Les Tuniques Bleues


Status : série en cours

Les Tuniques bleues sont une série de bande dessinée humoristique belge racontant les aventures du sergent Chesterfield et du caporal Blutch, militaires dans l'armée de l'Union (du Nord) opposée à l'armée de confédérés (du Sud), à l'époque de la guerre de Sécession. Au-delà du comique des situations et des personnages, cette série relate les horreurs de la guerre.

"Tuniques bleues" est le nom donné par les Amérindiens aux troupes de cavalerie chargées notamment de la protection des colons durant la conquête de l'Ouest et les guerres indiennes dans l'Ouest américain.

Créée en 1968 dans Spirou par le dessinateur Louis Salvérius et le scénariste Raoul Cauvin sous la forme d'histoires courtes, cette série passe rapidement au format d'histoires en 44 pages. Après la mort de Salvérius en 1972, le dessin est repris par Lambil. La série compte 66 albums publiés.

En , Raoul Cauvin annonce arrêter l'écriture des scénarios de la série. En , les Éditions Dupuis annoncent de nouveaux auteurs pour la série, avec Béka et Munuera. En 2021, le scénariste Kris est annoncé pour reprendre la série.

Aperçu historique

Le titre de la série fait référence à la blue coat, veste bleu sombre adoptée par l'armée américaine dès la guerre d'indépendance, pour la distinguer des redcoats britanniques. Le règlement militaire de 1821 en fait la couleur nationale. Le pantalon blanc à l'européenne sera troqué en 1833 pour la tenue bleu clair avec une bande de couleur pour les officiers et sous-officiers. La tenue est portée pendant quarante ans et marque profondément l'imaginaire américain dans le mythe de la Frontière et la pacification des Grandes Plaines. Le premier régiment de dragons (cavalerie régulière) est créé en 1833.

Ce n'est qu'après 1870 que le bleu sera remplacé progressivement par le gris, le beige, le kaki et enfin le vert olive.

Armes

Dans les divers albums de la série, les héros emploient des armes contemporaines en usage dans les forces de l'Union :

  • Le sabre,
  • La carabine Spencer,
  • La mitrailleuse Gatling,
  • Le revolver Colt, calibre .44, avec un long canon et six chambres rotatives,
  • Le canon à âme lisse de 12 livres.

Auteurs, évolution et style

Dessinée par Louis Salvérius et scénarisée par Raoul Cauvin, la série a été publiée à partir du  dans Le Journal de Spirou. Elle est ensuite parue en albums aux éditions Dupuis à partir de 1972 et compte en 2019 soixante-trois épisodes.

À l'origine, il s'agissait d'une série uniquement comique dont Salvérius dessinait les personnages de façon ramassée et avec de gros nez. Toutefois, dès le second album qui se déroule pendant la guerre de Sécession, il adopte un style plus réaliste, manière selon lui de ne pas prendre à la légère cet épisode tragique de l'histoire. À la mort de Salvérius en 1972, en plein milieu de l'épisode Les hors-la-loi (rebaptisé Outlaw pour la sortie en album), la série est reprise par Willy Lambil qui accentue encore plus l'aspect « semi-réaliste » du dessin. Cette bande dessinée est donc aujourd'hui le résultat d'un étrange mélange : si les deux personnages principaux ont conservé leur gros nez des origines, les autres personnages ainsi que les décors sont dessinés de manière réaliste avec des proportions respectées et des hachures pour souligner les volumes. Toutefois, les planches restent coloriées en aplats de couleur dans la tradition stylistique des séries humoristiques de la bande dessinée franco-belge.

Ce mélange très particulier se révèle d'autant plus réussi qu'il est au service d'un message pacifiste et antimilitariste dont la détermination et la violence de la condamnation ne sont que mieux mises en valeur par l'aspect humoristique des personnages ; selon Henri Filippini, la saga est un cri contre la bêtise humaine  . Entre le sergent Chesterfield, le grand simplet en quête de gloire, et le caporal Blutch, le petit rusé antimilitariste, se nouent des rapports d'amitié et d'antagonisme qui véhiculent sur le mode comique, un message dénonçant l'illusion de l'héroïsme et la cruauté de la guerre. Créée à la fin des années 1960, cette série connaît une longévité étonnante. Elle est parmi les séries les plus populaires de la BD franco-belge  . En 2015, les ventes d'albums pour la série totalisaient 21,5 millions d'exemplaires et cette série compte parmi les 20 plus gros tirages de la bande dessinée francophone  . Patrick Gaumer y voit un western antimilitariste  qui s'est imposé comme l'une des séries les plus réussies du genre  .

