Latin
Localisation

Latin : descriptif
- Latin
Le latin (en latin : Lingua latīna ou Latīna lingua) est une langue indo-européenne de la famille des langues italiques, parlée à l'origine par les Latins dans le Latium de la Rome antique
Le latin, ainsi que les langues romanes (dites parfois néo-latines), sont la seule branche des langues italiques à avoir survécu
Les autres branches sont attestées dans des documents datant de l'Italie préromaine, mais ont été assimilées durant la période républicaine ou au début de l'époque impériale. Il s'agit d'une « langue morte » au sens de la linguistique, c'est-à-dire qu'il n'existe plus de locuteur natif
Néanmoins, il a été la langue liturgique de la religion catholique jusqu'à la dernière moitié du XXe siècle, qui en a maintenu l'usage quotidien dans les messes partout dans le monde jusqu'au concile Vatican II
Il est resté à ce titre une langue familière à des centaines de millions de fidèles, toujours déclamée pendant la période contemporaine
Son usage liturgique se maintient aujourd'hui encore quotidiennement au sein d'un certain nombre de communautés catholiques réputées traditionalistes, ainsi que dans le cadre du rite extraordinaire catholique, utilisé dans les grandes occasions pour son caractère solennel
Il est la principale langue de chants liturgiques sacrés de l'Église catholique. Du point de vue de ses usages non-liturgiques et de son enseignement, il est resté une langue d'échanges intellectuels et de compositions poétiques en Europe jusqu'à la période contemporaine, objet d'une production abondante, avec des œuvres majeures écrites en latin, telles que De vulgari eloquentia ou De Monarchia de Dante Alighieri, l'Éloge de la folie ou les Colloques d'Érasme, l'Epitome Astronomiae Copernicanae de Johannes Kepler, omniprésent dans les œuvres de Charles Baudelaire, Victor Hugo, Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, etc..
Il continue à faire l'objet d'une initiation systématique dans de nombreux systèmes d'enseignement européens encore au XXIe siècle
Sa connaissance et son usage se maintiennent à l'université et dans le clergé : il peut être considéré à ce titre comme une « langue ancienne »
De nombreuses écoles et universités continuent de l'enseigner et le nombre de locuteurs dans le monde est estimé à 2 000 personnes. Le latin est en outre la langue officielle de l'État du Vatican
Il fait l'objet de projets de simplification et de modernisation réguliers, tels que le latino sine flexione de Peano, et fait partie des options envisagées régulièrement pour établir une langue vernaculaire dans l'Union européenne
Il est employé quotidiennement dans d'innombrables expressions proverbiales, philosophiques, politiques ou cérémoniales dans tous les pays d'Occident : Cogito ergo sum ; In vino veritas ; Veni, vidi, vici ; Habemus papam, etc
D'innombrables émissions lui sont entièrement dédiées sur tous les types de médias, avec un certain nombre d'émissions de radio animées uniquement en latin
Enfin, il est toujours utilisé abondamment pour la production de néologismes dans de nombreuses familles de langues. Langue flexionnelle, le latin comporte sept cas, deux nombres et trois genres
L'alphabet latin est dérivé des alphabets étrusque et grec
Enrichi de lettres supplémentaires et de signes diacritiques, il est utilisé aujourd'hui par de nombreuses langues vivantes et comportait à l'époque classique 23 lettres, dont 4 voyelles, 2 semi-voyelles et 17 consonnes.
Histoire
Origines
Les langues italiques formaient, à côté des langues celtiques, germaniques et helléniques, une sous-famille « centum » des langues indo-européennes qui incluait le latin, parlé par la population du Latium en Italie centrale (les Latins), et d'autres parlers comme l'ombrien et l'osque, au voisinage immédiat d'une langue étrusque non indo-européenne mais dont le latin a subi l'influence culturelle. De nos jours, les langues italiques sont représentées par les langues romanes, issues du latin populaire (l'italien, le roumain/moldave, l'aroumain, le français, l'occitan (Gascon), le francoprovençal, le catalan, l'espagnol (Castillan), le portugais, le sarde, le ladin, le corse, etc., ainsi que des langues aujourd'hui éteintes, comme le dalmate ou le mozarabe).
Latin archaïque
On appelle latin archaïque (prisca latinitas) l'état du latin en usage de l'origine (VIIIe siècle av. J.-C.- VIIe siècle av. J.-C.) jusqu'au tout début du Ier siècle av. J.-C. Il se distingue du latin classique par la grammaire (présence du cas locatif, différentes terminaisons des déclinaisons et des conjugaisons, pronoms personnels), l'orthographe (absence des lettres G, Y et Z, notation différente de certains phonèmes et diphtongues) et bien sûr par des différences de lexique et de locutions, mais l'évolution a été graduelle : les locuteurs du latin de l'époque impériale ne rapportent pas de difficulté à comprendre le latin archaïque, à l'exception de quelques textes qui doivent dater de l'époque royale, essentiellement des chants.
