 26,2 27,4 25,2 22,4 18,2 14,4
Température maximale moyenne (°C) 16 18 20 22 25 28 31 32 29 26 22 18
Précipitations (mm) 43 38 33 28 23 18 5 3 13 28 43 48
Humidité relative (%) 75 72 70 68 65 62 60 62 65 70 73 76
Source : https://fr.climate-data.org/afrique/algerie/oran/oran-540/


Hydrologie

Les sources d'approvisionnement hydrique : en l'absence de données précises pour la commune d'Oran, les statistiques de la wilaya d'Oran nous éclairent sur la gestion durable des ressources hydriques à l'échelle locale. En effet, la répartition de la consommation au son sein se présente comme suit : 60 % pour l'alimentation en eau potable, 10 % pour le secteur industriel et 30 % pour le secteur agricole. Or, la production est estimée à 300 000 m3 par jour, tandis que le déficit est d'environ 70 000 m3 par jour. Oran représente environ 60 % de la demande totale en eau potable de la wilaya, si l'on prend en considération le chiffre projeté de 464 000 m3 par jour à l'horizon de 2030.

Face à la demande croissante en eau et aux défis posés par la sécheresse et le changement climatique, le gouvernement algérien s'est engagé dans une stratégie multidimensionnelle pour garantir la sécurité hydrique du pays. Cette stratégie s'articule autour de plusieurs axes clé, dont la diversification des sources d'approvisionnement par les barrages, la mobilisation des eaux non-conventionnelles ainsi qu'à l'amélioration des infrastructures de distribution.

L'approvisionnement en eau de la région d'Oran provient principalement de trois sources : les barrages, les nappes phréatiques et les usines de dessalement. Ces dernières contribuent à répondre à la demande croissante d'une population, d'une industrie et d'une agriculture de plus en plus exigeantes.

Barrages : la wilaya d'Oran s'alimente principalement du barrage du Cheliff dans la wilaya de Mostaganem et représente 52 % de l'approvisionnement total (capacité de 50 millions de m3), du barrage de Gargar dans la wilaya de Relizane (capacité de 45 millions de m3) du barrage de Kerrada dans la wilaya de Mostaganem (capacité de 70 millions de m3) et enfin du barrage de Beni Bahdel dans la wilaya de Tlemcen (capacité de 54 millions de m3).

Oran est reliée à plusieurs stations de dessalement, notamment celles de Bousfer, Aïn El Turk, Arzew (Kahrama), El Mactaâ, située dans la wilaya de Mostaganem, a été inaugurée en 2014 avec une capacité de production de 200 000 m3 par jour, et plus récemment celle de Cap Blanc, située dans la commune d'Aïn El Kerma. Avec une capacité de production d'environ 300 000 m³/jour, cette dernière devrait permettre à la ville d'Oran de combler son déficit en distribution d'eau.

Forages : la production est estimée à 160 000 m3 jour. Le nombre de forages a augmenté de 50 % depuis 2002, pour un total de plus de 120 forages en exploitation, dont 25 forages profonds et horizontaux. L'introduction de techniques modernes et performantes, on permit d'atteindre des gisements plus profonds et d'augmenter la production. Un réseau de canalisations et de stations de pompage achemine l'eau vers les foyers et les infrastructures économiques. Des réservoirs et des châteaux d'eau permettent de la stocker et de réguler la pression dans le réseau. Deux entreprises principales gèrent la distribution d'eau dans la wilaya d'Oran à savoir l'Algérienne des Eaux (ADE) : chargée de la distribution dans la plupart des communes et Société de l'Eau et de l'Assainissement d'Oran (SEOR) : chargée de la distribution d'eau potable et de l'assainissement à Oran.

Le système aquifère de la commune d'Oran se caractérise par un substratum imperméable sous le plateau d'Oran. Ce substratum bloque l'infiltration des eaux pluviales et la recharge des nappes phréatiques. De plus, des changements latéraux de faciès affectent la composition et la perméabilité des roches horizontalement, impactant ainsi la circulation de l'eau. La complexité du système rend difficile la localisation et l'exploitation des nappes phréatiques, augmentant le risque de contamination des eaux souterraines. La présence de couches imperméables peut limiter la capacité du système à se purifier naturellement. L'approvisionnement en eau d'Oran est crucial, car l'eau est insuffisante et souvent très chargée en sel à cause des faibles précipitations, ne garantissant pas un approvisionnement suffisant et permanent.

En raison de sa position géographique et de son niveau d'urbanisation, la commune d'Oran ne compte que peu de points d'eau naturels. Néanmoins, la wilaya d'Oran abrite d'autres points d'eau précieux disséminés sur son territoire qui jouent un rôle important dans l'approvisionnement de la ville. La seule source d'eau pérenne dans la commune d'Oran reste celle de Ras El-Aïn, aussi connue sous le nom de source de Aïn Blal, avec un débit plus en moins constant. Elle prend sa source à l'origine du ravin qui s'étend sur environ 5 kilomètres. Son parcours sinueux atteint parfois de fortes profondeurs, ce qui rend le risque d'inondation de la région, en cas de fortes pluies, important. Autrefois, d'autres ravins façonnaient le paysage du plateau d'Oran qui abritait plusieurs sources. Cependant, elles ont disparu de la surface et se sont écoulées vers un réseau souterrain en raison de l'expansion urbaine depuis le début du siècle dernier.

La commune d'Oran, ne possède aucune zone humide en son sein. Cependant, il est important de souligner leur présence dans sa périphérie et dans sa banlieue immédiate. Ces zones jouent un rôle crucial dans l'épuration des eaux, filtrant naturellement les eaux polluées et contribuant à l'amélioration de la qualité de l'eau potable. Elles régulent également le cycle hydrologique en absorbant et en stockant les eaux de pluie, réduisant ainsi les risques d'inondations et en rechargeant les nappes phréatiques.

Si les zones humides présentent de multiples fonctions et défis, il est crucial de trouver des solutions pour préserver cet environnement fragile et garantir sa pérennité, tant au niveau local que régional.

La wilaya d'Oran abrite plusieurs zones humides d'importance nationale et internationale, classées sites Ramsardepuis 1983. Parmi les plus importantes, on peut citer :

Le lac Télamine, situé à environ 10 km au sud-est d'Oran. Ce lac salé d'une superficie de 1 100 hectares abrite une importante population d'oiseaux migrateurs (flamants roses, canards, cigognes) et constitue une source d'eau potable pour la ville.

La Grande Sebkha d'Oran, située au sud-ouest d'Oran, est une vaste dépression saline de 43 000 hectares. C'est l'une des plus grandes sebkhas d'Algérie. Elle constitue un important lieu de reproduction pour les oiseaux migrateurs et abrite une flore unique adaptée aux conditions salines.

Les salines d'Arzew, situées à l'est d'Oran, sont un ensemble de marais salants d'une superficie de 290 hectares. Elles constituent un important lieu de passage pour les oiseaux migrateurs et une source de sel pour l'industrie chimique. Le lac de Sidi Chahmi, situé au sud d'Oran, est un lac d'eau douce de 10 hectares. Il offre un espace de loisirs et de détente aux habitants d'Oran et abrite une faune et une flore diversifiées.

La wilaya d'Oran abrite également d'autres zones humides d'importance moindre, comme les marais de la Macta, les dayas d'Oum Ghellaz et le daya d'El Bagra, et les zones humides du littoral. Ces zones humides jouent un rôle crucial dans la régulation du climat, la purification de l'eau et la protection de la biodiversité. Cependant, elles sont menacées par l'urbanisation, la pollution et le changement climatique. Il est donc important de mettre en place des mesures, pour les protéger et les valoriser.

Faune et flore

La compréhension des écosystèmes, de la faune et de la flore des zones urbaines, comme à Oran, s'avère complexe. Cette difficulté s'articule autour de plusieurs points : le manque de données scientifiques, qui rend difficiles la modélisation et la prédiction de leurs comportements, et leur moindre valorisation par rapport aux écosystèmes naturels. Malgré ces défis, il est crucial de porter un intérêt à ces écosystèmes urbains, car ils abritent une grande partie de la population et ont un impact important sur l'environnement.

Faune

En raison de son urbanisation complète, la région de la ville d'Oran présente une faune caractéristique des milieux anthropisés. Cette communauté faunique se compose d'espèces opportunistes et adaptables à la proximité humaine, exploitant les niches écologiques offertes par l'environnement urbain.

