Keine Cache-Version

Caching deaktiviert Standardeinstellung für diese Seite:aktiviert (code LNG204)
Wenn die Anzeige zu langsam ist, können Sie den Benutzermodus deaktivieren, um die zwischengespeicherte Version anzuzeigen.

Tours

Flag Tours

Tours (prononcé [tuʁ] ) est une ville située dans l'Ouest de la France, sur les rives de la Loire et du Cher, dans le département d'Indre-et-Loire, dont elle est le chef-lieu, en région Centre-Val de Loire. La commune est le chef-lieu de la métropole Tours Val de Loire et constitutive, avec son intercommunalité, de l’une des 22 métropoles françaises officielles.

Tours couvre une superficie de 34,67i  km2 avec une population de 137.850i habitants (2020), soit densité de 3.976,06i habitants par Km2.
Gentilé : L'habitant(e) de Tours s'appelle un(e) Tourangeau(se).

Fuseau horaire principal : +02:00

Localisation

Carte du monde

Tours : descriptif

Au sein de la vallée de la Loire, le site de Tours est quelque peu atypique. À quelque six kilomètres à l'est de la ville, au lieu-dit Rochepinard sur la commune de Montlouis-sur-Loire, le plateau calcaire séparant la vallée de la Loire au nord, et celle du Cher au sud, s'efface pour laisser place à une vaste plaine alluviale commune (qui court sur une vingtaine de kilomètres jusqu'à la confluence effective à Villandry). La largeur du lit majeur passe de 2,5 km face au bourg de Montlouis-sur-Loire, à plus de 4 km à la Ville-aux-Dames. Autant dans une perspective de mise en valeur agricole de ce vaste espace fertile (terres alluviales), que du point de vue du transit nord sud (possibilité de traverser 2 rivières importantes à la suite), le site se démarque.

Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Caesarodunum au iie siècle; Turones au ive siècle; Tors en 1266.

Dans l'antiquité, le nom gallo-romain de Tours était Caesarodunum (voir ce nom). Selon un processus usuel en Gaule, lors du Bas Empire, le nom du peuple (ethnonyme) s'est substitué au nom antique originel (cf. Paris, Limoges, Périgueux, Nantes, etc.).

Le nom de Tours dérive de celui des Turones, un peuple gaulois qui vivait sur le site il y a plus de 2 000 ans,.

Remarque : les formes médiévales Turs et Tors ont donné l'actuel Tours et s'expliquent par la chute du suffixe -on-, sans doute compris comme étant la désinence de la déclinaison des substantifs masculins en ancien français, à savoir les cas sujet / cas régime du type ber / baron ou gars / garçon ou alors directement comme étant le suffixe -on de signification vague en français; chute de -on motivée également par le besoin de distinguer le nom de la ville du nom de ses habitants, les Turons : la forme en -on est devenue spécifique pour qualifier les habitants de Tours. Cependant, l'ancien gentilé Turons est aujourd'hui désuet et peu usité. Il est remplacé dans l'usage par Tourangeaux / Tourangelles qui est la dénomination désormais officielle.

Histoire

Protohistoire et Antiquité

Des fouilles réalisées dans le secteur de l'hôpital Clocheville et près des Halles ont révélé l'existence d'habitats préromains dispersés, qui semblent abandonnés pendant le ier siècle av. J.-C. Au début de notre ère, une importante ville est fondée selon le modèle Romain et dédiée par ses habitants à César ; d'une superficie estimée d'au moins 80 ha, elle prend le nom de Caesarodunum. Elle est pourvue d'un vaste amphithéâtre, d'au moins un temple et deux établissements thermaux ; un pont permet de franchir la Loire.

La cité est élevée au rang de capitale de la IIIe Lyonnaise au début du ive siècle. C'est également à cette époque que, dans une superficie très resserrée de 9 ha, la ville s'entoure d'une muraille défensive, communément appelée castrum, appuyée sur l'amphithéâtre. Le dernier quart du ive siècle de l'histoire de Tours est marqué par l'émergence du christianisme, solidement implanté localement grâce à saint Martin, évêque de la ville du début des années 370 jusqu'à sa mort en 397.

Époque Intermédiaire

Un sanctuaire national de pèlerinage et de culture

Du royaume de Syagrius aux Mérovingiens (475-752)
L'arrivée des Francs

Une des figures marquantes de l'histoire de la ville est saint Martin de Tours, troisième évêque de la ville après le mythique Gatien et Lidoire. Martin est un ancien militaire devenu officier romain. Épris du message chrétien, il partage son manteau avec un démuni à Amiens, puis se fait moine. Inlassable prédicateur d'une foi modèle dans les assemblées chrétiennes, il y épouse la condition des plus modestes et acquiert une renommée légendaire en Occident. Il crée des communautés dont le monastère de Marmoutiers, dans les trois Gaules et sera aussi patron de la France.

Cette histoire et l'importance post-mortem de Martin encore plus grande dans l'Occident chrétien médiéval firent de Tours une ville de pèlerinage majeure au Haut Moyen Âge au point qu'en 813 le concile de Chalon donna à ce pèlerinage la même importance qu'à celui de Rome ; c'était inciter les pèlerins cheminant vers Rome à détourner leurs pas et faire étape à Tours.

En 461 a lieu le premier concile dans la ville de Tours, auquel participa le premier évêque de Rennes, Anthemius.

Le monastère Saint-Martin a bénéficié très tôt, dès le début du vie siècle, de libéralités et de soutien des rois francs, Clovis le premier a attribué la victoire des Francs sur les Wisigoths à l'intercession du vénérable saint ancien soldat, et accru considérablement l'influence du monastère et de la ville en Gaule, en lui donnant notamment le droit de battre cette monnaie tournois, qui deviendra plus tard la livre tournois.

L'époque de l'historien Grégoire de Tours

Au vie siècle, Grégoire de Tours, jeune lettré, vient s'y faire soigner d'un mal présumé incurable. Guéri, il y reste et parvient à s'y faire nommer évêque. Cet écrivain mérovingien, auteur des Dix Livres d'Histoire Des Francs , marque la ville de son empreinte notamment en restaurant la cathédrale détruite par un incendie en 561.

En 567, le concile de Tours donne aux évêques le droit à l'excommunication pour les juges oppresseurs et instaure la dîme au profit de l'Église.

La bataille de Tours ou de Poitiers, est une victoire remportée en 732 ou 733 par une armée franque conduite par Charles Martel, sur des combattants sarrasins conduits par l'émir de Cordoue Abd al-Rahman. Selon quelques auteurs contemporains, la bataille ne s'est pas déroulée à Poitiers, mais à mi chemin entre Poitiers et Tours, elle devrait de ce fait s'appeler la bataille de Tours, l'historien André-Roger Voisin préfère la situer dans la banlieue sud-ouest de Tours, sur un lieu-dit qui porte le même nom depuis des siècles et qui semble fortement révélateur les landes de Charlemagne. Pour tous les historiens, Charles Martel entre en guerre seulement pour défendre le monastère de saint Martin de Tours le sanctuaire national des Francs, et pour plus tard bien sûr, en avoir le contrôle. Cette bataille, pour Charles Martel et les Carolingiens, n'est pas un mythe, mais un symbole historique.

