Ukraine (Republik) — pays - Ukraїna Україна

Flag Ukraine (Republik)

L'Ukraine (/y.kʁɛn/ ; en ukrainien : Україна, Oukraïna /ukrɑˈjinɑ/) est un État d'Europe orientale, deuxième État d'Europe par sa superficie derrière la Russie, premier pour les pays entièrement européens. Elle est bordée par la mer Noire et la mer d'Azov au sud, frontalière avec la Russie au nord-est et à l'est, avec la Biélorussie au nord, avec la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie à l'ouest et avec la Roumanie et la Moldavie au sud-ouest. La capitale, et la ville la plus peuplée du pays, est Kiev, suivie par Kharkiv et Odessa qui dépassent également le million d'habitants.

Statistiques, géographie, démographie

Ukraine (Republik) — pays fait partie de Erde — planète Flag Erde.

Ukraine (Republik) — pays couvre une superficie de 603.549i km2, avec une population de 41.167.336i habitants (2021/01), soit une densité de 68,21i habitants par Km2.

Le pays comporte actuellement 25.418i entités, dont 912i de niveau ville (4 %) et 24.506i entités moins importantes, ce qui représente 3 % des localités (ville, village, lieu-dit) reprises sur ce site.

Le pays couvre actuellement 603.550iKm2, soit moins de 1 % de la surface des pays repris sur ce site.

RegionRécurrence
RegionRécurrence
Lvivska oblast1819
Poltavska oblast1578
Kharkivska oblast1480
Zhytomyrska oblast1445
Oblast de Soumy1365
Dnipropetrovska oblast1346
Chernihivska oblast1341
Vinnytska oblast1319
Khmelnytska oblast1316
Odeska oblast1178
Oblast de Kiev1097
Ternopilska oblast1062
Volynska oblast1022
Rivnenska oblast966
Mykolaivska oblast913
Cherkaska oblast814
Ivano-Frankivska oblast807
Kirovohradska oblast800
Donetska oblast757
Zaporizka oblast747
Zakarpatska oblast646
Khersonska oblast588
Luhanska oblast531
Chernivetska oblast426
Avtonomna Respublika Krym48
Kyiv3
Sevastopol3

Ukraine (Republik) — pays : descriptif

Les origines de la culture ukrainienne remontent à l'État slave oriental médiéval de la Rus' de Kiev. Après la chute de cette dernière à l'issue des invasions mongoles du XIIIe siècle, le territoire fait l’objet de partitions et se voit revendiqué par plusieurs puissances étrangères, dont la république des Deux Nations (monarchie élective Pologne-Lituanie) à l'ouest et l'Empire ottoman au sud. Le Hetmanat cosaque est créé en par Bohdan Khmelnytsky à la suite d'une révolte armée contre la République des Deux Nations. Durant sa brève existence (-) le hetmanat alterne entre suzeraineté russe et polonaise. En , le hetmanat est admis au sein du tsarat de Russie. En le traité d'Androussovo reconnaît à la Russie la suzeraineté de la partie de l'hetmanat située sur la rive gauche, orientale, du Dniepr, y compris Kiev. Les Cosaques de l'Ukraine occidentale, eux, restent sous domination polonaise. Après avoir été partiellement conquise par les Turcs, la partie occidentale finira rattachée à l'empire d'Autriche, à son successeur l'Autriche-Hongrie, puis à la république de Pologne.

Pendant la révolution russe, la République populaire ukrainienne connaît brièvement l'indépendance avec reconnaissance internationale. Elle intègre une partie de l'ancienne république populaire d'Ukraine occidentale, avant de devenir la république socialiste soviétique d'Ukraine de l'Union soviétique en à la suite de l'écrasement de l'armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne par l'Armée rouge. Cette défaite met un terme à l'Ukraine libertaire qui se développait depuis dans le centre, le sud et l'est du pays. En , la population ukrainienne est victime du Holodomor qui fit, selon les estimations des historiens, entre 2,6 et 5 millions de morts. En , l'Union soviétique achève sa conquête de l'Ukraine occidentale auparavant rattachée à la Pologne, conformément au pacte germano-soviétique.

