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Antarctica

Flag Antarctica

L'Antarctique, parfois appelé « le Continent Austral » ou « le Continent Blanc », est le continent le plus méridional de la Terre. Situé autour du pôle Sud, il est entouré des mers de Ross et de Weddell et, suivant les classifications, des océans Atlantique, Indien et Pacifique ou du seul océan Austral. Il forme le cœur de la région antarctique qui inclut également les parties émergées du plateau des Kerguelen ainsi que d'autres territoires insulaires de la plaque antarctique plus ou moins proches. L'ensemble de ces territoires, qui partagent des caractéristiques écologiques communes, constitue l'écozone antarctique.

Antarctica couvre une superficie de 14,000,000i  km2

Antarctica fait partie de Earth Flag Earth.

Antarctica : descriptif

Avec une superficie de 14 millions de kilomètres carrés, l'Antarctique est plus petit que l'Asie, l'Afrique ou l'Amérique ; seules l'Europe et l'Océanie sont plus petites que lui. Quelque 98 % de sa surface sont recouverts d'une couche de glace d'une épaisseur moyenne de 1,6 km. C'est pourquoi la morphologie du sous-sol antarctique reste encore peu connue voire inconnue, alors que petit à petit se dévoile la présence de lacs subglaciaires et de chaînes de montagnes subglaciaires comme celle de Gamburtsev. Cette épaisseur de glace fait de l’Antarctique le continent dont l'altitude moyenne est la plus élevée.

L'Antarctique est le continent dont le climat est le plus froid, le plus sec et le plus venteux. Puisqu'il n'y tombe que peu de précipitations, excepté sur ses parties côtières où elles sont de l'ordre de 200 mm/an, l'intérieur du continent constitue le plus grand désert du monde. À part les bases scientifiques, il n'y a pas d'habitat humain permanent et l'Antarctique n'a pas de population autochtone connue. Seuls des plantes et des animaux adaptés au froid, au manque de lumière et à l'aridité y vivent, comme des manchots, des phoques, des poissons, des crustacés, des mousses, des lichens et de nombreux types d'algues.

Le nom « Antarctique » vient du grec ἀνταρκτικός / antarktikós, qui signifie « opposé à l'Arctique ». Bien que des mythes et des spéculations concernant une Terra Australis (« Terre Australe ») remontent à l'Antiquité, le continent n'est aperçu pour la première fois – de façon attestée – qu'en 1819 par le navigateur britannique William Smith. Cette découverte suscita un vif intérêt de la part des chasseurs de phoques européens et américains qui affluèrent sur les côtes antarctiques dans les années qui suivirent et s'employèrent à décimer une population de plusieurs millions d'individus au point de parvenir pratiquement à son extinction en 1830. De 1895 à 1922, de nombreuses expéditions sont menées par les Européens, Américains, Australiens et Japonais afin de parvenir au pôle Sud.

À la suite du traité sur l'Antarctique signé en 1959 par douze États et suivi en 1991 par le protocole de Madrid, l'ensemble des territoires situés au sud du 60e parallèle sud acquiert un statut particulier : les activités militaires y sont interdites ainsi que l'exploitation des ressources minérales sauf celles qui sont menées à des fins scientifiques. Les signataires accordent la priorité aux activités de recherche scientifique. Les expériences en cours sont effectuées par plus de 4 000 scientifiques de diverses nationalités et ayant des intérêts différents. Considéré comme une réserve naturelle, le continent est protégé par la Convention sur la conservation de la faune et la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR) et divers accords internationaux sur la protection de la biodiversité et sur la restriction du tourisme. Modeste ressource jusque dans les années 1980, le tourisme attire de plus en plus de visiteurs : 10 000 en 2000, 37 000 en 2010, 74 000 en 2019 soit 14 fois plus de touristes que de scientifiques présents. La majorité des touristes se concentre durant l'été à proximité de la péninsule Antarctique. Depuis 1991, des mesures de régulation et de protection ont été prises. L'Association internationale des voyagistes antarctiques (IAATO), qui regroupe 80 % des voyagistes opérant sur ce continent, a établi un code de conduite, prône un tourisme éducatif et coopère avec les scientifiques en mettant à leur service la logistique et les moyens de transport. Aussi les États se sont inspirés de ses travaux et données pour élaborer un code international très contraignant.

