Thomas Jefferson

Prénom : Thomas
Nom : Jefferson
Date de naissance : 09-09-1856
Lieu de naissance : New York City, New York, USA
Décédé le : 09-09-1856
- Thomas Jefferson
Thomas Jefferson, né le 13 avril 1743 à Shadwell (Virginie) et mort le 4 juillet 1826 à Monticello (Virginie), est un homme d'État américain, principal rédacteur de la Déclaration d'indépendance des États-Unis en 1776, gouverneur de Virginie de 1779 à 1781, puis secrétaire d'État entre 1790 et 1793, vice-président de 1797 à 1801, troisième président des États-Unis de 1801 à 1809
Bien qu'ayant des principes libéraux, il est aussi un important planteur du Sud des États-Unis, propriétaire de plusieurs centaines d'esclaves. Né au sein d'une famille d'origine britannique, il fait ses études en Virginie
Il sort diplômé du collège de William et Mary et exerce un temps les fonctions de magistrat, défendant parfois des esclaves cherchant à retrouver leur liberté
Pendant la révolution américaine, il représente la Virginie au Second Congrès continental ; il est à l'origine de la loi sur la liberté religieuse et sert en tant que gouverneur de son État pendant la guerre contre les Britanniques de 1779 à 1781
Jefferson occupe ensuite le poste d'ambassadeur en France de 1785 à 1789 puis devient le premier secrétaire d'État des États-Unis sous la présidence de George Washington
Aux côtés de James Madison, il fonde le Parti républicain-démocrate qui s'oppose au Parti fédéraliste quant à la politique du pays et conteste la position du gouvernement au sujet des lois sur les étrangers et la sédition. En tant que président des États-Unis, Jefferson préserve les échanges maritimes et les intérêts commerciaux américains face aux pirates barbaresques et à l'hostilité des Britanniques
Il négocie avec Napoléon la vente de la Louisiane, doublant la superficie du pays, et à la suite des négociations de paix avec la France, son administration procède à la réduction des moyens militaires
Réélu en 1804, Jefferson voit son second mandat ponctué par des difficultés majeures, incluant le procès du vice-président Aaron Burr et la chute du commerce extérieur des États-Unis à la suite de la mise en place des lois sur l'embargo en 1807, en réponse aux menaces exercées par les Britanniques sur la navigation américaine
Ayant déjà pris en 1803, la décision — controversée — de transférer des nations amérindiennes vers la Louisiane, il ratifie la loi interdisant l'importation des esclaves en 1807. Homme de science et polyglotte, Jefferson se passionne pour de nombreuses disciplines, allant de la géométrie aux mathématiques en passant par la mécanique et l'horticulture, et se révèle également être un architecte confirmé de tradition classique ; en outre, son intérêt marqué pour la religion et la philosophie lui valent la présidence de la Société américaine de philosophie
Bien qu'opposé au principe d'une religion organisée, il est cependant influencé à la fois par le christianisme et le déisme
Il fonde l'université de Virginie peu après sa retraite des affaires publiques et continue à entretenir une abondante correspondance avec des personnalités influentes du monde entier. L'action politique de Jefferson a été commentée de façon très positive par les historiens, notamment sa contribution de premier ordre à la Déclaration d'indépendance des États-Unis, son positionnement en faveur de la liberté religieuse et de la tolérance dans son État de Virginie et l'acquisition de la Louisiane sous sa présidence
Toutefois, certains spécialistes se montrent plus critiques sur sa vie privée, citant par exemple le décalage existant entre ses principes libéraux et le fait qu'il ait possédé jusqu'à 600 esclaves dans le cadre de la gestion de ses plantations
Les études universitaires le classent systématiquement parmi les plus grands présidents de l'histoire américaine.
