Lodelinsart
Localisation

Lodelinsart : descriptif
- Lodelinsart
Lodelinsart (en wallon Lodlinsåt, généralement Å Såt, sur place Au Sârt) est une section de la ville belge de Charleroi située en Wallonie dans la province de Hainaut. C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977.
Étymologie
Sart signifie « terrain essarté » (du latin sartum). On trouve la mention Hudelinsart en 868, le nom signifie donc défrichement de Huadalin, nom germanique.
Géographie
Situation
D'une superficie d'un peu plus de 296 ha, la localité est bordée par Jumet, Gilly, Charleroi, Dampremy et Marchienne-au-Pont.
En wallon « fayi » signifie « hêtraie ». En effet, jusqu'au XVIIe siècle Lodelinsart reste une bourgade particulièrement verte et, d'ailleurs, le quartier du Gros-Fayt était encore couvert d'une abondante forêt de hêtres dont certains étaient particulièrement gros, témoignant ainsi de leur ancienneté. Un document datant de 1374 montre que le seigneur de ces lieux y possédait le bois du Fayau (→ Fayt). Il y avait également une zone plantée de charmes, « charniats » en patois, qui donna son nom à la rue du même nom. Le quartier du Gros-Fayt demeure d'ailleurs encore aujourd'hui très « vert ».
Hydrographie
Elle est traversée par le ruisseau de Lodelinsart, qui lui a donné son nom et délimite partiellement la frontière avec Charleroi. Le ruisseau du Warchat, un affluent du ruisseau de Lodelinsart, marque la limite avec Dampremy sur 550 mètres avant leur confluence. Le ruisseau de Gilly, un autre affluent du ruisseau de Lodelinsart, se partage entre Lodelinsart et Gilly sur une distance de 750 mètres.
Géologie et relief
La localité fait partie du groupe primaire, le système carbonifère. À Lodelinsart, le sol est composé de grès, psammites, schistes et diverses couches de houille. Le terrain communal, allant de l'est à l'ouest, présente des ondulations formant deux vallées orientées globalement dans un axe nord-sud.
Les coteaux aux pentes raides apparaissent à plusieurs endroits. De Saint-Antoine à La Planche, la chaussée de Bruxelles descend en pente douce (4 %).
Morphologie urbaine
Principaux quartiers
Au sein de Charleroi, la section de Lodelinsart est divisée en trois quartiers, d'est en ouest : le Gros-Fayt, Lodelinsart Centre et le Coucou. Ce dernier s'étend également sur l'ancienne commune de Dampremy.
Lieux-dits
Le Chenois, autrefois couvert de chênes, tire son nom de ces majestueux arbres, Bon-Aire désigne un lieu perché sur une crête, là où l'air est plus vif. (aujourd'hui incorporé dans le quartier de Lodelinsart-centre), la Marine, l'Étang, le Caveau et le Warchat.
Cités
Cité des Climbias construites en 1980, (elle se situe dans le quartier du Coucou) et cité Gaston Hercot.
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Histoire
Moyen âge
Origines de la commune
Lodelinsart est mentionné pour la première fois dans le polyptyque de l'abbaye de Lobbes au IXe siècle. Sous l'Ancien Régime, Lodelinsart faisait partie du bailliage de Viesville, dépendant du comté de Namur.
Temps moderne
XVIe siècle
En 1554, Henri II, roi de France, reprend la guerre contre les Pays-Bas. Il traverse la province de Namur, s'empare de Mariembourg et de Dinant, puis se dirige vers Seneffe. En passant par Lodelinsart, il séjourne à Jumet, où il devient le parrain d'un enfant nouvellement né chez son hôte. Lors de cette expédition, il incendie la ville de Binche ainsi que le château de Mariemont, résidence de Marie, reine de Hongrie et sœur de Charles-Quint.
En 1559, Philippe II obtint du Pape la création de 14 nouveaux évêchés. Lodelinsart, auparavant sous la juridiction de l'évêque de Liège, fut alors intégré à l'évêché de Namur.