La renaissance carolingienne (752-843)

Au ixe siècle, Tours est l'un des foyers privilégiés de la Renaissance carolingienne, notamment du fait de l'élévation de l'abbatiat à saint Martin d'Alcuin, ancien prieur anglo-saxon du monastère de Cormery .

Le manteau de saint Martin (cappa) serait aussi à l'origine du nom « Capet », qui est celui de la dynastie des rois de France, les capétiens car Hugues Capet était l'abbé laïc du chapitre de Saint-Martin de Tours et à sa suite, les rois de France conservent ce titre. Par la même étymologie, l'édifice contenant ce palladium des Francs est appelé chapelle (capella), même antérieurement au déplacement de la relique par Charlemagne dans la fameuse chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle. À la fin de l'ancien régime, saint Martin de Tours reste le symbole de l'unité franque et française.

En 813, un concile de grande importance à l'initiative de Charlemagne impose l'usage de la langue « Romana Rustica » qui s'oppose à la « Theostica » et peut être considéré comme la naissance du français.

Moyen Âge

Deux villes fortifiées

Depuis le ive siècle, Tours est une ville fortifiée. Mais parfois, elle doit son salut à des catastrophes naturelles : ainsi, pendant l'hiver 575-576, c'est une forte crue de la Loire qui empêche l'entrée des Wisigoths dans la ville.

En 845, Tours repousse une première attaque du chef viking Hasting. En 850, les Vikings s’installent aux embouchures de la Seine et de la Loire qu'ils empruntent et contrôlent. Toujours menés par Hasting, ils remontent à nouveau la Loire en 852 et mettent à sac Angers et le Maine mais la crue de la Loire, le , les bloque et sauve la ville. Tours et l’abbaye de Marmoutier tombent dans les mains des pillards en 853.

Durant le Moyen Âge, Tours est constituée de deux bourg principaux juxtaposés, parfois concurrents. La « Cité » à l'est, héritière du premier castrum, remodelée après 265, est composée de l'ensemble archiépiscopal (cathédrale et résidence des archevêques) et du château de Tours, siège de l'autorité comtale (tourangelle puis angevine) et royale.

À l'ouest, la « ville nouvelle » ou Martinopole structurée autour de l'abbaye Saint-Martin qui bénéficie du prestigieux pèlerinage s'émancipe de la cité au cours du xe siècle érigeant une première enceinte vers 918 et devient le « Châteauneuf » (castrum novum) ; cet espace, organisé entre Saint-Martin et la Loire, devient le centre économique de Tours. Son rayonnement lui valut même le droit de « battre la monnaie ». Cette monnaie, le denier tournois, devient la livre tournois, monnaie de compte de l'Ancien Régime, avant d'être remplacée par le franc après la Révolution.

Entre ces deux entités subsistaient des espaces de varenne, de vignes et de champs peu densément occupés, à l'exception du bourg de l'abbaye Saint-Julien installée en bord de Loire. Ces bourgs serons unis par une enceinte au cours du xive siècle. Tours est un modèle de la ville double médiévale avec ses deux bourg principaux.

Tours est la capitale de la Touraine, ce territoire sous le nom de comté de Tours est âprement disputé (cette guerre est l'origine des châteaux de la Loire) entre la maison féodale blèsoise et la maison d'Anjou, qui emporte la mise en 1044 sous forme d'un fief. En 1050 a lieu le concile de Tours, où le pape Léon IX condamne et dénonce comme hérétique le théologien Bérenger de Tours. Le , le pape Urbain II préside les cérémonies de dédicace de la grande église abbatiale de Marmoutier-lès-Tours et tient concile à Tours où l'évêque Otton fut réadmis dans l'église, à condition de faire pénitence en participant à la croisade.

En 1120 les bourgeois de Châteauneuf cherchent à constituer une commune, les chanoines de l'abbaye Saint-Martin s'y opposent et le différend se termine par l'incendie de la basilique et du bourg de Châteauneuf en 1122. Les bourgeois obtiennent une charte communale du roi de France Louis VII en 1143.

En , le pape Alexandre III, réfugié à Tours, consacre la nouvelle chapelle de Marmoutier-lès-Tours, sous l'invocation des saints Benoit et Vincent. Ce souverain pontife, élu en 1159, abandonna précipitamment le Saint-Siège, car l'empereur d'Allemagne, Frédéric Barberousse, avait fait élire un autre pape dévoué à ses intérêts. Le pape décide et convoque un concile extraordinaire en la ville de Tours, où se réunirent, pendant un an, un nombre impressionnant de dignitaires ecclésiastiques : 17 cardinaux, 124 évêques et 414 abbés. La ville apparut même comme une « seconde Rome ». Alexandre III reçut le soutien de toutes les Églises françaises et anglaises. Cette docte assemblée condamna l'empereur d'Allemagne et réaffirma le pouvoir premier du spirituel des papes sur le pouvoir temporel des empereurs. Alexandre III ne regagnera Rome qu'en 1178.

La charte communale du bourg de Châteauneuf est confirmée en 1181 par Philippe Auguste qui par la même occasion se substitue aux chanoines de l'abbaye Saint-Martin pour rendre la justice. En 1184 le pape Lucius III casse la commune et ce n'est qu'en 1212, à l'issue de la lutte entre Plantagenêt et Capétiens, lorsque la Touraine est réunie à la France que les libertés communales deviennent concrètes. Prenant acte de la déchéance continentale des Plantagenêts, Philippe Auguste, récupère la Touraine, avec ce rattachement à la couronne, la livre tournois, qui tire son nom de l'abbaye Saint-Martin de Tours où l'on frappait des deniers dits « tournois » remplace la livre parisis comme monnaie de compte du domaine royal. Entre-temps, Alors qu'Henri II à rejoint Chinon, Richard Cœur de Lion et Philippe Auguste dévaste la Touraine et s'empare de la ville de Tours d'un seul assaut. Après la mort d'Henri II Plantagenêt (1133-1189), seigneur d'Anjou et roi d'Angleterre et profitant que Richard Cœur de Lion soit retenu prisonnier par l'empereur du Saint-Empire germanique Henri VI capturé lors de son retour de la troisième croisade, Philippe Auguste intrigue avec Jean sans Terre, le frère de Richard Cœur de Lion, et, se fait donner Tours.

En 1232, les chanoines de l'abbaye Saint-Martin reconnaissent enfin les droits des habitants de Châteauneuf, cet état est confirmé par Louis IX en 1258.

Le , Philippe le Bel convoque à Tours les États généraux du royaume. Cette assemblée est chargée de chasser les hérétiques et plus particulièrement les Templiers. En obtenant un large appui populaire, ce n'est pas le roi qui se dresse contre les templiers mais le peuple entier qui réclame justice. Une délégation portera au pape une demande de condamnation du Temple et de ses membres. L'ordre sera finalement dissous en 1312 et certains de ses membres périront sur le bûcher. Ceci constitue l'épilogue d'un conflit opposant deux pouvoirs, le pouvoir spirituel et le pouvoir d'un roi, Philippe le Bel, qui veut rester maître dans son royaume.