L'Ukraine devient une nouvelle fois indépendante en , avec la dislocation de l'URSS et est alors la troisième puissance nucléaire mondiale en nombre d'ogives. Le , l'Ukraine abandonne ses armes nucléaires dans le cadre du Mémorandum de Budapest en échange de garanties sur sa sécurité et son intégrité territoriale dont la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni sont garants. À la suite de la révolution de , la Crimée est annexée par la Russie et une guerre civile éclate dans l'est du pays contre les séparatistes pro-Russes. Face à la menace russe et au non-respect par la Russie de ses engagements de , l'Ukraine cherche alors de nouvelles garanties de sécurité en se rapprochant de l'OTAN. La crise prend une nouvelle dimension le , lorsque l'Ukraine est envahie par les forces armées russes sur ordre de Vladimir Poutine.

Avant l'invasion russe, l'Ukraine était le 7e producteur mondial de minerai de fer (réserves 28 milliards tonnes), le 8e producteur de manganèse (réserves 3 milliards de tonnes), le 6e producteur mondial de titane, le 7e producteur mondial de graphite et le 8e producteur mondial d'uranium.

La seule langue officielle est l'ukrainien, mais le russe est aussi beaucoup utilisé, notamment dans le sud et l'est du pays, en raison de la domination de l'ancien Empire russe, y établissant notamment la colonie de Nouvelle-Russie, et de plusieurs siècles de russification.

Étymologie

Le nom du pays est issu de l'ukrainien Україна ou du russe Украина, Oukraïna (transcriptions savantes respectives : Ukrajina et Ukraina), composés du préfixe ou, « dans, chez, près de, à l’intérieur », et de la racine slave kraï (край), qui désigne initialement une incision, une entaille, puis une ligne délimitant quelque chose, d'où, par extension, le sens de « pays, province » (en russe : « bout, extrémité, périphérie », « bord, rebord » ou « pays, région, province » ; en bulgare : « bord, coin, extrémité, terminaison, fin », « proximité, voisinage, environs »).

En français, cette étymologie est attestée au sens de « province frontière » dans la seconde moitié du XVIIe siècle.

Histoire

L'Ukraine est le foyer du premier État slave oriental : la Rus' de Kiev (appelée aussi dans les écrits occidentaux Ruthénie), organisée par une tribu poliane de Kiev, ancêtre des Ukrainiens modernes. Ils ont adopté le nom « Rus' » pour décrire leur territoire, à partir du terme désignant les Varègues, et plus tard, ce nom a fini par désigner l'ensemble des possessions de Kiev. Les fondations de l'État lui-même ont été posées par les Varègues qui commerçaient dans la région. La Rus' de Kiev est, durant les Xe et XIe siècles, l'État le plus vaste et le plus puissant d'Europe après l'Empire byzantin.

L’État de Kiev

Mosaïque représentant
Oleg le Sage à Kiev
La Rus' de Kiev en 862-912

Au IXe siècle, le premier souverain de Kiev confirmé par l'histoire est le varègue Oleg le Sage. Sous son règne, Kiev gagne en influence dans la région, perçoit le tribut d'un grand nombre de tribus et lutte contre l'Empire byzantin. Au début du XIe siècle, toutes les tribus ukrainiennes ont été regroupées par la Rus'. L'État a commencé à se développer de manière significative sous le règne de Volodymyr le Grand, dont la principale réalisation a été la propagation du christianisme dans tout le pays.

La Rus' de Kiev
et ses principautés 
au XII siècle

Sous le règne de Iaroslav le Sage (-), le prestige de l'État kiévien atteint son apogée : il s'étend alors de la mer Baltique à la mer Noire et du confluent de l'Oka avec la Volga jusqu'aux Carpates septentrionales. Iaroslav est un bâtisseur — c'est lui qui fait construire la célèbre cathédrale Sainte-Sophie à Kiev — et un législateur. Le droit, l'éducation, l'architecture et l'art kiévien connaissent un développement important sous son règne. En , il marie sa fille Anne de Kiev au roi Henri Ier de France, et marie deux autres de ses filles aux rois de Hongrie et de Norvège.

Bien que le cœur de la Rus' soit resté riche pendant des siècles, la fragmentation féodale au XIIe siècle a entraîné des luttes entre les monarques ruthènes pour le trône. Les attaques des tribus nomades, comme les Coumans, des steppes de l'Ukraine ont entravé le développement de la Ruthénie. Au XIIIe siècle, les Tatars Mongols ont attaqué la Rus' de Kiev et ont dévasté l'Ukraine du Dniepr et ses principautés. Ensuite, à l'ouest, la principauté de Galicie-Volhynie est devenue le principal centre de la culture ruthène pendant un certain temps. La cruauté de l'autorité mongole, notamment en matière pénale, pousse les populations autochtones à fuir vers d'autres pays comme la Pologne, la Hongrie ou la Moldavie.


