province du Baat Dambang, Cambodge (Royaume) - បាត់ដំបង

Flag Baat Dambang

La province de Battambang, parfois appelée Batdambang ou Baat Dambang, est une province du nord-ouest cambodgien.

La province du Baat Dambang couvre une superficie de 11 702i  km2 avec une population de 987 400i habitants (12/08/2019), soit densité de 84,38i habitants par Km2.

La province du Baat Dambang est une des 24 provinces1 qui dépendent du Cambodge (Royaume) Flag Cambodge (Royaume)
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Localisation

Carte du monde

Baat Dambang : descriptif

Étymologie et mythologie

Son nom veut dire littéralement « perdre le bâton » en khmer. Si plusieurs significations existent, celle se rapportant à la légende locale de Preah Bat Dambang Kranhoung semble être la plus répandue.

L’histoire aurait débuté à la mort du roi Sankhacakr, lorsque son fils lui aurait succédé sous le nom de Preah Cakrabatradhiraj Parampabitr et qu’il aurait ordonné de couper du bois en vue de construire un pavillon pour la crémation du corps de son père.

Parmi les bûcherons, se trouvait un homme qui voulait faire cuire du riz et n’ayant pas de cuillère pour le remuer, utilisa une branche de Rokar. Tout à coup, le riz devint noir, mais comme il avait très faim, il décida néanmoins de le manger. Cela le rendit si fort qu’il put briser une branche de Chheutal qui trainait par terre. Voyant cela, beaucoup de bûcherons vinrent lui faire acte d’allégeance.

Il coupa le tronc d’un Kranhoung dont il fit un gourdin qui allait devenir son arme personnel. De là, il gagna son surnom de Dambang Kranhoung.

Il devînt arrogant et voulut s’emparer du trône. Apprenant cela, le roi ordonna à plusieurs reprises à ses soldats de le combattre, mais en vain. Tous les guerriers capitulaient devant Dambang Kranhoung. Le roi, désespéré, tomba malade et mourut à l’âge de 49 ans.

L’ancien bûcheron lança ses troupes sur la ville, prit possession du trône et régna sur l’ensemble du territoire sous le nom royal de Gottam Amar Devaraj. Il demanda à ses soldats de rechercher tous les membres de l’ancienne famille royale, de les arrêter et de les tuer en les faisant brûler vifs.

Padum Kumar, 13 ans, le plus âgé des fils, s’enfuit au plus profond de la forêt et devint moine. Il obtiendra plus tard des pouvoirs magiques. La reine, enceinte, se réfugia parmi une communauté villageoise éloignée et vécut avec Ta Gahe. Le second fils, Siri Kumar, 5 ans, qui s’était enfui avec sa nourrice, fut capturé et jeté dans le feu. Alors que le soir pointait, un soldat, pris de compassion, le retira des flammes et le cacha dans la forêt.

Siri Kumar n’était pas mort mais brûlé. Plus tard, des moines vinrent dans la forêt, le virent et l’aidèrent à se rétablir. Siri Kumar ne pouvait pas marcher car il avait dû être amputé des bras et des jambes. Les moines qui l’avaient soigné le surnommèrent Bramm Kil, alors que les autres personnes le surnommèrent Banhea Kraek. L’ancienne reine qui vivait avec Ta Gahe donna naissance à un bébé qui avait le symbole d’une roue dans les paumes de ses deux mains.

Les astrologues royaux avaient prédit que le roi Dambang Kranhoung ne pourrait régner que 7 ans 7 mois et 7 jours. Il ne restait plus que sept jours avant la fin du règne. Un homme prédestiné devait venir et s’emparer du trône. Le roi affirma qu’il tenterait de tuer l’homme avec son bâton mais que s’il ne pouvait pas le faire, il accepterait sa défaite et cèderait son royaume pour éviter que le malheur ne s’abatte sur sa personne. Le jour de la prédiction approchait et tout le monde attendait la venue de l’être prédestiné.

Bramm Kil se reposait à l’écart lorsqu’un vieux brahmane à cheval lui apparut, transportant avec lui du riz, de l’eau et un grand sac contenant des habits royaux et une couronne. Il lui annonça : « Tu ne peux voir l’homme prédestiné ; je te demande de prendre mon cheval et toutes ces choses. Si tu as faim, tu peux manger le riz et boire l’eau. Je vais rencontrer l’homme prédestiné et revenir t’en faire une description. » Sur ces entrefaites, le brahmane lui confia les rênes du cheval et s’en alla. Peu après, l’équidé se leva et tira violemment le bras de Bramm Kil qui, sous l’effet du choc se reforma. Il fit de même pour le second bras. Le prince attacha alors les rênes à ses jambes qui sous la poussée du cheval se reformèrent également. Il mangea le riz et but l’eau, comme le lui avait recommandé le brahmane. Il sentit alors une force surhumaine envahir son corps et revêtit les habits royaux et la couronne.

