Régis Debray
Prénom : Régis
Nom : Debray
Date de naissance : 02-09-1940
Lieu de naissance : Paris, France
- Régis Debray
Régis Debray, né le 2 septembre 1940 à Paris, est un écrivain, philosophe et haut fonctionnaire français. Engagé aux côtés de Che Guevara dans les années 1960, il est emprisonné et torturé à plusieurs reprises en Amérique du Sud et il a été accusé d'avoir révélé le cachette de Che Guevara
Il devient par la suite un écrivain prolifique
Dans le domaine des sciences de l'information, il crée et développe le domaine de la médiologie et fonde la revue MédiuM
Il est fondateur en 2002 de l'Institut d'étude des religions et de la laïcité, une chaire universitaire française publique sur « l'enseignement du fait religieux dans l'école laïque »
Il a été membre de l'académie Goncourt entre 2011 et 2015.
Biographie
Enfance
Régis Jules Debray est le fils de Georges Debray, avocat au barreau de Paris, ancien membre du conseil de l'Ordre des avocats et secrétaire de la Conférence des avocats du barreau de Paris, et de Janine Alexandre-Debray, avocate et femme politique.
Études
Élève au lycée Janson-de-Sailly dans le 16e arrondissement de Paris, il a pour premier « passeur » vers la philosophie Jacques Muglioni qu'il décrit comme un « hussard noir de la grande époque » ne commentant jamais l'actualité. Il est reçu premier au concours d'entrée à l'École normale supérieure (Lettres) en 1960 puis passe l'agrégation de philosophie en 1965, tout en militant à l'Union des étudiants communistes. Il étudie à la faculté des lettres de Paris. En 1965, il est nommé professeur de français au lycée Henri-Poincaré de Nancy, qu'il quitte après quelques mois d'enseignement.
Avec Che Guevara
La même année, il part à Cuba puis suit Che Guevara en Bolivie. Il théorise sa participation à la guérilla de Ñancahuazú dans Révolution dans la révolution (1967) où il développe la théorie du foquisme de « foco » (foyer en espagnol) : la multiplication de foyers de guérilla. Ion Mihai Pacepa, ancien général des services secrets roumains, dit qu'alors le « terroriste français Régis Debray était un agent hautement prisé du KGB ». Il use alors du pseudonyme de « Danton ».
La guérilla de Ñancahuazú est durement frappée le , lorsque Régis Debray et Ciro Bustos sont capturés. Tous deux sont torturés par les forces gouvernementales et par des agents de la Central Intelligence Agency (CIA). Irénée Guimarães sera aussi, à cette occasion, arrêté avec eux par la police militaire bolivienne. Les preuves d'un accord de Debray avec la CIA (informations contre arrêt des tortures et promesse d'une peine clémente) ont été découvertes ; d'autres évoquent également des informations et des dessins donnés par Bustos en échange d'un traitement de faveur pour l'identification du groupe. Aucune version n'a pu être confirmée à ce jour, mais il semble vraisemblable qu'un ensemble de renseignements, à la suite de leurs interrogatoires respectifs, ait permis de rassembler assez d'éléments pour permettre aux forces boliviennes d'identifier, tracer et intercepter le groupe.
Arrestation et prison en Bolivie
Selon Jorge Castañeda Gutman, Debray est passé à tabac les premiers jours de sa détention, mais jamais torturé au sens propre. Personne à aucun moment n’a touché un cheveu de Circo Bustos (en). C’est au bout de trois semaines, après avoir sciemment parlé dans le vide de façon à ne livrer aucune information concrète, que Debray admet les évidences, à savoir la présence du Che, déjà reconnue par Bustos, les déserteurs et le guérillero Vasquez Viana, arrêté le et victime d’un subterfuge. Même après la rupture politique de Debray avec le régime cubain, Manuel Piñeiro (es), le chef des services secrets cubains, reconnaît que ce dernier n’a fait que « confirmer la présence du Che en Bolivie », et qu’« il ne serait pas correct de ma part de rendre Debray responsable de la localisation de la guérilla, et encore moins de la mort du Che ». Quant à Fidel Castro, qui avait déjà évoqué « l’attitude ferme et courageuse » de Debray dans sa préface au Journal du Che (1968), il répète dans sa Biographie à deux voix l’avoir envoyé lui-même en mission en Bolivie, et ne lui fait reproche de rien. Debray a lui-même, dans sa Déclaration devant le Conseil de Guerre, révélé et stigmatisé la présence de la CIA dans ses interrogatoires et les propositions qui lui furent faites de se renier en échange d’une libération « rapide et discrète ».
Selon Jean Lartéguy, Debray manqua de peu d’être victime d'une exécution extrajudiciaire : des camarades des trois officiers morts devaient venir, avec l'accord des gardiens, pour l'abattre ; la garde fut changée, et le projet éventé. Le lendemain, un tueur déguisé en policier chargé de l’enquête fut arrêté aux portes de la prison. Enfin, au cours du transfert entre Muyupampa (es) et Camiri, il devait être « abattu en tentant de s'échapper » ; il fut finalement transporté par hélicoptère.
Selon Aleida Guevara, il aurait livré des informations-clés permettant d'éliminer le Che. Cette imputation, intervenue après la rupture politique de Debray avec le régime cubain en 1989 (alors qu'a lieu le procès du général Ochoa et que s'ensuit l'exécution de son ami Tony de la Guardia (en), qu'il condamne), n'a jamais été reprise par Fidel Castro, et même démentie par le chef des services secrets cubains, Manuel Piñeiro, ainsi que par François Maspero, Pierre Clostermann, compagnon de la Libération, après une entrevue avec le général Parrientos, l'investigateur cubain Froilán González et par Régis Debray lui-même.
