Marion Cotillard

Photo de Cotillard, Marion
Prénom : Marion
Nom : Cotillard
Nom original : Marios
Date de naissance : 30-09-1975
Lieu de naissance : Paris, France

Informations de Wikipedia (v2.1 – 29/07/2025 10:47:43)
Marion Cotillard

Marion Cotillard, née le 30 septembre 1975 à Paris, est une actrice et productrice française. Active au cinéma depuis la fin des années 1990, elle est révélée au grand public par son rôle de compagne du personnage principal dans la saga Taxi, qu'elle incarne dans les trois premiers films de la franchise

En février 2005, elle reçoit la première des grandes récompenses qui vont jalonner sa carrière : le César de la meilleure actrice dans un second rôle, pour seulement huit minutes de présence à l'écran dans le film Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet. En 2008, c'est la consécration internationale : son interprétation de la chanteuse Édith Piaf dans le film biographique La Môme d'Olivier Dahan lui attire de nombreuses récompenses, dont le César, le Golden Globe, le BAFTA et l'Oscar de la meilleure actrice

Elle devient notamment la première Française à être désignée « meilleure actrice » par l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences (Oscars) pour un film tourné en langue française, et la deuxième actrice à gagner ce prix pour un rôle parlé dans une langue étrangère. Ce triomphe critique l'accompagne également dans les années 2010 pour ses interprétations dans les films De rouille et d'os, The Immigrant, Deux jours, une nuit et Macbeth, et consacre une carrière internationale aux choix artistiques variés, la menant à plusieurs reprises au Festival de Cannes

Régulièrement louée pour la qualité de son jeu d'actrice, elle collabore notamment avec des réalisateurs renommés tels que Ridley Scott, Tim Burton, Woody Allen, Christopher Nolan, James Gray, Jacques Audiard, les frères Dardenne, Xavier Dolan, Arnaud Desplechin ou Leos Carax.

Biographie

Enfance et formation

Née le dans le 12e arrondissement de Paris, Marion Cotillard est issue d'une famille d'artistes. Ses parents sont tous deux comédiens et professeurs d'art dramatique ; sa mère Niseema Theillaud, de son vrai nom Monique Theillaud, est comédienne de théâtre et directrice d'acteurs, et son père Jean-Claude Cotillard, spécialiste du mime et du burlesque, fait des tournées en Europe et en Asie et deviendra plus tard directeur de l'École supérieure d'art dramatique de Paris (ESAD). Elle a deux frères, les jumeaux Quentin et Guillaume, nés en 1977 et eux-mêmes artistes. C'est son cousin, le comédien Laurent Cotillard, qui dirige Marion Cotillard pour sa première apparition sur scène, en 1997 dans Y a des nounours dans les placards.

Marion Cotillard est assez solitaire dans sa jeunesse, isolée hors de la symbiose entre ses frères jumeaux et à l'école. Élevée dans un cadre familial très ouvert, bourgeois et bohème, le monde extérieur ne lui apparaît par contraste « pas à la hauteur », et c'est le théâtre qui lui permet de sortir de cette phase de mutisme : « Avec le théâtre, j’ai recommencé à m’exprimer en employant des mots que d’autres avaient déjà utilisés. Parler redevenait simple pour moi. Le théâtre m’a aidée à retrouver les mots qui m’avaient tellement manqué, à m’ouvrir ». Son père lui montre des films muets et l'initie à l'art du mime.

Elle vit plusieurs années en banlieue parisienne, dans une tour d'Alfortville, près de Créteil. Élève au collège Victor-Hugo de Puiseaux, au lycée Voltaire à Orléans, où elle a pris une option théâtre, puis au lycée Molière à Paris, elle entre enfin en 1994 au Conservatoire d'art dramatique d'Orléans. Elle y étudie pendant quatre ans et y suit notamment les cours de son père.

Débuts et révélation commerciale (1994-1999)

En 1994, elle obtient le premier prix du conservatoire d'art dramatique d'Orléans. En plus d'une première reconnaissance, cette distinction lui offre une courte apparition dans la série télévisée à succès Highlander, où elle apparaît quelques minutes dans l'épisode 21 de la saison 1, Nowhere to run. Diplômée du conservatoire, elle déménage ensuite à Paris, près de la gare du Nord, où elle enchaîne les apparitions dans des projets modestes ; entre deux rôles, elle tente de vendre des figurines en pâte à modeler de sa confection, pour joindre les deux bouts. Elle fait notamment en 1996 de brèves apparitions dans Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) d'Arnaud Desplechin ou La Belle Verte de Coline Serreau.