Parmi les familles de mammifères les plus représentatifs, on peut citer les canidés et les félidés (chiens et chats) ainsi que des chiroptères (chauves-souris) et d'autres espèces telles que les muridés (rat brun, rat noir et souris grise) qui s'adaptent facilement aux différents environnements. Outre les espèces déjà citées, la proximité des zones urbaines avec la chaîne montagneuse du Murdjajou attire certaines espèces sauvages en quête de nourriture. Parmi les plus fréquentes à observer, figure le sanglier d'Europe, des mangoustes ainsi que des lièvres et les lapins. Plus rarement, à cause de la fragmentation des habitats à la limite des zones urbanisées, on peut apercevoir le loup doré africain et exceptionnellement, dans certains cas isolés, le chacal doré, le chat sauvage d'Afrique ou encore la hyène rayée.

D'autres espèces domestiques peuvent être mentionnées, bien qu'elles ne soient pas nécessairement visibles en milieu urbain. Elles sont présentes à la périphérie à proximité des zones agricoles. Parmi ces espèces, on peut citer des ânes, des bovidés (vaches, moutons et chèvres) ou plus rarement, des équidés tels que le cheval de l'Atlas, le cheval arabe ou encore l'anglo-arabe.

Quant à l'avifaune de la région, elle se distingue par sa richesse et sa diversité, caractéristiques typiques du bassin méditerranéen. On y trouve une multitude d'espèces d'oiseaux, dont une proportion non négligeable est migratrice. Sa situation géographique et son climat en font une étape importante sur les routes migratoires, offrant aux oiseaux un lieu de repos et de nourriture avant de poursuivre leur voyage. La variété des habitats présents dans la région d'Oran est un facteur déterminant pour la composition de son avifaune. Des zones humides aux milieux mosaïque marine et côtière, en passant par une flore spécifique à la région, cette diversité offre un environnement adéquat à une grande variété d'espèces.

La faune herpétologique et entomologique abrite une biodiversité d'une richesse et d'une diversité remarquables. Elle s'explique par la proximité de la région avec divers habitats, tels que les reliefs montagneux du Mudjajou et la montagne des Lions, Les zones humides, ainsi que sa proximité aux récifs littoraux. En effet, cette variété d'écosystèmes offre un refuge idéal à de nombreuses espèces de reptiles, d'amphibiens et d'insectes. De plus, le climat méditerranéen, avec ses hivers doux et ses étés chauds, est particulièrement favorable à la reproduction de nombreuses espèces. Parmi les plus remarquables, on peut citer les reptiles comme le caméléon commun, la vipère d'Arzew ou le lézard ocellé. Des amphibiens comme la grenouille verte et le crapaud commun, des insectes comme le papillon flambé, des coléoptères comme le scarabée sacré, et des hyménoptères telles que les abeilles et les guêpes.

La faune marine du golfe d'Oran d'une superficie d'environ 2 000 km2 et atteignant 1 200 mètres de profondeur, il offre une diversité d'habitats marins uniques. Sa côte découpée, ponctuée de baies et de caps, et ses îles comme les Habibas et de Paloma constituant des refuges et des zones de reproduction pour une multitude d'espèces.

On y recense plus de 800 espèces de poissons, 100 espèces de crustacés et 50 espèces d'échinodermes. Des bancs scintillants de sardines, d'anchois et de maquereaux nourrissent les prédateurs tels que les thons, les bonites et les barracudas. Le fond marin abrite une multitude de poissons démersaux : mérous, dorades, rougets et pageots peuplent les roches et les herbiers, tandis que les soles et les plies se camouflent dans le sable.

Ce lieu unique offre également un refuge à une multitude d'invertébrés fascinants. Les coraux rouges construisent des récifs protecteurs, les moules perlières filtrent l'eau, et les crabes, crevettes et langoustes sillonnent le fond marin. Les oursins violets et éponges de Neptune contribuent à l'équilibre de cet environnement en broutant les algues et en filtrant l'eau.

En plus de sa riche vie marine, ce lieu abrite une diversité de mammifères marins fascinants. Dauphins communs, bleus et blancs, de Risso et grands dauphins y évoluent en toute liberté. On peut également apercevoir occasionnellement des baleines de rorqual commun et des cachalots.

Flore

Le climat méditerranéen d'Oran a façonné la flore des différents habitats de la région. Des arbres aux plantes herbacées, en passant par les fougères et plusieurs autres végétaux, la flore reflète les variations topographiques des zones côtières, des montagnes, des plaines et des forêts. Plus de 2 200 espèces ont été recensées et réparties en deux groupes principaux : les espèces indigènes et exotiques. Parmi les espèces indigènes, on trouve le pin, le chêne vert, le romarin et le thym qui dominent le paysage. Des espèces exotiques comme l'eucalyptus, le figuier de Barbarie et les palmiers ajoutent une touche de diversité.

Adossé au mont Aïdour, Oran est naturellement délimité par une chaîne montagneuse. Cette configuration offre un biotope unique pour de nombreuses espèces végétales en bordure de la ville, créant un écosystème distinct au sein de l'environnement urbain. La flore s'organise de manière spécifique à mesure que l'on pénètre dans les zones urbaines. Le long des axes des agglomérations, on remarque des arbres d'alignement : ficus, palmiers, eucalyptus, platanes et lauriers. En s'éloignant du centre-ville, la composition végétale évolue, avec une prédominance d'espèces adaptées aux différents contextes urbains. La ville dispose d'une flore diversifiée dans ses espaces verts. Les héritages de l'époque coloniale, comme la promenade de l'Étang ou le jardin public, présentent une flore riche et variée. Parmi les exemples notables, on trouve la fleur d'oiseau de paradis, le tamaris, le bougainvillier, l'hibiscus, le jasmin et le grevillea robusta. Enfin, des espèces rudérales, comme le liseron des champs, le pissenlit et l'ortie, complètent le tableau végétal de la ville.

La flore marine du golfe d'Oran abrite une richesse et une diversité remarquables, composée de différents types d'habitats végétaux. Les algues, les plus présentes avec plus de 400 espèces recensées, constituent un élément crucial du réseau trophique marin et contribuent à la production d'oxygène. Les herbiers marins, bien que moins répandus, jouent un rôle essentiel dans l'écosystème du golfe en stabilisant les fonds marins, en offrant un habitat à de nombreuses espèces marines et en nourrissant les herbivores. Les mangroves, présentes en bordure du golfe, protègent les côtes contre l'érosion et abritent une grande diversité d'espèces marines. Cependant, elles sont menacées par la déforestation et le changement climatique. Les Sargasses, algues brunes pélagiques occasionnellement présentes dans le golfe, forment des radeaux parfois nuisibles aux activités humaines, mais constituant également un habitat important pour de nombreuses espèces marines. Enfin, les macroalgues, algues de grande taille présentes en quantité importante dans le golfe, contribuent à la diversité écologique et constituent une source de nourriture pour les herbivores.

Histoire

Période préhistorique

L'étude de la Préhistoire de la région d'Oran s'inscrit dans une perspective diachronique, embrassant une vaste période allant des premières manifestations de la vie à l'avènement des premières espèces humaines. Cette investigation s'avère complexe, tant au niveau méthodologique qu'au regard du corpus documentaire disponible. En effet, l'élaboration d'une chronologie précise est rendue ardue par la nature fragmentaire et lacunaire des vestiges archéologiques. De ce fait, il est indispensable de recourir à des approches pluridisciplinaires, combinant l'archéologie, la géologie, la paléontologie et d'autres disciplines connexes. C'est pour cette raison que nous concentrerons notre attention sur les phases récentes, pour lesquelles la documentation est plus riche et précise.

Cependant, il est crucial d'établir une brève synthèse des événements qui ont jalonné le développement de la région, tout en incluant une mention de certains sites archéologiques pertinents, comme ceux de Tighennif et de Mers el-Kébir, qui ont livré des vestiges fossiles et des industries lithiques de type chelléen et acheuléen, grâce aux artefacts, découverts en ces lieux. L'ensemble de ces éléments atteste de l'occupation de la région par des espèces du genre Homo, et même d'une présence humaine archaïque, s'étendant du Paléolithique inférieur au Paléolithique supérieur.

