John Locke

Prénom : John
Nom : Locke
- John Locke
John Locke (prononcé en anglais : /d͡ʒɒn lɒk/), né le 29 août 1632 à Wrington (Somerset) et mort le 28 octobre 1704 à High Laver (Essex), est un philosophe anglais
Il vit à une époque charnière qui voit la fin des guerres de religion, les débuts du rationalisme et une forte opposition à l'absolutisme en Angleterre
Proche de Anthony Ashley-Cooper (1er comte de Shaftesbury), Locke est partie prenante à ces débats et aux théories alors naissantes du contrat social, de la loi et du droit naturel, ainsi que de l'état de nature
Il s'intéresse aussi au droit de propriété et aux prémisses de ce qui sera appelé à compter du XIXe siècle le libéralisme. Ses écrits sur la tolérance (Essai sur la tolérance (1667), Lettre sur la tolérance (1689) ne peuvent être disjoints d'une période où s'opère un profond réajustement des champs politiques et religieux
Dans l'optique qui s'ouvre en partie grâce à lui, le politique s'occupe du monde présent et la religion s'occupe du monde de l'au-delà, les deux ne devant pas interférer
Sa théorie politique s'oppose à l'absolutisme qui se met alors en place en France et qui échoue à s'imposer en Angleterre, en partie à cause de lui
Il est aussi un des fondateurs de la notion de rule of law. Son Essai sur l'entendement humain est un ouvrage majeur dans lequel il construit une théorie des idées et une philosophie de l'esprit
Tout en s'opposant au matérialisme de Hobbes, il considère que l'expérience est à l'origine de la connaissance et rejette la notion d'idées innées soutenue par Descartes
Sa théorie de la connaissance est qualifiée d'empiriste, et annonce le sensualisme.
Biographie
Origines familiales et formation
John Locke naît dans le village de Wrington, situé près de Bristol, le dimanche . Il est le fils de John Locke, avoué, qui possède des maisons et des terres à Pensford.
Pendant la guerre civile (1641-1649), John Locke (père) sert avec le grade de capitaine dans la cavalerie de l'armée du Parlement. Son régiment est commandé par un homme influent du Somerset, Alexander Popham. Bien que cette armée soit battue[réf. nécessaire] en , Locke père reste proche de son colonel, qui devient député de Bath (Somerset) en 1645.
Grâce à Popham, le jeune John devient en 1647 élève de la Westminster School de Londres, où il apprend le latin, le grec ancien et l’hébreu. Cette école (une grammar school) ayant des liens traditionnels avec le collège Christ Church de l'université d'Oxford, John Locke y entre en 1652. À cette époque l'enseignement à Oxford est encore imprégné de scolastique, ce qui déplait à Locke (comme cinquante ans plus tôt à Hobbes).
Durant ses études, il se contente du nécessaire pour obtenir ses diplômes[Lesquels ?] (1656 et 1658), et consacre une grande partie de son temps à lire des pièces de théâtre, des romans et des correspondances épistolaires[réf. nécessaire] souvent traduites du français[pas clair]. Il s'intéresse alors à la médecine ce qui le conduit à la philosophie naturelle notamment vers celui qui est considéré comme le père de la philosophie naturelle moderne[réf. nécessaire], Robert Boyle, qu'il rencontre en 1660. À Oxford, il rencontre également William Petty. C'est à cette époque qu'il commence à lire Descartes, ainsi que Gassendi, mais de façon moins approfondie.
Professeur à l'université d'Oxford (1660-1667)
En 1660, il commence à donner des cours de grec au collège Christ Church. Après la période instable qui a suivi la mort de Cromwell (1658), il accueille d'abord favorablement la restauration de la dynastie des Stuart avec Charles II (mai 1660). Il publie alors deux essais où, contre un de ses collègues, Edward Bagshaw, il défend l'idée que l'État peut décider de la forme de religion de ses sujets ; selon Simone Goyard-Fabre, ces écrits sont influencés par la pensée de Thomas Hobbes. En 1662, il devient professeur de rhétorique, puis en 1664, censeur en philosophie morale.
En 1665, il accompagne comme secrétaire Walter Vane (1619-1676) chargé d'une mission diplomatique auprès de l'électeur de Brandebourg Frédéric-Guillaume Ier. Rentré en Angleterre, il rencontre durant l'été 1666 Anthony Ashley-Cooper, pas encore comte de Shaftesbury, mais déjà chancelier de l'Échiquier (ministre des Finances) de Charles II, venu à Oxford pour faire soigner une infection du foie. Les deux hommes sympathisent, tant et si bien qu'au printemps 1667, Locke quitte Oxford et suit son nouveau mentor à Londres, d'abord en tant que médecin personnel.
