Lyon - Lugdunum

Lugdunum (ou Lugudunum), aujourd’hui Lyon, est le nom du site gaulois où une colonie de droit romain fut fondée en 43 av. J.-C. par Lucius Munatius Plancus, alors gouverneur de la Gaule chevelue, sous la titulature initiale de Colonia Copia Felix Munatia Lugudunum. Cette colonie, fondée à l’occasion des troubles qui suivent l’assassinat de Jules César en 44 av. J.-C., devint la capitale des Gaules à partir de 27 av. J.-C.

Cependant, le site avait été occupé de façon continue depuis le vie siècle av. J.-C., soit bien avant l’arrivée des Romains. Ceux-ci établirent leur colonie au sommet de la colline de Fourvière, mais la cité déborda largement du site initial, occupant les pentes de la colline de la Croix-Rousse et la Presqu’île actuelle. Certains historiens ont émis l’hypothèse qu’il s’agissait d’une île, l’île des Canabæ.

Lyon couvre une superficie de 20i  km2 avec une population de 80 000i habitants (96), soit densité de 4 000i habitants par Km2.

Régime politique : empire
Monnaie : Monnaie romaine
Langue officielle : latin
Groupe : Romains, Gaulois

Localisation

Carte du monde

Lyon : descriptif

Toponymie

Le premier nom attesté est Lugudunum, dès le ier siècle av. J.-C. sur le tombeau de Plancus, le fondateur de la colonie. Cette graphie est confirmée par Dion Cassius qui écrit au iiie siècle que Lugudunum est l’ancien nom de Lugdunum. De fait, dans les textes antiques, les deux formes Lugudunum et Lugdunum sont utilisées aussi abondamment et il n’est pas du tout assuré que le nom usité ou officiel soit Lugdunumc.

Histoire

Présence gauloise avant la fondation romaine

Pendant longtemps, les historiens ont fait remonter la naissance de la ville à la fondation romaine, certains comme Amable Audin supposant uniquement, à cause de la toponymie, une présence temporaire pour des motifs religieux. Au cours des trente dernières années, les découvertes archéologiques ont totalement renouvelé la chronologie de la présence humaine à Lyon. Il est à présent attesté que des peuplades ont vécu dans le quartier de Vaise et de Fourvière à la préhistoire et que des lieux d’échanges installés sur la durée ont été établis sur les bords de Saône. Peu avant la fondation romaine au cours du ier siècle av. J.-C., une fortification de type « murus gallicus » a été également établie à l’endroit où les romains créent leur mur d’enceinte quelques décennies plus tard.

Le seul texte tangible relatif au site de la future cité et rédigé par un témoin direct est la Guerre des Gaules de Jules César. Le bref passage qui évoque ce lieu ne permet pas d’affirmer ou d’infirmer la présence d’une certaine urbanisation :

l y a une rivière, la Saône, qui va se jeter dans le Rhône en traversant le territoire des Éduens et des Séquanes, avec une lenteur si incroyable qu’on ne peut juger à l’œil du sens de son courant Les Helvètes étaient en train de la franchir à l’aide de radeaux et de barques assemblés

Jules César. la Guerre des Gaules

Fondation de la colonie romaine

La décision du sénat romain de fonder une colonie romaine à Lugdunum est due à des circonstances fortuites ; tenir éloigné de Rome un gouverneur devenu suspect dans le cadre de la guerre entre Rome et Marc Antoine. Il s’agissait toutefois bien de donner une nouvelle cité à des colons militaires chassés peu de temps auparavant probablement de Vienne par les Allobroges.

Lugdunum, capitale des Gaules sous les Julio-Claudiens (-27 / 69)

Au cours des ier siècle av. J.-C. et ier siècle, la ville fait l’objet d’attentions multiples de la part des empereurs. Auguste vient trois fois entre 16 av. J.-C. et 8 av. J.-C., Drusus, frère du futur empereur Tibère, réside à Lyon entre 13 av. J.-C. et 9 av. J.-C. où naît son fils, le futur empereur Claude, en 10 av. J.-C. La cité reçoit également la visite des empereurs Caligula entre 37 et 41 et Claude en 43 et 44.

Néron (54 – 68) : l’incendie de 65

Sous le règne de Néron en 64, les notables de Lugdunum ont connaissance de l’incendie qui a ravagé Rome, et envoient quatre millions de sesterces d’aide pour la reconstruction. L’année suivante en 65, Lugdunum est lui-même victime d’un terrible incendie. Sénèque indique : Assez souvent on a vu des villes endommagées par le feu, mais jamais tellement qu’il ne restât quelque vestige de ce qu’elles étaient auparavant… Après cela, qui croirait que tant de palais capables d’embellir plusieurs villes se soient évanouis en une nuit… Lyon qu’on avait accoutumé de montrer dans la Gaule comme l’un de ses plus beaux ornements, se cherche aujourd’hui et ne se trouve plus.
L’historien lyonnais André Steyert indique, en 1899, que Sénèque use de figures stylistiques et tempère : Le feu s’est propagé dans la ville basse, s’est étendu sur les flancs de la colline, mais n’a pas atteint la partie la plus élevée. Néron fait à son tour un don de quatre millions de sesterces à Lugdunum pour sa reconstruction. Selon Tacite, Le prince (Néron) soulagea le désastre de Lyon par le don de quatre millions de sesterces qu’il fit à la ville pour relever ses ruines ; les Lyonnais nous avaient eux-mêmes offert cette somme dans les malheurs de notre ville.