Quant aux époques ultérieures, elles constituent une phase de transition intermédiaire marquée par des transformations majeures sur les plans socio-culturels. Ces transformations sont ponctuées par l'extinction des autres espèces du genre Homo et l'affirmation de l'Homme moderne comme seule lignée subsistante. Ces bouleversements, induits par le métissages interculturels, ou encore de ceux des Ibéromaurusiens et des Capsiens. En outre, l'arrivée de populations néolithiques en provenance du Moyen-Orient aurait également contribué à ces métissages successifs. Ceci a eu un impact sur le développement des différentes régions en diversifiant leurs cultures et leurs modes de vie, créant ainsi une mosaïque de traditions et de techniques.

L'ensemble des événements précédemment évoqués a donc induit l'émergence des premiers paradigmes de vie sédentaire, inaugurant une ère nouvelle et marquant l'avènement de la période néolithique, qui se distingue par une mutation majeure des modes de subsistance, engendrant une transformation radicale de l'organisation socio-technologique des sociétés primitives.

En conséquence, les environs immédiats de la région d'Oran ont livré un ensemble de grottes archéologiques d'une importance capitale pour la compréhension des modes de vie de l'époque. Parmi ces grottes, on pourrait mentionner celles qui ont révélé un grand nombre de vestiges constituant un corpus riche en éléments néolithiques, comme celles des Planteurs, du Cuartel, de Kouchet El Djir, du Ciel Ouvert, de Noiseux, du Polygone, des Troglodytes, de l'abri Alain de Chaâbet Choufil et du Pont Albin. Ces grottes ont permis de mettre au jour un corpus riche en éléments néolithiques, comme des outils en pierre taillée (silex, obsidienne), d'éléments de parure (coquillages, osselets), de céramiques décorées et de pointes de flèche.

D'autres vestiges archéologiques complètent cet ensemble et retiennent plus particulièrement notre attention. Parmi eux, figure le site de la pointe du Canastel qui se distingue par la présence d'un village permanent. Doté d'une enceinte et de constructions d'habitats en pierre et en pisé, il atteste d'une avancée technologique notable pour cette période. Quant au site de l'île des Habibas, il présente également un intérêt archéologique intrigant, en raison de sa situation géographique au large du golfe d'Oran, dont les fouilles ont mis en évidence une occupation saisonnière, caractérisée par des traces d'une végétation dense et d'une faune domestiquée. Cela implique l'existence de liens maritimes et des connaissances suffisantes de la part de ses populations pour leurs déplacements périodiques entre les différentes parties du littoral.

En conclusion, si l'on considère généralement que la fin du Néolithique au Maghreb se situe entre 4 000 et 2 000 av. J.-C, chaque site archéologique représente un élément constitutif fondamental du corpus de connaissances à l'échelle régionale. Il est néanmoins crucial de souligner que les phases post-néolithiques ne se sont pas déroulées de manière homogène à l'échelle mondiale. En effet, certaines régions ont connu un développement technologique plus avancé, tandis que d'autres ont accusé des retards importants dans l'implémentation de ces innovations.

Il nous semble, en conséquence, impératif de souligner le contexte de la fin de la Préhistoire à l'échelle mondiale, dont certaines régions présentaient une configuration technologique, nettement distincte. En effet, dans certains endroits, l'âge du bronzeétait en plein essor, caractérisé par une production et une utilisation généralisées du bronze, du cuivre et des métaux précieux pour la fabrication d'outils, d'armes et d'objets ornementaux. De plus, les progrès en matière de construction ont également connu des développements notables, permettant l'édification de structures vastes et complexes, comme des temples et des palais. De même, le perfectionnement de la navigation grâce à l'avènement des bateaux à voile a stimulé le commerce.

Enfin, il convient de mentionner l'invention de l'écriture en Mésopotamie et des hiéroglyphes en Égypte, qui a permis une meilleure transmission des connaissances et des savoirs, favorisant ainsi le développement et l'avènement de la culture et de la civilisation humaine en général.

Antiquité

L'installation dans la région des Phéniciens dont on peut étudier l'immense nécropole des Andalouses date de la période punique entre les VIe et Ier siècles av. J.-C..

Alors que les Phéniciens avaient choisi la crique de Madagh à l'ouest d'Oran pour y installer leur comptoir, les Romains préférèrent développer le site de Portus Magnus à 40 kilomètres à l'est, sur la ville actuelle de Bethioua. Le port d'Oran ainsi que Mers el-Kébir étaient connus sous le nom de Portus Divini (Port divin).

La région d'Oran, alors nommée Unica Colonia, est réputée pour sa douceur de vivre et sa prospérité. De nombreuses statues antiques retrouvées dans l'Oranais peuvent être vues au musée Ahmed Zabana. Au IIe siècle, la région voit une immigration juive depuis la Cyrénaïque et l'Égypte à l'instar du reste du Maghreb.

La présence romaine induit vraisemblablement l'arrivée de chrétiens comme l'attestent de nombreux restes du IVe siècle dont certains sont visibles au musée d'Oran. C'est elle également qui induit l'arrivée tardive des premiers Juifs, qui n'est bien attestée qu'au Bas-Empire, d'abord dans les villes du littoral.

Disparition de la Unica Colonia

À la chute de l'Empire romain, la ville s'éteint sous les coups de l'occupation vandale en 445, de la reprise de la ville par les Byzantins en 533, de la peste Justinenne à partir de 541, puis de la conquête arabe en 645.

Moyen Âge

Fondation d'Oran

Au début du Xe siècle, après plusieurs siècles d'abandon, il ne restait rien du Portus Divini. La situation dans la région est confuse et laisse les criques de cette côte sans aucune juridiction stable, ni aucun contrôle officiel. Le royaume rostemide dominant la région et qui en avait contrôlé la rade, est en proie aux combats contre les Fatimides et aux difficultés internes. Il n'est pas en mesure de défendre ses intérêts. Pour les pouvoirs en place, la zone presque déserte d'Oran est d'un intérêt secondaire et reste sans contrôle.

D'autre part, les côtes du Maghreb étaient utilisées périodiquement par les marins de Pechina, alors sous domination d'Al-Andalus, pour commercer avec le royaume Rostemides, sa proche capitale Tahert et la ville de Tlemcen. Peu à peu ces implantations devinrent permanentes. Parallèlement, les émirs omeyyades de Cordoue souhaitaient s'installer sur les côtes africaines. Aux premiers signes de dislocation de l'empire abbasside, les Arabes d'Andalousie, au faîte de leur puissance, choisirent de développer des comptoirs commerciaux sur la côte nord-africaine.

Ainsi Oran fut fondée en 902 par les marins andalous Mohamed Ben Abou Aoun et Mohamed Ben Abdoun et un groupe de marins, appuyés par les émirs omeyyades de Cordoue et après avoir obtenu le consentement des Nefzas et des Mosguen faisaient partie de la grande tribu berbère des Azdadja qui occupait le Sahel d'Oran selon El-Bekri. Ils fondèrent la ville pour commercer avec Tlemcen en développant l'occupation de la baie abritée de Mers el-Kébir.

Dynasties arabo-berbères

La première mention de la ville dans les textes arabes remonte au Xe siècle, où des auteurs tels qu'Al-Maqdisi et Ibn Hawqal décrivent Oran comme une ville maritime avec une enceinte et un port, qui désigne Mers el-Kébir. Dès le Xe siècle, Oran est clairement identifiée comme une ville. Jusqu'au XVe siècle, elle conserve une certaine importance, comme en témoignent les écrits arabes qui mentionnent son enceinte fortifiée. Au cours des XIe et XIIe siècles, des auteurs tels qu'Al-Bakri évoquent la présence d'une mosquée à Oran, tandis qu'Al Idrissi mentionne ses nombreux marchés. Cette reconnaissance et cet intérêt accordés à Oran s'expliquent principalement par l'attention portée par différentes dynasties du Maghreb central à cette ville.

Peu après sa fondation, Oran devient un objet de conflit entre Fatimides et Omeyyades de Cordoue, les premiers par l'intermédiaire du royaume ziride, les seconds, par le biais des confédérations des Banou Ifren et des Maghraouas. La ville est prise et reprise au cours du conflit, et même détruite et reconstruite en 954.

Dès l'an 1000, la communauté juive est présente et structurée à Oran. À cette époque, la valeur stratégique d'Oran dépasse celle d'Alger et de Tlemcen. En 1081, la ville qui appartenait alors aux Banou Khazar, tombe sous le contrôle du fondateur de la dynastie des Almoravides, Youssef ben Tachfine. En 1145, Oran est prise par les troupes Almohades de Abdl al Mumin Ibn Ali déjà victorieuses à Tlemcen, lorsque l'émir almoravide Tachfin ben Ali et sa favorite Aziza sont tués lors de leur retraite en tombant avec leur cheval du haut d'une falaise de la montagne Murdjajo, alors qu'ils comptaient rejoindre le port de Mers el-Kébir où ils devaient embarquer pour l'Andalousie.