Après avoir reçu son premier prix d'interprétation aux Rencontres cinématographiques d'Istres en 1998 avec le court métrage Affaire classée et une mention spéciale du jury pour La Guerre dans le Haut Pays au festival du film de montagne d'Autrans, c’est le grand succès commercial du film Taxi, produit par Luc Besson, qui la révèle au grand public en 1998 et lui vaut une première nomination aux Césars, à seulement 23 ans. Elle reprend son personnage dans les deux opus suivants, mais après Taxi 3, sorti en janvier 2003, elle avertit le producteur et scénariste Luc Besson qu'elle ne veut plus faire partie de la saga, dans laquelle son personnage est toujours « en retrait » et, de plus, elle est déjà prise par le tournage d'un projet plus ambitieux pour elle, La Môme, qui va lui offrir un rôle-titre.

De ces premières années de carrière, le journal Libération estime rétrospectivement qu'elle « a d’abord longtemps traîné une image de godiche du cinéma français, pas vraiment aidée par son rôle de compagne de Samy Naceri dans Taxi et par sa propension à rouler des yeux. Elle égrène ensuite des films dont personne ne se souvient. »

Progression critique (années 2000)

En parallèle du grand succès populaire de Taxi, où elle n'interprète qu'un personnage secondaire, elle apparaît dans des films plus discrets, tel que le court-métrage de Nils Tavernier La Mouette, segment du film engagé L'amour est à réinventer, dix histoires d'amour au temps du sida (1997), ou dans Lisa (2001) de Pierre Grimblat, avec Benoît Magimel et Jeanne Moreau. En 2001, elle joue le double rôle principal des Jolies Choses, face à Patrick Bruel, pour lequel elle est à nouveau nommée au César du meilleur espoir féminin, trois ans après Taxi. Elle donne également la réplique à Thierry Lhermitte dans le thriller Une affaire privée de Guillaume Nicloux dans lequel elle incarne un second rôle d'étudiante.

Mais le succès et la notoriété grandissante apportés par la série des Taxi lui font craindre d'être enfermée dans l'image d'une « actrice-poupée ». À cet égard, l'appel du réalisateur américain Tim Burton qui lui offre un petit rôle dans Big Fish lui paraît providentiel ; ce film de 2003, à l'univers travaillé, marque également sa première incursion dans le cinéma américain. En 2002, pour la seconde édition du Festival de Marrakech, elle intègre le jury des courts-métrages.

En 2003, elle tient le premier rôle féminin de la comédie romantique Jeux d'enfants qui lui vaut, au Festival de Cannes 2004, le Trophée Chopard de la révélation féminine. Il s'agit de sa première collaboration avec l'acteur et réalisateur Guillaume Canet, avec qui elle retravaillera de nombreuses fois. Le film cumule plus de 1 million d'entrées en France.

Cette année-là, elle tient aussi et surtout le petit rôle du personnage de Tina Lombardi dans l'adaptation du roman Un long dimanche de fiançailles, de Jean-Pierre Jeunet, une présence à l'écran qui « tend à colorer un peu le sépia tout lisse du film de Jeunet », d'après Écran Large. Son interprétation d'une prostituée qui cherche à venger la mort de son amant dans l'enfer des tranchées lui vaut le César de la meilleure actrice dans un second rôle, malgré un temps d'apparition à l'écran de seulement quelques minutes.

Le réalisateur britannique Ridley Scott l'engage l'année suivante pour faire face à Russell Crowe dans sa comédie dramatique Une grande année, adaptation d'un roman dans lequel un trader anglais se métamorphose au contact de la Provence. L'actrice s'impose notamment lors des auditions face à Eva Green ou Vahina Giocante, et impressionne peut-être par sa maîtrise de l'anglais, qu'elle mobilise à nouveau quelques années après Big Fish ; Le Monde note cependant que le film ne « lésine [pas] sur les clichés », opinion que rejoint Télérama qui estime que le film « inflige à peu près tous les clichés possibles » et que « la magie […] ne traverse jamais l'écran ». Elle apparaît aussi notamment dans la comédie belge Dikkenek, d'Olivier Van Hoofstadt (2006).

