Byzance - Βυζάντιον

Byzance (en grec ancien : Βυζάντιον / Buzántion, en latin Byzantium) est une ancienne cité grecque, capitale de la Thrace, située à l'entrée du Bosphore, qui a été renommée Constantinople en 330 apr. J.-C. et Istanbul en 1930.

Elle est devenue la capitale de l'Empire romain, puis de l'Empire romain d'Orient et enfin de l'Empire ottoman après la chute de Constantinople en 1453.

Localisation

Carte du monde

Fondation de la cité

La plupart des sources antiques tardives attribuent la fondation légendaire de Byzance à Byzas au sujet duquel il existe de nombreuses légendes. Selon l'une d'elles rapportée au VIe siècle par Étienne de Byzance, Byzas était le fils de Poséidon et Céroessa, elle-même fille de Zeus et d'Io.

Il est généralement admis que la cité est une colonie mégarienne, comme semblent l'attester l'utilisation du dialecte dorien, la présence de divinités communes ainsi que l'iconographie des types monétaires en usage dans la cité du Bosphore. Mais il est vraisemblable que le contingent des œcistes (les fondateurs) ait également été composé de groupes de colons originaires d'Argolide, de la Béotie, de Carystos et peut-être de Corinthe.

Eusèbe de Césarée avance, dans sa Chronique, une date précise pour la fondation de la cité : « la troisième année de la trentième olympiade », ce qui donnerait 659-658 av. J.-C., une chronologie relative qui permet d'envisager une fondation au cours de la première moitié du VIIe siècle av. J.-C..

Diodore, quant à lui, mentionne sommairement la cité alors qu'il narre l'épopée des Argonautes, dans sa Bibliothèque historique (IV, 49, 1) :

« Arrivés au détroit de la mer du Pont, les Argonautes mirent pied à terre dans un pays dont Byzas était alors roi, et qui a laissé son nom à la ville de Byzance. »

Velleius Paterculus (II, 15) attribue la fondation de la ville aux Milésiens et Ammien Marcellin (XXI, 8) aux habitants de l'Attique. Ces deux dernières explications ne sont plus acceptées.

Le toponyme dériverait du verbe grec buzō qui signifie « resserrer ». Il serait une allusion à la physionomie du Bosphore qui est bien un « passage (poros) resserré (buzō) ». Cependant, l'influence thrace est également probable, le toponyme pourrait dériver de l'onomastique locale : il signifierait alors rivage, bordure.

Périodes archaïque, classique et hellénistique

Byzance contrôlait le commerce de la mer Noire. Selon Polybe, la Grèce en retirait du cuir, des esclaves, du miel, de la cire et des salaisons, et lui donnait en échange de l'huile et du vin. Malgré cette prospérité, il fait un triste tableau des extrémités auxquelles la ville était souvent réduite. Entourée de peuplades ennemies de la Thrace, elle était sans cesse exposée à leurs incursions, et voyait son territoire ravagé et les produits de son sol détruits ou pillés par les barbares, dont la tribu des Astes, basés à Bizyè. Quoique située au milieu des barbares, Byzance était considérée comme grecque, d'après son origine et ses mœurs. C'était une des cités helléniques de l'Hellespont. Sa position avantageuse à l'entrée du Bosphore, dont elle était la clé, lui conférait le rôle d'entrepôt du monde grec, car elle était une étape incontournable pour les navires chargés du blé du Pont-Euxin. Sa fonction de verrou de la région du Bosphore — et par extension de la route du blé pontique — explique qu'Athènes et Sparte se soient disputés son alliance, et que les princes qui voulurent abattre ces puissances et exercer une influence sur la Grèce aient cherché à s’assurer sa possession. Byzance, dont l'histoire particulière est aussi peu connue que les autres petits États de la Grèce, possédait cependant un grand rôle politique au IVe siècle av. J.-C.

Les Ioniens, vassaux du roi de Perse Darius, prennent la ville en -504. Elle est prise à nouveau par Otane, un des généraux de Darius. Pausanias s’empare de la ville après le siège de Sestos en -478.

Une grande chute de poussière noire à Byzance en 472 av. J.-C., peut-être le résultat d’une explosion aérienne à haute altitude, est documentée par Procope, Ammien Marcellin, Théophane, entre autres.

Dans la révolte de Samos en -439, Byzance suit le destin de cette ville; révoltée contre les Athéniens dont elle était tributaire, elle retombe en leur pouvoir après un siège opiniâtre de neuf mois. À cette époque, la ville s'organisait autour de son acropole grecque, éminence actuellement enclose dans les murs du Vieux Sérail, dans le quartier du Bayezid. Elle était protégée par des fortifications qui comportèrent d'abord un mur byzantin, puis un mur grec.