Biographie
Débuts en Virginie (1743-1773)
Thomas Jefferson naît en 1743 à Shadwell, dans le comté d'Albemarle, dans la colonie de Virginie. Ses parents, Jane Randolph (1720-1776) et Peter Jefferson I (1708-1757), font partie de familles de notables installés dans la région depuis plusieurs générations et se sont mariés en 1739. Il a des origines anglaises par sa mère (qui est née en Angleterre) et galloises par son père. Thomas Jefferson est l'aîné d'une fratrie de dix enfants, dont deux sont morts prématurément. Son père est propriétaire d'une plantation dans le comté d'Albemarle, et consacre une partie de son temps à la cartographie et à l'autodidaxie ; il tient à ce que son fils Thomas ait une solide éducation.
En 1752, Thomas Jefferson fréquente une école dirigée par le révérend écossais William Douglas qui lui enseigne plusieurs langues, dont le latin, le grec ancien et le français, mais aussi l'espagnol, l'italien, et le vieil anglais. Dans son autobiographie, Jefferson décrit son instruction en ces termes :
« Il [mon père] me plaça à l'école anglaise à 5 ans, et à celle du latin à 9, où je restai jusqu'à sa mort. Mon maître, Mr. Douglas, un pasteur d'Écosse, n'était qu'un latiniste médiocre, encore moins assuré en grec, mais avec les rudiments de ces deux langues il m'enseigna le français. À la mort de mon père, j'allai à l'école du pasteur Maury, un bon connaisseur des classiques, et j'y passai deux ans, après quoi je fus envoyé au collège William and Mary, au printemps 1760, où je continuai deux ans. »
À la mort de son père en 1757, il n'est âgé que de 14 ans quand il hérite de son immense propriété, sur laquelle travaillent des centaines d'esclaves. Jefferson parfait sa culture classique, apprend les sciences naturelles et l'histoire auprès du révérend James Maury, lui-même descendant de huguenots, à Fredericksburg. Il est marqué par le décès de sa sœur aînée Jane en 1765.
En 1760, Jefferson entreprend des études supérieures au collège de William et Mary à Williamsburg où il se forme à des disciplines variées (botanique, géologie, cartographie, grec, latin, droit, histoire, philosophie). Il perfectionne son français. Son professeur de philosophie, William Small, lui donne le goût pour les auteurs anglais John Locke, Francis Bacon, Isaac Newton et lui apprend à utiliser le doute méthodique. Jefferson fréquente le Flat Hat Club (en), une société secrète et une fraternité étudiante. Diplômé en 1762, il étudie ensuite le droit auprès de son ami et mentor George Wythe. Il est admis au barreau en 1767 avant d’être élu à l'Assemblée de Virginie en 1769. Jefferson siège à la chambre des Bourgeois de Virginie, entre 1767 et 1775, date de sa dissolution à la suite du déclenchement de la Guerre d'indépendance.
En 1767, Jefferson commence la construction de sa maison au sommet d’une colline d’un domaine vallonné de 2.000 hectares, qui devient plus tard Monticello, un nom italien totalement incongru pour la région. Elle fut accélérée après l'incendie du manoir familial en 1770. En 1772, il épouse une veuve, Martha Wayles Skelton, qu'il avait rencontré deux ans plus tôt, avec laquelle il a six enfants : Martha (1772-1836), Jane (1774-1775), un fils mort-né (1777), Mary (1778-1804), Lucy Elisabeth (1780-1781) et Lucy Elisabeth II (1782-1784). Seule l'aînée de ses filles lui a survécu. Son épouse est morte peu après avoir donné naissance à leur dernier enfant. Hormis sa famille, Jefferson ne fait aucune mention sur sa vie personnelle dans son autobiographie.