Tête d'affiche et consécration internationale (2007-2008)

Vient ensuite l'occasion d'une vie : Marion Cotillard obtient le rôle de la chanteuse Édith Piaf dans le film biographique d'Olivier Dahan, La Môme, qui sort en 2007. Lors des auditions de l'actrice principale, elle est en concurrence avec Audrey Tautou, que les producteurs lui préfèrent, mais elle reste activement soutenue par Dahan qui, séduit par la gravité de ses yeux et son « côté tragédienne », exige de choisir « Cotillard ou personne », ainsi que par le producteur Alain Goldman ; il s'agirait de la raison pour laquelle TF1 aurait divisé son financement du film par trois et The Walt Disney Company se serait rétracté de la distribution. Cotillard a beau avoir tourné avec Tim Burton, elle ne reste en effet pas assez « bankable » aux yeux des investisseurs. Après un long enchaînement d'apparitions secondaires, c'est la première fois que l'actrice se voit offrir un rôle-titre dans un film important, bien qu'il lui impose une métamorphose conséquente durant les quatre mois intenses de tournage.

Le film est un succès mondial et cumule en France plus de 5 millions d'entrées. Il vaut surtout à Marion Cotillard des récompenses qu'aucune actrice n'avait réussi à cumuler auparavant pour un même rôle, à savoir le Golden Globe, le BAFTA, le César et surtout l'Oscar 2008 de la meilleure actrice. Elle devient ainsi la troisième Française après Simone Signoret et Juliette Binoche à gagner une statuette à Hollywood dans cette catégorie, la deuxième comédienne après Sophia Loren à être sacrée pour une interprétation dans une langue autre que l'anglais et, enfin, la seule interprète à être couronnée pour un rôle en langue française. Marion Cotillard devient aussi la seule personne, avec Adrien Brody pour Le Pianiste, à recevoir un Oscar et un César pour la même interprétation. Un documentaire, Mon clown, sorti en 2008 et réalisé par l'agent artistique de l'actrice, Bastien Duval, retrace ce triomphe en suivant pendant un an Cotillard lors de la promotion mondiale de La Môme, qui l'oblige notamment à s'acheter une maison à Santa Monica et à faire vacciner son chat pour l'emmener dans ses déplacements, tandis que de nombreux agents et attachés de presse s'attachent à la rendre « oscarisable ».

Ce triomphe aux États-Unis est sans commune mesure pour une actrice et pour un film français récent. Première note ainsi qu'avant même sa sortie en avant-première à la Berlinale 2007, La Môme a déjà trouvé un distributeur américain, probablement du fait de la notoriété d'Édith Piaf et de celle de Cotillard. D'après le magazine de cinéma, « si en France, la presse salue le film d'Olivier Dahan dans son ensemble, aux États-Unis, c'est la prestation de Marion Cotillard qui est principalement mise en lumière ». Écran Large considère que « c'est typiquement le genre de prestation Actors Studio qui provoque la pâmoison des foules ». Le journaliste Serge Kaganski estime néanmoins dans Les Inrocks que ce succès américain d'un biopic sur Édith Piaf ne fait que montrer que « l’image de la France aux Etats-Unis [est] encore figée dans les clichés passéistes, que notre culture populaire musicale [est] là-bas réduite à la môme Piaf » et que l'extrême médiatisation française de ce plébiscite critique autour de Cotillard sert à offrir « un joli miroir à notre narcissisme national en berne ».

Les affres d'une médiatisation soudaine rattrapent cependant l'actrice, à qui une partie de la presse américaine reproche les propos qu'elle avait tenus dans un entretien diffusé par la chaîne Paris Première le , soit plus d'un an avant qu'elle n'eût reçu son Oscar. Marion Cotillard s'y demandait si les Américains avaient vraiment marché sur la Lune dans les années 1970, mettait en doute les circonstances de la mort du comédien Coluche et niait la version officielle des attentats du 11 septembre 2001 : « Je pense qu'on nous ment sur énormément de choses : Coluche, le 11-Septembre. On peut voir sur internet tous les films du 11-Septembre sur la théorie du complot. C'est passionnant, c'est addictif, même. […] Il y a une tour, je crois que c'est en Espagne, qui a brûlé pendant 24 heures. Elle ne s'est jamais effondrée ! Aucune de ces tours ne s'effondre. Et là, en quelques minutes, le truc s'effondre. […] Et puis c'était un gouffre à thunes, […] c'était beaucoup plus cher de faire des travaux que de les détruire… ». Relayés dans la presse internationale, ses propos défraient la chronique et lui valent même quelques demandes de confiscation de son Oscar. L'actrice exprime publiquement ses regrets à chaque occasion et l'affaire finit par se tasser. « Cette affaire, c'était l'histoire d'une petite actrice qu'on interroge sur un coin de comptoir, qui répond de façon pas très informée ni très intelligente, et on lui tombe sur la tronche pendant des années… », commente-t-elle des années plus tard, en 2013.