Histoire

Conjecture liée à la forme de la Terre

L'histoire du continent antarctique est née avec les hypothèses concernant l'« équilibre » de la Terre, celui-ci expliquant sa forme. Durant l'Antiquité, les anciens Grecs dont le philosophe Aristote estiment que la Terre est une sphère symétrique ayant nécessairement un point d'équilibre appelé « pivot » (polos en grec) de part et d'autre de l'équateur. C'est ainsi que l'Arctique du grec ancien ἀρκτικός (Arktikos) se trouve un opposé et que l'Antarctique est pour la première fois évoqué. Emprunt du grec ancien ἀνταρκτικός / antarktikós, le mot « Antarctique » se forme à partir de deux termes : ant(i)- (ἀντί-) c'est-à-dire « ce qui est contraire, opposé » et arktos (ἀρκτικός dérivé de άρκτος / árktos) qui signifie « ours », en référence à la constellation indiquant le nord appelée « Petite Ourse ».

Même si, au iie siècle, l'astronome grec Ptolémée est persuadé que le continent existe, au point d'affirmer que ces terres sont reliées aux autres continents, habitées et cultivées, il faut attendre le xve siècle, lorsque Bartolomeu Dias et Vasco de Gama parviennent à passer et à contourner le cap de Bonne-Espérance au sud de l'Afrique, pour réfuter l'hypothèse d'un continent étendu jusqu'aux plus hautes latitudes sud. Mais, lorsque Fernand de Magellan contourne le Sud du continent américain en 1520, il découvre un détroit difficile à franchir, et au-delà duquel un épais manteau neigeux apparaît sous un climat très froid. Les géographes émettent donc l'hypothèse qu'un immense continent existe et qu'il serait continu de la Terre de Feu à l'Australie. Celui-ci est alors nommé « Terra Australis » sur les planisphères de l'époque. Lorsque Francisco Pizarro donna le gouvernement du royaume du Chili à Pedro de Valdivia, Pedro Sánchez de la Hoz le contredisant, exhiba une Real cédula datée du 24 janvier 1539 et émanant de l'empereur Charles Quint, dans laquelle il était nommé gouverneur sur les côtes au sud du détroit de Magellan et sur les îles non attribuées qu'il y découvrirait. Sánchez meurt avant d'atteindre son Royaume. Cette ordonnance royale est une des pierres angulaires sur lesquelles se basent les revendications territoriales du Chili sur l'Antarctique.

La découverte de l'Antarctique

En , envoyé par le gouvernement anglais, Francis Drake quitte Plymouth avec une flotte de cinq navires pour explorer le Pacifique. Le , il commence la traversée du détroit de Magellan qu'il effectuera en seize jours. Commandant le Golden Hind, Drake et son équipage sont alors pris dans une violente tempête qui les entraîne au large de la Terre de feu. C'est alors qu'ils s'aperçoivent que l'hypothétique Terra Australis ne s'étend pas jusque dans cette région. La majorité des cartes de l'époque ne corrigeront pourtant l'erreur que lorsque Jacob Le Maire et Willem Schouten contourneront le cap Horn en 1616.

Le , Jean-Baptiste Charles Bouvet de Lozier, missionné par la Compagnie des Indes pour découvrir des terres inconnues et y établir des comptoirs, découvre une île brumeuse qu'il prendra pour un continent : l'actuelle île Bouvet pourtant située à 1 700 km de l'Antarctique.

En 1772, Marc Joseph Marion du Fresne, secondé par le capitaine Julien Crozet à bord du Mascarin, découvre les « îles Froides » (aujourd'hui les îles du Prince-Édouard) et l'« île Aride » (l'actuelle île de l'Est des îles Crozet).