XVIIe siècle
À partir de 1667, le pays est constamment passé d'une puissance à l'autre jusqu'à ce que le traité d'Aix-la-Chapelle le rattache définitivement à Marie-Thérèse. Le village de Lodelinsart a été pillé à maintes reprises et son bétail emporté par des soldats étrangers.
XVIIIe siècle
Pendant la Révolution française, des soldats étaient logés à Bon-Aire, au Chênois, au Centre, et au Gros-Fayt. Lodelinsart appartenait alors au département de Jemappes et au canton de Châtelet. La ville de Charleroi fut scindée en deux cantons de justice de paix : le premier englobait la partie de la ville située sur la rive gauche de la Sambre et était désigné comme la "section de la rive gauche de la Sambre".
Lodelinsart faisait partie de cette liste, avec Charleroi, Dampremy, Farciennes, Gilly, Jumet, Lambusart et Montigny-sur-Sambre.
Époque contemporaine
XIXe siècle
Lodelinsart, comme les autres communes de la région, participe au mouvement révolutionnaire qui a conduit à l'indépendance de la Belgique.
Développement industriel
Le , le maître verrier d'origine lorraine Jean de Condé obtient l'autorisation de construire et d'exploiter au faubourg de Charleroi - actuellement section de Lodelinsart - la première verrerie utilisant de la houille.
La localité connaît un développement industriel important au XIXe siècle grâce à l'établissement et au développement de nombreuses verreries dans un environnement de charbonnages situés, eux, dans les communes voisines (Lodelinsart n'en possédait qu'un seul : le charbonnage Deschassis). C'est pourquoi aussi la commune fut appelée, à cette époque, le « Petit Paris ».
En 1877, l'ingénieur André Oppermann installe le premier grand four à bassin à fusion continue alimenté au gaz aux verreries Jonet. L'introduction du four à bassin à fusion continue alimenté au gaz révolutionne le secteur du verre : les anciens fours sont dépassés, les souffleurs de verre perdent la supériorité que leur procurait leur savoir-faire et se transforment en simple rouage de la mécanisation. Ces fours à bassin sont par la suite adoptés dans les autres verreries en Belgique.
En 1886, des grévistes détruisent les verreries Jonet, saccageant l'établissement en un rien de temps. Les grilles sont retirées des fours, du fer est jeté dans le verre en fusion, tous les canons de verre sont brisés, et les caisses éventrées, leur contenu éparpillé au sol. La Verrerie de la Discipline subit un sort identique. Les grévistes visitent toutes les verreries de Lodelinsart, causant des dégâts partout sans rencontrer la moindre résistance. Aux alentours de quatre heures, plusieurs groupes s'étaient rassemblés sur le territoire de Lodelinsart, formant une colonne de plus de cinq mille émeutiers, comprenant hommes, femmes et enfants, qui arrivait devant les établissements de M. Eugène Baudoux, à Jumet.
Aujourd'hui, il ne subsiste plus qu'une seule verrerie en activité dans la commune, propriété de Glaverbel, faisant partie du conglomérat japonais Asahi Glass et située à l'arrière du Spiroudôme de Charleroi.
De la période industrielle, il existe encore quelques grosses demeures à l'architecture typique, anciennes propriétés des maîtres verriers, ainsi que d'anciennes maisons ouvrières réunies en petits corons typiques comme celui de la rue Dupret ou encore celui du fond de la rue Hortense Hocquemiller. Il reste également les café et salle de spectacle « La Ruche verrière », cœur des activités folkloriques et philanthropiques du Royal Climbia's Club, bâtis dans les années 1880 et en 1926 par le syndicat verrier « L'Union Verrière ».
C'est dans ce contexte industriel favorable de la fin du XIXe siècle, qu'est édifiée en 1876 par le pouvoir exécutif local, sur la place communale, l'église Notre-Dame aujourd'hui démolie.
