Martin Gray
Prénom : Martin
Nom : Gray
- Martin Gray
Mieczysław (Mietek) Grajewski , dit Martin Gray, est un écrivain franco-américain d'origine juive polonaise, né le 27 avril 1922 à Varsovie (Voïvodie de Varsovie) et mort le 25 avril 2016 à Ciney (Wallonie/Belgique). Dans son œuvre la mieux connue, Au nom de tous les miens (1971), il décrit une partie de sa vie et notamment le drame d'avoir perdu à deux reprises toute sa famille, d'abord dans les camps d'extermination nazis, puis dans l'incendie de sa maison dans le sud de la France
Ses mémoires, rédigées avec l'aide de l'historien et romancier français Max Gallo, ont fait l'objet d'une controverse en raison de la façon dont sont mêlées réalité et fiction.
Biographie
Seconde Guerre mondiale
Le , les nazis allemands envahissent la Pologne. Martin Gray a alors dix-sept ans. Né d'un père gantier et d'une famille juive, il est transféré avec ses proches dans le ghetto de Varsovie. Pour franchir les murs du ghetto de Varsovie où son père travaille au Judenrat, il soudoie des soldats nazis, des gardes polonais et des hommes du Jüdischer Ordnungsdienst (police juive du ghetto). Il devient ainsi un contrebandier. Plusieurs fois par jour, il fait des aller-retours pour rapporter de la nourriture dans le ghetto grâce aux tramways. Lors d'une rafle son père est arrêté pour être déporté. Grâce à ses connaissances Martin lui sauve la vie en l'aidant à s'échapper.
Dans son autobiographie « Au nom de tous les miens », il est raconté qu'il se livre pour accompagner sa mère et ses deux frères, déportés à Treblinka et que là-bas, sa mère et ses frères sont exterminés tandis qu'il est affecté dans divers kommandos, dont les sonderkommandos (chargés d'extraire les corps des chambres à gaz). Il a admis que cette partie était vraisemblablement une invention de son prête-plume, Max Gallo. Résumant les avis de plusieurs historiens, Sue Vice déclare:
« Bien que Gray ait effectivement vécu dans le ghetto de Varsovie et que les membres de sa famille aient effectivement été déportés à Treblinka où ils ont été tués, Gray lui-même n'y a pas été emmené. Il semblerait que Gray ait plutôt quitté le ghetto et vécu avec de faux papiers dans la partie aryenne de Varsovie. »
À son retour à Varsovie, il retrouve son père, qu'il croyait mort, et fait désormais partie de la résistance militaire. Cependant, quelques jours plus tard, lors de l'insurrection du ghetto, son père sera abattu devant ses yeux, parmi un groupe de juifs qui s'étaient jetés sur des SS après s'être rendus.
Il rejoint ensuite les partisans, puis l'Armée rouge, au sein de laquelle il finit la guerre, et marche sur Berlin le . Il est lieutenant du NKVD (ancêtre du KGB).
Son chef lui dit : « Trouve-nous les NSZ [résistants polonais anticommunistes], les mouchards, ceux qui t'ont dénoncé, les collaborateurs » et « ceux qui ne nous aiment pas » « Il faut d'abord nettoyer nos arrières ». Martin Gray accepte, la mort dans l'âme, dit-il, mais il dit aussi avoir cherché à utiliser ses fonctions pour se venger. « Il m'a affecté dans une unité de la N.K.V.D. qui suivait immédiatement les troupes de première ligne et s'installait derrière les batteries de fusées, nettoyant le pays occupé de ses éléments suspects. […] je connaissais les NSZ, j'étais Juif, avec une dette personnelle à faire payer. » Dans les prisons, il recherche des policiers polonais du temps de son marché noir dans le ghetto, notamment un qui avait refusé de « jouer », c'est-à-dire de fermer les yeux contre rétribution. Quand un collaborateur des nazis est circoncis, il le fait relâcher. Ses fonctions suivantes dans le NKVD consistent à faire avouer à des garçons du Werwolf qu'ils ont « juré de combattre par tous les moyens les ennemis du Führer, même après la capitulation » : « l'Armée rouge était l'armée des interrogatoires. Mais ici des hommes qui étaient encore des enfants risquaient leur vie ». « […] tous avaient prêté serment de fidélité absolue au Führer, tous étaient entrés volontairement dans le Werwolf, tous s'étaient engagés à la résistance, tous étaient des criminels de guerre et tous étaient innocents ». Pour lui, ces garçons de Berlin étaient innocents, comme le montre ce qu'il dit de cas semblables qu'il rencontra dans d'autres localités : « là les prisons étaient pleines de jeunes du Werwolf, innocents comme ceux de Berlin ». Il a l'impression de se retrouver dans le camp des bourreaux.