Sous le règne almohade, la ville connait une longue période de stabilité et de prospérité de plus d'un siècle au cours de laquelle sont développés le port et des chantiers navals. Malgré des persécutions sous les Almohades, la communauté juive se développe, et entre le XIIe et le XIVe siècle, les juifs de la Méditerranée occidentale commercent avec les juifs d'Oran.

L'empire almohade qui domine le Maghreb plusieurs décennies s'émiette peu à peu pour finalement donner naissance à trois dynasties locales : Hafsides en 1230, Zianides en 1235 et Mérinides en 1258. Oran devient Zianide dès 1228, quand elle tombe entre les mains de Yaghmurasen. Plus tard la ville est prise par les Mérinides, et Abou El Hassan vient y résider en 1347. Les Zianides en font alors, avec Honaïne, le principal débouché maritime du Maghreb central unifié par eux.

« En moins d'un demi-siècle, dit M. L. Fey, Oran passa neuf fois sous différents pouvoirs… Ben-Abbad réussit à se maintenir à la tête du gouvernement oranais, à la condition qu'il se reconnaîtrait vassal du royaume hafside (1437). Oran accueille dans ses murs à cette époque, le célèbre Mohammed IX al-Aysar, surnommé le gaucher et quinzième roi de Grenade, obligé de fuir devant ses sujets insurgés. À la mort de Ben-Abbad, Oran obéit aux Zianides de Tlemcen. Sous cette nouvelle domination, Oran jouit d'une grande prospérité ; elle devient le centre d'un commerce très actif et très étendu. Marmo et Alvarès Gomès en rendent témoignage. « L'ivoire, les dépouilles d'autruche, les peaux de bœuf tannées, la poudre d'or, les céréales étaient d'inépuisables sources de richesses pour les habitants, qui excellaient aussi dans la fabrication des étoffes de laine et dans celle des armes blanches. Les Vénitiens, les Pisans, les Génois, les Marseillais et les Catalans achetaient à l'envi ces produits, écoulant par contre des étoffes, des verroteries, de la quincaillerie grossière et du fer. » Oran compte alors 6 000 maisons, des mosquées splendides, de vastes entrepôts commerciaux et de nombreux superbes édifices. Plusieurs édifices remarquables datent de cette époque, comme les fortifications de Mers El Kébir et probablement des donjons du Rozalcazar. »

Au XIVe siècle, Oran devient un centre intellectuel. Plusieurs écrivains y séjournent et en vantent les attraits :

  • Ibn Khaldoun : « Oran est supérieure à toutes les autres villes par son commerce. C'est le paradis des malheureux. Celui qui arrive pauvre dans ses murs en repart riche ».
  • Al Idrissi : « Wahran est près du bord de la mer, elle fait face à Almería sur la côte d'Andalousie dont elle est séparée par deux journées de navigation. Mers El Kébir est un port sans pareil sur tous les rivages de la Berbérie. Les navires d'Andalousie y viennent souvent. On trouve à Wahran, des fruits à profusion. Ses habitants sont des hommes d'action, puissants et fiers ».
  • Ibn Khamis : « Les deux villes frontières qui m'ont plu dans le Maghreb sont Oran de Khazer et Alger de Bologhine ».
  • Léon l'Africain : « Oran est une grande cité bien fournie d'édifices et de toutes sortes de choses qui sont séantes à une bonne cité, comme collèges, hôpitaux, bains publics et hôtellerie, la ville étant ceinte par ailleurs de belles et hautes murailles ».

Lors de la première expulsion en 1391 de juifs d'Espagne, les Séfarades prennent le chemin du Maghreb. En 1492, à la suite du décret de l'Alhambra, Séfarades et Marranes embarquent dans 25 navires au port de Santa Maria à Cadix à destination d'Oran.

À cette époque, Oran est une République maritime, une cité-État se comportant en principauté détachée du royaume zianide. La ville est en guerre contre les souverains de Tlemcen et les habitants refusent d'avoir un gouverneur au sein de la cité. Ils choisissent chaque année un Juge Souverain ainsi que des assesseurs pour le gouvernement de la ville. Les pouvoirs de la cour de Tlemcen sont limités à la perception de l'impôt.

Deux phases d'occupation portugaise de la ville au XVe siècle sont signalées par quelques auteurs: de 1415 à 1437 et de 1471 à 1477.

À partir de 1493, Oran accueille un nombre important de réfugiés grenadins chassés par la Reconquista. Léon l'Africain évalue sa population à 6000 feux, soit 30 000 habitants environ : hadhars, juifs, autochtones ou immigrés andalous arrivés par vagues successives depuis l'inquisition de 1391. La ville avait débordé son site originel par les faubourgs du plateau de Karguenta. La croissance continue de la ville d'Oran est indéniable, comme en témoignent les références historiques aux différentes époques qui font mention de l'existence de mosquées et de marchés. Ces structures constituent des indicateurs fiables du développement du tissu urbain de la ville.

L'envie de vengeance, de reconquête, et le grand nombre de réfugiés vont faire de la côte algérienne le point de départ d'un grand nombre d'attaques contre l'Espagne chrétienne. Au début du XVIe siècle, les rois catholiques au sommet de leur puissance, vont ordonner en retour l'annexion de nombreux ports d'Algérie. L'appui militaire ottoman chasse les Espagnols de tous les ports conquis, à l'exception de ceux d'Oran (1509-1708) et de Mers el-Kébir (1505-1792).

Temps modernes

Période espagnole

Au mois de juillet 1501, les Espagnols lancent une expédition pour tenter d'accoster sur la plage des Andalouses. L'opération tourna au désastre. Il faut attendre le débarquement de Mers-el-Kébir, en 1505, pour voir l'Espagne s'engager dans la première expédition organisée contre Oran.

Oran compte alors 6 000 feux, soit environ 25 000 habitants. Au lendemain de sa chute, le , Oran est désertée de ses habitants et totalement occupée par les troupes espagnoles. « C'est la plus belle ville au monde », s'écrie le cardinal Jiménez de Cisneros après avoir vu la ville qu'il vient d'annexer pour le compte des rois catholiques. Cette même année, il fait construire sur les ruines de la mosquée Ibn El Beitar, l'église Saint-Louis qui domine la vieille ville.

En 1554, le gouverneur comte d'Alcaudete fait alliance avec le sultan saadien Mohammed ech-Cheikh contre les Ottomans alors installés à Alger, et parvient à maintenir la présence espagnole.

Les Espagnols procèdent à des travaux de restauration de la forteresse destinée à loger les gouverneurs de la ville. « Les fortifications de la place se composaient d'une enceinte continue, surmontée de fortes tours espacées entre elles, du château proprement dit, ou casbah ». Le gouverneur espagnol « établira son quartier général dans ce donjon ». Au XVIe siècle, les Espagnols font d'Oran une place forte et construisent une prison sur un éperon rocheux près de la rade de Mers El Kebir, avant que le marquis de Santa Cruz n'entreprenne en 1563 la construction d'un fort à son nom au sommet de l'Aïdour, baptisé Murdjadjo par les nouveaux maîtres de la ville.

Contrairement à la péninsule ibérique, les trois religions monothéistes cohabitaient dans la ville, les musulmans vivaient en dehors des deux places, tandis que les juifs habitaient à l'intérieur d'Oran, jusqu'à leur expulsion en 1669. Certains s'établissent dans la montagne de La Corniche Supérieure. À partir de 1609, à la suite d'un décret d'expulsion d'Espagne, plusieurs vagues de Morisques débarquent à Oran et beaucoup s'établissent dans les environs. Les Espagnols sont des soldats ou des « bagnards », qui purgeaient leurs peines à Oran. Parmi ces bagnards beaucoup désertaient, et pour échapper à l'esclavage et être libres, une part importante se convertissait à l'islam, ceux qu'on appelle les « renégats ». Oran n'avait pas de véritable commerce, son activité économique se limitait à la vente des esclaves ou à des razzias.

La restitution de Mers el-Kébir d'Oran a été le fruit d'une longue période de lutte acharnée et persévérante des Algériens face aux Espagnols. En 1563, le Beylerbey d'Alger Hassan Pacha, lance une offensive pour libérer Oran et Mers el-Kébir, avec ses troupes composées, de différentes tribus. Mais après plusieurs et vaines tentatives et d'affrontements militaires, il lève le siège. En 1678, le gouverneur par intérim d'Oran est tué au cours d'un nouveau siège. En 1687, un autre gouverneur espagnol était tué dans les mêmes conditions. Bien que ces tentatives militaires aient échoué, un climat d'insécurité permanent s'installe tout autour de ces deux places.