Le , par lettres patentes, le roi Jean II le Bon, « Jean, par la grâce de Dieu, au bailli de Tours, par le péril de la guerre, ordonne de fortifier murs et maisons, et organiser le guet pour la défense de la ville ». Par cette nouvelle enceinte, la ville unie de Tours vient de naître. Boucicaut, futur maréchal de France, y naît en 1364.

La fin du Moyen Âge est marqué par la dégradation du climat, qui provoque plusieurs fortes crues de la Loire : on note celles de 1405, 1421, aggravée par la crue du Cher, et mais ce n'est qu'en 1593 qu'on envisage de construire une digue pour protéger la ville. Le roi Charles VI et le dauphin Charles viennent se réfugier à Tours de à . La ville ouvrit ses portes au duc de Bourgogne en , et le dauphin Charles la reprit en .

Au printemps 1429, une jeune Lorraine, Jeanne d'Arc, est hébergée chez Jean Dupuy (dans une maison disparue, à l'emplacement d'un hôtel particulier du début du xviie siècle, à l'actuel no 15, rue Paul-Louis-Courier) ; elle se rend souvent au couvent des Augustins, pour voir son confesseur, Jean Pasquerel.

À Tours, Jeanne prépare l'expédition d'Orléans. Le roi lui fait faire une armure qui a coûté cent livres tournois et un étendard de 25 livres tournois payé à Hauves Poulnoir, peintre demeurant à Tours. Mais le fait le plus surprenant est la demande de Jeanne d'envoyer un marchand d'armes pour retrouver son épée dans la chapelle de Sainte-Catherine-de-Fierbois et de lui rapporter, ce qu'il fait. Jeanne d'Arc quitte la ville le , pour son destin.

Capitale du royaume

La ville de Tours devient une véritable capitale de la France entre 1430 et 1530, séjour continuel des rois en Touraine avec sa couronne de châteaux, et lieu des fastes de la cour. Les États généraux du royaume sont convoqués à Tours en 1435 dans la salle du grand Concile, qui devient Grande Salle des États généraux, pour approuver et ratifier le traité de paix d'Arras et rétablir les impôts sur les marchandises . Dès 1439, Marie d'Anjou restaure et aménage la résidence royale du château de Tours, mais délaissant avec le temps cette inconfortable et très ancienne résidence en bord de Loire, Charles VII préfère s'installer au château de Montils-lèz-Tours et y séjourne, pour y signer en 1444 le traité de Tours avec les Anglais conduits par William de la Pole.

En 1454, Charles VII signe l'ordonnance de Montils-lès-Tours qui définit la rédaction des coutumes de France qui s'inscrit pour une vision plus moderne de la société, vaste entreprise dont la réalisation devait encore se faire longtemps attendre. Tours confirme alors son important rôle administratif en devenant le siège de la charge de Languedoïl, charge confiée à un général des finances qui a pour mission de lever les impôts extraordinaires (c'est-à-dire provenant de l'ensemble du royaume et non du seul domaine royal, principalement la taille, les aides et la gabelle). La généralité de Tours comprend alors tout le Centre et le Sud-Ouest de la France (la Guyenne sera détachée en 1523), c'est la charge la plus importante, la grand'charge, des quatre charges du royaume.

La deuxième partie du xve siècle est un moment où l'on voit émerger une certaine indépendance et une affirmation du pouvoir municipal. Ainsi, lorsque le roi Louis XI accède au trône, en 1461, il accorde à la ville certains privilèges. Notamment il donne, par ses lettres patentes, la possibilité de former son propre corps de ville à Tours. Le corps de ville dirige la cité et il est l'intermédiaire entre le roi et la population. Il est composé de 24 échevins et il est dirigé par le maire. Ce dernier est élu la plupart du temps pour un an alors que, les échevins sont élus à vie. Ils ne sont pas nommés par l'ensemble de la ville mais juste par un collège électoral. Ce collège est composé de trois membres de l'Église, de 32 bourgeois de la ville qui sont répartis dans l'ensemble des différentes paroisses et du corps de ville lui-même. Le premier maire de la ville à être élu, est Jean Briçonnet.

L'accès au corps de ville donne certains privilèges. Lorsqu'un roturier accède à l’échevinage il obtient, après un certain nombre d'années, le droit à la noblesse de cloche. Le maire, quant à lui, a un privilège propre à lui seul, il ne paye pas l'impôt de la taille. Jusqu'au xviiie siècle, le corps de ville se réunit dans une petite maison de la Grande Rue (actuelle rue du commerce). Cette maison n'a aucun élément qui la différencie du reste des maisons de la rue.

Le , Louis XI acquit pour 5 300 écus le château de Montils-lèz-Tours nommé encore Plessis-du-Parc-lès-Tours et s'y installe. En 1468, du au , eurent lieu les États généraux convoqués par le roi, les députés de Tours redoutant une nouvelle guerre de cent ans, « la royauté filant vers l'absolutisme ».

Louis XI, épris de Tours et de sa contrée, la développe. « L'universelle aragne », qui est resté dans l'histoire comme le fondateur de la poste en France, dote les routes de relais de poste à chevaux. Les premiers itinéraires de la poste royale partent de Tours et rejoignent Paris via Orléans ou encore Bordeaux, ils fonctionnent de jour comme de nuit. Il introduit maintes activités, parmi lesquelles en 1470 l'industrie de la soie, du mûrier au défilage des cocons. Lorsqu'on s'enquiert des origines de la fabrication de la soie en France, il est souhaitable de reconnaître que la manufacture tourangelle a commencé d'exister un demi-siècle avant que ne se créassent, à Lyon, les premiers ateliers de fabrication de la soie. Tours a dû son essor au refus de Lyon de pratiquer une industrie qui risquait de nuire au commerce de la soierie italienne ; Lyon a dû le sien à l'exemple de Tours qui avait offert, par sa manufacture bien établie, un débouché assuré et plus étendu à la soie qui venait d'Italie. L'une et l'autre restent inséparables dans l'histoire de l'économie française.

« À grands coups et despens des deniers de ses finances, auxquelles personnes donna de gros gaiges et de beaulx privilèges, et à l'intention de planter et édiffier l'art, science et fabrication de ses beaulx draps de soye, et pour faire, choisit sa ville de Tours comme la plus propre entre toutes les aultres villes de son royaulme et a telle fin de l'enrichir, et pour avoir l'usaige des beaulx draps qui s'y fabriquèrent et aussi, pour se passer de l'estrangier qui en faisoit venir en cedit royaulme, qui tiroit et emportait beaucoup de finances et diminuoit la richesse du pais. Et que, depuis que l'on a faict desditctz beaulx draps, ne s'est transporté si grand somme de deniers, comme il se faisoit auparavant, qui est maintenant la richesse de ceste ville. »

À la mort de Louis XI, les États généraux sont rassemblés à Tours en 1484, dans la Grande Salle des États généraux. On y dénombre 285 délégués ; les séances débutent le pour accorder un renouvellement des impositions qui doit financer le fonctionnement du gouvernement royal. Les délégués demandent le un état des dépenses et des recettes : celui qui leur sera fourni sera manifestement faux, pourtant, une prolongation de la levée de la taille sera accordée pour deux ans, mais réduisant son montant de 4 millions à 1,5 million de livres tournois, manifestement « quand les comptes sont faux il faut réduire les impôts » .