Régis Debray sera condamné le à la peine maximale de trente ans d'emprisonnement militaire, échappant à la peine capitale. S'ensuivra une campagne internationale en sa faveur lancée par Jean-Paul Sartre ; il sera libéré au bout de trois ans et huit mois d'incarcération, le , grâce à un général modéré de la junte militaire au pouvoir en Bolivie. Laurence Debray (2017 : p. 148) écrit qu'un attaché militaire bolivien fut nommé à Paris afin de négocier secrètement un accord de fourniture d'équipement militaire en échange de la liberté de Debray.
Libre en Amérique du Sud
À sa libération, il séjourne au Chili et rencontre Salvador Allende et Pablo Neruda. De la rencontre avec Salvador Allende émergeront le livre Entretiens avec Allende sur la situation au Chili, ainsi qu'un entretien vidéo : Ce que disait Allende. Il travaille fin 1972 avec Serge et Beate Klarsfeld afin de les aider à organiser l'enlèvement du responsable nazi Klaus Barbie, devenu fonctionnaire en Bolivie, et d’obtenir son jugement en France. L'opération échoue en raison d'un incident technique, et parce que Barbie est emprisonné temporairement à la Paz. Dix ans plus tard en 1982 Debray convaincra Mitterrand de procéder à l'extradition de Barbie, alors que la dictature bolivienne était tombée. Il rentre en France en 1973. Ciro Bustos vit quant à lui en exil en Suède.
En 1975, il intervient pour défendre son ami Pierre Goldman dans son procès. Il publie un livre, « Nos rendez-vous manqués (Pour Pierre Goldman) », qui est un hommage à une génération de militants.
En 1979, son tiers-mondisme revenant à la charge, il participe — essentiellement en tant qu'observateur — à la révolution sandiniste aux côtés des muchachos du Nicaragua aux côtés de Daniel Ortega et Humberto Ortega, qui considèrent le proche de Castro comme un ami. Un crochet par Paris lui fait manquer le renversement du dictateur Somoza en place.
Retour en France
De 1981 à 1985, il est chargé de mission pour les relations internationales auprès du président de la République François Mitterrand. Le , une explosion détruit son appartement, vide à ce moment-là ; cet attentat aurait été commis par de mystérieuses « Brigades révolutionnaires françaises » qui avaient revendiqué l'enlèvement de Jean-Edern Hallier, quelques mois plus tôt, le . Régis Debray est ensuite nommé secrétaire général du Conseil du Pacifique Sud, et enfin maître des requêtes au Conseil d’État puis mis en disponibilité sans traitement en 1988. Il démissionne en 1992.
En 1991, il participe à la fondation du Comité Laïcité République. La même année, il est responsable culturel du Pavillon français à l’exposition universelle de Séville. En 1993, il présente une thèse de doctorat à Paris-I, intitulée « Vie et mort de l’image. Une histoire du regard en Occident », sous la direction de François Dagognet ; il obtient, en 1994, son habilitation à diriger des recherches.
Il analyse alors l'impact des médias et de la communication, et fonde, en 1996, les Cahiers de médiologie qui deviennent, en 2005, la revue Médium. Transmettre pour innover.
En 1998, il est directeur de programme au Collège international de philosophie (avec François Dagognet) et anime un séminaire sur « Technique et Philosophie »). Il devient président du Conseil scientifique de l'École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques (ENSSIB).
En 2002, il est à l'initiative de la création de l'Institut d'étude des religions et de la laïcité (détachement auprès de l'École pratique des hautes études, à Paris) dont il est président jusqu'en 2004.
Selon l'ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide, Régis Debray est allé à Port-au-Prince en 2004 lui demander de démissionner avant la fin de son mandat constitutionnel.
Le , Régis Debray est élu membre de l'académie Goncourt. Dans une lettre datée du , il annonce qu'il démissionne du jury de l'académie.
En 2013, il écrit une tribune proposant l'entrée de Joséphine Baker au Panthéon, ce qui est chose faite le .
Vie privée
Il rencontre Elizabeth Burgos en 1963 à Caracas ; ils prennent ensemble le maquis. Ils vont ensuite à Cuba. De retour en France en 1973, ils logent chez Simone Signoret, place Dauphine à Paris. Ils ont une fille, Laurence Debray, née en 1976.
Régis Debray rencontre à Paris en 1995 Isabelle Ambrosini, son épouse. Ils ont un fils, Antoine, né en 2001.
Il vit à Paris, dans le quartier de l'Odéon, puis à Boutigny-Prouais.
Distinctions
- 1977 : prix Femina pour La neige brûle (1977)
- 1996 : prix Novembre pour Loués soient nos seigneurs (1996)
- 2005 : docteur honoris causa de l'université Montaigne-Bordeaux-III
- 2011 : élu membre de l'académie Goncourt
- 2019 : Grand prix de littérature de l'Académie française
Distinctions
- 1977 : prix Femina pour La neige brûle (1977)
- 1996 : prix Novembre pour Loués soient nos seigneurs (1996)
- 2005 : docteur honoris causa de l'université Montaigne-Bordeaux-III
- 2011 : élu membre de l'académie Goncourt
- 2019 : Grand prix de littérature de l'Académie française
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Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/personne/debray-regis.htmlL'infobrol est un site personnel dont le contenu n'engage que moi. Le texte est mis à disposition sous licence CreativeCommons(BY-NC-SA). Plus d'info sur les conditions d'utilisation et sur l'auteur.
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