M'Sila
Localisation
M'Sila : descriptif
- M'Sila
M'Sila (en arabe : المسيلة ; également écrit M'sila ou Msila ou Masila) est une commune algérienne de la wilaya de M'Sila, dont elle est le chef-lieu. Située au contact du Tell et du bassin du Hodna, la ville est fondée durant la période fatimide au Xe siècle.
Géographie
Situation
M'Sila est située à 60 Bordj Bou Arreridj, à 125 km de Sétif, à 256 de Constantine et à 248 km d'Alger.
Elle occupe une position stratégique, au contact du Tell et du bassin du Hodna et au cœur des Hauts-Plateaux.
Relief et hydrographie
M'Sila est construite aux bords de l'oued Ksob, au milieu de terres irriguées, dans les hauts plateaux du Hodna.
Localités de la commune
La commune de M'Sila était composée de plusieurs localités en 1984 :
- M'Sila ville
- Ghezal
- Boukhemissa
- Mezrir
- Ouled Slama
- Ouled Bedira
- Ced
- Oued Ksob
- Mouilha
- Draa El Hadja
- Lougmane
- Draa Berrabeh
Climat
Le climat à M'Sila, est semi-aride froid, la classification de Köppen est de type BSk. La température moyenne est de 18,6 °C et la moyenne des précipitations annuelles ne dépasse pas les 250 mm.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 3,4 | 3,8 | 7,2 | 10,7 | 14,8 | 19,8 | 23,3 | 23 | 18,9 | 14,4 | 8,2 | 4,4 | |
Température moyenne (°C) | 7,7 | 8,8 | 13 | 17 | 21,8 | 27,5 | 31,2 | 30,2 | 24,8 | 19,6 | 12,4 | 8,4 | 18,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 12,7 | 14,2 | 19,1 | 23,4 | 28,3 | 34,4 | 38,2 | 37 | 30,8 | 25,2 | 17,3 | 13,2 | |
Précipitations (mm) | 26 | 21 | 27 | 30 | 24 | 9 | 5 | 9 | 25 | 24 | 26 | 23 | 249 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
12,7 3,4 26 | 14,2 3,8 21 | 19,1 7,2 27 | 23,4 10,7 30 | 28,3 14,8 24 | 34,4 19,8 9 | 38,2 23,3 5 | 37 23 9 | 30,8 18,9 25 | 25,2 14,4 24 | 17,3 8,2 26 | 13,2 4,4 23 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
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- Mohand-Akli Haddadou, Dictionnaire toponymique et historique de l'Algérie, Tizi Ouzou, Éditions Achab, (ISBN ), p. 417-418
- L'Algérie et la France, dictionnaire coordonné par Jeannine Verdès-Leroux, Robert Laffont 2009, ISBN )
- Journal officiel de la République Algérienne, 19 décembre 1984. Décret no 84-365, fixant la composition, la consistance et les limites territoriale des communes. Wilaya de M'Sila, p. 1545.
- « », sur fr.climate-data.org (consulté le )
Histoire
Période antique
Les Romains y ont construit, dans la région, la ville de Zabi, à proximité de l'actuelle ville. II reste très peu de vestiges de l'époque romaine. Mais une mosaïque datant du siècle a été découverte récemment dans la commune de Dehahna. De 6,18 mètres de long et 4,4 mètres de large, la mosaïque représente une scène de chasse de sangliers. Elle est entourée de deux cadres ornementaux : le premier en forme de cercles entrecoupés et le second composé de motifs végétaux.
Période médiévale
M'Sila a été fondée en 928 par le Fatimide Abou El Qasim, sans doute sur le site d'un village berbère. Elle est conçue comme base militaire dans le Zāb, dans le rôle de protection contre des tribus berbères les Birzāl, Muzāta et autres Huwwāra, sur le territoire occupé par la tribu la plus turbulente, celle des Kamlān. Aussitôt, elle supplante Tobna dans le rôle de chef-lieu du Zāb et devient, sous l’autorité d’Ali Ibn Hamdun, une cité florissante et le siège d’une puissante principauté au sein du royaume faṭimide et une des capitales provinciales les plus importantes.
La nouvelle ville est entourée de deux murs d’enceinte, et sa défense est renforcée par un canal aménagé entre les deux murailles et alimenté par la rivière, de manière à servir à l’alimentation de la population et à l’irrigation. Cela permit d’y développer des ressources agricoles abondantes. Elle profite également d'un commerce florissant favorisé par sa situation au carrefour des routes marchandes reliant l’Ifriqiya à la Berbérie occidentale.
Le poète andalou, Muhammad ibn Hani l'a décrit : « El Mesila a dans ses environs quantité d'eau et de palmiers ainsi que des vergers qu'arrosent les ruisseaux d'eau douce. C'est une grande ville chef-lieu d'un canton étendu et dont les environs sont occupés par plusieurs tribus berbères : Adjissa, Hawwara et Banou Berzal ». La ville est célèbre pour avoir donné naissance au poète et théoricien de la littérature arabe Ibn Rachik, au .
À la mort d'Ali Ibn Hamdun, Msila et le Zab sont confiés à son fils Ja'far. Toutefois, la présence à la cour de M'Sila d’agents omeyyades et les sentiments d’allégeance à la monarchie andalouse affichés par les Zanāta avec la bénédiction de Ja'far détériorent gravement ses rapports avec son suzerain. Il prend la cause des Zanāta dans leurs démêlés avec son rival, l’émir des Sanhadja, puis entre en rébellion déclarée contre al-Muʿizz. Il abandonne avec sa famille la ville pour rejoindre Cordoue en 971.