Peter Jefferson (1708-1757) | Jane Randolph (1720-1776) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Martha Wayles Skelton (1748-1782) | Thomas Jefferson (1743-1826) | 9 autres enfants | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Martha (1772-1836) | Jane (1774-1775) | un fils mort-né (1777) | Mary (1778-1804) | Lucy Elisabeth (1780-1781) | Lucy Elisabeth II (1782-1784) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Engagement dans la révolution américaine (1774-1779)
La montée du mécontentement des colons américains contre la Grande-Bretagne provoque l’engagement de Jefferson en politique. Il décide de rejoindre le groupe contestataire de Patrick Henry. Il ne se distingue pas par ses talents oratoires mais la valeur de ses écrits est appréciée. Nourri des œuvres des philosophes du siècle des Lumières, Jefferson publie en 1774 son célèbre pamphlet A Summary View of the Rights of British America, rapport destiné aux délégués de Virginie du premier Congrès continental. Cet essai ouvre une nouvelle voie vers l'indépendance des colonies et range Jefferson parmi les patriotes du peuple américain. Au printemps 1775, Jefferson est choisi pour être délégué du Second Congrès continental à Philadelphie. En juin 1776, Jefferson prend part à la rédaction de la constitution de la Virginie, ce qui lui permet de proposer les principes auxquels il croit.
Le 1776, l'assemblée de Philadelphie décide la rédaction de la Déclaration d'indépendance des États-Unis ; un comité de rédaction est formé qui comprend cinq hommes, John Adams, Roger Sherman, Benjamin Franklin, Robert R. Livingston et Thomas Jefferson. Ce dernier est chargé de préparer une ébauche et devient de fait le principal auteur du texte, dont l'anonymat put être préservé à l'époque. Jefferson reprend les idées de John Locke sur les droits naturels. Après plusieurs modifications, le document est approuvé le : la déclaration représente l'un des textes fondamentaux du pays puisqu'il proclame l'indépendance américaine et le droit de se révolter contre la Grande-Bretagne.
En septembre, Jefferson se fait élire à la nouvelle chambre des délégués de l'État de Virginie. Dans le cadre de cette fonction, il collabore à la réforme législative vers plus de démocratie : dans le domaine de la religion, la liberté de culte ainsi que la séparation des Églises et de l’État sont établies. Les religions ne sont plus financées par l’argent public. La fonction publique est désormais ouverte à tous, sans distinction de croyance. Jefferson cherche à faire de la Virginie une République modèle pour le monde entier. Il fait des propositions pour réformer le système éducatif et esclavagiste de sa région. Sous son impulsion, la traite des Noirs est interdite en 1778 mais l'esclavage demeure légal.
Retour en Virginie (1779-1785)
Jefferson occupe ensuite le poste de gouverneur de Virginie entre 1779 et 1781. C'est sous son mandat que la capitale de la Virginie est transférée de Williamsburg à Richmond, principalement parce que la ville était éloignée des côtes et donc de la marine britannique. Pendant la guerre d'indépendance, son État est envahi à deux reprises par les Anglais. Il faillit être capturé par la cavalerie britannique à Charlottesville, mais il réussit à s'enfuir grâce à l’héroïque chevauchée nocturne de Jack Jouett pour le prévenir de leur arrivée. Son action est durement critiquée : on lui reproche son manque d’efficacité lors de l'attaque anglaise. Jefferson finit par se retirer sur sa plantation de Monticello pour s’occuper de sa femme enceinte et malade. Le décès de celle-ci en 1782 le plonge dans un profond chagrin et il promet de ne jamais se remarier. Pendant cette période de retraite, Jefferson rédige son unique livre, les Observations sur l’État de Virginie (en anglais Notes on the State of Virginia) dans lequel il détaille sa pensée politique.
Jefferson revient aux affaires en : il devient délégué de la Virginie au Congrès continental ; il propose en 1784 une procédure d’adhésion et de découpage pour les nouveaux territoires de l’Union. Le Congrès s'inspire de ces propositions qui servirent de base à l'ordonnance du Nord-Ouest de 1787.