Au service de Shaftesbury
À Londres, il vit dans l'hôtel d'Anthony Ashley-Cooper, Exeter House, et poursuit ses études de médecine, faisant la connaissance de Thomas Sydenham (1624-1689) avec qui il collabore étroitement. C'est durant cette période qu'il écrit ou que Sydenham écrit (la paternité n'est pas clairement établie) De Arte Medica, un texte découvert au XIXe siècle, qui exprime un profond scepticisme sur les hypothèses en matière médicale (science déductive) et préconise une approche purement empirique (inductive) de la médecine. En 1668, la maladie de foie de Lord Ashley s'aggrave considérablement. Locke joue un rôle important en le persuadant de subir une opération destinée à drainer l'abcès, qui réussit pleinement. Lord Ashley le considère ensuite comme son sauveur.
En 1668, il est élu membre de la Royal Society, dans les travaux de laquelle il semble s'être peu investi. Il écrit alors un court Essai sur la tolérance dans lequel il prend des positions opposées à celles de ses écrits de 1660-1662. Il commence également un traité économique jamais publié de son temps : Some of the Consequences that are like to follow upon Lessing of Interest to 4 Per Cent. Vers 1670, il commence à rédiger l'Essai concernant l'entendement humain et écrit, vers 1671, ce qui est connu comme les versions (drafts) A et B.
De 1669 à 1675, il occupe des fonctions de secrétariat auprès du groupe des huit propriétaires (dont Lord Shaftesbury) de la nouvelle colonie de Caroline. Ce territoire, dotée d'une charte en 1663 (Charter of Carolina), devient une colonie de propriétaires en 1665 (Concessions and Agreements of the Lords Proprietors of the Province of Carolina). En 1669, les propriétaires adoptent les Fundamental Constitutions of Carolina[réf. incomplète], qui sont amendées en 1682 et en 1698. Si Locke n'écrit pas le texte d'origine de la constitution de ce territoire, il participe certainement ensuite à sa correction et à son amélioration.
En , Shaftesbury devenant Lord Chancelier (ministre de la Justice), Locke est nommé secretary for présentations[réf. nécessaire] chargé des questions religieuses. En octobre 1673, il devient secrétaire du Board of Trade and Plantations, un poste qu'il occupe jusqu'en 1675 bien que Shaftesbury soit démis de ses fonctions en . A ce titre, il s'intéresse à la colonisation anglaise en Amérique, d'autant plus qu'il est actionnaire de la Royal African Company, créée en 1672, dont une activité essentielle est la traite des Noirs.
Séjour en France (1675-1679)
En , il quitte l'Angleterre pour un séjour de trois ans et demi en France.
De à , il réside à Montpellier, ville dont la faculté de Médecine est réputée, et où il fait la connaissance de deux éminents médecins protestants, Charles Barbeyrac (1629-1699) et Pierre Magnol (1638-1715), ainsi que du cartésien Sylvain Leroy. Séjournant durant l'été 1676 dans un village proche de Montpellier, Celleneuve, il reprend ses recherches dans le domaine philosophique.
Quittant Montpellier en , il visite Toulouse et Bordeaux avant d'arriver à Paris en . Là, il continue à travailler la philosophie et lit des versions françaises de l’œuvre de Descartes. Il se lie avec deux disciples de Gassendi : François Bernier (philosophe) et Gilles de Launay. Il travaille aussi à son Essai sur l'entendement humain et écrit un Essay de Intellectu[réf. nécessaire].
Après un autre séjour à Montpellier, suivi d'un retour à Paris, il rentre en Angleterre en .
Vicissitudes de la fin du règne de Charles II
Locke retrouve une Angleterre plongée dans une grave crise politique concernant la succession du roi. En effet Shaftesbury et ses partisans ne veulent pas que Jacques II (roi d'Angleterre) accède au trône. C'est dans ce cadre que s'est jouée l'affaire du complot papiste. La crainte d'un nouveau monarque absolutiste a surtout conduit Shaftesbury à faire voter en 1679 l'Habeas Corpus (qui veut qu'il soit impossible d'être emprisonné sans jugement) et à tenter de faire passer l'Exclusion Bill. Toutefois, cette dernière tentative échoue car Charles II (roi d'Angleterre) dissout le Parlement, ce qui entraîne une scission du parti Whig entre les modérés et les radicaux rassemblés autour de Shaftesbury. Charles II poursuit alors Shaftesbury pour trahison. Ce dernier est d'abord acquitté par un Grand jury (droit). Toutefois, le roi fait nommer deux shérifs Tories. En , se sentant menacé, Shaftesbury préfère gagner la Hollande, où il meurt en . En 1683, un groupe de Whig tente d'assassiner Charles II et son successeur potentiel Jacques, c'est le Complot de Rye-House. On ignore jusqu'à quel point Locke a été impliqué dans ces événements, mais on suppose en général qu'il en savait assez pour être inquiété. Aussi, préfère-t-il gagner l'ouest de l'Angleterre et s'arrange pour faire passer de l'argent en Hollande avant de gagner lui-même ce pays. Il est maintenant généralement admis que c'est durant la crise des années 1679-1683 que Locke a commencé son Premier traité, après avoir acheté une copie du livre de Robert Filmer, Patriarcha. C'est alors qu'il a écrit l'essentiel des Deux Traités du gouvernement civil.