Latin classique
L'expansion territoriale de la Rome antique assure au latin une diffusion de plus en plus large à partir du IIIe siècle av. J.-C. Langue officielle de l'Empire romain, elle se répand dans la majeure partie de l'Europe occidentale, de l'Afrique du nord, de l'Asie Mineure et des régions danubiennes. Sous l'Empire, le latin est la langue du droit, de l'administration romaine et de l'armée ainsi que des nombreuses colonies romaines, coexistant avec le grec et les parlers locaux.
Bas-latin
Après la chute de l'Empire romain d'Occident au Ve siècle, les envahisseurs germaniques adoptent progressivement le mode de pensée romain et la langue latine afin d'asseoir leur légitimité. Tout au long du haut Moyen Âge, bien qu'il ne soit pas une langue vernaculaire, le latin reste la langue des actes officiels, de la diplomatie, de la liturgie et de la littérature savante (théologie, philosophie, sciences).
Durant la suite du Moyen Âge, les langues locales s'affirment sur le plan littéraire et intérieur, et tandis qu'il donne naissance à de nombreuses langues vernaculaires dérivées (les langues romanes) et que des langues non romanes (comme l'anglais ou l'allemand) lui empruntent du vocabulaire, le latin reste influent aux plans diplomatique, juridique, scientifique et philosophique.
Latin médiéval
Le latin est réformé vers 800, puis au XIe siècle, sur le modèle du latin classique, afin d'éviter une dérive vers les langues vernaculaires qui en étaient issues.
Pendant tout le Moyen Âge, le latin fait office de langue liturgique de l'Église catholique romaine. Presque toutes les bibles utilisées à cette époque en Occident sont écrites en latin, sur le modèle de la Vulgate de saint Jérôme, de même que les autres livres liturgiques. L'Historia scholastica de Pierre le Mangeur, texte de base pour l'étude de la Bible à partir des années 1170, est écrit en latin. La traduction de la Bible en langues vernaculaires est même interdite à la fin du XIIe siècle par des lettres du pape Innocent III, puis par plusieurs conciles au début du XIIIe siècle. Les lettrés s'expriment toujours en latin. La langue des universités est le latin, dès la création de celles-ci vers la fin du XIIe siècle. Les intellectuels du Moyen Âge écrivent tous leurs traités en latin. Par exemple, l'encyclopédie (pour employer un terme contemporain) de Vincent de Beauvais, le Speculum maius, est écrite en latin. Toutefois, à partir du concile de Tours (813), dans les territoires correspondant à la France et l'Allemagne actuelles, les homélies ne sont plus prononcées en latin mais en « langue romane rustique » (gallo-roman), ou dans la « langue tudesque » (germanique).
Pendant le Moyen Âge, on désigne par le mot litteratus une personne qui maîtrise le latin. L'illiteratus est celui qui l'ignore, ce qui ne signifie pas qu'il n'est pas « lettré ».
Latin humaniste
À la Renaissance, la fonction scientifique et philosophique de la langue latine commence à décliner, tout comme sa fonction diplomatique (Ordonnance de Villers-Cotterêts, 1539). Cela n'empêchera pas Érasme de publier une quantité de textes en un latin redevenu classique et très riche ; de même, René Descartes (1596 – 1650) écrit volontiers en latin… surtout lorsqu'il est pressé (même s'il publie son Discours de la méthode d'abord en français pour des raisons particulières ; les ouvrages de son époque sont souvent imprimés en latin pour être diffusés dans toute l'Europe). Dans la partie germanique de l'Europe (où le droit romain reste en vigueur jusqu'à la fin de l'Empire), le latin restera plus longtemps la langue des publications importantes ou scientifiques, tandis que du côté français, d'énormes efforts sont accomplis (surtout avec Louis XIV) pour le remplacer par un français châtié et remanié. Le latin reste toutefois la langue liturgique et officielle du catholicisme (textes doctrinaux ou disciplinaires, droit, etc.).
