Radisson

Localisation

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Radisson : descriptif

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Radisson

Radisson est un village de la municipalité québécoise d'Eeyou Istchee Baie-James en Jamésie, dans la région administrative du Nord-du-Québec

Construite dans le cadre des travaux de la première phase du projet de la Baie James pour héberger les cadres de la Société d'énergie de la Baie James et des entrepreneurs chargés des travaux, elle est distante de cinq kilomètres de la centrale hydroélectrique Robert-Bourassa

Le propriétaire des installations, la société d'État Hydro-Québec, est d'ailleurs le principal employeur de la localité, qui compte par ailleurs quelques commerces, des bureaux gouvernementaux et un secteur touristique qui se développe depuis les années 1990.

Toponymie

Radisson est nommé en l'honneur de Pierre-Esprit Radisson, un explorateur français qui établit le commerce des fourrures entre l'Europe et la région de la baie James en fondant la Compagnie de la Baie d'Hudson en 1670,.

  1. «  », sur toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
  2. François Huot et Jean Désy, La Baie-James des uns et des autres : Eeyou Istchee, Québéc, Les Productions FH inc., , 303 ISBN ), vi

Géographie

Situation

Radisson est située approximativement à mi-chemin entre Montréal (au sud du Québec) et le village inuit de Salluit dans l'Arctique (à l'extrême-nord du Québec).

Le village est bâti sur la rive sud de la Grande Rivière et se trouve à quelques kilomètres seulement de la limite sud du district arctique québécois du Nunavik.

Panneau d'indication montrant les distances séparant Radisson d'autres villes du monde

La localité de Radisson est la communauté francophone la plus nordique du Québec, de toute l'Amérique et du monde ; elle est également, au Québec, la seule communauté non autochtone au nord du .

La communauté la plus proche de Radisson se trouve à une centaine de kilomètres : il s'agit du village autochtone cri de Chisasibi, à 100  et à 10 baie James tout près de l'embouchure de la Grande Rivière. Ainsi, un Radissonien qui souhaiterait utiliser en été la voie fluviale pour rejoindre Chisasibi pourrait théoriquement utiliser une barque et atteindre l'autre ville en quelques heures via la Grande Rivière, mais ce serait sans compter les barrages hydro-électriques de cet immense fleuve ainsi que les très forts courants qui le parcourent et rendent ce voyage très difficile.

Topographie

Hydrographie

La Grande Rivière à proximité de Radisson

Climat

Le climat à Radisson est de type subarctique. Selon la classification Köppen-Geiger, le village est situé dans une zone climatique continentale froide sans saison sèche avec des étés courts et frais (Dfc).

Aéroport de La Grande Rivière
Normales climatiques 1981 - 2010
(53° 38′ N, 77° 42′ O, altitude 195,1 m ; 18,4 km au sud)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −28 −27,3 −20,7 −10,6 −1,6 4,2 8 7,6 3,8 −1,5 −9,1 −19,9 −7,9
Température moyenne (°C) −23,2 −21,6 −14,5 −5 4,3 10,8 14,2 13,1 8,1 1,7 −6,1 −16 −2,9
Température maximale moyenne (°C) −18,5 −15,9 −8,2 0,6 10,3 17,3 20,4 18,6 12,3 4,8 −3,1 −12 2,2
Précipitations (mm) 30,9 21,9 29,4 32,7 39 65,3 78,5 91,1 110,6 87,3 67,7 42,6 697,2
dont pluie (mm) 0,1 1,2 3,4 12,7 27,9 62,6 48,5 91 106,9 56,2 11,6 1,7 453,8
dont neige (cm) 33,1 23 28,6 21 11,9 2,6 0 0,1 4 32,4 60,3 44,4 261,3
Source : Environnement et Changement climatique Canada
  1. Réjean Girard, Histoire de la Jamésie, Mouvement Jeunesse Baie-James, (ISBN )
  2. «  », sur toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
  3. «  » [PDF], sur environnement.gouv.qc.ca,
  4. Environnement et Changement climatique Canada, «  », sur meteo.gc.ca, Gouvernement du Canada (consulté le ).