XXe siècle
Première et Seconde Guerre mondiale
1914-1918
Le , vers 6 heures du matin, 17 hussards allemands arrivèrent à Saint-Antoine. Ils descendirent à Bon-Air, où ils interceptèrent le tram de Châtelet et ordonnèrent au conducteur de faire demi-tour. À la bifurcation, 11 soldats se dirigèrent vers Châtelet, empruntèrent la rue du Chênois, puis se divisèrent de nouveau dans la rue Cayauderie. Le groupe principal poursuivit jusqu'au Charleroi-Viaduc, où ils désarmèrent les gardes civiques et brisèrent leurs fusils.
Les six hussards qui descendaient la chaussée de Bruxelles s'arrêtèrent au poste de Deschassis. Là, après avoir échangé en anglais avec le garde Delplace, ils le désarmèrent ainsi que l'autre sentinelle. Les autres gardes prirent la fuite en direction de la gare et du charbonnage. Les cavaliers inspectèrent la gare voisine et coupèrent les fils téléphoniques et télégraphiques. Alertés par ces événements, des gendarmes arrivèrent par le haut et, alors qu'un train bloquait la route, tirèrent sur les Allemands qui s'enfuirent par le chemin Burniat et le chemin de fer industriel, pour finalement être coincés dans le raccordement des établissements Morel. Poursuivis par les gendarmes et quelques gardes civiques, traqués et encerclés, les cavaliers abandonnèrent leurs montures et se réfugièrent dans l'usine, où les poursuivants perdirent leur trace malgré des recherches minutieuses et une surveillance immédiate des alentours. Alors qu'un certain Vigneron tenait par la bride un des chevaux abandonnés, un soldat allemand tira un coup de revolver dans sa direction, tuant le cheval d'une balle dans la tête.
Le 22 août, vers 6 heures du matin, un peloton français ayant creusé une tranchée pendant la nuit s'installa à la Planche, bloquant la circulation. Une estafette de cavalerie avança ensuite jusqu'à la Brûlotte, sur le territoire de Jumet, avant de revenir à la Planche et de repartir. Arrivée à Saint-Antoine, elle fut attaquée par un soldat cycliste allemand, caché derrière un camion barrant la route, qui tira cinq coups de revolver, blessant un cavalier français, Pierre Duval, qui chuta de son cheval.
La troupe aida le blessé à remonter en selle. Le malheureux Français fit demi-tour et s'effondra sur le trottoir de M. Alfred Bouillet, où il reçut les soins urgents du Dr Brigotte. Le blessé expira deux heures plus tard, répétant trois fois les mots « La France ». Les autres cavaliers tirèrent en regagnant la Planche, conseillant aux civils de rentrer chez eux. Effrayé par la riposte du groupe, le cycliste allemand abandonna son vélo, tourna à droite et se perdit dans Jumet, l'empêchant ainsi de prévenir la colonne. Les Français laissèrent les Allemands avancer, précédés de civils belges, jusqu'au-delà du passage à niveau de Deschassis. À ce moment, l'officier français ordonna d'ouvrir le feu, demandant à ses hommes de tirer à gauche et à droite, les civils restant au milieu de la route. Plusieurs soldats allemands, deux civils et des chevaux tombèrent.
La fusillade repoussa les ennemis jusqu'à Jumet, mais une demi-heure plus tard, ils reprirent leur avancée, avec l'ordre (entendu par deux témoins) de brûler et piller tout sur leur passage. Les soldats allemands envahirent les maisons, fouillant caves et étages pour s'emparer de ce qui leur plaisait et chercher les hommes qu'ils forçaient à marcher en tête de leurs troupes. À Saint-Antoine, on dénombra cinq soldats allemands morts et douze chevaux abattus. Les autres corps le long de la chaussée furent sans doute emportés par les ambulanciers.
Entre Saint-Antoine et Bon-Air, trois flaques de sang marquaient les lieux où des soldats blessés avaient été laissés. En descendant la route, les Allemands brisaient les vitres, détruisaient les châssis et les portes, tiraient sur les fenêtres et incendiaient les maisons avec des pastilles incendiaires qu'ils possédaient en grande quantité.