Ambassadeur des États-Unis en France (1785-1789)
Au cours de l’été 1784, Jefferson arrive en Europe pour négocier des traités aux côtés de John Adams et Benjamin Franklin. Il lui succède en tant qu'ambassadeur en France, de mai 1785 au mois d’août 1789. Après avoir résidé dans plusieurs hôtels parisiens, l’ambassadeur se fixe à l'hôtel de Langeac, près des Champs-Élysées actuels. Ses deux filles le rejoignent en 1787. Il prend goût à la vie parisienne, fréquente les salons littéraires et les libraires de la capitale. Il visite plusieurs contrées d’Europe de l’Ouest (France, Italie, Angleterre, Hollande, Rhénanie). Son action en tant qu’ambassadeur vise à développer les relations commerciales entre les deux pays. Il s’emploie à redresser l’image des États-Unis auprès des élites françaises.
Jefferson n'a donc pas pu participer aux débats portant sur la Constitution des États-Unis en 1787. Il les suit de loin, grâce à sa correspondance avec James Madison, et affirme son soutien à la déclaration des droits (en anglais Bill of Rights). C'est en 1785 que paraissent en France ses Notes on Virginia. Lors de son séjour français, Jefferson profite de la vie culturelle de Paris. Il est très attaché à la France, mais se montre critique vis-à-vis de la monarchie absolue et des mœurs des Français, qu'il juge dissolues. Il est témoin des premiers épisodes de la Révolution française. Jefferson commente et annote un projet de déclaration des droits présenté par son ami La Fayette au cours des débats sur la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Jefferson rentre aux États-Unis en .
Secrétaire d'État (1790-1793) puis vice-président (1797-1801)
En mars 1790, Jefferson est choisi par George Washington comme secrétaire d'État du premier gouvernement de George Washington (1789-1793). Il n'arrive à New York que le , après trois semaines de voyage dont une semaine pour mettre ses affaires personnelles en ordre. Il voit une dernière fois Benjamin Franklin à Philadelphie, celui-ci mourant le .
Lorsqu'il prit ses fonctions, le ministère ne comptait que cinq personnes, deux employés, deux assistants et un traducteur à temps partiel. Le budget était de 8 000 dollars dont 3 500 étaient alloués au salaire de Jefferson. Plus tard, le Congrès décida d'augmenter le budget à 40 000 dollars. Ses fonctions lui permettent d’organiser le secrétariat d’État et d'unifier les poids et les mesures. Jefferson soumet l’idée d’un système métrique pour le pays, mais sa proposition n’est pas retenue. Il entre en confrontation avec le secrétaire au Trésor Alexander Hamilton au sujet de l'importance des dépenses qui creusent le déficit en 1790, qui sont aggravées par l'inimitié entre Hamilton et Madison, celui-ci influençant grandement l'attitude de Jefferson sur ce sujet. Pour tenter de résoudre le problème, Jefferson propose d'établir la future capitale fédérale sur les rives du Potomac pour apaiser les États du Sud. Ces dissensions prennent une dimension nationale et contribuent à la formation de deux partis politiques distincts (en anglais two-party system) : les républicains-démocrates de Jefferson, contre les fédéralistes d’Hamilton. Le premier prône un pouvoir fédéral très restreint et veut donner aux États fédérés la quasi-totalité des pouvoirs sur la politique intérieure. Les deux formations politiques utilisent la presse pour convaincre l’opinion et les membres du Congrès. C'est le début du First Party System aux États-Unis. George Washington tenta d'apaiser la situation, mais elle ne cessa de se dégrader. Pensant que Washington se retirerait à l'issue de son mandat, Jefferson songeait à quitter New York en même temps que lui. Cependant, il se présenta à l'élection présidentielle de 1792 et fut réélu, au grand désarroi du secrétaire d'État.