Apogée (69 – 192)

Sous les Flaviens (de 69 à 96), puis sous les Antonins (de 96 à 192) Lugdunum prospère et connaît la paix à l’instar du monde romain. Sa population est estimée entre 50 000 et 80 000 habitants, ce qui en fait l’une des plus grandes villes de la Gaule avec Narbo Martius (Narbonne).

Lugdunum sous les Sévères (193-235)

On connaît par l’épigraphie le fonctionnement du système exécutif de Lugdunum à l’instar d’autres cités romaines (sauf exception comme à Vaison-la-Romaine dirigé par un praetor (préfet) assisté de chargés de missions, les praefecti) : les plus riches citoyens forment une assemblée qui siègent à la curie pour les délibérations municipales. Ces citoyens appelés décurions forment l’« ordre des décurions », l’ordo decurionum. Ils nomment annuellement deux magistrats exécutifs parmi eux, les deux duumvirs (juridiction civile et criminelle). Ils sont assistés de deux questeurs (finances) et de deux édiles (police et voirie).

Capitale administrative, la ville abrite la résidence des gouverneurs, notamment Septime Sévère en 187-188. C’est là que nait son fils ainé Caracalla.

Peu après les martyrs des chrétiens, la cité est frappée indirectement par une querelle de succession impériale. Après la mort de l’empereur Commode s’instaure un régime de pronunciamientos militaires. Trois rivaux finissent par s’affronter : Septime Sévère, l’Africain, Pescennius Niger, commandant des armées d’Orient et Clodius Albinus, un aristocrate romain soutenu par les légions de Bretagne. Sévère écarte Niger au cours de l’année 196 et entre en campagne contre Albinus. Celui-ci réagit, traverse la Gaule et s’installe à Lyon dans l’attente de la traversée des Alpes par son adversaire. Son passage est attesté par l’émission d’un numéraire à son effigie, en compagnie du Génie de Lyon. Mais Sévère contourne les Alpes par l’Alsace, récupère des forces sur le Danube. La bataille de Lugdunum a lieu à l’extrémité du plateau des Dombes ou aux pieds des monts d’Or, ou bien sur le plateau à l’ouest de la ville à l’emplacement de l’actuelle commune de Tassin-la-Demi-Lune. Bien qu’indécise, la victoire est acquise par les armées de Sévère qui poursuivent les partisans d’Albinus jusque sous les murs de la ville, et pénètrent dans la cité, qu’ils pillent car elle avait eu le tort de soutenir Albinus.

La crise passée, les faveurs impériales s’éloignent de la ville. Bien que né à Lyon, Caracalla n’apprécie pas sa ville d’origine. Les Sévères ne marquent pas la ville de leur empreinte, à l’exception d’Héliogabale auxquels les habitants offrent vers 220 une statue dont la base a est retrouvée parmi les pierres qui constituent le pont de la Guillotière détruit en 1953

En 235, le dernier des empereurs sévériens, Sévère Alexandre, se fait assassiner après avoir traversé Lugdunum pour rejoindre les légions du Rhin

Fin de Lugdunum romaine

En 437, des tribus germaniques burgondes sont installées en Savoie et Romandie comme peuple fédéré par le patrice Aetius après la destruction de leur royaume de Worms par les Huns.

En avril 457, le général romain Ægidius, envoyé par l’empereur Majorien, reprend provisoirement la ville aux Burgondes. Ceux-ci l’enlèvent à nouveau et en font une capitale de leur royaume en 461, avec Vienne et Genève. Le 4 septembre 476 marque la fin de l’Empire romain d’Occident avec l’abdication de l’empereur Romulus Augustule.

Dans cette Burgondie, le roi Gondebaud organise l’intégration des Burgondes et des Gallo-romains par la proclamation de la loi gombette, introduisant une égalité de droit avec la convergence des droits personnels. Sur le plan religieux, le passage progressif des Burgondes de l’arianisme au catholicisme, sera plus particulièrement le but de son fils le roi Sigismond.

En 532, les fils de Clovis, à l’instigation de sa veuve Clotilde, princesse burgonde poursuivant une vengeance personnelle, font passer ce royaume sous la domination franque.

À l’automne 840, le forum de Fourvière s’écroule, les colonnes roulent jusqu’aux pieds de la colline. Vers 1080, la construction du pont sur la Saône marque le début de l’utilisation du site antique comme carrière de pierres. Lors de sa destruction sont retrouvées de nombreuses pierres datant de l’antiquité. Vers l’an 1100, les deux colonnes de l’autel du sanctuaire des trois Gaules sont transportées à la basilique Saint-Martin d’Ainay. Tronçonnées en deux, elles servent de piliers de la croisée du transept. En 1183, la construction du pont de la Guillotière nécessite une grande quantité de pierres, dont une partie provient des ruines de la ville antique.

Sources: Wikipedia

Exemple de 3 personnages de bande dessinée pour Lyon

Lyon dans la bande dessinée

Découvrez les informations sur Lyon dans la bande dessinée ou les livres.

6 autres localités pour la province de la Gaule lyonnaise

Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 29/04/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/r1/r1-glu/103193.html

L'infobrol est un site personnel dont le contenu n'engage que moi. Le texte est mis à disposition sous licence CreativeCommons(BY-NC-SA). Plus d'info sur les conditions d'utilisation et sur l'auteur.