Une vision purement amérindienne présenterait certainement une dissonance avec le ton « antimilitariste » et « pacifiste » de cette série, étant entendu que les premières victimes des Tuniques bleues ont été les Amérindiens, massacrés par la Cavalerie américaine, et cela bien loin des tourments « antimilitaristes » et « pacifistes » des héros américains de la série.

Sources d'inspiration

Dans une interview, Cauvin dit se documenter auprès de diverses sources (presse, radio, télévision, Internet) ; pour des informations pointues, il s'adresse à la Confederate Historical Association of Belgium (Association historique confédérée de Belgique). Les lecteurs lui suggèrent parfois des idées intéressantes. Lambil, quant à lui, cite The Commanders of The Civil War, de l'historien William C. Davis, les recueils de photographies de Francis Trevelyan Miller (en) et le livre de Laurence Harlé La Cavalerie Américaine. Le dessinateur reconnaît certaines approximations : Blutch et Chesterfield vêtus en fantassins, les photographies sur papier (les surfaces sensibles souples ne sont inventées qu'en 1884), le barbelé (brevet déposé aux États-Unis en 1874) et la dynamite (brevet déposé en 1867).

La collection Les tuniques bleues présentent, qui réunit par thème les albums déjà parus, met en valeur le travail de recherche des auteurs (croquis, documents historiques…) et permet d’enrichir la lecture des albums présentés en mettant en perspective leur contenu  . Dix tomes, parus ou prévus, développent les thèmes suivants : les grandes batailles, les chevaux, les personnages réels (en deux volumes), les Indiens, la photographie, les enfants dans l'armée, la guerre navale, les femmes dans l'armée, et les voyages.

Histoire

D'abord affectés à Fort Bow (Un chariot dans l'Ouestno 1), Blutch et Chesterfield sont rapidement transférés au 22e de cavalerie du capitaine Stark (Du Nord au Sudno 2), alors que commence la guerre de Sécession. Ils servent également dans l'artillerie, dans l'infanterie, comme aérostiers (Les Cavaliers du cielno 8), dans la marine, sur le cuirassé USS Monitor et l'USS Kearsarge (respectivement dans Les Bleus de la marineno 7, et dans Duel dans la Mancheno 37). D'ailleurs, nombre d'albums représentent des faits historiques en prenant le point de vue de nos héros pour les rapporter, notamment la bataille de Bull Run (Bull Run no 27), la traque de William Quantrill (Quantrill no 36), ou les batailles de Grant (Qui veut la peau du général ?no 42, et suivants).

Mais leur principale affectation reste le 22e de cavalerie. Ils en sont généralement avec Stark les seuls survivants, Blutch devant fréquemment sa vie à l'intelligence de sa monture Arabesque. Ils en sont aussi les principaux recruteurs (Les Bleus tournent cosaquesno 12, Les Cinq Salopardsno 21, Drummer boyno 31, Émeutes à New Yorkno 45). Ils se chargent aussi de la remonte (Bronco Bennyno 16, Des Bleus et des bossesno 25).

Lorsqu'ils ne sont pas pourchassés comme hors-la-loi (Outlawno 4, Les Bleus en cavaleno 41), ils passent leurs permissions à Fort Bow. Paradoxalement, il leur arrive également de poursuivre des déserteurs, sans grand succès, dans Les Déserteursno 5, ou La Traqueno 50.

Ils ont beaucoup voyagé : au Mexique (El Padreno 17), au Canada (L'Or du Québecno 26), aux Pays-Bas (Duel dans la Mancheno 37).

Ils ont participé à faire connaître la guerre en travaillant avec des photographes (Des Bleus en noir et blancno 11, Puppet Bluesno 39), à conserver le moral des troupes par le théâtre (Les Bleus de la balleno 28), le cirque, sous le nom de Tim et Tom les frères siamois (Les Bleus en cavaleno 41).