Jefferson et Hamilton ne sont pas plus d’accord sur la politique extérieure : le premier soutient le parti français à Washington lorsque la Grande-Bretagne déclare la guerre à la Convention en 1793, Le second ne cache pas ses sympathies anglophiles. Finalement, les États-Unis proclament leur neutralité dans cette guerre. Dans son autobiographie, Jefferson écrit la chose suivante à propos de la Révolution française au moment de l'exécution de Louis XVI : « J'ai toujours pensé que s'il n'y avait pas de reine, il n'y aurait pas eu de révolution ». Le secrétaire d'État fut affaibli par les extravagances de l'ambassadeur français Edmond-Charles Genêt qui se conduisit de façon peu discrète et surtout peu diplomate depuis son arrivée aux États-Unis en avril 1793. Par deux fois, Jefferson voulut démissionner, mais George Washington insista pour qu'il demeura en poste jusqu'à la fin de l'année. Jefferson démissionna le et se retira sur ses terres de Monticello.
Ses partisans déposent sa candidature pour l'élection présidentielle de 1796 sans l'avertir, alors même qu'il avait exprimé son refus d'exercer la présidence dans une lettre adressée à Madison en 1795. Conformément aux prévisions de Madison, il arrive deuxième derrière son ami John Adams, et devient son vice-président. Les résultats de l'élection font apparaître clairement le clivage entre le Nord et le Sud sur la question de l'esclavage, qui conduira à la Guerre de Sécession. Sa fonction lui permet de retourner fréquemment en Virginie. Ses relations avec Adams se dégradent fortement durant la présidence de ce dernier, la faute principalement à l'opposition partisane farouche entre républicains et fédéralistes.
Avec la quasi-guerre navale contre la France (1798-1800), les fédéralistes menés par John Adams font construire une marine de combat et lèvent de nouveaux impôts. Le Congrès adopte les Alien and Sedition Acts (Lois sur les étrangers et la sédition) auxquels s’oppose Jefferson. À partir de là, le vice-président républicain-démocrate ne revient plus à Philadelphie et reste en Virginie.
Élection présidentielle de 1800
En 1800, Thomas Jefferson se lance à nouveau dans la campagne présidentielle.
Ses adversaires politiques le décrivent comme un déiste, un athée et un ennemi de la religion chrétienne. Jefferson est également accusé d'entretenir une relation avec une de ses esclaves noires, dont il aurait eu plusieurs enfants. Des pamphlets sont même écrits contre lui. Son rival Alexander Hamilton le traite de démagogue. Jefferson réplique en accusant Hamilton et les fédéralistes de vouloir établir un régime monarchique. Ce dernier veut soumettre les intérêts individuels à la grandeur de la nation. Jefferson considère que la République doit assurer les droits individuels exprimés dans la Déclaration d’Indépendance. La campagne dure d'avril à décembre.
Finalement, les fédéralistes perdent l’élection présidentielle. Le Collège électoral se réunit le mais il ne peut départager les deux candidats démocrates-républicains Thomas Jefferson et Aaron Burr. Conformément à la Constitution, c'est la Chambre des représentants qui élit alors le président ; après 36 tours et deux à trois scrutins par jour, Jefferson emporte la présidence le , paradoxalement grâce au soutien de son ennemi Alexander Hamilton. Ce dernier le préfère en effet à Aaron Burr qu'il trouve malhonnête et qui ne mérite pas, selon lui, d'accéder au pouvoir. Jefferson avait également promis à Hamilton de supprimer toutes les taxes intérieures, le gouvernement fédéral n'étant financé qu'à partir des droits de douane. Jefferson proposera la même année une abolition progressive de l’esclavage qui sera rejetée par le Sénat.
Première présidence (1801-1805)
Le premier mandat présidentiel de Thomas Jefferson est marqué par d'importants succès (achat de la Louisiane), des réformes politiques et une certaine popularité. Le président prend officiellement ses fonctions le . La cérémonie se déroule pour la première fois à Washington, D.C., qui devient la capitale fédérale. La présidence de Jefferson marque une étape importante dans la tradition démocratique américaine : elle représente en effet la première alternance entre les deux principaux partis politiques du pays.