En commence la deuxième expédition de James Cook comprenant les navires la Resolution et l'Adventure. L'amirauté lui donne l'ordre d'explorer les mers australes afin de découvrir le pôle Sud. Après avoir dépassé Le Cap, Cook se dirige au sud mais ne trouve aucune terre supposée par les cartes de Bouvet de Lozier. Néanmoins, il continue sa descente au sud et franchit pour la première fois le cercle polaire, le . Par la suite, se trouvant dans un pack serré, les deux navires qu'il commande ne peuvent poursuivre leur descente au sud bien qu'ils se situent, sans le savoir, à 130 km du continent. Ils reprennent donc une route nord-est et naviguent vers la Nouvelle-Zélande en franchissant à deux reprises le cercle polaire et en rejoignant Wellington en . Le voyage se poursuit et, le , Cook franchit de nouveau le cercle polaire par 148° de longitude ouest et aperçoit le premier iceberg. Il reprend la direction du nord mais décide bientôt de replonger au sud pour dépasser encore une fois le cercle polaire le . Malgré le pack et le brouillard, le capitaine poursuit et s'avance, le jusqu'à 71° 10′ de latitude sud et 106° 54′ de longitude ouest. Il rencontre alors des champs de glace parsemés de montagnes de glace dont la majorité sont très hautes. Jugeant la poursuite du voyage dangereuse, Cook décide de rebrousser chemin mais lui et son équipage resteront pendant cinquante ans les hommes à avoir atteint la position la plus méridionale. Enfin, l'avancée de Cook signe la fin du mythe de la Terra Australia Incognita où les gens espéraient trouver un temps clément au sud.

C'est en définitive au xixe siècle que l'Antarctique a été officiellement découvert. En effet, le capitaine au long cours britannique William Smith, à bord de son navire le Williams of Blyth, révèle au monde l'existence du continent austral le , jour au cours duquel il rapporte avoir vu des terres au sud du 62e degré. Il y retournera le , nommant le chapelet d’îles qu’il côtoie « South Shetland » dont il prendra possession au nom du roi Georges III, le après avoir débarqué dans une de ses baies. À cette occasion, cependant, il découvre les vestiges d’un navire de guerre espagnol, le San Telmo, qui avait disparu au cours d’une tempête à son passage du cap Horn, un mois et demi plus tôt. Ce fait est rapporté dans les mémoires du capitaine Robert Fildes, ami de William Smith.

Selon la Fondation nationale pour la science (NSF), la NASA, l'université de Californie à San Diego et d'autres organisations,, le premier aperçu de l'Antarctique est effectué en 1820 par les équipages de navires dont les trois capitaines étaient : Fabian Gottlieb von Bellingshausen (un capitaine de la Marine impériale russe), Edward Bransfield (un capitaine de la Royal Navy, envoyé par le consul britannique Shirreff à la suite de la découverte de William Smith), et Nathaniel Palmer (un marin américain de Stonington dans le Connecticut). Von Bellingshausen voit l'Antarctique le , trois jours avant que Bransfield aperçoive la terre, et dix mois avant que Palmer le fasse en . Ce jour-là, l'expédition, comprenant deux navires et menée par Von Bellingshausen et Mikhaïl Lazarev, atteint un point situé à 32 km du continent et y aperçoit des champs de glace. Le premier débarquement attesté sur le continent est réalisé par le navigateur américain John Davis en Antarctique occidentale le , bien que plusieurs historiens contestent cette affirmation,.