Après avoir remporté l'Oscar de la meilleure actrice, elle est invitée comme chaque lauréat à devenir membre de l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences, l'association américaine des professionnels du cinéma, qui distingue les meilleurs travaux artistiques de l'année écoulée dans chaque discipline représentée aux Oscars. Dans ce cadre, elle remet en 2009 l'Oscar de la meilleure actrice à Kate Winslet, qui lui succède grâce à son rôle dans The Reader.

Elle entame à cette époque un contrat avec la maison de couture Dior, qui va la mener lors de la décennie suivante à ne représenter quasiment que la marque sur les tapis rouges, et à tourner plusieurs publicités prestigieuses sous la forme de courts-métrages situés dans des villes du monde entier. En plus des photographies prises par Peter Lindbergh ou Annie Leibovitz, certains courts métrages sont mis en scène par Olivier Dahan, le réalisateur de La Môme, un autre par David Lynch, et un autre encore par John Cameron Mitchell, qui lui fait partager l'écran avec Ian McKellen. Elle reçoit alors près de 1,5 million de dollars à chaque nouveau tournage de publicité Dior.

Confirmation hollywoodienne (2009-2011)

Cotillard entame alors une carrière hollywoodienne jalonnée de nombreuses collaborations de prestige, avec en 2009 le film Public Enemies, de Michael Mann, où elle partage l'affiche avec Johnny Depp. La même année, elle tourne Nine de Rob Marshall, remake musical du film Huit et demi aux côtés de Daniel Day-Lewis, Nicole Kidman et Penélope Cruz. Son rôle d'épouse bafouée est salué par la presse et lui vaut une 2e nomination au Golden Globe de la meilleure actrice.

Elle revient en France pour porter le drame historique à gros budget Le Dernier Vol, dont elle partage l'affiche avec son compagnon Guillaume Canet, et dont elle remettra plus tard en cause le réalisateur.

Elle est par ailleurs la présidente de la 35e cérémonie des César, présentée par Gad Elmaleh et Valérie Lemercier en février 2010. Cette année 2010 est marquée par deux gros succès : elle seconde Leonardo DiCaprio pour le blockbuster de science-fiction Inception. Ce long-métrage de Christopher Nolan lui offre un rôle ambigu et mystérieux qui impressionne les critiques, tandis que le film réalise 825 millions de dollars au box-office mondial et rapporte à l'actrice un million d'euros. En France, elle apparaît avec un rôle taillé sur mesure et pour cette fois-ci 800 000 euros dans le film choral Les Petits Mouchoirs, réalisé par son compagnon Guillaume Canet, mais déclare plus tard avoir beaucoup de mal à visionner le résultat : « C'est très difficile pour moi de regarder ce film car j'y suis réellement moi. C'était même insupportable. » Dans le même temps, l'actrice acquiert un statut de rentabilité qu'illustrent ses salaires : Le Figaro estime ses revenus en 2007 à 1 150 000 euros, ce qui fait d'elle la troisième actrice la mieux payée de France derrière Mathilde Seigner et Nathalie Baye. En février 2011, elle devient l'actrice la mieux payée de France et l'actrice non américaine la mieux payée de Hollywood.

En 2011, elle évolue, avec Kate Winslet, Jude Law et Matt Damon dans le thriller de science-fiction Contagion, de Steven Soderbergh, puis donne la réplique à Owen Wilson pour la comédie fantastique Minuit à Paris de Woody Allen.

Les années post-Oscar confirment la notoriété et la grande polyvalence de l'actrice, courtisée des deux côtés de l'Atlantique et aussi bien dans des films d'auteur que dans des superproductions internationales. Si ses rôles dans des films américains tendent à lui imposer une « aura exotique, un peu éthérée », ceux dans des films français sont plus concrets, terriens. L'actrice estime cependant que son nom manque encore de résonance aux États-Unis et que cela lui permet une plus grande liberté, à l'image des rôles aux nationalités très variées qui lui sont proposés : une métisse amérindienne dans Public Enemies, une Polonaise pour The Immigrant ou encore une Italienne pour Blood Ties.