Il est décoré d'ordres prestigieux de l'Armée rouge pour son action au sein du NKVD : ordre de l’Étoile rouge, ordre de la Guerre patriotique et ordre d'Alexandre Nevski. Cent dix membres de sa famille sont morts pendant la Seconde Guerre mondiale.
Après la guerre
Après la guerre, il décide d'aller rejoindre sa grand-mère maternelle à New York en 1947.
Il fait fortune en vendant à des antiquaires américains des copies de porcelaines et de lustres qu'il fait fabriquer en Europe. Certains critiques relevèrent sévèrement le fait que Martin Gray, d'après le livre même dont il était coauteur avec Max Gallo, ait vendu, directement aux acheteurs finaux dans un magasin d'antiquités à lui et indirectement via d'autres antiquaires, des copies d'objets anciens qu'il fabriquait lui-même ou faisait fabriquer. Pierre Vidal-Naquet, qui avait d'abord avalisé ces critiques, écrivit ensuite : « Enfin, si M. Martin Gray peut à juste titre se plaindre d'être présenté comme un marchand de fausses antiquités alors que les documents qu'il m'a montrés établissent qu'il ne dissimulait pas le caractère récent des objets qu'il vendait, il ne peut que s'en prendre à M. Max Gallo, qui le présente effectivement comme fabricant et faisant fabriquer des “antiquités”. » Pourtant, en 2006, une nouvelle édition de langue anglaise d'Au nom de tous les miens reproduit un avant-propos, écrit en 1971, où David Douglas Duncan, ami de Martin Gray, évoquait « ce sourire de petit garçon quand il avouait avoir produit en masse des lustres de haute époque dans la cave de son magasin d'antiquités de la IIIe Avenue. » Dans un nouvel avant-propos à cette même édition, on lit : « Bien que Martin admette qu'il a parfois donné un coup de pouce quand il mettait sur pied son commerce d'antiquités (...) ».
Il est naturalisé citoyen américain en 1952 et devient Martin Gray. Il rencontre Dina Cult, jeune mannequin américaine d'origine hollandaise, et l'épouse en 1959. Ils s'installent dans le sud-est de la France, à Tanneron, non loin de Mandelieu.
Le il perd son épouse et ses quatre enfants dans l'incendie du Tanneron. Au bord du suicide, il déclare avoir décidé de lutter pour devenir un témoin et trouver encore une fois la force de survivre, l'écriture devenant alors, d'après lui, une thérapie.
Depuis lors, Martin Gray, remarié deux fois, est père de cinq autres enfants (Barbara, Larissa, Jonathan, Grégory et Tom).
En 2001, après plus de quarante ans passés dans le Var, Martin Gray s'installe en Belgique, à Uccle, commune aisée dans l'agglomération de Bruxelles, où il est fait citoyen d'honneur en 2007.
À partir de 2005 il habite à Cannes. En 2012 il s'installe à Ciney dans le Condroz belge où il est fait citoyen d'honneur le . Il est retrouvé mort à son domicile, dans sa piscine, dans la nuit du 24 au , deux jours avant son 94e anniversaire.
Activités philanthropiques
Fondation Dina Gray
S'attachant à faire vivre le souvenir des siens, il crée la fondation Dina Gray à vocation écologique, chargée de lutter contre les incendies de forêts et pour la protection de l'Homme à travers son cadre de vie. À l'automne 1971, la Fondation lance la campagne « Un arbre un enfant ».
Arche de la Défense
Martin Gray a été le président de l'Arche de la Défense à Paris durant plusieurs années (1989-2001).
Coordination française pour la Décennie
Il a été également membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.
Distinctions
- 2007 : citoyen d'honneur de la commune d'Uccle en Belgique.
- Prix international Dag Hammarskjoeld pour Au nom de tous les miens.
- Docteur honoris causa de l'université américaine de Paris, de l'université de Genève de diplomatie et relations internationales
- Médaille d'or du Mérite européen.
- 2013 : citoyen d'honneur de la ville de Ciney en Belgique.
Ces informations proviennent du site Wikipedia (v2.1 – 31/07/2025 12:25:55). Elles sont affichées à titre indicatif en attendant un contenu plus approprié.
Tous les rôles de Martin Gray actuellement dans le mediabrol
- Acteurs
- Films hors séries (infos)
- Calum dans - The Outrun (infos) (Films hors séries)
Version en cache
31/07/2025 12:25:55 Cette version de la page est en cache (à la date du 31/07/2025 12:25:55) afin d'accélérer le traitement. Vous pouvez activer le mode utilisateur dans le menu en haut pour afficher la version plus récente de la page.Document créé le 01/05/2020, dernière modification le 14/04/2025
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/personne/gray-martin.htmlL'infobrol est un site personnel dont le contenu n'engage que moi. Le texte est mis à disposition sous licence CreativeCommons(BY-NC-SA). Plus d'info sur les conditions d'utilisation et sur l'auteur.
- Films hors séries (infos)