Exploration du continent

Au xixe siècle, de nombreux bateaux viennent chasser le phoque le long des rives du continent mais il faut attendre le pour que des explorateurs français, commandés par Dumont d'Urville plantent leur drapeau sur les terres antarctiques. Avec son second, Gaston de Roquemaurel, à bord de l’Astrolabe, accompagné de la Zélée, ils prennent possession au nom de la France de la Terre Adélie. Quelques jours plus tard, c'est au tour de la flotte américaine de Charles Wilkes d'y parvenir. En 1839, l'expédition Erebus et Terror est la principale expédition scientifique menée au xixe siècle en Antarctique par les Britanniques, grâce à une association entre la British Association for the Advancement of Science et la Royal Society. Elle comprend des médecins, des naturalistes et des botanistes. Au cours de cette expédition, en 1841, l'explorateur James Clark Ross traverse l'actuelle mer de Ross et découvre l'île de Ross. Le mont Erebus et le mont Terror portent les noms de deux des bateaux de l'expédition : le HMS Erebus et le HMS Terror. Mercator Cooper, quant à lui, accosta en Antarctique oriental le .

La période qui s'étend de 1895 à 1922 correspond à l'âge héroïque de l'exploration en Antarctique, durant laquelle de nombreuses expéditions sont menées afin de parvenir au pôle Sud. Ainsi, de 1897 à 1898, l'expédition scientifique belge Belgica, commandée par Adrien de Gerlache de Gomery, passe quinze mois dans les glaces, dont un hivernage complet, le premier en Antarctique. C'est une mission internationale comprenant le norvégien Roald Amundsen et l'américain Frederick Cook qui en reviendront tous deux avec une vocation polaire qui en fera de futurs conquérants des pôles, et le polonais Henryk Arctowski, ainsi que le roumain Emil Racoviță qui, le premier, décrit en détail l'éthologie des cétacés, des pinnipèdes et des manchots. Jean-Baptiste Charcot monte la première expédition française en Antarctique qui hiverne sous le vent de l'île Wandel. Le , l'expédition quitte la péninsule antarctique après un hivernage sans encombre. Les objectifs scientifiques sont dépassés : 1 000 km de côtes découvertes et relevées, trois cartes marines détaillées, 75 caisses d'observations, de notes, de mesures et de collections destinées au Muséum national d'histoire naturelle. En août de 1908, Charcot part hiverner à l'île Petermann pour sa deuxième expédition polaire. De retour en juin 1910 après un deuxième hivernage, l'expédition est riche en expériences scientifiques : des mesures océanographiques (salinité, sondage), des relevés de météorologie, une étude des marées, une étude du magnétisme, des collections de zoologie et de botanique confiées au Muséum et à l'Institut océanographique de Monaco. Il rapporte aussi des découvertes géographiques comme le tracé de la terre Alexandre et une nouvelle terre, la terre de Charcot. Résultats de l'expédition considérables qui comprennent aussi le relevé cartographique de 2 000 km de côtes. Mais Charcot, victime du scorbut, revient considérablement affaibli. Roald Amundsen participera à la course au pôle Sud géographique, et sera le premier à y parvenir, le , en un temps réduit grâce à l'usage de skis et de chiens de traîneau. Robert Falcon Scott, un Britannique, arrive un mois plus tard et meurt sur le chemin du retour.

Lors de l'expédition Endurance en 1914, le navire britannique Endurance commandé par Sir Ernest Shackleton, part avec vingt-huit hommes pour traverser l'Antarctique. Mais le bateau est pris dans les glaces. Tout l'équipage réussit à revenir sain et sauf en traversant océan et montagnes sans vivres ni matériel.

Alors qu'en 1928, Sir George Hubert Wilkins et Carl Ben Eielson survolent le continent pour la première fois, la 3e expédition allemande menée par Alfred Ritscher a lieu en 1938 et 1939 et revendique un territoire de 600 000 km2 — la Nouvelle-Souabe — située dans la Terre de la Reine-Maud.

En 1946, les États-Unis, sur l'initiative de l'amiral Richard Byrd, organisent l'opération Highjump qui est la plus importante expédition envoyée à ce jour en Antarctique, composée de 4 700 hommes, treize bateaux dont un porte-avions, vingt-cinq avions, dont deux hydravions Martin PBM Mariner. Cette opération sera suivie durant l'été austral suivant (1947-1948) par l'opération Windmill.