On les trouve mêlés à des affaires d'espionnage (Les Bleus dans la gadoueno 13, Le Davidno 19, La Rose de Bantryno 30, Les Hommes de pailleno 40, L'Oreille de Lincolnno 44), ou d'infiltration derrière les lignes ennemies (Et pour quinze cents dollars en plusno 3, Rumberleyno 15, Black Faceno 20).

Jeux vidéo

Les Tuniques Bleues ont fait l'objet d'une adaptation en jeu vidéo, en 1989 par Infogrames (appelé North and South). En , le jeu a été ré-adapté par Anuman Interactive en un jeu multijoueurs disponible sur différentes consoles. Sortie en novembre 2020 de la réédition du jeu Nord vs Sud, sur Nintendo Switch, PS4, Xbox One, PC, Mac.

Source: Wikipedia ()

L'état major du général Alexander

C'est dans l'album Bronco Benny que l'on voit pour la première fois l'état-major du général Alexander. Ce n'est pas évident dans les tuniques bleues d'identifier les grades, qui ne sont jamais réellement représentés. Quand je ne trouve pas de référence strict au grade d'un militaire dans le texte, je le fais suivre d'un point d'interrogation. 

L'état-major du général Alexander est donc au début composé des officiers suivants: 

Mais au fil des albums,  je trouve aussi les personnages suivants dans son état-major, sans que je puisse tous les nommer de manière précise, ou leurs apparitions ne sont pas constantes: 

Séries en relations avec Les Tuniques Bleues

Les Tuniques Bleues : les albums

Liste des ouvrages sous forme de couvertures

Il existe 26i ouvrages qui ne sont pas encore approuvés;

  • n°1 - Un chariot dans l'Ouest (infos)
  • n°2 - Du nord au sud (infos)
  • n°3 - Et pour quinze cents dollars de plus (infos)
  • n°4 - Outlaw (infos)
  • n°5 - Les déserteurs (infos)
  • n°6 - La prison de Robertsonville (infos)
  • n°7 - Les bleus de la marine (infos)
  • n°8 - Les cavaliers du ciel (infos)
  • n°9 - La grande patrouille (infos)
  • n°10 - Des bleus et des tuniques (infos)
  • n°11 - Des bleus en noir et blanc (infos)
  • n°12 - Les bleus tournent cosaques (infos)
  • n°13 - Les bleus dans la gadoue (infos)
  • n°14 - Le blanc–bec (infos)
  • n°15 - Rumberley (infos)
  • n°16 - Bronco Benny (infos)
  • n°17 - El padre (infos)
  • n°18 - Blue retro (infos)
  • n°19 - Le David (infos)
  • n°20 - Black Face (infos)
  • n°21 - Les cinq salopards (infos)
  • n°22 - Des bleus et des dentelles (infos)
  • n°23 - Les cousins d’en face (infos)
  • n°24 - Baby Blue (infos)
  • n°25 - Des bleus et des bosses (infos)
  • n°26 - L’or du Québec (infos)
  • n°27 - Bull Run (infos)
  • n°28 - Les bleus de la balle (infos)
  • n°29 - En avant l’amnésique (infos)
  • n°30 - La rose de bantry (infos)
  • n°31 - Drummer Boy (infos)
  • n°32 - Les bleus en folie (infos)
  • n°33 - Grumbler et fils (infos)
  • n°34 - Vertes années (infos)
  • n°35 - Captain Nepel (infos)
  • n°36 - Quantrill (infos)
  • n°37 - Duel dans la Manche (infos)
  • n°38 - Les Planqués (infos)

Les 5 personnages les plus importants dans la série Les Tuniques Bleues

Voici les 5 personnages les plus importants de la série1.

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Document créé le 01/05/2020, dernière modification le 14/08/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/bd/les-tuniques-bleues/

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Notes
  1.  Personnages les plus importants : Le fait qu'un personnage soit considéré comme important ici est le fait qu'il soit défini dans un album de cette série en tant que personnage principal, que ce soit un personnage de la série, ou un invité (crossover).

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