Il devint aussi beau qu’Indra. Il en déduisit qu’il était l’homme prédestiné et monta sur le cheval qui le conduisit au palais royal.

Le roi Dambang Kranhoung, qui attendait l’évènement, voyant arriver Bramm Kil dans les airs lui lança son gourdin pour le tuer, mais manqua sa cible. Le bâton retomba et forma un ruisseau nommé O Dambang, pour finalement se perdre dans une région reculée qu’un des rois suivants ordonna de nommer « province de Battambang ».

Le roi Dambang Kranhoung fit de son côté une déclaration publique par laquelle il annonçait qu’il abdiquait au profit de Bramm Kil et se retira au Laos.

Géographie

L’altitude moyenne est de 50 mètres. La province est bordée au nord par celle de Banteay Mean Chey, à l’est et au sud par celle de Pouthisat et le lac Tonlé Sap, enfin à l’ouest par la Thaïlande et la municipalité autonome de Pailin.

La capitale provinciale est sur la route nationale no 5 et la voie ferrée (désaffectée à ce jour) qui relient Phnom Penh à la Thaïlande.

Histoire

Une présence humaine est attestée dans la région depuis le Ve millénaire av. J.-C., avec notamment les grottes de Leang Speang.

Si aucune stèle des périodes préangkorienne et angkorienne comportant le terme Battambang n’a à ce jour été découverte, le Mohachun Khmer prétend que l’expression Srok Battambang, qui signifie littéralement « région de Battambang », est utilisée depuis l’époque d’Angkor.

Pendant les ères préangkorienne et angkorienne, la région au nord et au nord-ouest du Tonlé Sap était occupée par les territoires d’Amogha Boreak et Bhima Boreak. À l’époque d’Angkor, le domaine d’Amogha Boreak était très prospère, grâce aux terres si fertiles que les récoltes de riz, de fruits et de légumes donnaient d’excellents rendements. L’existence de nombreux vieux temples dans la région témoigne d’importantes installations de communautés khmères. Si l’on excepte ceux construits par des dignitaires et qui étaient destinés à l’adoration des divinités du bouddhisme et de l’hindouisme, ces temples ont quasiment disparu aujourd’hui.

Du xve au xviiie siècle, la région fut occupée par les armées siamoises qui forcèrent les habitants à quitter leurs terres.

En 1779, à la suite d’un de ces troubles dont le Cambodge était alors coutumier, le roi Ang Non II est assassiné par un groupe de hauts dignitaires menés par un dénommé Chafoa Ben. Les conspirateurs placent sur le trône Ang Eng, fils de Outey II, prédécesseur de Ang Non II et alors âgé de six ans. Toutefois, des dissensions apparaissent très vite qui obligent Ben à s’enfuir avec le jeune roi à Bangkok et à revenir à la tête d’une armée siamoise qui replace Ang Eng à Oudong. Ben se retire alors à Battambang dont il administre le territoire pour le compte du roi du Siam. À sa mort, l’administration de la province passe à un de ses fils, faisant de Battambang une sorte de principauté héréditaire. Le territoire reste toutefois sous la tutelle du Siam et prend le nom de province de Phra Tabong.

Cette situation perdurera bien après l’arrivée des Français au Cambodge et sera officiellement avalisée par le traité franco-siamois du 15 juillet 1867, qui cédait le territoire au Siam en échange du renoncement de celui-ci à son protectorat de fait sur le reste du Cambodge. Le roi Norodom, de son côté, désapprouve avec véhémence cette cession et affirme qu’il refuse d’adhérer « à un traité fait en mon nom sans ma participation et réserve pour moi et mes descendants tous mes droits sur ces provinces ». Jusqu’à sa mort, il ne manquera aucune occasion pour réclamer la restitution de ce territoire alors qu’en 1900, lors d’un voyage en France, son fils Yukanthor n’hésitera pas à présenter Battambang et Angkor comme l’« Alsace-Lorraine cambodgienne ».

Cette concession à un gouvernement de Bangkok en position de faiblesse peut surprendre, mais est motivée par deux éléments principaux. Le premier était que l’objectif principal des Français en Indochine était de consolider leurs positions le long du Mékong dont ils espéraient toujours faire une voie navigable jusqu’au cœur de la Chine et ne désiraient pas s’embarrasser d’un nouveau foyer de troubles potentiels à pacifier. Le second était lié à l’habileté des négociateurs siamois qui, devant les difficultés des tractations au niveau local, décidèrent d’envoyer une délégation à Paris et à traiter directement avec le Quai d’Orsay, peu au fait des subtilités régionales et purent conserver Battambang en échange de l’abandon de secteurs qu’ils avaient en fait déjà perdus militairement.