Du au , l'expédition Fuchs-Hillary traverse pour la première fois le continent par voie terrestre. Le déplacement s'effectue à l'aide d'autoneiges américaines Tucker Sno-cat Corporation. Des relevés sismologiques, gravimétriques entre autres, sont effectués tout au long de l'expédition. Aussi, des mesures sont également prises pour mesurer l'épaisseur de glace au pôle Sud et vérifier la présence du continent sous celle-ci.

De à , Arved Fuchs et Reinhold Messner ont effectué à pied et à l'aide de voiles la traversée ; 2 800 kilomètres en 92 jours. Le pôle se trouve brusquement devant nous : 90° sud. Nous ne le voyons qu'à toute la dernière heure .

En 1997, Laurence de la Ferrière est la première Française à atteindre le pôle sud en solitaire. En 2000, elle réalise la première traversée féminine en solitaire, du pôle sud à la Terre Adélie en passant par la base franco-italienne de Concordia. Elle réalise des carottages, prélève des échantillons qui seront récupérés à la base de Concordia et effectue des mesures de températures et recherche des météorites. Aujourd'hui, Laurence de la Ferrière est la seule femme au monde à avoir traversé l'intégralité du continent en solitaire.

Vers un continent consacré à la science, à la paix et à la préservation

Carte des revendications territoriales
en Antarctique.

L'Année polaire internationale (API) (1882-1883) et l'Année géophysique internationale (AGI) (1957-1958) vont soulever un certain nombre de questionnements politiques et économiques sur l'avenir de l'Antarctique. Ainsi va naître le traité sur l'Antarctique qui donne à ce continent son statut unique destiné à la science, aux actions pacifiques, à la préservation des ressources naturelles et à la protection de la biodiversité. Signé le à Washington par douze pays soit l'Afrique du Sud, l'Argentine, l'Australie, la Belgique, le Chili, les États-Unis, la France, le Japon, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et l'URSS (actuelle Russie), le traité compte en 2019 cinquante-quatre États signataires. La Convention sur la conservation de la faune et la flore marines de l'Antarctique en 1982, le protocole de Madrid en 1991 et des programmes de recherche internationaux comme le recensement de la vie marine de l'océan Austral (2003-2010) ou bien l'Antarctic Research, a European Network for Astrophysics (ARENA) illustrent la volonté des États de poursuivre les objectifs établis en 1959.

En 2003, alors que des chercheurs russes étaient parvenus à une trentaine de mètres de l'eau contenue dans le lac Vostok, la communauté scientifique internationale demanda l'interruption du forage. Jusqu'à ce qu'en novembre 2010, une étude d'impact environnemental garantisse la maîtrise du risque de contamination. Océanographie, biologie marine, glaciologie, géophysique, astronomie… dans l'Antarctique, la recherche est un débat technique, logistique et financier. L'activité se concentre notamment sur l'étude de la climatologie. C'est en Antarctique que l'on observait dans les années 1970 la diminution périodique de la couche d'ozone. C’est sur ce continent que l'alerte fut donnée en 1985 : le gaz intercepteur des UV se raréfiait avec une rapidité alarmante. C'est donc sur ce continent-témoin que l'on étudie l'origine du changement climatique. À lui seul, le lac Vostok recèle 400 000 ans de climatologie.

Sur la soixantaine de bases scientifiques qui ont été construites en cinquante ans, la base antarctique Bharati est la dernière en date, ayant été construite en 2012. La précédente, la station Princesse Élisabeth a été conçue par l'ingénieur et explorateur belge Alain Hubert selon le principe de l'énergie durable. Elle est la première du genre, en opposition (scientifiquement parlant) avec les bases scientifiques traditionnelles qui sont grosses consommatrices d'énergie.

La perte totale du Glacier Thwaites en Antarctique ferait monter le niveau des océans de plus de 50 cm (observation 2023). Des chercheurs ont envoyé un robot sous 600 m de glace pour explorer la dernière zone de contact avec le socle rocheux. Une zone cruciale pour estimer la vitesse de glissement de la calotte polaire vers la mer.