Les décisions du pouvoir royal en faveur de la Touraine continuent une longue tradition d'implantation d'activités, dans un contexte exceptionnel pour la création artistique au point que l'on peut dire « Tours, capitale des arts » et qui sera encore favorisé par le passage des compagnons du tour de France, ateliers d'art École de Tours et imprimerie sous Charles VIII et Louis XII, qui se perpétuent avec la passementerie sous François Ier.

Époque moderne

Les états généraux sont, de nouveau, réunis à Tours, à la demande de Louis XII. Les séances commencent en mai 1506 et proclament Louis XII "père du peuple". Il demande l'annulation du traité de Blois, qui fiance sa fille Claude de France (héritière du duché de Bretagne) avec Charles de Luxembourg (futur Charles Quint) et propose plutôt François d'Angoulême, héritier du royaume. Ce mariage sera décisif dans l'union de la Bretagne à la France.

La Renaissance a offert à Tours et à la Touraine maints hôtels particuliers et châteaux, réunis pour partie sous l'appellation générique de « châteaux de la Loire », les contemporains ont conscience de cet âge d'or artistique, l'avocat Jean Brèche écrit au milieu du xvie siècle notre ville de Tours abonde en célébrités artistique de tout genre, Michel Colombe, Jean Fouquet et ses fils, Jean Poyet, Jean Bourdichon puis Jean d'Amboise, Bernard et Jean de Posay et Jean Clouet et tant d'autres sont et seront toujours nos plus dignes représentants .

À l'ombre des rois, non contentes de posséder à Tours de somptueux hôtels, quelques familles tourangelles vont se hisser aux plus hautes charges du royaumeː les Gardette, Briçonnet, Bohier, Berthelot, et les Beaune-Semblançay seront les financiers du royaume et, pour afficher leurs réussites, se feront bâtir, à la mode nouvelle, des châteaux (Chenonceau, La Bourdaisière, Azay-le-Rideau, etc.) qui contribuent largement à la réputation actuelle du val de Loire, mais, le , François Ier décide de revenir de façon définitive à Paris. Le « règne » des grands financiers tourangeaux va se terminer au gibet de Montfaucon, Tours et la Touraine seront des résidences secondaires royales, pour d'autres périodes plus heureuses.

À l'issue du redécoupage des généralités par François Ier en 1542, la généralité de Tours contrôle seize élections sur la Touraine, l'Anjou et le Maine. La province ecclésiastique de Tours couvre un territoire plus vaste puisqu'elle inclut en plus la Bretagne, y compris le diocèse de Nantes.

Mais l'intolérance religieuse et de subites guerres marquées de spectaculaires massacres closent ces périodes heureuses. Le pouvoir royal est impuissant à rétablir l'ordre. Charles IX passe dans la ville lors de son tour de France royal (1564-1566), accompagné de la Cour et des Grands du royaume : son frère le duc d’Anjou, Henri de Navarre, les cardinaux de Bourbon et de Lorraine. À ce moment, les catholiques ont repris la main à Tours : l’intendant s’est arrogé le droit de nommer les échevins.

En , les protestants s'emparent de la ville et détruisent tous les symboles à leurs yeux de dérives superstitieuses (l'art sous toutes ses formes en sera la victime). Cette victoire sera de courte durée. Les catholiques, le , reprennent la ville. La vengeance sera impitoyable, si l'on en croit Jean de Serres : Le peuple égorge en si grand nombre que la Loire est colorée de leur sang . Le massacre de la Saint-Barthélemy qui prend une ampleur démesurée à Paris fin n'a pas cours en Touraine. Le responsable royal a préféré s'éloigner de la ville, plutôt que de compromettre la paix longuement négociée avec les réformés. Quelques bourgeois protestants sont emprisonnés par les échevins de Tours, par précaution pour leur éviter l’extermination.

Henri III, prudent vient se réfugier à Tours, qui en la circonstance retrouve son rôle de capitale du royaume et entre le , suivi par le parlement qui tiendra ses séances dans l'abbaye Saint-Julien, le , la réconciliation entre Henri III et Henri de Navarre a lieu dans la ville. Le , le faubourg Saint-Symphorien-des-Ponts de Tours fut le théâtre d'une sanglante et terrible bataille opposant les troupes du duc de Mayenne, le chef de la Ligue qui voulait investir la ville, à celles conjointes d'Henri III et Henri de Navarre qui venaient de signer un traité d'alliance au château de Plessis-lès-Tours. Le , Henri III est assassiné, Henri IV le nouveau roi fera son entrée solennelle à Tours sa capitale de loyauté, le . Le parlement de Tours, les instances royales, le gouvernement de l'état ne quitteront la ville qu'en 1594 pour revenir à Paris, pour ne plus jamais revenir à Tours. Les Grands Siècles de la capitale inachevée se terminent .

Ville administrative et marchande

En plus, d'accueillir l'intendance de la généralité de Touraine, la ville accueille le bureau des finances. La ville a donc un nombre important d'officiers royaux. Ces officiers accaparent l'essentiel des pouvoirs municipaux au détriment des autres classes sociales. Cependant, avec les réformes de Louis XIV et de Colbert, on assiste à un renversement de la sociologie à l'intérieur des institutions municipales et plus largement à l'intérieur de la ville elle-même. La classe des marchands devient plus importante à la fin du xviie siècle laissant de côté tous les privilèges accordés par le roi.

Avec la reprise en main autoritaire du pouvoir, la cour royale des Bourbons revient de façon permanente à Paris ou dans ses environs, en attendant de fuir à nouveau Paris pour la proche Versailles. Ce retour marque le début d'un déclin lent mais permanent. Pourtant, les intendants du Roi favorisent à nouveau Tours, en la dotant d'une route moderne, de magnifiques ponts alignés sur la nouvelle voie de passage. Tours, capitale de la subdélégation de Touraine, peut plus que jamais conserver sa prééminence de marché d'approvisionnement, redistribuant les grains, les vins, les fruits et légumes, les produits laitiers et de basse-cour.

Époque contemporaine

La révolution française et l'Empire (1789-1815)

Bien avant le Consulat, la bourgeoisie tourangelle accapare le pouvoir économique. Tout au long du siècle de l'industrie, elle se montre timorée à investir dans autre chose que des biens fonciers, agricoles et viticoles, rentables. Plus que la matière première ou la voie d'eau à aménager, l'investissement, l'émulation des hommes et la concurrence des entreprises manquent.