Néolatin
Le terme néolatin s'est répandu vers la fin des années 1890 parmi les linguistes et les scientifiques. Il sert aux spécialistes des lettres classiques à désigner l'utilisation de la langue latine après la Renaissance, dans un but aussi bien scientifique que littéraire. Le début de la période est imprécis mais le développement de l'éducation chez les laïcs, l'acceptation des normes littéraires humanistes, ainsi que la grande disponibilité de textes latins qui a suivi l'invention de l'imprimerie, marquent une transition vers une ère nouvelle à la fin du XVe siècle. Au XIVe siècle, le latin est une langue privilégiée dans l'enseignement tant ouest-européen (heures de cours, rédaction des thèses) qu'est-européen, bien qu'il ne soit guère plus utilisé que par les commentateurs et éditeurs de textes antiques[réf. nécessaire]. En Belgique, l'usage de la langue vulgaire dans les universités n'a été toléré qu'à partir de 1835 environ. La fin de la période néo-latine est également indéterminée, mais l'usage normal du latin pour communiquer les idées est devenu rare après quelques décennies au XIXe siècle et, vers 1900, c'est dans le vocabulaire scientifique international de la cladistique et de la systématique qu'il survivait essentiellement.
Latin contemporain
Au XXe siècle, c'est avant tout une langue de culture, qui reste utilisée par l'Église catholique romaine depuis l'époque de l'Empire romain. C'est avec le français, langue diplomatique, la langue officielle du Saint-Siège, tandis que de l'État du Vatican utilise de facto l'italien ; le latin est aussi partiellement langue d'enseignement dans les universités pontificales romaines. Le latin est maîtrisé sans être pratiqué par des évêques, prêtres et diacres catholiques. Des publications latines profanes sont également réalisées tout au long du XXe siècle, comme celles des communistes russes, qui publient tous leurs ouvrages de botanique en latin pendant la période de la guerre froide[réf. nécessaire], des traductions en latin de certains albums de la bande dessinée Astérix ou, plus récemment, des deux premiers tomes du best-seller Harry Potter.
Il reste de plus dans l'Église catholique romaine divers mouvements traditionalistes, comme les fraternités sacerdotales Saint-Pierre ou Saint-Pie-X, qui célèbrent la messe suivant le rite tridentin, en latin, forme ordinaire dans l'Église romaine avant la réforme liturgique de 1969 adossée au concile Vatican II. Celui-ci, dans la constitution sur la liturgie Sacrosanctum Concilium, demande une participation active des fidèles dans la liturgie et, pour ce faire, introduit une série de modifications, dont un usage plus important des langues vernaculaires (SC 36), même si celles-ci ne sont pas originellement censées se substituer totalement au latin. Le pape Benoît XVI rétablit l'usage complémentaire du rite tridentin sans limitations en 2007, par le motu proprio Summorum Pontificum. Sous la forme ordinaire, la messe devrait aussi être dite en latin[réf. nécessaire], quoique ce soit rarement le cas dans les faits.
Au début du XXIe siècle, de nombreux mouvements, tels le Vivarium Novum de Rome, la Schola Nova de Belgique, la Domus Latina de Bruxelles ou l'ALF, prônent son maintien comme langue de communication européenne, et l'utilisent notamment lors de congrès : il s'agit de promouvoir le latin classique comme une véritable langue moderne grâce aux ajouts de vocabulaire. Dans Le Monde, Pierre Georges mentionne soixante mille mots ou expressions ajoutés au latin au cours du siècle écoulé, dont res inexplicata volans pour « OVNI » ou vis atomica pour « puissance nucléaire ». Des revues et des sites Web sont édités en latin (par exemple le magazine de mots croisés Hebdomada Aenigmatum), tandis que la radio finlandaise a émis en latin trois fois par semaine pendant plus de vingt ans jusqu'en juin 2019. Radio F.R.E.I. d'Erfurt (Allemagne) a une émission en latin chaque semaine. La prononciation contemporaine qui semble s'imposer est la prononciation ancienne restituée. Radio Vatican émet une fois par semaine un journal d'actualité radiophonique Hebdomada Papæ, d'une durée de cinq minutes dont la prononciation utilisée est italienne. Radio Vatican retransmet également quotidiennement des offices divins catholiques en latin (Completorium, Laudes, Vesperæ) et la Sainte-Messe. Enfin, Radio Vatican consacre une émission dénommée Anima Latina sur l'approfondissement de la connaissance du latin, la langue officielle de l'Église catholique et de la liturgie (avec les langues vernaculaires depuis le Concile Vatican II) dans l'Église latine.
Répartition géographique
Le latin est toujours aujourd'hui la langue officielle de l'Église catholique. Par exemple, le Code de droit canonique de 1983 et même le Code des canons des Églises orientales (qui pourtant n'ont jamais utilisé le latin comme langue liturgique) de 1990 sont écrits en latin, et les spécialistes font constamment référence au texte latin[réf. nécessaire].
Le nombre de locuteurs courants est estimé à 2 000 ; selon le latiniste Reginald Foster, le nombre de locuteurs courants en 2013 se limite à cent personnes.
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