L'été 2011 est pour elle chargé : quelques mois seulement après la naissance de son fils, elle alterne les tournages de The Dark Knight Rises, où Christopher Nolan lui a réservé un rôle, après l'avoir dirigée dans Inception, et De rouille et d'os, de Jacques Audiard. Le film américain lui impose cependant une clause d'exclusivité ; c'est donc en enchaînant discrètement les vols transatlantiques pour ne pas gêner le film américain qu'elle tourne pour Audiard, qui lui a proposé le rôle alors que le contrat américain était déjà signé. Le nouvel et dernier opus de la trilogie des Batman de Nolan est dévoilé en juillet 2012 et concentre nombre d'attentes de la part d'un très large public de fans ; malgré cela, le réalisateur tient tant à la présence de Cotillard, qu'il organise les dates de tournage de l'actrice à Pittsburgh autour de sa grossesse. Le film devient son plus grand succès commercial, mais sa sortie est entachée par la fusillade d'Aurora, déclenchée entre le 20 et le , lorsqu'un tireur solitaire ouvre le feu dans une salle de cinéma américaine qui projetait le film. La promotion française en est arrêtée, et Marion Cotillard et l'acteur Morgan Freeman annulent leur visite au 20 heures de TF1, qui aurait dû avoir lieu le lendemain. L'actrice doit aussi faire face à des critiques et moqueries devenues virales fustigeant sa performance lors de l'agonie de son personnage, bien la scène ait été validée par le réalisateur dans le montage final du film D'aucuns estiment cependant qu'elle fait les frais de la déception des spectateurs envers un scénario jugé parfois trop rapide, voire incohérent. La polémique entache durablement l'image de l'actrice auprès de son public ; elle se garde cependant de toute réaction officielle et continue avec son rythme intense de tournage. Quelques mois plus tard, lors d'une table ronde animée par le Hollywood Reporter, l'actrice ne mentionne pas Nolan lorsqu'on lui demande la liste des réalisateurs qu'elle admire, alors même qu'elle vient de tourner deux immenses succès avec lui : un possible signe, selon Nathalie Époque de L'Obs, que Cotillard reproche au réalisateur sa direction d'acteurs. En , lors de la 49e cérémonie des César, Marion Cotillard remet à Christopher Nolan un César d'honneur saluant un « génie » avec « son cinéma jubilatoire, puissant et exigeant », qui « transforme les blockbusters en films d'auteur ».

Confirmation critique en Europe et à l'étranger (2012-2016)

De rouille et d'os, tourné donc à la même époque, est quant à lui présenté lors de la 65e édition du Festival de Cannes, en mai 2012. Cotillard y obtient les éloges des critiques pour son interprétation de Stéphanie, une dresseuse d'orques amputée des deux jambes qui décide de reprendre sa vie en main. L'actrice avait dû vaincre sa répulsion des animaux en captivité pour venir s'entraîner à interagir avec des orques au Marineland d'Antibes. Pour ce rôle, elle remporte de nombreuses récompenses au cours de l'année suivante : le Globe de Cristal, une cinquième nomination aux Césars, une quatrième aux SAG Awards, une troisième aux Golden Globes (sa première nomination pour le rôle principal dans un film dramatique), une deuxième aux BAFTAs et aux Critics' Choice Movie Awards, et une nomination au prix Lumières.

La saison des récompenses pour De rouille et d'os s'étale sur l'hiver et Marion Cotillard passe beaucoup de temps aux États-Unis pour participer à sa promotion ; elle est élue « Femme de l'année » 2013 par la mouvance de théâtre Hasty Pudding de l'université Harvard ; elle se rend sur le campus américain et prend notamment part à un sketch moquant son interprétation dans The Dark Knight Rises. Elle est également élue à cette période « plus beau visage de 2013 » par TC Candler et 13e star de cinéma « la plus sexy » par Empire Online. En novembre de la même année, elle retrouve le Festival international du film de Marrakech, après avoir été membre du jury des courts-métrages en 2002, en intégrant le jury des longs-métrages de la 13e édition, présidé par Martin Scorsese.

En 2013, elle est à l'affiche du drame historique The Immigrant, de James Gray, réalisateur primé pour la gravité et le réalisme de ses films ; le rôle d'Ewa Cybulska, une immigrée polonaise débarquant avec sa sœur à Ellis Island en 1920, constitue son premier rôle principal à Hollywood. Les dates de tournage lui imposent de quitter le projet Le Passé, du prestigieux réalisateur iranien Asghar Farhadi, et d'y être remplacée par Bérénice Bejo ; une priorisation de réalisateurs que Télérama juge a posteriori peu judicieuse. James Gray a écrit le film pour elle et la fait jouer avec Joaquin Phoenix et Jeremy Renner. Son interprétation lui vaut de nombreuses récompenses auprès des critiques américains, dont le New York Film Critics Circle Award. En même temps, elle apparaît dans Blood Ties, réalisé par son compagnon Guillaume Canet et en partie scénarisé par Gray d'après un film français dans lequel Canet officiait comme acteur (Les Liens du sang en 2008 de Jacques Maillot) ; cette nouvelle collaboration Canet-Cotillard n'obtient qu'un tiède accueil et le magazine Les Inrocks s'amuse à relever les motifs communs d'un film de Canet à l'autre, comme la « perversion » de « faire pleurer Marion Cotillard, beaucoup ».

