Gérard Noiriel


Prénom : Gérard
Nom : Noiriel
Date de naissance : 11-07-1950
Lieu de naissance : Nancy, Meurthe-et-Moselle, France

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Gérard Noiriel

Gérard Noiriel, né le 11 juillet 1950 à Nancy, est un historien français. Il est l'un des pionniers de l'histoire de l'immigration en France

Il s'est également intéressé à l'histoire de la classe ouvrière, ainsi qu’aux questions interdisciplinaires et épistémologiques en histoire

À ce titre, il a participé au développement des études socio-historiques et à la fondation de la revue Genèses

Il est directeur d’études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS).

Biographie

Jeunesse et engagements politiques

Aîné d'une famille nombreuse, sa jeunesse est marquée à la fois par son ancrage dans un milieu populaire et par la violence d'un père alcoolique.

Il grandit dans un quartier de HLM à la périphérie de Mirecourt (Vosges) ; sa famille déménage à Molsheim, en Alsace, alors qu'il a six ans. Excellent élève, il découvre la réalité des discriminations sociales à la fin de l'école primaire lorsqu'il est orienté vers une filière courte (collège d'enseignement général), alors qu'il espérait aller au lycée comme ses proches camarades.

Il est nommé instituteur remplaçant dans un petit village des Vosges. Mais comme il a obtenu sa première année de DEUG, grâce à la formation à distance dispensée par le Centre national de télé-enseignement (CNTE), il décide de démissionner de l'éducation nationale pour pouvoir poursuivre des études supérieures à l'université de Nancy.

Il réintègre l'éducation nationale après avoir obtenu le CAPES (1974) et l'agrégation d'histoire (1975), qu'il a préparée avec l'aide et les encouragements de son professeur d'histoire médiévale Michel Parisse.

Il est ensuite nommé professeur d'histoire dans un collège de la banlieue de Longwy, au moment où éclate le puissant mouvement social qui embrasera toute la région contre la fermeture des usines sidérurgiques. Membre d'une cellule communiste locale, il anime, à la radio Lorraine Cœur d'Acier, lancée pendant le conflit par le journaliste communiste Marcel Trillat, une émission consacrée à l'histoire.

Dans son premier livre Vivre et lutter à Longwy, écrit en collaboration avec Benaceur Azzaoui, ouvrier à Usinor-Longwy et militant de la CGT, il analyse le rôle contradictoire joué par le PCF dans cette lutte. Il met en cause un discours aux relents nationalistes et des pratiques qui confortent les discriminations dont sont victimes les travailleurs immigrés au sein de ce syndicat. Ce livre, très mal accueilli par les dirigeants communistes locaux, marque sa rupture d'avec le PCF. Même s'il n'en est pas exclu officiellement, il est mis à l'écart et ne reprend pas sa carte de membre. Sur le plan théorique, cette expérience l'amène à s'interroger sur le rôle de ceux qui parlent au nom de la classe ouvrière. Il prend alors ses distances avec le marxisme et commence des études de sociologie à l'université de Nancy. C'est à ce moment-là qu'il découvre l'œuvre de Pierre Bourdieu qui jouera un rôle décisif dans sa formation de socio-historien.

Carrière

En 1982, il soutient, sous la direction de Madeleine Rebérioux, une thèse de doctorat sur Les ouvriers sidérurgistes et les mineurs de fer du bassin de Longwy-Villerupt (1919-1939). Cette thèse inaugure deux directions de recherche qu'il développera tout au long de sa carrière : l'histoire des classes populaires et l'histoire de l'immigration. En 1985, il est recruté dans l’enseignement supérieur sur un poste de professeur agrégé (PRAG) à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm. Il devient l'assistant du sociologue Jean-Claude Chamboredon, pour assurer la coordination du diplôme d'études approfondies (DEA) de sciences sociales, une formation pluridisciplinaire coorganisée avec l’EHESS.

Au sein du laboratoire de sciences sociales de l'ENS, il dirige plusieurs recherches collectives, dont une partie des résultats paraît en 1997 aux Presses de l'École normale supérieure sous le titre Construction des nationalités et immigration dans la France contemporaine, ouvrage co-dirigé avec Eric Guichard.