Avec la défection des Banū Hamdun, M'Sila commence à perdre son importance au profit d’Achir, déjà sa rivale et dont la prépondérance s’affirme avec la désignation de Bologhine ibn Ziri comme vice-roi d’Al-Muʿizz li-Dīn Allāh en Berbérie. Sous les premiers dynastes zirides, la suprématie sur le Zāb et son chef-lieu M'Sila devient l’enjeu de la lutte qui continuait à les opposer à l’une puissante tribu des Maghraouas commandée par Ziri Ibn Attia.
Msila, la nouvelle métropole, aura une courte durée, car elle sera supplantée par une nouvelle ville voisine. En 1007, Hammad Ibn Bologhine, adjoint des Zirides pour le Maghreb central, qui fut gouverneur de M'Sila, construit une capitale, la Kalâa. Il peuple celle-ci en procédant au transfert des habitants de M'Sila et Hamza.
Selon les sources arabes, M’sila, se distingue par l’abondance de ses palmiers. Des auteurs contemporains emploient, l’expression de véritable « oasis d’arbres fruitiers ». Outre le palmier présent dans la zone de M’sila, on trouvait divers fruits secs et humides : amandiers, noyers, figuiers, grenadiers, pommiers et parfois même des agrumes. En outre, elle est connue pour la culture de la nouvelle fibre textile. Al-Bakri décrit ainsi la ville : « Dans la ville on voit plusieurs bazars et bains et, à l'extérieur, un grand nombre de jardins. On y récolte du coton dont la qualité est excellente. Tout est à bas prix dans El Mecila ; la viande surtout est très abondante. ».
Avec l’arrivée des Hilaliens, les régions du Zāb et du Hodna comme l’Ifriqiya sont ravagées par les tribus nomades. Cependant, elle survécut sous l’empire des Almohades, au profit d’une nouvelle capitale provinciale, Béjaïa. Puis, en dépit des ravages causés par le soulèvement des Beni Ghania, elle retrouve tout au long du .
Mais M'Sila va de nouveau à souffrir des conflits entre les Hafsides et les Zianides. Elle retrouve une dernière fois quelque importance politique et quelque réputation avec des savants comme Aḥmad al-Masīlī, et surtout grâce au rôle qu’y jouèrent vers le milieu du Ibn Khaldoun et son frère Yahya au service du sultan abd al-wādide Abou Hammou Moussa II. Enfin, sous l’emprise des tribus arabes nomades sur le Zāb et le Hodna, la ville perds son rang de grande cité pour ne plus être qu’une simple localité vivant de maigres activités artisanales et agricoles.
Période contemporaine
M'Sila comportait une garnison turque, avec l'appui de certains chefs de tribus. M'Sila se situe parmi les petites villes intérieures de l'Algérie précoloniale à l'instar de Tébessa et de Laghouat.
Elle est occupée par l'armée française en 1841. Sa population est composée alors, en majorité de propriétaires terriens musulmans et quelques familles juives, vivant autant du commerce que de la culture et possédait un marché important et très fréquenté.
Son histoire récente est marquée par la révolte de Mokrani de 1871, une révolte à laquelle participent les tribus des Oulad Madhi et des Souwamaa. Ahmed Ben Bella, premier président mis en résidence surveillée dans la cité.
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- Les déportés maghrébins en Nouvelle-Calédonie et la culture du palmier dattier, Mélica Ouennoughi, l'Harmattan, p. 50.
- Abderrahmane Khelifa, « L'urbanisation dans l'Algérie médiévale », Antiquités africaines, DOI 10.3406/antaf.2004.1392, lire en ligne, consulté le )
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- « », sur ouvrages.crasc.dz (consulté le )
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Toponymie
Le nom de Msila a été interprété comme arabe et on l'a fait provenir de Massil El Ma' (« écoulement d'eau »), mais le nom est d'origine berbère et signifie « terre à glaise », « terre à poterie », le mot se retrouve dans le verbe msel, avec, comme dérivé, amessal /tamessalt, potier et potière.
Le toponyme Msila (en arabe dialectal), Tamsilt (en berbère) est relié au nom des Massyles. L’actuelle ville est située dans la zone massyle antique. Il est possible que cet ethnonyme repose sur la racine MSL, qui a en berbère des significations diverses : « façonner, modeler » (en kabyle), « frotter (légèrement)/frôler » (en touareg), qui semblent toutes pouvoir être ramenées à un même sens de base lié au « mouvement (délicat) de la paume de la main ».
Elle est également connue au Moyen Âge sous le nom de Muhamadiyya, du nom de son fondateur, Abū l-Kāsim Muhammad, le futur Al-Qaim bi-Amr Allah.
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incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesHaddadou
- S. Chaker, « Massyles et Massaesyles : note linguistique complémentaire », Encyclopédie berbère, ISSN 1015-7344, DOI 10.4000/encyclopedieberbere.500, lire en ligne, consulté le )
- Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Algérie, Média-Plus, , 156 ISBN )
- F. Dachraoui, « Masīla », dans Encyclopédie de l'Islam, Brill,
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M'Sila dans la littérature
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225 autres localités pour M'sila
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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