Malgré ses fortifications, la ville est l'objet d'incessantes attaques jusqu'au pied même des remparts. En 1708, le Bey ottoman Mustapha Ben Youssef annexe la ville qui devient pratiquement déserte. La ville se repeuple rapidement de gens venus de toute la région d'Ouest. Le commerce se développe, avec l'installation des négociants juifs et français. Les Espagnols la récupèrent en 1732. D'un point de vue urbanistique, Oran ne connait pas un grand changement, toutefois ses cinq principaux forts qui l'entouraient sont restaurés et renforcés. En 1770, Oran compte 532 maisons particulières et 42 édifices, une population de 2 317 personnes plus 2 821 déportés libres qui vivent du négoce. Entre 1780 et 1783, Charles III d'Espagne propose à la Grande-Bretagne d'échanger Oran contre Gibraltar.

La ville est devenue trop périlleuse et trop onéreuse à reconstruire et à défendre pour le roi d'Espagne Charles IV ; il entame des discussions de plus d'un an avec le Dey d'Alger pour la lui céder. Après un long siège et le tremblement de terre du 8 octobre 1790 qui désorganise les défenses espagnoles, un traité est signé le 12 septembre 1791 à Alger par le dey Hassan Pacha et les Espagnols évacuent la ville l'année suivante. Le Bey de Mascara Mohamed Ben Othman, dit Mohamed el Kebir, prend possession d'Oran.

Période ottomane

Après une première annexion de la ville entre 1708 et 1730, le Dey d'Alger négocie entre 1790 et 1792 la cession de la ville et en fait la capitale du beylik de l'Ouest jusqu'en 1830 au détriment de Mascara.

Le , il accorde diverses faveurs aux Juifs pour qu'ils se réinstallent à Oran. En 1793 s'achève la construction de la Mosquée du bey Mohamed el Kébir, qui servit de médersa et de cimetière familial au bey. En 1793 toujours, le bey fait reconstruire le mausolée (koubba) du saint patron de la ville Sidi El Houari. En 1794, des pèlerins venus de la Mecque apportent une nouvelle épidémie de peste et l'ancienne ville (aujourd'hui Quartier Sidi-El-Houari) redevient pratiquement déserte, la population préfère s'installer sur le plateau Karguentha encouragée par la construction de la mosquée du bey (actuellement boulevard Tripoli). Un autre faubourg voit le jour sur l'emplacement de l'actuel boulevard de l'industrie, toujours à partir de 1794. Ce deuxième faubourg s'étendait jusqu'à l'ancien cimetière de Sidi-bachir.

Une politique de repeuplement est officiellement entamée à partir de 1792. En plus de Mascara d'où partit la première vague d'émigration, le champ de recrutement de la population s'étendit aux villes du beylik de l'Ouest (notamment Tlemcen, Nédroma, Mostaganem, Mazouna, Kalaa et Miliana) mais aussi à Alger et Constantine.

En 1796, la mosquée du Pacha, nommée en l'honneur d'Hassan Pacha, dey d'Alger, est construite par les ottomans avec l'argent provenant du rachat des prisonniers espagnols, après le départ définitif de ces derniers. La ville reprend une activité portuaire d'échanges extérieurs qu'elle partageait avec Arzew et Rachgoun.

Époque contemporaine

Période coloniale française
Occupation de la ville

Le , le général comte Charles Marie Denys de Damrémont, chef de l'expédition, entre dans Oran qui porte encore les stigmates du tremblement de terre de 1790 qui l'a en grande partie détruite. Le 17 août, le général Faudoas y installe une garnison, dont le 4e bataillon de Légion étrangère et fait de la ville la tête de ligne de la pénétration du Sud Oranais. Un premier recensement de 1831 indique que la ville compte 3 800 habitants dont 3 531 juifs formant une écrasante majorité. Les premières mesures de l'administration militaire sont de raser les habitations qui masquent la vue à l'Est entre Château Neuf et le Fort Saint-Philippe, puis au coteau du Ras El Ain pour réduire les risques d'embuscades.

En effet, la conquête coloniale française a eu pour résultat immédiat l'abandon de la ville par une très grande partie de sa population, excepté les familles kouloughlis, les Noirs sans attaches tribales ainsi que les Juifs. Pour empêcher le retour des habitants, le général Boyer prétextant le motif que les faubourgs précoloniaux gênaient le dispositif de défense de la place, les a incendiés et rasés en 1832. Ces destructions ont eu des conséquences graves sur le dépeuplement de la ville. Les hadhars oranais s'étaient réfugiés dans les villes intérieures ou les créations urbaines de l'émir Abd el-Kader.

À partir du , des combats sporadiques éclatent entre les troupes de la garnison, sous les ordres du général Boyer et des rebelles commandés par Mahi el Din et son fils Abd el-Kader. Le 11 novembre une attaque de grande envergure est repoussée par la garnison commandée par le chef de bataillon Cros Avenas. Des tribus de la région de Mascara proclament Abd El Kader, fils de Mahi el Din, leur émir, à 24 ans; il dirige le soulèvement contre la conquête coloniale française.

Dès 1834, celui-ci commence son œuvre avec le traité Desmichels, puis étend son emprise lorsqu'en mai 1837 le Traité de Tafna lui reconnaît le titre d'Émir et consacre son autorité sur la majeure partie des provinces algéroises et oranaises, aux exceptions des villes d'Oran, Mostaganem et Arzew. Abd El Kader groupe ses territoires, assied sa puissance politique et unifie administrativement les populations dans un sens égalitaire et populaire contre les Français.

En 1844, après la guerre, la ville commence à connaître le retour par vagues successives de ses anciens habitants, suivis par des éléments d'autres tribus paupérisées par la guerre, qui avaient échoué aux portes de la ville. Le 31 janvier 1848, la ville est érigée en commune de plein exercice.

Développement et peuplement

Entre 1841 et 1847, le général Lamoricière réorganise la ville par la création de quartiers (Médina Jdida, ville nouvelle), le déplacement de populations autochtones, puis l'adaptation de la ville à la politique de colonisation de peuplement. C'est ainsi qu'Oran voit une vague d'immigration européenne : 47 300 Français venus d'Alsace, des Vosges, du Dauphiné et du sud de la France, 31 000 Espagnols, 8 800 Maltais, 8 200 Italiens et 8 600 Suisses et Allemands. La ville est décimée par une grave épidémie de choléra (du 11 octobre au , 1 817 décès sont déclarés à l'état civil) avant de recevoir dix ans après une vague de migrants juifs de Tétouan.

Devant la rapide croissance d'Oran le développement d'un port adapté à l'envergure de la ville est décidé. Les premiers travaux commencent en 1848. Ils ne finiront que lors de la décolonisation, en 1962, et donnent son aspect actuel au port.

L'empereur Napoléon III séjourne en 1865 à l'Hôtel de la Paix et offre la nationalité française aux Juifs et Musulmans, ainsi qu'aux étrangers justifiant de trois années de résidence en Algérie. Ce décret provoque des résistances parmi les colons et il faudra attendre le décret Crémieux du pour permettre à 37 000 Juifs d'Algérie de passer du statut de sujet français à celui de citoyen. Comme en métropole, Oran suit à cette période le développement de l'antisémitisme politique.

L'hôtel de ville d'Oran et les deux lions de bronze datent de la Troisième République. La construction débutée en 1882 fut achevée en 1888 avec la pose des deux statues animalières du sculpteur Auguste Cain (1889). Dix ans plus tard, un monument commémorant la bataille de Sidi-Brahim (1845) fut érigé en face de l'Hôtel de ville. Situé sur la Place d'armes (rebaptisée Place du 1er novembre à l'indépendance en 1962), le monument comporte un obélisque de 8 m de haut surmontée d'une Gloire Ailée, allégorie du sculpteur français Jules Dalou (1898).