Le milieu des années 2010 marque aussi une inflexion dans son choix de projets : si ses rôles au cinéma tendent vers des personnages complexes et torturés, un choix conscient pour elle qui s'est souvent considérée comme une paria, Marion Cotillard rejoint aussi la distribution vocale de plusieurs films, notamment des dessins animés que son fils serait en mesure de visionner. Début 2014, elle prête ainsi sa voix au documentaire animalier Terre des ours, réalisé par Guillaume Vincent. En 2015, l'actrice double le rôle principal du dessin animé Avril et le Monde truqué de Franck Ekinci et Christian Desmares, inspiré de la bande dessinée de Jacques Tardi. Elle double aussi la Rose dans l'adaptation américaine animée du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry, présenté à Cannes en 2015, ainsi que la voix de Scarlet Overkill dans la version française des Minions.

Entre 2012 et 2015, l'actrice joue Jeanne d'Arc dans l'oratorio Jeanne d'Arc au bûcher d'Arthur Honegger, sur un livret de Paul Claudel et dans une réalisation de Côme de Bellescize. Cotillard, qui avait déjà interprété ce rôle en 2005 à Orléans et en 2012 à Barcelone, l'interprète à nouveau à la Philharmonie de Paris en mars 2015 ainsi qu'avec l'Orchestre symphonique de New York au Avery Fisher Hall en juin 2015.

En 2014, elle change de registre et tourne avec les frères Dardenne le film social Deux Jours, une nuit où elle interprète une ouvrière sortie de dépression, obligée de convaincre ses collègues de renoncer à leurs primes de fin d'année pour retrouver son emploi. Le choix de distribution est inattendu de la part des Dardenne, réputés pour sélectionner des acteurs non professionnels. Marion Cotillard est de nouveau saluée par la critique internationale et la profession pour son travail sur ce film, qui lui vaut une seconde nomination à l'Oscar de la meilleure actrice en 2015, sept ans après son sacre pour La Môme. À la surprise générale, le film ne remporte aucune récompense au festival de Cannes en 2015, fait inhabituel pour les frères Dardenne, et une déception pour son actrice principale, qui était pourtant évoquée pour la troisième année d'affilée parmi les favorites du prix d'interprétation. L'actrice remarque alors : « Les Dardenne reçoivent un prix chaque fois qu'ils se rendent à Cannes, alors je suis devenue un peu parano et je me suis dit : oh mon Dieu, c'est peut-être de ma faute ». La même année, elle fait face à Michael Fassbender dans Macbeth de Justin Kurzel où elle incarne Lady Macbeth. Elle laisse entendre à cette époque sa lassitude d'incarner des anti-héroïnes tragiques et son souhait de se voir offrir des rôles comiques, voire des rôles d'homme.

En 2016, elle présente deux nouveaux films sur la Croisette : Mal de pierres de Nicole Garcia qui évoque la quête éperdue d'amour d'une femme soumise aux carcans sociaux et Juste la fin du monde du réalisateur québécois Xavier Dolan, d'après Jean-Luc Lagarce, en compagnie de Gaspard Ulliel, Vincent Cassel, Léa Seydoux et Nathalie Baye. Elle devient alors la première comédienne à défendre six films en compétition à Cannes sur cinq années consécutives : De rouille et d'os en 2012, The Immigrant en 2013, Deux Jours, une nuit en 2014, Macbeth en 2015 et enfin Mal de pierres et Juste la fin du monde en 2016. En parallèle, elle revient au grand spectacle hollywoodien au côté de Brad Pitt avec Alliés, réalisé par Robert Zemeckis. Les trois films Mal de pierres, Juste la fin du monde et Alliés valent à l'actrice trois succès publics d'affilée à leur sortie à l'automne. Elle retrouve aussi le réalisateur et l'acteur principal de Macbeth dans Assassin's Creed, un film inspiré des jeux vidéo à succès mais qui se révèle être une déception commerciale lors de sa sortie fin 2016.

Une star bien établie (depuis 2017)

En 2017, Marion Cotillard figure sur l'affiche officielle de la 42e cérémonie des César et est nommée dans la catégorie des meilleures actrices pour son rôle dans Mal de pierres. Cette même année, elle apparaît dans le film français Les Fantômes d'Ismaël, qu'elle présente à Cannes, et la comédie Rock'n Roll, écrite et réalisée par son compagnon Guillaume Canet, dans laquelle elle joue son propre rôle. En juin, elle office comme présidente du jury du 31e Festival du film de Cabourg.