Une colonne allemande, précédée de civils et dirigée par un colonel, fit demi-tour jusqu'à Bon-Air et descendit la chaussée de Châtelet. Au passage Marteau, une partie des troupes bifurqua vers les rues du Chênois et de la Cayauderie, tandis que l'autre poursuivait sur la route de Châtelet. Arrivée à l'arrêt Jonet, cette dernière s'arrêta et procéda, dans le terrain Lambert, au-delà du ruisseau, à l'inhumation d'un officier allemand tué entre Saint-Antoine et Bon-Air.
1940-1945
Le 18 mai 1940, les Allemands entrent dans la commune sans rencontrer aucune résistance. À Lodelinsart, la vie semble s'être arrêtée. De nombreuses maisons, désertées par leurs occupants, restent fermées ; le gaz, l'eau et l'électricité sont coupés ; les trains et les trams ne roulent plus ; les charbonnages, les ateliers, les usines et les bureaux sont à l'arrêt. Le 28 avril 1942, un incendie se déclare aux Verreries de la Paix, dévorant 200 000 kilos de paille. Accident ou sabotage?
Le matin du , les autorités constatent que du ciment a été versé dans les rails du tramway à Bon-Aire. Partout dans la commune, des drapeaux rouges, plantés pendant la nuit, flottent au vent.
Le , le Grand Charleroi est créé de manière illégale, intégrant Lodelinsart. Tous les services communaux, à l'exception du ravitaillement, de la police et de la bibliothèque, sont transférés à Charleroi.
Vers 11 heures du matin, le 27 avril, environ 50 bombes frappèrent la commune. Cet événement tragique causa la mort de 7 personnes, tandis que 6 blessés furent transportés à l'hôpital et 9 autres, légèrement atteints, furent soignés à domicile. Six maisons furent totalement détruites : 3 à la chaussée de Bruxelles à Bon-Aire, 2 rue Paul Pasture au Centre et 1 rue Terry-Mouchon au Gros-Fayt. Par ailleurs, six immeubles furent gravement endommagés : 2 à la chaussée de Bruxelles, 1 rue Paul Pasture et 3 au Gros-Fayt.
Après guerre
Durant l'été 1945, le gouvernement belge décide d'envoyer les prisonniers de guerre travailler dans les charbonnages. En septembre de la même année, six camps de prisonniers sont créés dans la région de Charleroi : à Châtelineau, Fontaine-l'Évêque, Marchienne, Fleurus (Campinaire), Marcinelle et Lodelinsart. Dans cette dernière localité, le camp est installé sur l'ancien terrain de football de la rue des Aulniats. Des prairies voisines appartenant à M. Dumont, situées à l'ouest de la rue de la Marine, sont également ajoutées. À la fin de 1947, le camp de prisonniers de Lodelinsart avait pratiquement disparu.
À la suite de la loi sur les fusions des communes, Lodelinsart a été fusionnée le avec 14 communes pour former l'entité de Charleroi.
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Culture
- Le Petit Théâtre de la Ruelle, sur le côté de la Ruche Verrière, dont l'accès se fait par la rue des Platicheûs.
- La Commission culturelle de Lodelinsart (CCL) qui organise 2 ou 3 évènements culturels par an, tels que : Pièce de théâtre en wallon, petit marché artisanal (Art au Foyer), expositions de peintures, sculptures, photos, bandes dessinées, spectacles musicaux (chansons françaises et wallonnes), etc.
- Secteur 42, maison des jeunes, rue Albert Delwarte.
Légende du veau
Selon une légende locale bien connue, ce veau aurait été le premier bourgmestre de la commune ! Son nom est également utilisé comme surnom pour désigner les Lodelinsartois. De plus, le groupe des Climbias perpétue cette tradition en dégustant de la tête de veau lors du carnaval.
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Lodelinsart dans la littérature
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Document créé le 03/01/2018, dernière modification le 12/11/2025 c20251115-105828
Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/lieu/be/be-wht/121667.html
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