Louis Duchesne
Prénom : Louis
Nom : Duchesne
Date de naissance : 28-03-1926
Lieu de naissance : Lyon, Rhône, France
Décédé le : 28-03-1926
- Louis Duchesne
Louis Duchesne, connu comme « Mgr Duchesne », né à Saint-Servan (Ille-et-Vilaine) le 13 septembre 1843 et mort à Rome (Italie) le 21 avril 1922, est un chanoine catholique, philologue et historien français. Auteur d'une œuvre abondante et érudite, fondatrice sur le plan méthodologique d'une approche de l'histoire de l'Église sur des bases scientifiques, il mène une carrière d'enseignant à l'Institut catholique de Paris puis à l'École pratique des hautes études, avant de diriger notamment l'École française de Rome et l'Institut français d'archéologie orientale du Caire. Membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres depuis 1888, docteur honoris causa de plusieurs universités européennes, il est élu à l'Académie française en 1911, ce qui n'empêche pas que son Histoire ancienne de l'Église, soupçonnée de modernisme, soit condamnée par les autorités vaticanes en 1912, avant que ses travaux ne soient réhabilités par ces mêmes autorités de manière posthume.
Biographie
Jeunesse
Né le à Saint-Servan, Louis Marie Olivier Duchesne est issu d'une famille de marins (son père était capitaine terre-neuvas) et de corsaires originaire de Binic (actuel département des Côtes-d'Armor), dont l'un, Noël Duchesne, était compagnon de Surcouf. Louis est le dernier d'une fratrie de cinq enfants, née d'Anne-Marie Gourlay et de Jacques Duchesne, un capitaine terre-neuvas disparu au large de Terre-Neuve en 1849 lors du naufrage de l'Euphémie. Cette même année, son frère aîné Jean-Baptiste Duchesne (1832-1908), missionnaire à la Société de l'Océanie d'Auguste Marceau, fait aussi naufrage en territoire chinook dans l'Oregon.
En 1855, âgé de douze ans, il entre au petit séminaire de Saint-Méen et l'année suivante au collège Saint-Charles de Saint-Brieuc. Reçu bachelier ès sciences, il hésite un temps entre rejoindre l'école polytechnique ou le séminaire mais opte pour celui-ci.
Prêtre
En 1863, son évêque l'envoie à Rome pour parfaire sa formation théologique au Collège romain, la future Université pontificale grégorienne mais il s'adonne plus volontiers aux visites des ruines et à la découverte de l'archéologie chrétienne, notamment à travers la lecture des travaux de Giovanni Battista de Rossi.
Ayant rejoint le séminaire de Saint-Brieuc, il est ordonné prêtre le et enseigne quelque temps dans son ancien collège, avant de se rendre à Paris en 1871 pour obtenir ses grades universitaires à l'École des Carmes. Il suit dans le même temps les conférences de l'École pratique des hautes études en philologie et en antiquités grecques et s'initie à la critique textuelle entre 1871 et 1873. L'établissement l'envoie alors en mission à Rome où s'est mis en place un cours d'archéologie à destination des membres de l'École française d'Athènes. Il y fait partie de l'équipe qui transforme ce cours en un établissement national permanent : l'École française de Rome, dont il devient membre en compagnie de Gustave Bloch, Albert Dumont, Eugène Müntz, Othon Riemann, Léon Clédat ou encore Théophile Homolle.
C'est durant cette période qu'il prépare en guise de thèse une Étude sur le Liber Pontificalis dont le jury salue la rigueur critique et l'érudition mais qui suscite des critiques d'ecclésiastiques qui trouvent l’œuvre par trop « rationaliste » et s'en ouvrent à la congrégation de l'Index. Duchesne échappe néanmoins aux sanctions, grâce notamment à l'intervention de de Rossi avec lequel il a pu sympathiser.
Amateur d'archéologie et élève de l'École française d'Athènes en 1874, il fréquente Gustave Bloch et organise plusieurs missions : en Épire et Thessalie ( avec Charles Bayet, en particulier au mont Athos), en Syrie et en Asie mineure (voyage avec Maxime Collignon et le Grec Nikolaos Hadjithomas, du au ).
Historien du christianisme ancien
De retour en France, devenu docteur ès lettres, il refuse une chaire dans l'enseignement supérieur public et lui préfère la nouvelle chaire d'histoire ecclésiastique de l'Institut catholique de Paris. Cependant, son enseignement fait rapidement l'objet de contestations qui l'obligent à se mettre en congé durant l'année 1882-1883. En 1885, sa remise en question, dans ses cours et publications, des origines apostoliques des évêchés de Gaule suscitent les protestations de plusieurs évêques, à la suite de celle de l'archevêque de Sens Victor-Félix Bernadou, qui demandent sa tête : pour éviter le scandale, Duchesne doit solliciter un nouveau congé.