Un homme pourtant, Armand Mame, commence en 1796 l'implantation d'une imprimerie familiale, créée par son père trente ans plus tôt. Dans le centre-ville entre la rue Royale, la rue des Halles et la rue Néricault-Destouches, une ville usine de l'imprimerie va se mettre en place, pour attendre en 1866 un chiffre d'affaires de 3,50 millions de francs-or et 1 500 employées sur place. On utilise trente machines à vapeur. L'empire Mame envoie ses fumées sur la ville, signe d'activité au xixe siècle.

De la restauration bourbonienne à la guerre de 1870 (1815-1870)

Tours en phase avec la Touraine du Sud de la Loire, n'appartient pas tout à fait à la France septentrionale, innovante dans le respect de la qualité, audacieuse ou copiant les recettes éculées de l'Angleterre en ses productions industrielles. L'écrivain Honoré de Balzac, endetté par son aventureuse entreprise parisienne, nourrit avec un brin d'amertume ses tableaux provinciaux de ce solide comportement rentier.

Aussi la fin de la batellerie aurait pu entraver la réussite économique de Tours, d'autant que la vallée de la Loire subit les inondations de 1836, 1846 et 1856. Des levées en zones basses ont été établies et des quartiers bourgeois et ouvriers, vulnérables à une montée des eaux, s'établissent entre La Riche à l'ouest et Saint-Pierre-des-Corps à l'est. En outre, Tours, accepte tardivement la desserte ferroviaire. L'arrivée du chemin de fer en  (ligne Paris-Orléans puis en 1875 pour la ligne de Vendée) assure définitivement l'hégémonie de la ville chef-lieu sur son département. Tours est un carrefour ferroviaire crucial, nœud de triage pour le Grand Ouest et ses inévitables ateliers sont placés à la gare de Saint-Pierre-des-Corps. L'essor économique favorise ses imprimeries de livres comme de presse quotidienne, ses négoces variés.

Les débuts de la IIIe république (1870-1914)

Tours devient le siège de la délégation gouvernementale de Tours au cours de la guerre franco-allemande de 1870, entre septembre et . À la suite de la capture de Napoléon III par les Prussiens, la IIIe République est proclamée le par Gambetta et le gouvernement s'installe à Paris, qui est rapidement encerclée et totalement coupée de la province. Une délégation menée par le ministre de la Justice Adolphe Crémieux est envoyée à Tours pour coordonner l'action en province. Elle est rejointe le 9 octobre par le ministre de l'intérieur Léon Gambetta qui a quitté Paris en ballon monté, il commande les armées et est partisan d'une « guerre à outrance ». L'échec de l'armée de la Loire à libérer Paris et l'avancée des troupes prussiennes poussent la délégation à rejoindre Bordeaux le . Entre 1896 et 1904, la gare et l'hôtel de ville actuels sont construits sous la direction de l'architecte Victor Laloux. Les premières pierres de ces bâtiments sont posées par le président Félix Faure et leur style Beaux-Arts est caractéristique de la Troisième République.

Désormais, Tours n'a plus aucune ville concurrente sur le département. Chinon et Loches sont irrémédiablement provinciales et distancées. À cette époque, Tours s'agrandit démesurément vers le sud, en particulier par le quartier des Prébendes. Cette position dès lors privilégiée marque le renouveau de la cité qui devient durant tout le xxe siècle une agglomération démographiquement dynamique et économiquement tournée vers le tertiaire. Tours, lieu de rencontre, affirme les valeurs de son grand centre compagnonnique.

Première Guerre mondiale

Tours était avant la Guerre 14-18 le centre de commandement de la 9e région militaire, et donc une ville de garnison de premier ordre avec un état-major important. Elle accueillait de nombreuses casernes, des régiments d'artillerie, d'infanterie comme les 32e régiment d'infanterie de ligne et 66e régiment d'infanterie de ligne principalement composé de Tourangeaux, mais aussi le 5e régiment de cuirassiers et le 9e régiment du génie. Tous ces régiments partis en guerre verront de nombreux Tourangeaux mourir.

La Grande Guerre vit à Tours une activité très importante, étant à la fois un nœud ferroviaire primordial et le centre de la 9e région militaire, c'est le long de ses voies de chemins de fer que seront stockées de nombreuses denrées pour les armées françaises en campagne ; uniformes, équipement, armement, munitions. La longue lutte intense favorise son négoce civil comme les vivriers et l'agriculture régionale, elle reçoit des industries privées repliées des zones de guerre, comme de la câblerie et du conditionnement métallique par exemple. Ces flux ferroviaires donnèrent aussi à la ville une activité militaire employant des civils de première importance, des ateliers de confection de vêtements, des ateliers de réparations d'engins militaires, canons, munitions, centre de tri postal et évacuation des blessés. La ville fut, par exemple, le centre de tous les approvisionnements en uniformes de l'armée française d'Afrique.

Au cours de l'année 1915, l'aviation française prit possession du champ de tir du 66e régiment d'infanterie à Parçay-Meslay pour en faire un terrain d'aviation, ce qui augmenta encore l'activité militaire dans la ville. Les Américains y installèrent en plus trois escadrilles, dont la 492e (492nd Squadron), en fin de guerre.

D'ailleurs, outre ces escadrilles, les troupes américaines débarquèrent dans la ville au nombre de 25 000 hommes à la fin 1917, ils créèrent au passage l'hôpital militaire américain des Augustins. Le Pont de Pierre sur la Loire fut baptisé en du nom de Woodrow Wilson, président des États-Unis d'Amérique de 1912 à 1920. Leurs effectifs participèrent aussi à la vie tourangelle, aux manifestations comme les cérémonies (enterrements, remise de Croix de Guerre), les fêtes populaires, les spectacles YMCA et quelques soldats américains épousèrent des Tourangelles.

Au lendemain de la Grande Guerre

À Tours, comme dans tout le pays, l'armistice du a été accueilli comme un véritable soulagement. Des cérémonies et des parades ont été organisées pour l'occasion. La nouvelle arrive à Tours aux alentours de midi. Camille Chautemps, qui faisait fonction de maire de la ville après la mort de l'ancien maire Albert Letellier, lança un appel aux Tourangeaux pour célébrer ce jour historique. La ville avait été pavoisée, les maisons décorées. La population a pu participer à une grande retraite aux flambeaux à travers les rues de la ville. Le soir, Camille Chautemps prononça un vibrant discours dans lequel ressort l'image d'une France idéalisée, forte et héroïque . D'autres actions ont été célébrées quelques jours plus tard notamment à la basilique Saint-Martin et à la cathédrale.

La paix du fut également célébrée à Tours. La nouvelle de l'accord trouvé avec les Allemands concernant les conditions de paix fut connue à Tours au soir du . À l'instar de la célébration de la signature de l'armistice, les bâtiments publics sont pavoisés et illuminés. Beaucoup de Tourangeaux assistèrent aux quelques manifestations organisées. D'ailleurs, toujours dans l'optique de célébrer ce jour historique, Camille Chautemps décida d'organiser une manifestation importante pour le , qui prit alors le nom de « fête nationale de la Victoire ». Toute la population tourangelle se rassembla autour d’activités à la fois solennelles et festives. L'autre événement qui s'inscrit dans un temps de célébrations et d'hommages est le retour du 66e régiment d'infanterie à Tours le . La matinée fut consacrée au défilé des soldats dans les rues de la ville. Puis dans l'après-midi, soldats, anciens combattants et mutilés de guerre furent reçus à l'Hôtel de Ville.