Mais les choses changeront rapidement, notamment quand en 1868, l’expédition d’Ernest Doudart de Lagrée conclut à l’impossibilité d’utiliser le Mékong pour naviguer jusqu’en Chine. Le désir alors de récupérer les riches plaines rizicoles de Battambang et les temples d’Angkor se fit jour et fit avec le temps de plus en plus d’adeptes. Un autre traité est signé le 3 octobre 1893, par lequel le Siam s’engage à ne plus faire stationner de troupes sur le territoire de Battambang et autorise les ressortissants français à circuler librement et à y faire commerce. Le 13 février 1904, à la suite d’un nouveau traité, une commission est mise en place, chargée de délimiter la frontière entre le Siam et les pays de l’Indochine française. Elle est dirigée du côté français par le commandant Fernand Bernard, qui, s’il n’a pas été initié aux circonvolutions du jeu diplomatique, possède une bonne connaissance du terrain allié à un certain bon sens. Il fait remarquer l’incohérence du tracé prévu, rattachant au protectorat des régions quasi exclusivement peuplées de Thaï. Il propose donc d’échanger le territoire de Battambang contre ceux de Trat et Dan Sai (actuellement dans la province thaïlandaise de Loei). Le traité du 23 mars 1907 entérine ce changement et valide le retour au Cambodge des provinces de Battambang, Siem Reap et Sisophon. Cette réintégration était officialisée le 18 juillet de la même année par la visite du roi Sisowath dans les territoires retrouvés.

Pour commémorer ce retour de Battambang au Cambodge, une stèle fut érigée, représentant un soldat français d’un côté et de l’autre, trois déesses symbolisant les trois provinces retrouvées. Ce monument trône aujourd’hui encore à Phnom Penh, à côté de l’horloge florale de Wat Phnom.

L’administration coloniale transforma la capitale provinciale en rasant les habitations traditionnelles en bois et en les remplaçant par des constructions en dur. Elle améliora aussi les infrastructures en reliant la ville à Phnom Penh par la route et par le rail.

De son côté, dès le 6 décembre 1907, le roi Sisowath avait avalisé la division de la région en 3 provinces, à savoir Battambang, Siem Reab et Sisophon. En 1925, la zone fut redécoupée en 2 provinces, Battambang et Siem Reab, avec Battambang comprenant deux districts : Battambang et Sisophon. En 1940, Battambang comprenait 7 districts, à savoir Battambang, Sangkae, Moung Ruessei, Mongkol Borei, Tœuk Cho, Sisophon et Bei Thbaung.

En 1941, profitant de l’affaiblissement de la France et avec l’aide du Japon, la Thaïlande reprit les territoires qu’elle avait dû céder en 1907. Dans le même temps, un millier de prisonniers de guerre alliés de diverses nationalités furent utilisés avec des habitants locaux pour reconstruire la route no 5 qui relie Phnom Penh à Battambang. De plus, une campagne musclée de « thaïsation » fut entreprise dans la région afin de détruire les traces de culture khmère.

Sous la pression de la communauté internationale, la Thaïlande dut rendre les territoires en 1947. Depuis, même si la région est retournée au Cambodge, l’influence thaïlandaise demeure et aujourd’hui encore, le baht reste une monnaie très populaire.

Toutefois, la fin de la Seconde Guerre mondiale conduit à l’émergence de courants indépendantistes et la France doit bientôt quitter les lieux. Alors qu’en mai 1953, l’administration de Poipet est créée et dépend de Sisophon qui est scindé en deux districts, Sisophon et Banteay Chhmar, le gouvernement du prince Norodom Sihanouk veut développer la région de Battambang pour en faire non seulement un centre d’activités commerciales et industrielles, mais aussi un lieu d’échange entre la Thaïlande et Phnom Penh. Les infrastructures s’améliorent ; les canaux sont comblés, les écoles et autres établissements universitaires sortent de terre, la voie ferrée est prolongée jusqu’à Pailin et la capitale provinciale est dotée d’un aéroport.

En mars 1965, Poipet devient le district d’Ou Chrov. En juillet de la même année, le district de Koas Krala est créé d’une scission de celui de Moung Ruessei. En mars 1966, un nouveau district, celui de Thma Puok, est créé, alors que celui de Banteay Chhmar est incorporé à la province d’Otdar Mean Cheay, nouvellement créée.