Période lituano-polonaise au nord-ouest, turco-tatare au sud-est

Durant le XIVe siècle, les Polonais et les Lituaniens combattirent les Mongols et finalement toute l’Ukraine du nord-ouest passa sous l’autorité de la Pologne-Lituanie, qui annexe Kiev en . Les Tatars se maintiennent dans la steppe pontique au nord de la mer Noire et en Crimée ; toutefois, de à , le grand-duché de Lituanie atteint la mer Noire du côté d’Oçaq (ou Otchakiv, vers l’actuelle Odessa). La Lituanie prit le contrôle de la Volhynie au nord-ouest de l’Ukraine (y compris les régions autour de Kiev). Quant à la Pologne, elle prit le contrôle de la Galicie ; plus au sud la principauté de Moldavie était sa vassale (plusieurs citadelles et régions alors moldaves sont aujourd’hui ukrainiennes). Dans ces régions du nord-ouest, outre les Ukrainiens que l’on nommait à l’époque Russyns, Ruthènes, le pays comptait des Polonais, des Moldaves, des Allemands, des Arméniens, des Juifs et des Russes. À mesure que les Tatars perdaient du terrain, nombre de villes et villages furent fondés. La noblesse d’Ukraine occidentale fut souvent « polonisée ». La législation polonaise est introduite en Ukraine occidentale en . Si la Pologne mène une politique relativement tolérante vis-à-vis de l’orthodoxie, elle favorise cependant le catholicisme qui progresse dans les territoires occidentaux de l'actuelle Ukraine.

L’influence polonaise pénètre plus lentement dans les territoires relevant du grand-duché de Lituanie. L’orthodoxie y garde sa prédominance. Pourtant, les rapports de force au sein de l’État polono-lituanien tournent à l’avantage des Polonais. L’Union de Lublin () consacre le triomphe de la Pologne. La Lituanie perd la plus grande partie de ses possessions ukrainiennes (Podlachie, Volhynie, Podolie, région de Bratslav et de Kiev). La noblesse de ces régions se polonise et se convertit au catholicisme. Une partie du haut-clergé orthodoxe est tentée par le rapprochement avec Rome. Le métropolite de Kiev et une partie du haut-clergé, en réaction aux interventions réformatrices du patriarche de Constantinople, se rallient à Rome lors du concile de Brešč (Brest-Litovsk) en . L'Union de l'Église de la Rus' de Kiev avec Rome forma l'Église grecque-catholique ukrainienne faisant partie des uniates (Églises catholiques orientales).

Ostap Dachkovytch (1470—1536),
le premier chef des cosaques ukrainiens

C’est durant cette domination lituano-polonaise, à partir du XVe siècle, que se formèrent les Cosaques, des paysans ruthènes orthodoxes qui refusaient la servitude et l’assimilation aux Polonais catholiques. Le royaume de Pologne les tolère et les utilise contre les Tatars, puis, à partir du XVIe siècle, contre les Turcs ottomans, devenus suzerains des Tatars de Crimée. La première mention attestée des Cosaques ukrainiens remonte à 1492, lorsqu'ils attaquèrent un navire turc pour libérer leurs captifs. Les Cosaques zaporogues formèrent une structure indépendante à l'époque de Dmytro Vychnevetsky, au milieu du XVIe siècle, lorsqu'il construisit le premier Sitch sur l'île de Khortytsia (au centre de l'actuelle Zaporijjia) pour protéger les terres ukrainiennes des attaques constantes des Tatars et des Turcs.

Le clivage entre le nord-ouest, orthodoxe mais d'influence polonaise et lituanienne, c'est-à-dire occidentale, et le sud-est soumis aux Tatars et aux Ottomans, puis conquis et colonisé par l'Empire russe, se retrouve jusqu'à aujourd'hui dans la structure politique du pays : le nord-ouest vote plutôt pour les pro-européens et se méfie de l'influence russe, tandis que le sud-est vote plutôt pour les pro-russes, se méfie de l'influence occidentale (souvent assimilée au fascisme depuis la Seconde Guerre mondiale) et peut même se soulever contre le pouvoir de Kiev lorsque ce dernier se rapproche de l'Ouest.