Dans le même temps, il publie plusieurs livres aux éditions du Seuil qui approfondissent les perspectives amorcées dans sa thèse. Après Les Ouvriers dans la société française XIXe – XXe siècles, en 1986, paraît Le Creuset français. Histoire de l'immigration en France (1988). Cet ouvrage est présenté dans le Monde des Livres du 13 mai 1988, comme « le premier qui bouscule aussi subtilement les rêves paresseux sur nos "racines" et offre autant d'arguments fiables à une réflexion d'urgence sur leur enchevêtrement ».

Élu directeur d'études à l'EHESS en 1994, et membre associé de l’Institute for Advanced Study de Princeton, où il poursuit ses recherches au cours de l'année universitaire 1995-1996, il participe au développement de la socio-histoire, domaine de recherche qui conjugue les apports de l'histoire et de la sociologie. Il en présente les contours, les enjeux et les méthodes à partir d'exemples concrets dans un petit livre intitulé Introduction à la socio-histoire.

Au cours de cette période, il intervient également dans le vaste débat qui agite la communauté universitaire internationale sur la « crise de l'histoire », caractérisée par l’éclatement de la discipline, aussi bien du point de vue de ses sujets que de ses auteurs, mais aussi par la difficulté de l’histoire à innover et à se renouveler. Gérard Noiriel attribue cette crise au « loup philosophique […] entré dans la bergerie de l’Histoire ». Il propose ainsi une redéfinition « pragmatiste » de la discipline, selon laquelle la vérité dans les sciences doit se comprendre d’un point de vue social : est vrai ce qui est validé par les pairs comme tel. Il justifie cette approche par les thèses de Max Weber postulant qu’il existe une pluralité des points de vue dans les domaines des sciences et des savoirs et que les chercheurs n’ont pas besoin de l’épistémologie pour faire de l’Histoire.

Les interrogations esquissées dès ses premiers travaux sur le rôle des porte-parole dans la définition des problèmes politiques légitimes sont développées dans ses écrits consacrés aux intellectuels.

Il s'engage également dans de nombreux projets collectifs en tant que cofondateur de la revue Genèses. Sciences sociales et histoire et codirecteur (avec Michel Offerlé) de la collection « Socio-histoires » aux éditions Belin. Membre du Conseil scientifique de la MIRE (Mission Interministérielle Recherche-Expérimentation) de 1990 à 1997, il fonde le réseau international de recherches sur l'Histoire des Identités Nationales, du Racisme et des Migrations en Europe (HINARME) (1991-1996) et s'engage dans la défense du droit d'asile en tant que président du Comité d'Aide aux Intellectuels Réfugiés (CAIER) (1992-2000).

Dès la fin des années 1980, il développe également plusieurs projets visant à transmettre au grand public les résultats de ses recherches sur l'histoire de l'immigration. En 1988, à la suite de la parution du Creuset français, il participe aux côtés de Zaïr Kédadouche à la fondation de l’AMHI (la première association militant pour la création d'un Musée d'histoire de l'immigration).

Membre de son conseil scientifique, il en démissionne en mai 2007 avec 7 autres collègues pour protester contre la création par Nicolas Sarkozy d'un ministère associant la question de l'immigration et de l'identité nationale. Peu après sa démission, il fait paraître un essai, À quoi sert l'« identité nationale » (Agone, 2007) qui explique les raisons à la fois scientifique et civique de cette démission collective.

En février 2016, il est nommé membre du conseil scientifique de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (DILCRA), présidé par Dominique Schnapper.

Parallèlement à sa carrière universitaire, il participe aussi à l'élaboration d'une série d'une quarantaine de documentaires historiques (« Racines »), diffusée sur FR3 en 1990-1991, et évoquant l'apport des immigrés à l'histoire de France.

Après sa démission du conseil scientifique de la CNHI, il fonde l'association DAJA, un collectif réunissant des artistes, des chercheurs en sciences sociales et des militants associatifs pour développer des projets ayant pour but de transmettre des connaissances savantes dans des langages accessibles à un large public. C'est dans ce cadre qu'il découvre l'histoire de Rafael, connu comme le clown Chocolat, un esclave cubain devenu l'un des artistes les plus populaires de la Belle Époque. Après avoir écrit le texte des spectacles Chocolat, clown nègre, puis Chocolat Blues, produits par le collectif DAJA, il publie deux ouvrages sur cet artiste et participe à l'écriture du scénario tiré de ces livres, qui aboutira au film Chocolat réalisé par Roschdy Zem, avec Omar Sy dans le rôle titre.

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    Document créé le 01/05/2020, dernière modification le 14/04/2025
    Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/personne/noiriel-gerard.html

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