Géographie

Carte générale de l'Antarctique.

Centré de manière asymétrique autour du pôle Sud et situé en grande partie au sud du cercle antarctique, l'Antarctique est le continent le plus méridional de la Terre, baigné par les océans Atlantique sud, Indien et Pacifique sud. Alternativement, on peut considérer qu'il est entouré par l'océan Austral, ou par les eaux du Sud de l'océan mondial. Il est constitué d'une grande terre principale ainsi que d'un ensemble d'îles plus petites, dont le 60e parallèle sud marque la limite nord.


Superficie, topographie et hydrographie

L'Antarctique couvre une superficie de plus de 14 000 000 km2, ce qui en fait le quatrième plus grand continent avec une surface environ 1,3 fois plus grande que celle de l'Europe. En hiver, le continent antarctique double sa superficie par une banquise qui le prolonge jusqu'à près de 800 km du rivage et des glaces flottantes allant jusqu'à 800 km des côtes.

Le littoral mesure 17 968 km de long et est surtout caractérisé par des formations de glace comme le montre le tableau ci-dessous :

Caractéristique du littoral antarctique (Drewry, 1983)
TypeRépartition
Plateformes de glace44 %
Murs de glace (reposant sur le sol)38 %
Courants glaciaires13 %
Roches5 %
Total100 %

L'Antarctique est divisé en deux parties inégales par la chaîne Transantarctique située près de la péninsule Antarctique entre la mer de Ross et la mer de Weddell. La zone située entre l'ouest de la mer de Weddell et l'est de la mer de Ross est appelée l'Antarctique occidental, tandis que l'autre zone, plus étendue, est appelée l'Antarctique oriental, car elles appartiennent approximativement aux hémisphères ouest et est par rapport au méridien de Greenwich.

Environ 98 % de l'Antarctique est couvert par l'inlandsis de l'Antarctique d'une épaisseur moyenne de 1,6 km. Le continent regroupe environ 90 % de la glace terrestre (et donc 70 % de l'eau douce mondiale). Si toutes ces glaces fondaient, le niveau des mers et des océans monterait de 60 m. Presque partout à l'intérieur du continent, les précipitations sont très faibles, moins de 20 mm par an. Dans quelques zones de « glace bleue » (glace ancienne fondue et regelée) les précipitations sont plus faibles que la quantité d'eau perdue par sublimation. Le bilan hydrique local est donc négatif. Dans les vallées sèches, le même effet hydrique se produit sur un sol rocheux, créant ainsi un paysage de type aride.

L'Antarctique occidental est couvert par l'inlandsis Ouest-Antarctique. Ce dernier a fait l'objet de préoccupations récentes en raison du réel, mais faible, risque d'effondrement. Si cette couche de glace venait à s'effondrer, le niveau des mers s'élèverait de plusieurs mètres en une période géologique relativement courte, peut-être en quelques siècles. Plusieurs courants glaciaires en Antarctique, qui représentent environ 10 % de l'inlandsis, s'écoulent jusqu'à l'une des plateformes de glace.

L'Antarctique oriental s'étend du côté océan Indien de la chaîne Transantarctique et comprend la Terre de Coats, la Terre de la Reine-Maud, la Terre d'Enderby, la Terre de Mac Robertson, la Terre de Wilkes et la Terre Victoria. Toute cette région, sauf une petite partie, se trouve dans l'hémisphère est. L'Antarctique oriental est largement couvert par l'inlandsis Est-Antarctique.

Le massif Vinson, point culminant de l'Antarctique avec 4 892 mètres d'altitude,, est situé dans les monts Ellsworth. L'Antarctique possède beaucoup d'autres montagnes, à la fois sur le continent lui-même mais aussi sur les îles environnantes. Situé sur l'île de Ross, le mont Erebus est le volcan actif le plus austral du monde. Un autre volcan, qui se trouve sur l'île de la Déception, est devenu célèbre à la suite d'une gigantesque éruption en . Les éruptions mineures sont courantes et des coulées de lave ont été observées ces dernières années. D'autres volcans endormis peuvent être potentiellement actifs. En 2004, un volcan sous-marin a été découvert dans la péninsule Antarctique par des chercheurs américains et canadiens. Des données récentes ont montré que ce « volcan sans nom » pourrait être actif.