Histoire

Avant le village

L'explorateur Albert Peter Low est passé dans la région actuelle de Radisson lors de sa seconde expédition en 1888 par la rivière la Grande avant de monter vers Whapmagoostui.

Fondation du village

Évacuateur de crues du barrage LG-2, 2002.

Radisson, fondée en 1974, est au départ d'un camp destiné à accueillir les cadres mariés et administrateurs de la Société d'énergie de la Baie-James (SEBJ), œuvrant à la phase 1 des chantiers hydro-électriques de la Baie-James. Contrairement aux camps Sakami (La Grande-3), Keyano (La Grande-4), Les Mélèzes (détournement EOL) et Duplanter (réservoir de Caniapiscau), le village de Radisson «a été considéré, dès le départ, comme le chef-lieu du territoire de la Baie James en vue de toute forme de développement de la région». Contrairement à ceux-ci aussi, le village, à sa fondation, n'est pas sous la responsabilité d'Hydro-Québec, mais relève plutôt de la Société de développement de la Baie-James (SDBJ), qui est aussi, à l'époque, chargé de l'administration de la Municipalité de la Baie-James et du développement du territoire.

Lors de la phase 1 du projet de la Baie-James, la création de villages familiaux avait un objectif clair de recruter du personnel cadre expérimenté et compétent pour construire les installations du complexe hydro-électrique. Consciente de l'impopularité d'une telle mesure auprès du reste du personnel, vivant dans des campements et loin de leurs familles, le maître d'œuvre explique que les emplois occupés par les cadres présentent un caractère de continuité et de permanence et que ce personnel peut être en poste pour plusieurs années, ce qui n'est pas le cas avec les autres travailleurs, dont le statut est saisonnier ou cyclique. Donc, la plupart des femmes qui habitent alors le village de Radisson y sont par le conjoint, ou bien leur père, qui est cadre. Quant aux femmes cadres, il faut attendre un rapport de la Commission des droits de la personne pour qu'elles obtiennent elles aussi le droit d'habiter Radisson avec leur conjoint et famille.

Les premières familles arrivent au campement Radisson à l'automne 1974, où 130 unités d'habitation réparties autour de 4 îlots circulaires sont mise à leur disposition. Ce premier noyau forme le quartier temporaire Jolliet, et inclut une école et un magasin général. L'année suivante, le quartier permanent Des Groseillers est fondé. 125 maisons sont construites, de même qu'un centre ville composé d'un cinéma, un centre récréatif, des commerces, une mercerie et une succursale bancaire. Le fait de créer un quartier temporaire aux côtés d'un quartier permanent permet de ne pas dédoubler les service d'aqueduc ou encore de traitement des eaux usées. En 1978, au plus fort de la construction de l'aménagement Robert-Bourrassa, la communauté compte 3000 habitants. Les citoyens de Radisson doivent néanmoins payer un loyer à la SDBJ, mais, en retour, ils jouissent d'un plus grand confort que ceux qui vivent dans les roulottes de campement. Par exemple, Radisson possède alors une station de ski avec remonte-pente et dont les pistes sont éclairées.

La fin de la phase 1 du projet de la Baie-James mène toutefois à une diminution importante de la population, qui en compte moins de 1000 en 1987. Selon les plans prévus par la SDBJ, le village de Radisson aurait dû être démonté au même titre que les villages de Mélèzes, Sakami, Keyano et Caniapiscau. Hydro-Québec estime alors que le coût serait moindre en transportant les travailleurs nécessaires et de les loger gratuitement que d'entretenir ces villages et de les faire vivre. Néanmoins, en peu de temps, un fort sentiment d'appartenance s'est développé parmi les habitants de Radisson, ce qui poussa plusieurs personnes à rester et à faire perdurer le village. Le 17 octobre 1984, le Conseil des ministres du gouvernement du Québec décide officiellement d'ériger Radisson en municipalité permanente et ouverte. Cette décision entraîne l'envoi de quelques fonctionnaires du gouvernement québécois sur place pour y travailler et y résider. Bien que le tout sera éphémère, cela aide grandement à la vitalité du village à ce moment.