L'année 1919 fut aussi une année riche sur le plan politique puisqu'elle laissait place aux élections législatives et municipales. Toute activité électorale avait été suspendue durant le conflit. Il s'agissait donc des premières élections depuis cinq ans. Pour les élections législatives du , cinq sièges étaient à pourvoir en Indre-et-Loire. Elles virent la victoire du parti radical-socialiste avec trois élus sur cinq (Camille Chautemps, Paul Bernier et Louis Proust). Les deux sièges restants furent attribués à Ferdinand Morin (liste socialiste) et Charles Vavasseur (liste union républicaine). Si au niveau départemental, le parti radical sortit vainqueur de ces élections, ce succès fut plus nuancé pour la ville de Tours, qui vota majoritairement pour la liste socialiste. Concernant les municipales du , la lutte fut acharnée. Camille Chautemps était en difficulté. Pour tenter de garder la mairie et barrer la route aux socialistes, Camille Chautemps mis en place une liste dite d’intérêt général dans laquelle il n'hésita pas à s'allier avec ses adversaires d'il y a deux semaines. Un choix payant puisque la liste d'intérêt général sortit vainqueur et Camille Chautemps fut élu maire de la ville.

Au lendemain de la guerre, la ville a rencontré beaucoup de problèmes. Les rues n'étaient pas en bon état, défoncées par le passage des véhicules militaires, tout comme bon nombre de jardins, dévastés. Du point de vue économique, Tours est touchée par les problèmes de la vie chère et du ravitaillement. Les difficultés de transport dus aux mauvais états des routes ont engendré des soucis dans le ravitaillement. De ce fait, la rareté des produits de première nécessité a entraîné automatiquement une hausse considérable des prix. La population était obligée de vivre avec des restrictions (rationnement du pain, régime des trois jours sans viande etc.). Concernant l'aspect social, une forte agitation s'est fait ressentir après la guerre. L'arrêt de certaines usines ayant participé à l'effort de guerre a entraîné des licenciements et donc du chômage. Elle s'expliquait notamment par une réalité quotidienne compliquée, marquée par les problèmes de ravitaillement et de la vie chère. Mais cette agitation s'expliquait aussi par des aspirations révolutionnaires venues de l'est et la révolution bolchevique. Des conflits et grèves éclatèrent chez les ouvriers qui réclamaient divers droits (augmentation des salaires, aides pour subvenir à la cherté de la vie etc.). Le fut bien suivi. Sur les 7 400 ouvriers que comptaient les ateliers du Paris-Orléans à Tours, plus de 4 000 ont participé à la manifestation.

Entre-deux-guerres

En 1920, la ville accueille le congrès de Tours dans la salle des Manèges aujourd'hui disparue, près de l'église Saint-Julien. Ce congrès voit la dislocation du Parti socialiste et la constitution indépendante du Parti communiste français. Dès les années folles, Tours est une ville d'équipement et de services. C'est une petite capitale de la presse et de l'édition, un centre de marché d'assurance. Une école militaire du train signale la présence de l'armée. Bâtiment, confection, laiteries-fromageries répondent aux nouveaux besoins consuméristes. Le matériel de chemin de fer, les pompes hydrauliques, la petite mécanique, toutes ces activités florissantes pérennisent les secteurs industriels dominants qui s'affirmeront encore après les années cinquante, la fonderie, le travail des métaux, la construction mécanique et électrique, les pneumatiques, le textile et l'habillement.

Le plan d'aménagement, d'extension et d'embellissement, qui faisait suite à l'adoption de la loi « Cornudet » du 14 mars 1919, fut très rapidement adopté par la ville de Tours, par un projet validé par la municipalité en 1938 dit « projet Agache » qui définit une zone archéologique. Une commission fut organisée pour réaliser un inventaire archéologique et une liste de 267 monuments historiques à protéger, mais la Seconde Guerre mondiale viendra tout annuler. Ce projet préfigure la mise en place des « secteurs sauvegardés ».

Seconde Guerre mondiale

Avant 1940, elle reçoit de nouvelles industries réfugiées, roulement à billes, matériels téléphoniques, meubles. Mais la ville n'est plus mise à l'abri de la guerre par l'artillerie et de vaillants poilus tenant de lointaines lignes françaises, l'aviation de bombardement rend également l'arrière front vulnérable.

Tours est en partie détruite précocement en 1940 et une partie de sa population connaît ensuite durant quatre années les affres de la vie en baraquements ou en casemates. Entre le et le , pendant la débâcle, elle accueille le gouvernement français, l'Assemblée nationale s'installe au grand théâtre et le Sénat à l'hôtel de ville (le ministère de l'Intérieur s'est installé dans la préfecture, Albert Lebrun a installé la présidence de la République au château de Cangé à Saint-Avertin et Paul Reynaud la présidence du Conseil au château de Chissay-en-Touraine). La dernière réunion du Comité suprême interallié avec Churchill et Reynaud se tient dans la préfecture le .

Une partie du centre de la ville est totalement détruite lors du grand incendie du au , causé par des obus incendiaires allemands. Les chefs-d'œuvre architecturaux des xvie et xviiie siècles sont en partie perdus, et près de deux cents monuments historiques sont détruits par le feu, dont le couvent des Jacobins, qui sera détruit entièrement en 1944, les couvents des Augustins, des carmélites, l'église des jésuites et de très nombreux hôtels, de même que la partie Nord de la rue Nationale, et l'entrée monumentale de la ville, la place des arts. Cette dernière était constituée du palais royal neuf, du muséum d'histoire naturelle, dont toutes les collections disparaissent, et de la bibliothèque, ancien hôtel de Ville, qui perd aussi une grande partie de ses collections. Le pont Wilson (« pont de pierre »), qui approvisionne la ville en eau, a été dynamité pour freiner l'avancée de la Wehrmacht.

Le , le dirigeant collaborationniste du RNP, Marcel Déat, est victime d'un attentat raté lors d'une conférence au théâtre de Tours, la mèche de la bombe artisanale se détachant en heurtant son pupitre, après avoir été lancée des galeries. Membres du Front national de la Résistance, les deux auteurs, Georges Bernard et Maxime Bourdon seront retrouvés et fusillés.

En , des bombardements alliés frappent durement le complexe ferroviaire et les quartiers de Velpeau et Beaujardin, et font 137 morts. La cité tourangelle est finalement libérée le . La commune est décorée de la croix de guerre 1939-1945 le , distinction également attribuée à trois autres communes de l'Indre-et-Loire.