Réformes politiques
Le président étant parvenu à calmer l'opposition fédéraliste, plusieurs réformes sont entreprises sur le plan législatif. Dans le secteur des finances, les impôts directs, l’impôt sur l’alcool et la loi de 1798 sur les étrangers sont supprimées. Le gouvernement fédéral ne peut se financer que sur les droits de douane. Jefferson lutte également avec succès contre l'endettement du pays et favorise l'immigration en assouplissant les règles d'entrée sur le territoire américain. D'autre part, le premier mandat de Jefferson marque un approfondissement des institutions du pays. En 1803, la décision de justice Marbury contre Madison donne à la Cour suprême la faculté de vérifier la constitutionnalité des lois. En 1804 est adopté le XIIe amendement à la Constitution qui modifie le système des grands électeurs qui dorénavant votent séparément pour le président et le vice-président, diminuant ainsi le risque d’une cohabitation entre deux personnalités politiquement opposées.
Politique étrangère
Jefferson envoie James Monroe et Robert R. Livingston auprès de Napoléon pour négocier l'achat de La Nouvelle-Orléans. Ils se voient offrir l'ensemble de la Louisiane française, soit un territoire de 2,1 millions de kilomètres carrés, pour la somme de 60 millions de francs-or (11,25 millions de dollars). Jefferson approuve cet achat qui est ratifié par le Congrès le 1803. La souveraineté américaine entre en vigueur le (acte du Louisiana Purchase). Cette annexion, la première du genre, double la surface des États-Unis. Elle représente l'un des plus beaux succès politiques de Jefferson. Elle constitue un moyen de stabiliser la jeune république en donnant des terres aux colons.
Expédition Lewis et Clark
Jefferson envoie l'expédition Lewis et Clark (1804-1806) vers la côte ouest pour reconnaître les territoires situés entre ceux de l'Union et l'océan Pacifique et trouver un passage fluvial à travers la barrière des montagnes Rocheuses. Il obtient du Congrès une subvention de 2 500 dollars afin de financer l'expédition. Jefferson rêve de trouver des mammouths, des volcans et des montagnes de sel, et surtout de rechercher le meilleur passage vers l'océan Pacifique à travers les montagnes Rocheuses. L'expédition permet l'étude des tribus amérindiennes, de la flore, de la faune et de la géologie de ces contrées. Jefferson peut donc être considéré comme l'un des initiateurs de la conquête de l'Ouest. Ordre avait été donné à Meriwether Lewis et à William Clark d'être amicaux et compréhensifs avec les tribus amérindiennes (majoritairement pacifiques — Lakotas mis à part), ce qu'ils firent. L'idée de Jefferson était de les prévenir de l'arrivée inéluctable de l'homme blanc au-delà de la Frontier (territoires amérindiens).
La fin du premier mandat de Jefferson est ternie par un drame familial : en , sa fille Mary meurt des suites d’un accouchement difficile ; Martha est alors la seule survivante de ses six enfants. Abigail Adams lui écrit une lettre qui l'émeut beaucoup, ce qui marqua le début d'une nouvelle correspondance où celle-ci s'efforça de réconcilier Jefferson et son mari. Jefferson se présente pour un deuxième mandat et remporte les élections le .
Seconde présidence (1805-1809)
Le second mandat présidentiel de Thomas Jefferson est plus difficile que le premier. Avec son vice-président George Clinton, il doit faire face à plusieurs problèmes : sur le plan des affaires étrangères, Jefferson tente de préserver la neutralité de son pays face aux troubles des guerres napoléoniennes. En outre, le parti de Jefferson est affaibli par la scission de John Randolph qui forme le groupe des « Quids » ou « Vieux Républicains », qui se rangent aux côtés de James Monroe. Enfin, la conspiration de Burr menace l'unité du pays.