Tournant du siècle

À partir de 1890, la ville connaît une croissance continue. La ville dépasse les 100 000 habitants au tournant du siècle. À l'étroit à l'intérieur de ses remparts, elle sort de ses limites, se développe sur le plateau vers Karguentah. De nombreux faubourgs se créent : Saint-Antoine, Eckmühl, Boulanger, Delmonte, Saint-Michel, Miramar, Saint-Pierre, Saint-Eugène, Gambetta. Elle devient le lieu d'une activité intense. Dans les jardins de l'orphelinat de Misserghin, le frère Clément crée la clémentine en 1892. En 1912 s'ouvre la première école coranique libre et moderne de Cheikh Tayeb El Mehadji (Zaouïa Derkaouia Mehadjia) à Oran Médina Jdida (Tahtaha). En 1930, le port d'Oran dépasse en tonnage celui d'Alger. Entre 1930 et 1932, plusieurs records aériens mondiaux de durée et de distance en circuit fermé sont établis sur l'aérodrome d'Es Senia.

Oran est la cinquième ville de France. L'immigration espagnole y a été très importante au XIXe siècle en provenance de la région d'Alicante, de Valence et de Murcie et a laissé des traces dans la ville avec les arènes d'Eckmuhl. En 2014, les vieux Oranais, au lieu de dire dinar, disent duro, pour parler de leur monnaie. Des républicains espagnols émigrent également à Oran pendant la guerre civile espagnole (1936-1939). Parmi les Européens d'Algérie célèbres originaires d'Oran, il faut citer Emmanuel Robles, qui est l'auteur de Saison violente. Comme le premier homme de son ami Albert Camus, il s'agit d'une quête du père, référent majeur dans la culture hispanique alors que la mère est la gardienne des traditions.

L'entre-deux-guerres

Le port d'Oran développe son hégémonie économique et commerciale au cours de l'entre-deux-guerres jusqu'à atteindre un fort niveau de prospérité par le biais de ses exportations et de ses importations automobiles et viticoles. L'influence non négligeable de la fertilité des terres accompagnée du nombre d'Européens présents sur place permet au port d'Oran de se distinguer, avec notamment une productivité de 327 000 hl de vins rien que pour l'année 1935.

Mais l'entre-deux-guerres marque surtout l'avènement ou plutôt l'effervescence identitaire des partis politiques oranais. Les diverses idéologies raciales se déploient et s'entrechoquent au cours de la période, fragmentant la société et le cœur urbain. On peut retrouver dans les années 1930, une radicalisation dans les discours et les campagnes politiques de presse où se forment des idéaux extrémistes. Bien que la ville soit multiculturelle par ses multiples populations européennes, il n'empêche que les rapports intercommunautaires sont fluctuants. Les tensions provoquées par la guerre d'Espagne sous l'égide de Franco entament des relations déjà mouvementées à Oran entre les Espagnols et les autres Européens. L'afflux migratoire espagnol sert, comme toutes les autres formes de migrations, d'argument pour diffuser des stéréotypes.

Guerre d'Espagne

La ville d'Oran a accueilli en 1939 les exilés républicains espagnols du Stanbrook, conduits depuis Alicante par le capitaine britannique Archibald Dickson.

Seconde Guerre mondiale

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Oran est le lieu de plusieurs événements majeurs.

Le 3 juillet 1940 a lieu la bataille de Mers el-Kébir. Une escadre britannique attaque une escadre française au mouillage. Cette canonnade entraîne la perte du cuirassé Bretagne. Le croiseur de bataille Dunkerque, le cuirassé Provence et le contre-torpilleur Mogador sont mis hors de combat. Ce combat cause la mort ou la disparition de 1 297 marins ainsi que 351 blessés.

Le , se déroule à Alger, Casablanca et Oran, l'opération Torch. Après deux jours de durs combats entre les forces de Vichy et les Alliés, dont la supériorité en hommes et en matériels est écrasante, Oran capitule le 10 novembre. Le même mois, les Américains débarquent dans la baie, point de départ de la campagne de Tunisie puis de celle d'Italie.

En 1942, les habitants de l'Est d'Oranie fuient en masse vers la ville d'Oran. La ville incapable de les accueillir devient insalubre, et les migrants sont surnommés Chéragas.

En 1943, le café El-Widad est créé par un groupe de militants nationalistes en plein centre-ville européen. Cet établissement va jouer un important rôle dans le développement du patriotisme algérien. Au fil du temps, il devient un centre de regroupement des différentes tendances représentatives des partis indépendantistes de l'époque.

Après-guerre et prémices de la Guerre d'Algérie

Après les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, le 8 mai 1945, les familles oranaises adoptent des orphelins venus de l'est du pays. À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, et à la veille de la guerre d'Algérie, Oran est démographiquement la ville la plus européenne de l'Algérie ; c'est aussi celle où la population d'origine espagnole a la plus forte prépondérance numérique. En 1948, la ville compte 352 721 habitants. La population oranaise originaire d'Espagne est estimée à 65 % du total des Européens, eux-mêmes plus nombreux que les musulmans.

En mars 1949, Ahmed Ben Bella et Hocine Aït Ahmed, responsables du PPA, préparent depuis « l'hôtel de Paris » le cambriolage de la poste d'Oran. Ce vol rapporte 3 070 000 francs et sert de trésor de guerre initial au FLN.

Quant à la population de la ville, selon Benjamin Stora :

« Il serait erroné de considérer ceux que l'on appellera plus tard les « pieds-noirs » comme un « peuple » homogène. Très souvent, par leur situation sociale, ils se heurtent à une couche sociale constituée de gros propriétaires fonciers. Mais en dépit de ces oppositions, ils sont unanimes, et particulièrement à Oran, où ils sont majoritaires, à défendre leurs privilèges, qui rendent le plus petit fonctionnaire français supérieur à n'importe quel Algérien musulman. Leur unité est due à une peur commune de la majorité musulmane. »

Si la Troisième République excluait de la politique les « indigènes », ce statut est aboli en trois temps par la Quatrième République qui leur reconnait pleinement l'accès à la nationalité le , puis impose l'année suivante l'égalité politique et l'égal accès aux emplois du service public. Bien que l'application de la loi ne soit pas complète, la situation politique évolue avec l'élection de députés « indigènes » à Oran. Une des figures les plus importantes est Chérif Sid Cara, député oranais qui devient sénateur, secrétaire d'état, puis coprésident du Comité de salut public de l'Algérie avec le général Massu.

Guerre d'Algérie

Le 1er mai 1952, des émeutes troublent la tranquillité de la ville.

« En 1954, la droite et la gauche se disputent ainsi comme dans n'importe quelle grosse ville française. Sans vraiment prêter attention à l'électorat "indigène". »

— Benjamin Stora

Le 1er novembre 1954 marque le début officiel de la Guerre d'Algérie. Larbi Ben M'Hidi commande la Wilaya v qui englobe toute l'Oranie. À cette époque le FLN dispose de 50 à 60 hommes dans l'Oranie. Il laisse le commandement de la Wilaya à Boussouf au début de l'année 1957. Ahmed Zabana fut désigné responsable de la zone de Zahana (Saint Lucien) 32 km dans la banlieue d'Oran. Il est chargé de préparer la révolution avec le nécessaire en hommes et munitions.

Le premier mort enregistré durant la guerre d'Algérie peut être celui de Samuel Azoulay, un chauffeur de taxi d'Oran. Il a été assassiné par Chariat Ali Cherif, qui était alors « chef de groupe » dans cette même ville et guillotiné en 1958. Toutefois, la version officielle algérienne ne retient pas cette mort. Le , dans les environs d'Oran se déroule la bataille de Ghar Boudjelida à El Gaada, un village dans la banlieue d'Oran, au cours de laquelle Ahmed Zabana est capturé après avoir été atteint de deux balles. Il est incarcéré à la prison d'Oran, puis transféré à la prison Barberousse (Serkadji) avant d'être exécuté le 19 juin 1956. Il fut le premier condamné à mort de la Guerre d'Algérie. Deux ans plus tard, Cheriet Ali Chérif est le dernier combattant à être exécuté par la guillotine.

Le , le 14e RCP de Toulouse débarque à Oran. La flotte basée à Mers el Kebir participe à l'interception de plusieurs cargaisons d'armes livrées depuis le bloc soviétique, notamment à l'arraisonnement de l'Athos le . Lors de la visite du général de Gaulle en Algérie, entre le 9 et le , les violentes manifestations dans la ville provoquent plusieurs morts. Le « non » au référendum de 1961 sur la paix en Algérie provoque un état de siège. Des incidents fomentés par le FLN éclatent à Oran. Ils font 25 morts. Les Européens quittent les quartiers musulmans.