Un plan de reconstruction et d'aménagement du centre-ville, dessiné par l'architecte tourangeau Camille Lefèvre, est adopté avant même la fin de la guerre. Le plan de vingt îlots quadrangulaires est ordonné autour de la rue Nationale qui est élargie. Cette ordonnance régulière s'efforce de reprendre les thèmes de l'architecture du xviiie siècle en les simplifiant, mais cette nouvelle ordonnance autoritaire et moderne sacrifie à la destruction tous les éléments patrimoniaux et archéologique qui ne seront pas sauvés, comme le temple romain trouvé sous la rue Nationale et l'hôtel de Beaune Semblançay, dont l'aile ouest et l'escalier renaissance seront intégralement détruits, ainsi que l'enceinte est de Châteauneuf. Pierre Patout lui succède en tant qu'architecte en chef de la reconstruction en 1945. On envisage un temps de détruire la partie sud de la rue Nationale pour la mettre en conformité avec la nouvelle.

Années Royer

Dans le contexte des Trente Glorieuses, Jean Royer devient maire de Tours le et restera en poste 36 ans. Alors que la ville connait de grands travaux, il obtient ainsi la réputation de « maire bâtisseur ». Le maire se tourne d'abord vers les espaces disponibles au sud des boulevards Béranger et Heurteloup. À la fin des années 1950, les premiers grands ensembles de la ville sont construits par l'organisme d'habitations à loyer modéré dans les quartiers Maryse Bastié et Sanitas. Ce dernier s'installe sur d'anciens terrains de la SNCF et deviendra le plus grand quartier de logements sociaux de la ville, avec des travaux se poursuivant jusqu'en 1978.

À partir de 1964, Tours va poursuivre son extension vers le nord grâce à la fusion avec les communes de Saint-Symphorien et Sainte-Radegonde-en-Touraine qui fait gagner 14 000 habitants à la ville et permet l'aménagement du quartier Europe entre 1966 et 1976. Jean Royer tente d'obtenir la fusion de Saint-Cyr-sur-Loire et présente une liste dans ce but lors des élections municipales, mais celle-ci est défaite dans les urnes.

Entre 1966 et 1968, la ville entreprend l'aménagement du Cher afin de rendre constructibles des terres inondables ou marécageuses. En attendant, les quartiers Montjoyeux et Bergeonnerie sont bâtis sur des terrains surélevés de Tours-Sud au milieu des années 1960. Les travaux du Cher aboutissent à un changement notable de sa géographie sur quatre kilomètres, alors que le tracé du cours d'eau est modifié, son lit élargi, une double rangée de digues érigées et des îles artificielles installées. Le chantier immobilier qui s'ensuit est l'un des plus importants d'Europe : les quartiers Rives du Cher, Rochepinard et Fontaines sont bâtis entre 1968 et 1978 et ajoutent plus de 7 000 logements à la ville.

La période est marquée par une fulgurante croissance démographique, avec une population passant de 80 000 habitants en 1946 à 140 000 en 1975, du fait de l'explosion des naissances, de l'exode rural, du rapatriement des Français d'Algérie en 1962 ainsi que de l'arrivée de travailleurs immigrés, notamment originaires du Maghreb et plus particulièrement de Mostaganem. Toutefois, les choc pétroliers ainsi que le ralentissement économique et démographique ont raison de la demande incessante de nouveaux logements : l'urbanisation des Deux-Lions est repoussée et celle de la Gloriette abandonnée. Les dernières années de Jean Royer sont difficiles alors que la ville est surendettée et que le chômage grimpe à 15 %. Il est battu par Jean Germain le .

Source: Wikipedia ()

Exemple de personnage de bande dessinée pour Tours

Tours dans la bande dessinée

Découvrez les informations sur Tours dans la bande dessinée ou les livres.