L'Antarctique abrite également plus de 70 lacs qui se trouvent à la base de la calotte glaciaire continentale. Le lac Vostok découvert sous la base antarctique Vostok en 1996, est le plus grand de ces lacs subglaciaires. On le croyait isolé depuis 500 000 à un million d'années, mais une étude récente suggère que ses eaux circulent épisodiquement d'un lac à l'autre.

Certaines carottes de glaces forées à environ 400 m sous le niveau de la mer prouvent que les eaux du lac Vostok peuvent détenir la vie microbienne. La surface gelée du lac présente des similitudes avec Europe, un des satellites de Jupiter. Ainsi, si la vie est découverte dans le lac Vostok, cela pourrait renforcer l'hypothèse de l'existence de la vie sur le satellite Europe. Le , une équipe de la NASA a entrepris une mission au lac Untersee afin d'y chercher l'existence d'extrêmophiles. Si le résultat de la recherche est positif, ces organismes résistants à des températures glacées pourraient également renforcer l'argument d'une vie extraterrestre dans un environnement extrêmement froid et riche en méthane.

Dans la fiction

Œuvres littéraires

Romans

  • Le Passage du pôle arctique au pôle antarctique (ou Relation d'un voyage du pole arctique au pole antarctique par le centre du monde), anonyme (1723),,.
  • Vingt Mille Lieues sous les mers de Jules Verne (1869-1870) : le capitaine Nemo explore l'Antarctique jusqu'au pôle Sud à bord de son sous-marin le Nautilus.
  • Les Aventures d'Arthur Gordon Pym d'Edgar Allan Poe (1838) et une suite Le Sphinx des glaces due à Jules Verne (1897).
  • La Chose (Who Goes There?) est un roman court de science-fiction horrifique de l'écrivain américain John W. Campbell écrit sous le nom de plume de Don A. Stuart et publiée en août 1938 dans le magazine Astounding Science Fiction.
  • La Nuit des temps de René Barjavel (1968), où les Expéditions polaires françaises découvrent deux cryonautes humains appartenant à une civilisation vieille de 900 000 ans, surprise par le basculement soudain de l'axe terrestre.
  • Ainsi finit le monde, un roman de James Morrow (1988) dans lequel le dernier des hommes est jugé par les non-admis (les descendants virtuels de l'humanité décédée), matérialisés en Antarctique.
  • S.O.S. Antarctica, surnommée Mars la blanche, un roman par Kim Stanley Robinson (1997).
  • White de Marie Darrieussecq (2003) où une expédition européenne part pour six mois en Antarctique.
  • La 6e extinction (cycle SIGMA Force) de James Rollins (2014).

Nouvelles

  • Les Montagnes hallucinées (1931), une nouvelle de H. P. Lovecraft dans laquelle une expédition scientifique découvre une cité perdue au milieu de l'Antarctique.
  • Les Montagnes hallucinogènes (1940), une nouvelle de Arthur C. Clarke parodiant celle de H. P. Lovecraft.
  • Shiver, une nouvelle de Nikki Gemmell (1997) qui raconte le changement profond apporté dans la vie d'une journaliste australienne par un séjour en Antarctique pour couvrir une expédition scientifique.

Poèmes

  • La Complainte du vieux marin, récit fantastique de Samuel Taylor Coleridge (1797 - 1799).

Bandes-dessinées

  • Les Sarcophages du 6e continent, tomes 1 et 2, une bande dessinée de Blake et Mortimer par Yves Sente et André Juillard (2003 - 2004).
  • Police Antarctic, volume no 3 d'Enfer blanc, une BD d'Antoni Guiral et Fernando Rubio chez Soleil Productions (collection Soleil de nuit), parue en 1996.