Affaires intérieures
Au début de l'année 1805, Jefferson apprend la rumeur d'un complot mené par Aaron Burr, qui avait été vice-président durant sa première présidence. Le personnage intriguait pour entraîner une sécession des États de l’Ouest américain. Burr préférait détruire l’Union plutôt que d’accepter la réélection de Jefferson. Après une longue période d'attentisme, le président se décide à le faire arrêter. Burr est finalement jugé en 1807, mais le tribunal décide de l'acquitter.
À la fin du mandat présidentiel, le Congrès vote l'interdiction de la traite des Noirs (1808). Jefferson aurait sans doute remporté une troisième élection présidentielle, mais il décide de se retirer comme l’avait fait George Washington avant lui.
Politique étrangère
Sur le plan des relations internationales, Jefferson essaie de maintenir la neutralité des États-Unis dans les guerres napoléoniennes en refusant de choisir entre la Grande-Bretagne et la France. Le président tente aussi de maintenir ouvertes les voies maritimes face aux attaques des corsaires et barbaresques d'Alger soutenu par l’Empire ottoman, ce qui l’amène à renforcer la marine de guerre. À ce moment, la marine britannique impose un blocus à la France et de nombreux navires marchands américains sont saisis par les Britanniques. Ces derniers tentent parfois d'enrôler de force les marins américains.
En réponse à ces pratiques, Jefferson fait voter l’Embargo Act (« Loi sur l'embargo ») en 1807, qui dispose qu'aucun bateau ne peut entrer ni sortir des ports américains. Seuls perdurent quelques échanges clandestins, le commerce entre les États-Unis et le reste du monde disparaissant presque totalement. Cette mesure, destinée à affaiblir la Grande-Bretagne, a en fait largement nui à la prospérité américaine, faisant chuter le revenu réel des États-Unis de 8 %, impact inattendu étant donné la faiblesse des échanges américains avec le reste du monde à cette époque.
L’Embargo Act est de plus critiqué parce qu'il contrarie les droits individuels et affecte l'activité des marchands de la côte Atlantique. Des manifestations éclatent dans certaines villes et des libelles contre Jefferson circulent : « Thomas Jefferson, vous êtes le plus fieffé imbécile auquel Dieu ait donné vie. Que Dieu vous voue au diable ». Finalement, le Congrès obtient le pouvoir de réguler le commerce extérieur et décide d'abolir l’Embargo Act, qui est remplacé par la Nonintercourse Law. Cependant, les relations commerciales avec la France et la Grande-Bretagne demeurent suspendues.
Années de retraite (1808-1826)
Après son second mandat présidentiel, Jefferson se retire dans sa plantation de Monticello dont les travaux s'achèvent, où il dessine les plans de l'université de Virginie et s'adonne à satisfaire sa curiosité. Il assiste à son inauguration en mars 1825. Il collectionne les livres, gère sa plantation et reste attentif à la politique américaine.
Jefferson intervient par exemple dans les débats relatifs au compromis du Missouri, critiquant la volonté des abolitionnistes de limiter l'esclavage, jugeant qu'elle porte atteinte aux droits des citoyens. Il meurt le peu après minuit, à l'âge de 83 ans, soit cinquante ans jour pour jour après la signature de la Déclaration d'Indépendance qu'il avait rédigée. John Adams, lui aussi acteur majeur de la révolution américaine, s'éteint le même jour, quelques heures après son ami avec lequel il s'était réconcilié en 1812. Les derniers mots de Jefferson auraient été « sommes-nous déjà le 4 ? » et ceux de John Adams : « Thomas Jefferson vit-il toujours ? ». À l'époque, Jefferson fut célébré comme l'un des pères de la nation américaine.
Jefferson est enterré à Monticello, aux côtés de sa femme et de ses filles. Il est l'auteur de sa propre épitaphe, qui ne fait aucune référence à son rôle de président :
Ici repose Thomas Jefferson,
Auteur de la déclaration d'indépendance des États-Unis
Auteur de la loi sur la liberté religieuse en Virginie
Fondateur de l'université de Virginie
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