Club Fémina

Devant le déséquilibre homme-femme, plusieurs femmes se sentent incapables d'avoir un lieu en dehors de toute avance masculine et où elles peuvent rencontrer d'autres femmes pour fraterniser. De cette réalité, une idée de taverne discothèque féminine nait à Radisson et qui est répliquée pour les autres chantiers de la Baie-James. Sans but lucratif, le club Fémina laisse libre d'entrée les femmes. Ces dernières peuvent être accompagnées de leur mari et/ou d'un invité masculin de leur choix. La femme qui invite se porte alors garante de la bonne conduite de son invité. Le fonctionnement permet alors d'approcher davantage l'équilibre homme-femme dans l'établissement. Ce même fonctionnement laisse même un pouvoir aux femmes, puisque les hommes, en masses, veulent y être invités et se montrent charmeurs pour arriver à leurs fins. À l'extérieur du club, on peut fréquemment voir des dizaines d'hommes quémander n'importe quelle femme y entrant pour pouvoir entrer.

Obtention du statut de localité

En 1994, le campement privé administré par la Société de développement de la Baie-James devient une localité incluse au sein de la Municipalité de la Baie-James. Deux ans plus tard, les résidents de Radisson obtiennent le droit d'acquérir leurs terrains et résidences.

Feux de forêts de 2023

Le 14 juillet 2023, Radisson a recu l'ordre d'évacuer ses citoyens , en raison des feux de forêts à proximité ainsi que de la fumée présente, par avion vers l'aéroport Montréal-Trudeau. Un feu de forêts de plus d'une million d'hectare, soit la superficie de la Jamaïque, sévit alors près de la localité. Cet incendie forestier est le plus grand jamais enregistré dans l'histoire du Québec.

50 ans de Radisson

L'année 2024 marquait le 50e anniversaire de Radisson et la localité a marqué le coup avec une série de célébration, allant de l'inauguration de la turbine 9, des ateliers d'artistes de la région, d'une soirée d'anecdote, d'un spectacle d'humour et au visionnement du documentaire Des nouvelles du Nord de Benoit Pilon.

  1. Laverdière 2004
  2. a b c et d Jean Désy et François Huot, La Baie-James des uns et des autres : Eeyou Istchee, Productions FH, (ISBN  et , OCLC 445235139)
  3. Société d'énergie de la Baie James 1987, p. 423
  4. Société d'énergie de la Baie James 1987, p. 419
  5. a et b Desbiens 2015
  6. Lacasse 1983
  7. François Huot et Jean Désy, La Baie James des uns et des autres, p. 230
  8. Réjean Girard, Histoire du Nord-du-Québec, Presses de l'Université Laval, ISBN )
  9. Comité du 10e anniversaire de Radisson, Radisson 1975-1985, p. 41
  10. François Huot et Jean Désy, La Baie-James des uns et des autres,
  11. Marie-France Barrette, De Bersimis à La Grande : la vie des travailleurs dans les camps et les villes-ressources durant la construction des grands projets hydroélectriques.
  12. « Feux de forêt : la localité de Radisson sous ordre d'évacuation », Radio-Canada,‎
  13. « Le plus gros feu de l'histoire du Québec brûle toujours au sud de Radisson », Radio-Canada,‎
  14. « Radisson célèbre son 50e anniversaire », Radio-Canada,‎

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Radisson dans la littérature

Découvrez les informations sur Radisson dans la bande dessinée ou les livres, ou encore dans la ligne du temps.

1356 autres localités pour Quebec — région

Vous pouvez consulter la liste des 1356 autres localités pour Quebec — région sur cette page : https://www.gaudry.be/lieu/ca/ca-qc/villes.html.

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