Fidèle à son alternance de films médiatisés et de projets plus modestes, elle s'engage dans Gueule d'ange, premier long-métrage de la réalisatrice Vanessa Filho. Le film est présenté à Cannes en 2018, où l'actrice profite du festival pour chercher un distributeur à 355, dans lequel elle doit partager l'affiche avec une distribution internationale composée de Jessica Chastain, Lupita Nyong'o, Fan Bingbing et Penélope Cruz ; Cotillard quitte finalement le projet avant sa mise en production et est remplacée par Diane Kruger. Cette édition du festival est marquée par la lutte contre le harcèlement sexuel dans l'industrie du cinéma, à la suite du scandale de l'affaire Harvey Weinstein. Sur ce très influent homme d'affaires qui avait produit ou distribué trois des films de Cotillard (Nine, The Immigrant et Macbeth), l'actrice estime qu'il « doit faire face à ce qu'il a fait durant si longtemps. Il doit comprendre que c'est maladif et criminel et qu'il doit faire amende honorable. J'espère et je souhaite que ça l'aide à devenir une meilleure personne ». Elle se désolidarise également du réalisateur Woody Allen, qui l'avait dirigée dans Minuit à Paris en 2011, et qui se trouve à l'époque accusé de viol par l'une de ses filles : « Je dois dire que s’il me proposait un nouveau rôle aujourd’hui — je ne pense pas que ça arrive, car notre expérience en commun était bizarre. J’admire plusieurs de ses films, mais nous n’avions aucune connexion sur le plateau. Mais s'il me proposait un rôle aujourd'hui, je poserais plus de questions, je creuserais cette histoire ».

En 2018 et 2019, l'actrice ralentit son rythme de tournage, un choix notamment dû à la naissance de son second enfant : « J’ai levé le pied. Pour mes enfants, mais aussi pour moi. J’ai énormément travaillé et j’avais besoin d’une pause. Je sentais que j’avais moins envie d’aller sur un plateau, et c’était comme une petite trahison. D’abord, j’avais l’impression de trahir ma passion, ensuite, de voler la place d’une autre qui aurait eu plus de joie ». Elle narre à cette époque le documentaire Dans les yeux de Thomas Pesquet (2018), consacré à l'astronaute français, et double un personnage animal dans la version originale du film familial Le Voyage du Docteur Dolittle. Elle reprend aussi brièvement son rôle de Jeanne d'Arc à quelques reprises pour l'oratorio Jeanne d'Arc au bûcher : en juillet 2018 au festival de Spoleto (Italie), sous la direction de Benoît Jacquot ; en septembre 2019 au festival George-Enescu à Bucarest (Roumanie), sous la direction d'Alexandre Bloch et en 2022 au Théâtre royal de Madrid (Espagne) sous la direction de Juanjo Mena.

Par la suite, elle apparaît dans Nous finirons ensemble, suite des Petits Mouchoirs qui reprend neuf ans après la même équipe et sort en mai 2019. Le film est un bon succès commercial. Lors du Festival de Cannes 2021, elle accompagne le réalisateur Leos Carax, les Sparks et l'acteur Adam Driver pour la présentation officielle du film musical Annette, globalement apprécié par les critiques. Pour ce deuxième film musical après Nine, Marion Cotillard prend des cours de chant lyrique et sa voix est mêlée à celle de la chanteuse Catherine Trottmann pour les scènes de concert. La complexité des scènes chantées et jouées parfois dans des conditions difficiles lui vaut une 4e nomination aux Golden Globes. Lors du festival, elle présente aussi en tant que productrice le documentaire écologique de Flore Vasseur Bigger Than Us, qui est nommé au César du meilleur film documentaire en 2022.

En 2021, l'actrice reçoit le prix honorifique Donostia pour l'ensemble de sa carrière, décerné au Festival international de Saint-Sébastien par Penélope Cruz, à qui Cotillard avait elle-même remis un César d'honneur trois ans plus tôt. Elle devient la troisième personnalité française à recevoir ce prix après Isabelle Huppert et Agnès Varda. Cette même année, elle prête sa voix à l'artiste allemande Charlotte Salomon dans la version française du film biographique d'animation Charlotte, qui suit une femme juive en exil après la Seconde Guerre mondiale dans le sud de la France ; elle est également productrice exécutive de ce projet, qui est présenté au festival de Toronto en septembre 2021. Elle apparaît aussi brièvement dans le petit rôle d'une styliste de mode dans le téléfilm pastiche La Vengeance au triple galop, écrit et réalisé par le comédien Alex Lutz pour parodier les soap opera américains.