Dans la ville à majorité européenne, l'OAS est particulièrement violente et s'attaque à la population d'Oran y compris les Européens en désaccord avec elle. La ville est l'ultime refuge de l'organisation. En décembre 1961, elle tue le colonel Rançon, chef du 2e Bureau d'Oran. Alors qu'en 1962 les Français ont accepté par référendum le principe de l'autodétermination de l'Algérie, les affrontements entre musulmans et Européens éclatent à Oran. Le , un commando de l'OAS exécute trois membres du FLN dans la prison d'Oran ; le lendemain, quatre fugitifs sont assassinés.

Au printemps et durant l'été, les Européens et les Musulmans pro-FLN se livrent aux pires horreurs de la guerre d'Algérie : de sanglants combats opposent les forces de l'ordre et les membres de l'OAS. Le , ces derniers incendient le port d'Oran et font exploser deux voitures piégées dans les quartiers musulmans. On déplore 23 morts et 32 blessés. Le mois suivant, des incidents entre l'OAS et les forces de l'ordre éclatent en marge de l'arrestation du chef de l'organisation en Oranie, le général putchiste Edmond Jouhaud. Quatre jours plus tard, cette organisation tente de soulever les Européens pour chasser les Algériens d'Oran. Fin avril, une bataille éclate entre les gendarmes et l'OAS. Le 14 juin, le général Ginestet et le médecin-colonel Mabille sont assassinés. Trois jours plus tard, l'OAS capitule à Oran.

L'historien algérien Saddek Benkada estime le nombre des victimes civiles algériennes de l'OAS à 859, entre le et le . Le , au mois du ramadan, une explosion simultanée de deux voitures piégées dans le quartier musulman de Médina Jdida fait 78 morts, sans compter les corps non identifiables.

Période de l'Algérie Indépendante

Le , alors que toute l'Algérie fête son indépendance, un drame se déroule à Oran, c'est le massacre d'Oran. Le jour du transfert officiel de la souveraineté entre le gouvernement français et le Gouvernement provisoire de la République algérienne une fusillade — dont l'origine est inconnue — provoque panique et confusion à la Place d'Armes, lieu de manifestations populaires fêtant l'indépendance. Si l'on ignore qui prend l'initiative du massacre, les témoignages font état de la présence d'éléments de l'armée de libération nationale algérienne. Les forces armées françaises attendent plusieurs heures avant de s'interposer. Les estimations du nombre de victimes du massacre sont incertaines et vont de 95 tués (dont 20 pieds-noirs), 161 blessés et 453 disparus ou enlevés à plus de 600 tués et disparus confondus.

Les accords d'Évian prévoyaient la location de la base navale de Mers El-Kébir et de ses annexes militaires pour 15 ans. Elle sera rétrocédée en 1967. Des émeutes éclatent le 7 janvier 1964 à Oran. Plusieurs centaines d'Oranais manifestent contre le chômage, la vie chère et la rareté des produits alimentaires. À coups de barres de fer, de pavés et de chaînes de vélo, ils affrontent les forces de police. Quelque 300 manifestants sont appréhendés et aussitôt déférés devant deux tribunaux spéciaux.

Le , Oran abrite le match amical du siècle opposant l'Algérie au Brésil, joué au Stade Ahmed-Zabana devant 60 000 spectateurs. Ahmed Ben Bella, le premier Président de la république algérienne, et ancien joueur de l'Olympique de Marseille, est présent.

Durant les années 1970, l'industrie pétrolière s'est installée à Arzew. Les autorités de l'époque détournent une partie des eaux du barrage de la Tafna vers la zone industrielle et le port d'Arzew situé à 50 km de la ville d'Oran pour assurer les exportations de pétrole et de gaz, privant la capitale de l'Ouest algérien d'une grande quantité d'eau douce.

Au début des années 1980, les autorités ont démoli illégalement[réf. nécessaire] le quartier de La Calère (La Calaira en espagnol). C'était un quartier situé au pied du Murdjajo et construit par les Espagnols lors de leur présence dans la ville. Cet ancien quartier de pêcheurs du centre historique et patrimonial d'Oran était considéré comme le plus ancien quartier d'El Bahia.

La quasi-totalité des grandes salles de cinéma ferment leurs portes. Les cinémas des quartiers subissent rapidement le même sort. Ils sont tous fermés et convertis à des activités artisanales et commerciales.

Le début des années 1990, voit une vie politique dominée par les conservateurs religieux. La victoire du FIS en décembre 1991 au premier tour des élections législatives, puis l'annulation du scrutin au lendemain du vote, mèneront à des manifestations politiques de toutes tendances à Oran comme dans le reste de l'Algérie.

À partir de 1992, débute une longue période de violences. Elle oppose l'État aux ultra-conservateurs religieux qui forment des groupes armés. Oran est relativement préservée de ces violences qui déchirent le pays. Elle voit néanmoins certains de ses célèbres citoyens tués à cause de l'intolérance : Abdelkader Alloula, considéré comme l'un des plus populaires dramaturges, est assassiné le  ; le 29 septembre de la même année, Cheb Hasni, roi du raï, est à son tour la victime du terrorisme.

Au début des années 2000, la ville inaugure la réalisation de son quatrième boulevard périphérique, poursuivant sa croissance radio-concentrique entamée depuis un siècle.

Transport

La ville d'Oran disposait auparavant de moyens de transport en commun limités, ne couvrant pas suffisamment les zones suburbaines. L'Entreprise de Transport d'Oran (ETO) avait acquis de nouveaux bus pour tenter de couvrir 70 % de la demande, mais cela restait insuffisant face au nombre croissant d'usagers, notamment d'étudiants fréquentant les deux grandes universités de la ville. Cette situation s'est considérablement améliorée avec la mise en service du tramway d'Oran.

La ligne comporte 31 stations réparties sur un tracé de 18,7 kilomètres, reliant Es-Sénia au sud à Sidi Maarouf à l'est, en passant par le centre-ville (place du 1er Novembre). L'inauguration, initialement prévue en 2009, a été reportée et a finalement eu lieu le .

Une ligne de métro est à l'étude depuis les années 2010, mais en 2024 le projet est toujours au point mort.

National et international

Les deux principaux moyens de transports pour rejoindre Oran sont l'avion et le bateau.

L'aéroport international Ahmed Ben Bella est à 12 km du centre-ville.

Des ferries assurent des liaisons depuis le port d'Oran vers les villes européennes de Marseille, Sète, Alicante et Almería via la compagnie nationale Algérie Ferries. Bien que reliée au réseau marocain, la gare ferroviaire ne dessert que des villes algériennes notamment Alger et Tlemcen. La frontière terrestre algéro-marocaine est actuellement fermée.

En 2010, a été inaugurée la plus longue ligne ferroviaire d'Algérie, Oran-Béchar, qui s'étend sur 700 km. Le tronçon Tabia-Béchar a été construit et raccordé au tronçon déjà existant, celui de Oran-Tabia. Avec une vitesse de 160 km/h, ce train permettra un désenclavement des populations de l'Ouest algérien et surtout du Sud-ouest algérien.

Routes

La commune d'Oran est desservie par plusieurs routes nationales:

  • Route nationale 11 (Route d'Oran) ;
  • une rocade reliant Es-Senia à Bir el Djir ;
  • ainsi que plusieurs voies rapides et autoroutes.

Délégations communales et quartiers

Avant l'indépendance de l'Algérie en 1962, Oran comptait neuf arrondissements qui composaient la commune. En 1994, les arrondissements deviennent des secteurs urbains et un nouveau découpage de la ville donne lieu à la création de trois autres secteurs qui sont ajoutés, portant le nombre à 12.

Dans les années 2000, Oran a pris le statut de métropole avec l'extension de la ville vers l'est, vers le sud puis vers l'ouest et l'annexion des communes de Bir El Djir, d'Es Senia et de Misserghin à la métropole d'Oran. Géographiquement, Oran est divisée en Oran-Ouest, Oran-Centre, Oran-Est et Oran-Sud. En 2015, avec l'extension de la ville d'Oran, le gouvernement algérien a décidé d'établir un nouveau découpage administratif au niveau des secteurs urbains qui sont devenus des délégations communales, ainsi six autres délégations ont été proposés à la commune d'Oran. En 2017, l'Assemblée populaire communale d'Oran a approuvé la création de ces nouvelles six délégations totalisant un nombre de 18 délégations. En 2019, le dossier de création de ces dernières et approuvé officiellement par le gouvernement algérien.

Actuellement, la commune d'Oran compte 18 délégations communales et 83 quartiers.