Pendant la guerre du Péloponnèse, Byzance, en proie aux deux factions qui soutenaient les intérêts de Sparte et d’Athènes, est soumise (avec les autres villes de l'Hellespont) à l'influence de ces deux puissances tour à tour victorieuses. D'abord, elle est subjuguée par les succès de Sparte, puis prise par Alcibiade en -408. Enfin, après la bataille d'Aigos Potamos et la prise d'Athènes, qui mirent fin à la guerre du Péloponnèse, elle est forcée par le Spartiate Lysandre de renvoyer la garnison athénienne, et de recevoir, comme toutes les villes de la Grèce, un commandant lacédémonien ou harmoste, investi à la fois de l'autorité civile et militaire.

Cléandre était harmoste à Byzance, lorsque les Dix-Mille qui s’étaient engagés au service de Cyrus le Jeune contre son frère Artaxerxès II, ayant traversé, après mille dangers, une partie de l'Asie sous la conduite de Xénophon, arrivèrent sur les côtes de la Bithynie en face de Byzance en -399. Anaxibios, commandant de la flotte lacédémonienne, à la sollicitation d'Artaxerxès II, avait engagé les Grecs à passer le détroit, leur promettant la paye qui leur était due ainsi que des vivres lorsqu'ils seraient à Byzance ; mais à leur approche, il fit fermer les portes de la ville. Irrités de cette perfidie, les Grecs brisèrent les portes et entrèrent dans la ville : seul Xénophon la sauva du pillage et il résista à ceux qui le pressaient de prendre possession de Byzance et de ses richesses. Peu après, Cléandre est remplacé par Cyzique Aristarque.

Liguée avec Rhodes et Chios, Byzance s'était affranchie du joug despotique d'Athènes en -364. Après une période de la guerre sociale, où Charès tente de la faire rentrer dans le rang en -357, Athènes est forcée de reconnaître son indépendance en -355. Peu de temps après éclate la troisième guerre sacrée. Philippe II, roi de Macédoine, briguant l'hégémonie sur tous les États de Grèce, essaie de s'emparer de Byzance en -340 ; mais après un long siège, il est forcé par le général athénien Phocion à battre en retraite l'année suivante. C'est durant ce siège qu'une légende place l'intercession d'Hécate, qui agita des torches en pleine nuit et découvrit les troupes de Philippe. Réveillés par les aboiements des chiens de la cité qui réagissaient au prodige, les soldats de Byzance se seraient alors défendus victorieusement contre l'attaque macédonienne. Au cours du règne (336-323 av. J.-C.) d'Alexandre le Grand, fils de Philippe II, Byzance fut contrainte de reconnaître la suzeraineté macédonienne, mais elle reprit son indépendance sous les successeurs d'Alexandre le Grand.

En 279 av. J.-C., une expédition gauloise, ayant pénétré jusqu'en Thrace sous la conduite de Comontorius, vint s'établir dans les environs de Byzance et réduisit ses habitants aux dernières extrémités. Pour racheter leurs terres des ravages dont les menaçaient les barbares, ils durent leur payer près de dix mille pièces d'or  et un tribut annuel de 80 talents, jusqu'à l’époque où les Gaulois furent exterminés par les Thraces. Pour subvenir à ces charges, les Byzantins avaient imaginé de percevoir un droit sur la navigation du Bosphore, ce qui les mena en -220 à une guerre contre Rhodes, consignée par Polybe.

Postérité

Si, dans une perspective historique et archéologique, les termes « Byzance » et « byzantin » sont réservés à la cité grecque et romaine antérieure à Constantinople, en revanche dans la culture populaire contemporaine, ils désignent tout ce qui se réfère à l'Empire romain d'Orient, appelé « byzantin » par Hieronymus Wolf en 1557 et par les historiens modernes à partir du XIXe siècle.

Ainsi l’expression « c'est Byzance ! » fait référence à la richesse de l'Empire et donne une idée d'abondance et d'opulence, voire de luxe.

On parle aussi de « complexité byzantine » pour désigner un discours ou une pensée très alambiqués ou embrouillés, en référence aux institutions de l'Empire byzantin qui empilaient les réformes et les lois que seule une bureaucratie pléthorique savait débrouiller. Cette expression est à comparer avec celle de « querelle byzantine », en référence aux disputes sur le « sexe des anges ».

Source: Wikipedia (Dernière révision: )

Byzance dans la littérature

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Exemple de personnage en rapport avec Byzance

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