En , le journal Libération rapporte que l'actrice aurait été approchée par la direction du 75e Festival de Cannes pour en être la présidente du jury, « sans succès ». Elle y assiste finalement pour y présenter en sélection officielle le drame Frère et Sœur, sa troisième collaboration avec le réalisateur Arnaud Desplechin. Elle y joue la sœur cadette de l'acteur Melvil Poupaud, une artiste consumée par la haine et la rancœur à l'égard de son frère ainé ; leur collaboration reçoit un bon accueil critique. L'actrice profite de cette édition du festival pour annoncer la création d'une société de production de films nommée Newtopia, dont elle est la cofondatrice aux côtés de Cyril Dion et Magali Payen, avec l'objectif de produire « des récits ambitieux pour imaginer un monde soutenable et désirable ».

En 2023, Marion Cotillard figure à nouveau sur l'affiche officielle de la cérémonie des César, dans une scène tirée du film Annette. Cette année-là, l'actrice revient à un cinéma plus grand public avec la sortie d'Astérix et Obélix : l’Empire du Milieu, sa huitième collaboration avec Guillaume Canet, qui joue le rôle d'Astérix et réalise le film. Elle y incarne la reine d'Égypte Cléopatre. Dotée d’un budget de 65 millions d’euros, la superproduction est un échec critique et commercial. Cotillard apparaît aussi dans la série d'anthologie américaine Extrapolations, face notamment à Meryl Streep, qui est diffusée sur la plateforme de streaming Apple TV+. L'actrice prête également sa voix à Louise de Savoie dans le film d'animation Léo, la fabuleuse histoire de Léonard de Vinci, de Jim Capobianco, qui prend pour sujet la vie du peintre italien Léonard de Vinci et son arrivée à la cour de François Ier.

Au 76e Festival de Cannes cette année-là, elle présente le docudrame Little Girl Blue où elle incarne l'écrivaine et photographe Carole Achache, la mère de la réalisatrice Mona Achache, dans une performance d'actrice que le magazine Vanity Fair qualifie de « bouleversante ». La critique de Télérama, qui attribue un score maximal au film, salue chez Achache « la grande idée […] d’avoir convoqué dans ce dispositif mémoriel une actrice majeure » et voit dans le travail de Cotillard « le plus incroyable témoignage sur un travail d’actrice ». Ce rôle lui vaut une huitième nomination au César de la meilleure actrice.

Le film suivant de Cotillard à sortir au cinéma est le film biographique Lee Miller d'Ellen Kuras, qui retrace le parcours de l'ancienne mannequin et photographe de guerre Lee Miller, incarnée par Kate Winslet. L'actrice française y interprète Solange d'Ayen, une ancienne directrice de la version française du magazine Vogue. Le film est présenté au Festival de Toronto en septembre 2023 mais reçoit un accueil critique mitigé. Elle tient également le rôle principal de La Tour de glace, où elle retrouve la réalisatrice Lucile Hadžihalilović, sous la direction de qui elle avait tourné Innocence en 2004 ; le film suit une actrice prenant sous son emprise une jeune stagiaire et sa sortie en France est prévue pour septembre 2025.

Projets à venir

Au printemps 2025, Marion Cotillard tourne le thriller Karma sous la direction de Guillaume Canet, pour leur neuvième collaboration.

Elle est aussi annoncée dans la distribution de la quatrième saison de la série télévisée américaine The Morning Show.


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Distinctions

Pour sa « contribution au rayonnement des arts dans la France et dans le monde », l'actrice est faite en France chevalière de l'ordre des Arts et des Lettres le et est promue officière le . Elle est ensuite nommée au grade de chevalière de la Légion d'honneur le 13 juillet 2016.

En plus de ces décorations officielles, Marion Cotillard a également reçu de nombreuses récompenses, décernées par les professionnels, les critiques du cinéma voire le public, notamment à la suite du succès international de La Môme, qui lui vaut en 2008 d'être la première actrice à cumuler pour un même rôle — de surcroît interprété en langue française — le Golden Globe, le BAFTA, le César et l'Oscar de la meilleure actrice.

D'autres interprétations saluées, comme celles dans De rouille et d'os, Deux jours, une nuit ou The Immigrant, lui valent diverses distinctions. L'actrice compte par exemple 8 nominations aux César (remportant également celui du meilleur second rôle pour Un long dimanche de fiançailles), 2 aux Oscars, 4 aux Golden Globes et 2 aux BAFTA. Elle est également double lauréate du Prix du cinéma européen de la meilleure actrice, pour La Môme et Deux jours, une nuit.

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    Document créé le 01/05/2020, dernière modification le 14/04/2025
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