Nommé dans la foulée Maître de conférences à la IVe section de l'École pratique des hautes études de Paris, il y enseigne les sciences historiques et philologiques et en 1892, l'École crée spécialement pour lui une direction d'étude pour les antiquités chrétiennes.
Fondateur et collaborateur régulier du Bulletin critique de littérature, d'histoire et de théologie, Mgr Duchesne produit une abondante œuvre érudite sur l'histoire de l'Église : Le Liber Pontificalis en Gaule au VIe siècle, Origines du culte chrétien, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule, Les premiers temps de l'État pontifical…
Appliquant les méthodes de la jeune science historique, il est reçu à l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1888 mais accumule critiques et soupçons dans les rangs du clergé au point qu'en 1895, il doit quitter sa chaire de l'Institut catholique, étant aussitôt nommé directeur de l'École française de Rome par les autorités de la République, une fonction qu'il conserve jusqu'à sa mort. Malgré ces vicissitudes avec la Curie, le pape Léon XIII songe à le faire cardinal mais finalement ne lui confère, en 1900, que la dignité de protonotaire apostolique, ce qui lui ouvre néanmoins à la titulature de « monsignor ».
En 1902, il entame une importante correspondance avec Augustine Bulteau qui va durer jusqu'en 1922.
Modernisme
Ses livres lui valent de prestigieuses reconnaissances (chanoine honoraire de Paris, commandeur de la Légion d'honneur, docteur honoris causa des universités de Cambrige et Jagellonne...), d'être reçu à l'Élysée par Émile Loubet en 1904 et élu à l'Académie française où il est reçu en janvier 1911. Mais ses travaux inquiètent la hiérarchie catholique à tel point que le pape Pie X, principal adversaire du modernisme qu'il condamne en 1907 dans l'encyclique Pascendi, juge son Histoire ancienne de l'Église trop moderniste et la met à l' Index en janvier 1912. Duchesne, « [s'inclinant] respectueusement devant le décret », fait alors acte de soumission à l'autorité pontificale. Il poursuit néanmoins la rédaction du quatrième volume de son Histoire — auquel il donne un titre différencié des trois premiers, suivant une suggestion du nouveau pape Benoît XV — qui paraît de manière posthume en 1924 avec l'Imprimatur des autorités vaticanes.
Du reste, Mgr Duchesne n'a jamais caché son opinion sur la politique, qu'il estime un peu naïve, de Pie X. Lorsque parait l'encyclique Gravissimo officii munere, à la suite de la Séparation de l'Église et de l'État, il déclare malicieusement : « Avez-vous lu la dernière encyclique du Saint-Père, Digitus in oculo (« doigt dans l'œil ») ? »; et toujours à propos de Pie X, qui a été patriarche de Venise avant de devenir pape : « C'est un gondolier vénitien dans la barque de saint Pierre : il est naturel qu'il la conduise à la gaffe…».
Louis Duchesne meurt à Rome le , son corps est ramené en Bretagne, transitant dans sa maison de la Cité d'Aleth, à Saint-Servan. Il repose au petit cimetière marin du Rosais.
Académicien
Membre de plusieurs académies étrangères (Berlin, Göttingen, Rome et Turin), Mgr Louis Duchesne est élu à l'Académie française le , lors de la remise du fauteuil du cardinal Mathieu. Appuyé notamment par Pierre Loti et s'opposant aux candidatures droitières, Mgr Duchesne triomphe par 17 voix sur 32 votants. Dans L'Humanité, Jean Jaurès salue sa nomination. Il est reçu le par Étienne Lamy, devenant le voisin sous la coupole de Raymond Poincaré et d'Anatole France. À cette occasion, le dessinateur Francisque Poulbot le caricature dans l'hebdomadaire parisien Les Hommes du jour du . À son tour, en , il reçoit le maréchal Lyautey.
Mgr Duchesne fut président de la Société des Antiquaires de France à partir de 1893.
Distinctions
Décoration
- Commandeur de la Légion d'honneur (5 avril 1903)
Récompenses
- Docteur honoris causa de l'université de Cambridge (1896)
- Docteur honoris causa de l'université Jagellonne (1900)
- Docteur honoris causa de l'université d'Oxford (1906)
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