C’est aussi dans cette province, plus précisément à Samlaut, qu’eurent lieu, le 2 avril 1967, les premières escarmouches qui allaient déboucher, 8 ans plus tard, à la prise du pouvoir par les khmers rouges. Des vétérans de la première guerre d’Indochine et des militants communistes locaux qui agissaient indépendamment de leur comité central, tuèrent des soldats qui avaient été envoyés pour collecter les récoltes. La pratique, appelée « ramassage du paddy », était de forcer les paysans à leur vendre les grains à bas coût, pour les empêcher de les céder au prix fort, et sans payer de taxe, à des marchands vietnamiens. Les troubles s’étendirent rapidement à l’ensemble de la province. Les émeutiers prirent confiance et dérobèrent les fusils sur les corps des victimes avant d’aller brûler des bâtiments administratifs. La répression, conduite par Lon Nol, alors gouverneur de la province, fut sanglante et beaucoup de ceux qui purent en réchapper allèrent renforcer les maquis communistes. Trente ans plus tard, le district de Samlaut était toujours une place forte khmère rouge.

En 1970, alors que la guerre civile s’était étendue à l’ensemble du pays, la route qui reliait Phnom Penh à Battambang devint un des objectifs prioritaires de la guérilla qui voulait ainsi couper la capitale de sa principale source d’approvisionnement en riz.

Toutefois, lorsque le régime khmer rouge prend le contrôle de l’ensemble du pays en avril 1975, il fera payer cher à la province d’avoir conservé l’essentiel de son territoire sous contrôle républicain. Les principaux représentants du gouvernement de Lon Nol et les officiers furent invités à se rendre dans la capitale provinciale en tenue d’apparat afin d’être convoyés à Phnom Penh pour aller « accueillir Samdech Euv » qui devait rentrer de Pékin. En réalité, l’ancien monarque ne foulera le sol cambodgien qu’en septembre et au lieu de la capitale cambodgienne ils furent emmenés sur le site de Phnom Tippeday, dans le district de Moung Ruessei où ils furent exécutés. Les sous-officiers furent également regroupés et conduit au nord de Battambang où ils furent fusillés à Thma Koul. Les petits fonctionnaires, les simples soldats et leurs familles furent quant à eux emmenés dans le district de Banon où ils furent affectés à la construction d’un barrage monumental à Kamping Puoy. Les pertes furent énormes, dues aux mauvais traitements et aux privations en tout genre ; le projet sera finalement arrêté au bout d’une année et les survivants seront reversés dans les communes avoisinantes.

Si l’armée vietnamienne et ses alliés investirent la région dès le 13 janvier 1979, elle fut encore pendant plus d’une dizaine d’années le théâtre de troubles entre le gouvernement installé à Phnom Penh et les partisans de Pol Pot. Cette instabilité perdurera jusqu’au ralliement des Khmers rouges de la zone, en 1996

En attendant, trois nouveaux districts (Banan, Bavel et Aek Phnom) virent le jour en 1986, portant leur nombre à 12, plus une municipalité. Toutefois, dès 1988, la région se trouva amputée de 5 districts qui furent intégrés à la nouvelle province de Banteay Mean Chey. En 1996, à la suite des accords liés à la reddition du chef khmer rouge Ieng Sary, la province perd la ville de Pailin qui accède au statut de municipalité autonome, mais crée dans le même temps 4 nouveaux districts (Samlaut, Kamrieng, Phnum Proek, Sampov Loun) issus d’une réorganisation interne. En 2000, le district de Koas Krala est à son tour établi, fruit d’une scission de celui de Moung Ruessei.

Temples et curiosités

Ville de Battambang

La capitale provinciale a su garder un certain charme. La plupart des bâtiments sont de style colonial ou traditionnel cambodgien. Peu d’immeubles dépassent les trois étages et les voitures cohabitent dans les rues avec les charrettes à traction animales. L’économie locale, surtout à caractère familial est basée sur le bois, les pierres précieuses et les cultures et cela se ressent sur le caractère de la ville.

Wat Banon

Le Wat Banon est un petit temple khmer datant du xie siècle.

Il est situé sur la commune de Kantueu Pir, à environ 20 kilomètres au sud de la ville de Battambang.

Phnom Sampeou

Il s’agit d’une montagne située à une douzaine de kilomètres au sud-ouest de Battambang, haute d’une centaine de mètres, surmontée du Wat Sampeou et creusée de 3 cavernes (Pkasla, Lakhaon et Aksopheak). Son nom signifie « Montagne du bateau ».

Sources: Wikipedia

La province du Baat Dambang dans la bande dessinée

Découvrez les informations sur la province du Baat Dambang dans la bande dessinée.

1 localité dans la province du Baat Dambang

Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 08/02/2024
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/kh/kh-2.html

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Notes

  1.  Nombre de provinces : Le nombre contient le nombre total de sous-divisions, qui peuvent étre d'un autre type que province

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