Exil de Locke aux Provinces-Unies (1684-1689)
Aux Provinces-Unies, pays dont la personnalité la plus importante est le stathouder Guillaume III d'Orange-Nassau, gendre de Jacques Stuart, qui devient le roi d'Angleterre Jacques II en février 1685, Locke prend contact avec d'autres exilés politiques, notamment Thomas Dare, un des financeurs de la rébellion de Monmouth (fin 1685).
En 1684, Locke est révoqué de Christ Church. En , il est inscrit sur une liste d'exilés dont le gouvernement anglais demande l'arrestation. Aussi doit-il se cacher jusqu'en [pas clair].
Durant l'hiver 1685-1686, il écrit l'Epistola de Tolerantia (Lettre sur la tolérance), publiée en 1689 à Gouda. L'élément déclencheur de l'écriture de ce texte semble avoir été la révocation de l'édit de Nantes par Louis XIV (18 octobre 1685).
Dans l'Angleterre de la Glorieuse Révolution
La Glorieuse Révolution, c'est-à-dire le renversement militaire de Jacques II par Guillaume d'Orange-Nassau (novembre 1688) et la désignation par le Parlement comme roi et reine d'Angleterre de Guillaume et de son épouse Marie, permet à Locke de rentrer d'exil.
Là, il rencontre Newton, élu membre du parlement par l'université de Cambridge. Il correspondra avec lui sur de nombreux sujets. Il fait paraître en les Deux Traités du gouvernement (datés de 1690 sur la page de titre) et contacte, en , un éditeur pour son Essai sur l'entendement humain. De même, paraît alors une traduction anglaise de son Epistola de Tolerantia, écrite initialement en latin pour lui assurer une diffusion européenne. Cet écrit provoque, en , une vigoureuse réplique d'un homme d'église d'Oxford ce qui le pousse à répondre par une Seconde lettre (1691) puis par une Troisième lettre (1692) .
À partir de 1691, il vit chez Sir Francis Masham dont la femme, la fille de Ralph Cudworth, est une amie et une correspondante de Locke depuis de longues années. Il publie, en , Some Thoughts concerning Education puis la même année Some Considerations of the Conséquences of the Lowering of Interest and Raising the Value of Monney. John Norris (philosophe) , un admirateur de Malebranche, ayant publié des remarques critiques sur l'Essai sur l'entendement humain, il lui réplique en 1692 par un texte assez dur, JL Answer to Norris's Reflection, suivi de deux autres écrits plus substantiels, Remarks upon Some of Mr Norris's Book ainsi que An Examination of P;Malebranche's Opinion of Seeing All Things in God. En 1696, il est nommé membre du Coucil For Trade and Plantations, poste qu'il occupe jusqu'en 1700. En 1696, Edward Stillingfleet, évêque de Worcester, publie le Discours in Vindication of the Doctrine of the Trinity avec une préface où il attaque John Toland et critique Locke. Ce dernier réplique en 1697 par A letter to the Right Reverend, Lord Bishop of Worcester, qui entraîne une réplique de l'évêque en mai intitulée An Answer to Mr Locke's Letter. En réponse, Locke écrit Mr Locke's Reply to the Right Révérend the Lord Bishop of Worcester's Answer to his letter qui à son tour lui répond deux mois plus tard par An Answer to Mr Locke's Second letter. La polémique s'arrêtera avec l'écrit de Locke publié fin 1698 Locke's Reply to the Right Révérend the Lord Bishop of Worcester's Answer to his second letter car Stillingfleet meurt en .
Locke passe paisiblement les quatre dernières années de sa vie en se consacrant, quand sa santé le permet, à sa dernière œuvre Paraphrase and Notes on the Epistles of St Paul. Il écrit également en 1702 The Discourse of Miracles et commence dans les tout derniers mois de sa vie une Quatrième lettre sur la tolérance. Il meurt le et est enterré trois jours plus tard au cimetière de la paroisse à High Laver.
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