Œuvres audiovisuelles

Cinématographie

  • The Thing, film de John Carpenter (1982), d'après le roman La Chose, où une expédition scientifique isolée est attaquée par une créature protéiforme d'origine extraterrestre.
  • Antarctica, film de Koreyoshi Kurahara (1983). C'est une histoire vraie : surprise par une tempête, une équipe de scientifiques est contrainte d'abandonner sa base (showa) et quinze chiens de traîneau.
  • Alien vs. Predator, film de Paul W. S. Anderson (2003). Charles Bishop Weyland, un riche industriel, monte une expédition scientifique à destination de l'Antarctique, dont le but est d'explorer une pyramide se situant à environ 500 mètres sous la glace.
  • Antarctic Journal ((Namgeuk-ilgi) est un film sud-coréen réalisé par Yim Pil-sung et scénarisé par Bong Joon-ho, sorti en 2005. Un groupe de six hommes essaye d'atteindre le pôle d'inaccessibilité dans l'Antarctique (le point le plus éloigné des terres).
  • Antartica, prisonniers du froid, film de Frank Marshall (2006). Remake pour enfants d'Antarctica (1983) de Koreyoshi Kurahara.
  • Whiteout, film de Dominic Sena (2009) qui retrace l'enquête d'un marshal américain devant résoudre ce qui semble être le premier homicide commis en Antarctique, alors qu'un phénomène de « blanc dehors » se prépare.
  • The Thing, film de Matthijs van Heijningen Jr. (2011), préquelle du film de John Carpenter.

Séries télévisées

  • Stargate SG-1, série télévisée américano-canadienne de science-fiction se déroulant de 1997 à 2007. L'Antarctique est présent à plusieurs reprises dans la série, tout d'abord dans la première saison avec la découverte d'une deuxième porte des étoiles terrestre et réapparait à plusieurs reprises à la suite de la découverte d'un avant-poste de la race des Anciens lors de la septième saison.
  • Stargate Atlantis, série télévisée américano-canadienne dérivée de Stargate SG-1 se déroulant de 2004 à 2009. Le premier épisode de la série se déroule en partie dans la base de l'Antarctique découverte dans la série Stargate SG-1.
  • Helix, série télévisée américaine diffusée en 2014 et 2015. La base de recherches dans laquelle se déroule l'essentiel de l'action est située en Antarctique.
  • A Place Further than the Universe (en) (en japonais : 宇宙よりも遠い場所) est une série télévisée animée produite par Madhouse (2018). Elle raconte les aventures de quatre lycéennes souhaitant se rendre en Antarctique.

Œuvres artistiques

Les œuvres artistiques sont difficilement réalisables in situ et in vivo sur le sol antarctique compte tenu des conditions climatiques extrêmes et de l'éloignement du continent des terres habitées. Toutefois grâce à des actions en faveur de l'art, certains artistes ont pu bénéficier de la logistique et des infrastructures destinés aux scientifiques travaillant en Antarctique. C'est ainsi que les plasticiens français Catherine Rannou et Laurent Duthion choisis par l'Institut polaire français Paul-Émile-Victor (IPEV) lors de la quatrième année polaire de à , purent développer leur art à la base antarctique Dumont d'Urville. Werner Herzog ou bien Kim Stanley Robinson ont été soutenus par un programme d'aide aux artistes et écrivains, l'Antarctic Artists and Writers Program. L'artiste-peintre allemand Gerhard Riessbeck a réalisé des œuvres alors qu'il se trouvait sur le brise-glace Polarstern en 2000 et en 2005 lors d'expéditions en Antarctique. Dans le cadre des commémorations du bicentenaire de l'indépendance de l'Argentine (1810-2010), la troupe de marionnettistes argentins « La Faranda » se produit pour la première fois en Antarctique dans la base antarctique Marambio. Metallica joue un concert en Antarctique le , ce qui est une première pour le continent.

Source: Wikipedia ()

Antarctica dans la bande dessinée

Découvrez les informations sur Antarctica dans la bande dessinée.

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