Lieux historiques

La délégation communale de Sidi El Houari est le centre historique de la ville. Elle se situe au nord-ouest de la ville, le long de Ras el Aïn, sur les flancs du Murdjadjo et donne sur la Méditerranée. Il porte les traces du passage de plusieurs civilisations : espagnole, ottomane et française. On y trouve des fortifications espagnoles du XVIe siècle, la mosquée du Pacha du XVIIIe siècle, Sidi El Houari, saint patron de la ville, y est enterré dans un mausolée (koubba) édifié en 1793 par le bey ottoman, Mohamed el Kebir qui y a également fait construire son palais. Enfin, on peut y voir l'ancienne préfecture française du XIXe siècle boulevard Stalingrad.

Le quartier historique Sidi El Houari était aussi appelé « Les Bas Quartiers ». Il est considéré comme « le vieil Oran » et recèle l'empreinte des diverses civilisations qu'a connues la ville : arabe, espagnole, ottomane et française.

Le Quartier La Calère Basse et La Calère Haute en Espagnol (La Calaira) à Sidi El Houari qui est située au pied du mont Murdjajo et construit par les Espagnols était un ancien quartier de pêcheurs au centre historique et patrimonial d'Oran détruit partiellement en 1980.

Communes périphériques

La Wilaya d'Oran porte le numéro 31. Elle compte 25 communes périphériques à Oran qui en regroupent plus de la moitié de la population. Oran est la deuxième ville d'Algérie, mais la plus grande commune pour ce qui est de la population.

Oran capitale économique de l'Oranie.

Agglomération oranaise

La métropole oranaise comporte plusieurs communes, dont deux, agglomérées à la ville.

Bir el-Djir constitue la principale ville dans la banlieue immédiate à l'est d'Oran hors des arrondissements. Baptisée Arcole à l'époque coloniale, la commune est située à 8 kilomètres du centre-ville. C'est une ville restée essentiellement agricole jusqu'à la fin des années 1980. Elle accueille aujourd'hui une population de 118 000 habitants, et devient un pôle majeur de l'agglomération oranaise. Elle abrite plusieurs sièges d'entreprises à l'architecture moderniste comme les bâtiments de Sonatrach, le nouvel établissement hospitalier universitaire « 1er novembre 1954 », le Palais des Congrès, des instituts d'enseignement supérieur et la Cour de Justice. Un stade olympique de 40 000 places est en cours de construction pour abriter les jeux méditerranéens 2021, son inauguration est prévue pour l'année 2016, ainsi que le village olympique pour l'année 2017. Bir el Djir comporte également un technopôle, où se trouvent notamment le nouveau siège du Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d'architecture andalouse, ainsi que le siège du Centre de développement des satellites (CDS) qui dépend de l'Agence spatiale algérienne.

La ville d'Es Senia est également limitrophe d'Oran. Connue sous le nom de La Sénia à l'époque coloniale, elle est située au sud, à 7 kilomètres du centre-ville. Elle abrite l'aéroport international, des zones industrielles ainsi que plusieurs instituts universitaires et centres de recherche comme le Centre d'études maghrébines en Algérie (CEMA). Elle sera le terminus du Tramway d'Oran.

Officiellement, le développement de l'agglomération oranaise, ou « Grand Oran » (ou encore Groupement Urbain d'Oran - GUO), est défini par un plan directeur d'aménagement et d'urbanisme délimité en 1998. Son périmètre est constitué dans les quatre communes d'Oran, Bir el Djir, Es Senia et Sidi Chami.

D'autres communes plus éloignées font partie de l'aire d'attraction de la ville, sans toutefois faire partie de l'agglomération. C'est notamment le cas de Aïn-el-Turk et de Mers el-Kébir. La première ville se situe au nord-ouest d'Oran à 15 km du centre d'Oran. Il s'agit d'une station balnéaire qui comprend plusieurs édifices hôteliers et complexes touristiques. Le paysage de cette commune change grâce aux nombreux projets entrepris : réseau autoroutier, stations balnéaires, hôpitaux, etc. À 8 km de cette commune se trouve la station balnéaire des Andalouses.

La commune de Mers el-Kébir se situe au nord-ouest d'Oran à quelque 7 kilomètres du centre-ville. C'est le siège de la marine nationale algérienne, et son port est une importante base navale.

À l'est d'Oran, se trouvent les villages de Canastel, Ain Franin et Kristel.


Erreur de référence : Des balises <ref> existent pour un groupe nommé « a », mais aucune balise <references group="a"/> correspondante n'a été trouvée
Erreur de référence : Des balises <ref> existent pour un groupe nommé « b », mais aucune balise <references group="b"/> correspondante n'a été trouvée

Toponymie

La forme originelle du nom de la ville d'Oran, Wahran, est un toponyme berbère. Étymologiquement, il s'agit du génitif, autrement appelé complément du nom, dont la marque, ici, est le préfixe w, du nom ahr (sing.), ahran (plur.), qui signifie lion. Une des formes attestées, Ouadaharan, indiquerait une construction « Ouad + Aharan » (Rivière des lions).

La prononciation actuelle Wahren, semble être dérivée du même nom ahr (sing.), ahran (plur.) avec une omission du mot Ouad (rivière).

Les derniers lions de cette côte méditerranéenne furent chassés dans la montagne voisine d'Oran dénommée « montagne des Lions », également connue sous les termes « Djebel Kar », le massif des amas de pierres. Le nom français « montagne des lions » laisse penser que des lions y vivaient encore au début du XIXe siècle. Plusieurs épisodes de chasse ont été rapportés, tant par les Espagnols au XVIe siècle que par les Français jusque dans les années 1840. Les derniers évènements liés à des lions près d'Oran datent de 1939.

Aucun des récits arabes du Xe et XVe siècles ne révèle l'origine étymologique de ce toponyme. Seule une explication d'ordre littéraire peut apporter des éclaircissements. Le terme Wahran peut être un pluriel de Wahr, qui signifie « lion » (Wahran = « deux lions »). Le nom de la ville est demeuré inchangé orthographiquement jusqu'à nos jours. Toutefois, sa prononciation a évolué au fil du temps, vraisemblablement en raison de déformations orales se transmettant d'une génération à l'autre.

Différentes légendes oranaises lient le nom de la ville avec des lions. Dans la légende mystique, un lion fut aperçu sur la tombe du saint patron Sidi El Hourari. Cependant, la tradition attribue le nom de la ville au songe du fils du Vizir de Cordoue :

« On raconte qu'un jeune homme, Djaffar fils du vizir de Cordoue, avait fui par la mer la tyrannie de son père opposé à son mariage avec la femme qu'il aimait. S'ensuit une histoire de tempête, de vision de deux lionceaux, de songes prémonitoires, enfin de naufrage sur une superbe plage déserte qui ne pouvait pas s'appeler autrement, encore de nos jours, que la plage des Andalous. »

— Pierrette Letourmy Aurin

Le nom Oran apparaît pour la première fois dans un portulan génois en 1384.

Un village séparé d'Oran et nommé Ifri est signalé sur les cartes jusqu'au XVIIIe siècle. Il est situé contre l'Aïdour au sud d'Oran, dans ce qui est aujourd'hui le quartier des planteurs. Ifri signifie « la caverne » en berbère. Le toponyme est sans doute lié aux nombreux abris dans les collines environnantes.


Erreur de référence : Des balises <ref> existent pour un groupe nommé « a », mais aucune balise <references group="a"/> correspondante n'a été trouvée

Ces informations proviennent du site Wikipedia (v2.1 – 18/07/2025 23:29:43). Elles sont affichées à titre indicatif en attendant un contenu plus approprié.

Oran dans la littérature

Découvrez les informations sur Oran dans la bande dessinée ou les livres, ou encore dans la ligne du temps.

7806 autres localités pour Gujarat — région

Vous pouvez consulter la liste des 7806 autres localités pour Gujarat — région sur cette page : https://www.gaudry.be/lieu/in/in-gj/villes.html.

Version en cache

22/07/2025 00:30:51 Cette version de la page est en cache (à la date du 22/07/2025 00:30:51) afin d'accélérer le traitement. Vous pouvez activer le mode utilisateur dans le menu en haut pour afficher la version plus récente de la page.

Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 02/06/2025
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/in/in-gj/760164.html

L'infobrol est un site personnel dont le contenu n'engage que moi. Le texte est mis à disposition sous licence CreativeCommons(BY-NC-SA). Plus d'info sur les conditions d'utilisation et sur l'auteur.