438 autres localités pour Centre-Val de Loire

Abilly
Abondant
Aigurande
Amboise
Amilly
Anet
Ardentes
Argent-sur-Sauldre
Argenton-sur-Creuse
Armenonville-les-Gatineaux
Arrou
Artannes-sur-Indre
Artenay
Arthon
Athee-sur-Cher
Aubigny-sur-Nere
Aunay-sous-Auneau
Auneau
Authon-du-Perche
Auzouer-en-Touraine
Avoine
Avord
Azay-le-Rideau
Azay-sur-Cher
Aze
Badecon-le-Pin
Baigneaux
Bailleau-l'Eveque
Bailleau-le-Pin
Ballan-Mire
Bannay
Barjouville
Baugy
Baule
Bazoches-les-Gallerandes
Beaugency
Beaulieu-les-Loches
Beaumont-en-Veron
Beaumont-la-Ronce
Beaune-la-Rolande
Belabre
Bellegarde
Belleville-sur-Loire
Bengy-sur-Craon
Bercheres-sur-Vesgre
Beville-le-Comte
Blancafort
Blere
Blois
Boigny-sur-Bionne
Boiscommun
Bonneval
Bonny-sur-Loire
Boulleret
Bourges
Bourgueil
Boynes
Bracieux
Bray-en-Val
Brezolles
Briantes
Briare
Bricy
Brou
Broue
Bu
Buzancais
Cande-sur-Beuvron
Cangey
Cellettes
Cepoy
Cerdon
Chabris
Chaillac
Chailles
Chaingy
Chalette-sur-Loing
Chambourg-sur-Indre
Chambray-les-Tours
Champhol
Champrond-en-Gatine
Changy-les-Bois
Chanteau
Chantome
Charentilly
Charenton-du-Cher
Charge
Charost
Chartres
Chateau-la-Valliere
Chateau-Renault
Chateaudun
Chateaumeillant
Chateauneuf-en-Thymerais
Chateauneuf-sur-Cher
Chateauneuf-sur-Loire
Chateauroux
Chatillon-Coligny
Chatillon-sur-Cher
Chatillon-sur-Indre
Chatillon-sur-Loire
Chatres-sur-Cher
Chaudon
Chaumont-sur-Loire
Chaumont-sur-Tharonne
Checy
Cheille
Chenonceaux
Cherisy
Cheverny
Chevillon-sur-Huillard
Chevilly
Chilleurs-aux-Bois
Chinon
Chissay-en-Touraine
Chouze-sur-Loire
Cinq-Mars-la-Pile
Civray-de-Touraine
Clevilliers
Clion
Cloyes-sur-le-Loir
Cluis
Contres
Corbeilles
Cormery
Corquilleroy
Coudray-au-Perche
Coullons
Coulombs
Courtenay
Courville-sur-Eure
Crecy-Couve
Cuffy
Dadonville
Darvoy
Deols
Descartes
Dhuizon
Donnery
Dordives
Douchy
Douy
Dreux
Droue
Droue-sur-Drouette
Dun-sur-Auron
Ecueille
Epernon
Epieds-en-Beauce
Esvres
Etrechet
Faverolles-sur-Cher
Fay-aux-Loges
Ferolles
Ferrieres-en-Gatinais
Fleury-les-Aubrais
Foecy
Fondettes
Fontaine-la-Guyon
Fontenay-sur-Loing
Gallardon
Gasville-Oiseme
Genille
Gidy
Gien
Gievres
Gracay
Hanches
Henrichemont
Herbault
Herry
Huismes
Huisseau-sur-Cosson
Illiers-Combray
Ingre
Issoudun
Janville
Jargeau
Jars
Joue-les-Tours
Jouet-sur-l'Aubois
Jouy
Jouy-le-Potier
La Bazoche-Gouet
La Celle-Saint-Avant
La Chapelle-du-Noyer
La Chapelle-Saint-Mesmin
La Chapelle-Saint-Ursin
La Chapelle-sur-Loire
La Chatre
La Chaussee-d'Ivry
La Chaussee-Saint-Victor
La Guerche-sur-l'Aubois
La Loupe
La Membrolle-sur-Choisille
La Riche
La Ville-aux-Clercs
La Ville-aux-Dames
Ladon
Lailly-en-Val
Lamotte-Beuvron
Langeais
Laons
Le Blanc
Le Boullay-Mivoye
Le Chatelet
Le Coudray
Le Grand-Pressigny
Le Pechereau
Le Poinconnet
Lere
Les Bordes
Les Montils
Leves
Levet
Levroux
Lignieres
Ligny-le-Ribault
Ligre
Ligueil
Limeray
Loches
Lourouer-Saint-Laurent
Loury
Luant
Lucay-le-Male
Luce
Luisant
Lunay
Lunery
Luynes
Maintenon
Mainvilliers
Malesherbes
Manou
Manthelan
Marboue
Mardie
Margon
Martizay
Massay
Mazange
Mazieres-de-Touraine
Mehun-sur-Yevre
Menetou-Salon
Mer
Mereau
Mettray
Meung-sur-Loire
Mezieres-en-Drouais
Mondoubleau
Monnaie
Mont-pres-Chambord
Montargis
Montbazon
Montcresson
Montgivray
Monthou-sur-Cher
Montierchaume
Montlouis-sur-Loire
Montoire-sur-le-Loir
Montrichard
Monts
Moree
Muides-sur-Loire
Mur-de-Sologne
Naveil
Nazelles-Negron
Nerondes
Neuille-Pont-Pierre
Neung-sur-Beuvron
Neuville-aux-Bois
Neuvy-le-Roi
Neuvy-Pailloux
Neuvy-Saint-Sepulchre
Neuvy-sur-Barangeon
Nevoy
Niherne
Nogent-le-Phaye
Nogent-le-Roi
Nogent-le-Rotrou
Nogent-sur-Eure
Nogent-sur-Vernisson
Noizay
Nouan-le-Fuzelier
Nouzilly
Olivet
Onzain
Orgeres-en-Beauce
Orleans
Ormes
Orval
Oucques
Oulins
Ouzouer-le-Marche
Ouzouer-sur-Loire
Ouzouer-sur-Trezee
Pannes
Parcay-Meslay
Patay
Pernay
Perrusson
Pierres
Pithiviers
Pithiviers-le-Vieil
Poce-sur-Cisse
Poilly-lez-Gien
Pontgouin
Pontlevoy
Pouligny-Saint-Pierre
Preuilly-sur-Claise
Prunay-le-Gillon
Pruniers-en-Sologne
Puiseaux
Rebrechien
Reignac-sur-Indre
Restigne
Reugny
Reuilly
Rians
Richelieu
Rochecorbon
Romorantin-Lanthenay
Rouvray-Saint-Florentin
Sache
Saint-Aignan
Saint-Amand-Longpre
Saint-Amand-Montrond
Saint-Aoustrille
Saint-Avertin
Saint-Ay
Saint-Benoit-sur-Loire
Saint-Branchs
Saint-Brisson-sur-Loire
Saint-Christophe-sur-le-Nais
Saint-Claude-de-Diray
Saint-Cyr-en-Val
Saint-Cyr-sur-Loire
Saint-Denis-en-Val
Saint-Denis-les-Ponts
Saint-Doulchard
Saint-Eloy-de-Gy
Saint-Epain
Saint-Etienne-de-Chigny
Saint-Florent-sur-Cher
Saint-Gaultier
Saint-Georges-sur-Cher
Saint-Germain-des-Pres
Saint-Germain-du-Puy
Saint-Gervais-la-Foret
Saint-Hilaire-Saint-Mesmin
Saint-Jean-de-Braye
Saint-Jean-de-la-Ruelle
Saint-Lubin-des-Joncherets
Saint-Marcel
Saint-Martin-de-Nigelles
Saint-Martin-le-Beau
Saint-Martin-sur-Ocre
Saint-Maur
Saint-Ouen
Saint-Paterne-Racan
Saint-Piat
Saint-Pierre-des-Corps
Saint-Pryve-Saint-Mesmin
Saint-Satur
Saint-Sulpice-de-Pommeray
Sainte-Genevieve-des-Bois
Sainte-Lizaigne
Sainte-Maure-de-Touraine
Sainte-Solange
Sainville
Salbris
Sancerre
Sancoins
Sandillon
Saran
Sarge-sur-Braye
Saussay
Savigne-sur-Lathan
Savigny-en-Sancerre
Savonnieres
Seigy
Selles-Saint-Denis
Selles-sur-Cher
Semblancay
Semoy
Senonches
Sermaises
Soings-en-Sologne
Sonzay
Sorigny
Souesmes
Sours
Suevres
Sully-sur-Loire
Sury-en-Vaux
Tauxigny
Tavers
Theillay
Thesee
Thilouze
Thiron Gardais
Thivars
Tigy
Tournon-Saint-Martin
Flag Tours
Tours
Toury
Trainou
Tremblay-les-Villages
Treon
Trigueres
Truyes
Unverre
Valencay
Vasselay
Vatan
Veigne
Vendoeuvres
Vendome
Vennecy
Veretz
Verneuil-sur-Indre
Vernou-sur-Brenne
Vierzon
Vignoux-sur-Barangeon
Villandry
Villebarou
Villedieu-sur-Indre
Villedomer
Villefranche-sur-Cher
Villemandeur
Villemeux-sur-Eure
Villiers-sur-Loir
Vimory
Vineuil
Vouvray
Vouzon
Voves
Yevres

Deutsche Übersetzung

Sie haben gebeten, diese Seite auf Deutsch zu besuchen. Momentan ist nur die Oberfläche übersetzt, aber noch nicht der gesamte Inhalt.

Wenn Sie mir bei Übersetzungen helfen wollen, ist Ihr Beitrag willkommen. Alles, was Sie tun müssen, ist, sich auf der Website zu registrieren und mir eine Nachricht zu schicken, in der Sie gebeten werden, Sie der Gruppe der Übersetzer hinzuzufügen, die Ihnen die Möglichkeit gibt, die gewünschten Seiten zu übersetzen. Ein Link am Ende jeder übersetzten Seite zeigt an, dass Sie der Übersetzer sind und einen Link zu Ihrem Profil haben.

Vielen Dank im Voraus.

Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 29/04/2024
Quelle des gedruckten Dokuments:https://www.gaudry.be/de/lieu/fr/fr-cvl/34928.html

Die Infobro ist eine persönliche Seite, deren Inhalt in meiner alleinigen Verantwortung liegt. Der Text ist unter der CreativeCommons-Lizenz (BY-NC-SA) verfügbar. Weitere Informationen auf die Nutzungsbedingungen und dem Autor.