Forteresse cosaque (Sitch),
reconstruction moderne

Au cours de l'existence des cosaques d'Ukraine, ses centres à différentes époques étaient 8 forteresses (Sitch) :

1. Khortytska (1556-1557),

2. Tomakivska (70-80 ans du XVIe siècle),

3. Bazavloutska (1593-1638),

4. Mykytynska (1639-1652),

5. Tchortomlytska (1652-1709),

6. Kamianska (1709-1711 et 1730-1734),

7. Olechkivska (1711-1728),

8. Nova (Pidpilnenska) Sitch (1734-1775).


L’État cosaque

Drapeau
de l'Hetmanat cosaque

L'Ukraine faisait partie de la République des Deux Nations. En 1639, le cartographe et ingénieur français Guillaume Levasseur de Beauplan crée la première carte au monde de l'Ukraine. Grâce à son travail, le nom Ukraine se fait connaître en Europe et s'impose dans la géographie et la documentation. Il participe également à la construction du Château de Pidhirtsi.

Cosaque zaporogue

Après qu'en 1647 le noble polonais Danylo Chaplinsky ait attaqué la ferme de Bogdan Khmelnitski à Soubotiv, au cours de laquelle il torture le jeune fils de Bogdan et capture sa femme, Khmelnitski se rend au Sitch (c'était alors déjà le quatrième de Sitch, Mykytynska, sur le territoire de l'actuel Nikopol). Les Cosaques ukrainiens le choisissent comme hetman.

Au début de février 1648, ils brisent le siège de l'armée polonaise près de Sitch et organisent le plus grand soulèvement cosaque de l'histoire. C'est ainsi qu'apparait l'Hetmanat. À la suite de la révolution paysanne anti-féodale (-), connue dans l'histoire comme Hmelnichina, la partie orientale de l'Ukraine s’émancipe du pouvoir lituanien et se constitue en État autonome de caste cosaque : le Hetmanat cosaque, administré par les chefs cosaques et dirigé par un Hetman élu, est établi et perdure pendant plus d'un siècle malgré la pression des envahisseurs polonais et moscovites attirés par les terres riches et fertiles. C'est à cette époque qu'une nation ukrainienne distincte émerge.


le territoire de l'Hetmanat
à l'époque de Khmelnitski

La période qui suit la mort de Bogdan Khmelnitski, considérée comme s'étendant de 1657 à 1687, fut appelée «Ruines». Elle est marquée par des troubles civils, la division du territoire le long du Dniepr entre la République des Deux Nations et le tsarat de Russie à la suite du traité d'Androussovo, et l'intervention turque. Le territoire des Cosaques zaporogues de la Sitch est au départ cogéré par les deux souverains.

En 1700, l'armée cosaque ukrainienne sur la rive droite du Dniepr, qui était sous la domination des Polonais, est liquidée, à la suite de quoi l'Hetmanat continue d'exister uniquement sur la rive gauche du Dniepr sous le protectorat de la Russie. Les autorités russes envoie régulièrement des Ukrainiens (cosaques et paysans) aux travaux forcés dans les profondeurs de l'empire et tentent de détruire les cosaques, ce qui provoque l'indignation des Ukrainiens. En 1708, pendant la guerre du Nord, le roi suédois et son armée attaquent l'Ukraine, puis l'hetman Ivan Mazepa décide de conclure une nouvelle alliance avec la Suède.

L'empereur russe Pierre Ier ordonne la destruction de la capitale de l'Hetmanat Batouryn et de la sitch. Lors de la bataille décisive près de Poltava en 1709, l'armée suédo-ukrainienne est vaincue en raison de l'inégalité des forces. Ivan Mazepa et Charles XII se retirent sur les terres de l'Empire ottoman le long du fleuve Dniestr, dans la ville de Bendery, et meurent en exil. Après la mort de Mazepa en 1711, les cosaques ukrainiens dirigés par Kost Hordienko ont élu Pylyp Orlyk comme nouvel hetman, qui a introduit la première constitution ukrainienne, que certains historiens considèrent comme la première constitution d'Europe, selon laquelle le pouvoir en Ukraine était divisé en trois branches d'autorité : exécutive (Conseil principal dirigé par l'hetman), législative (Conseil principal) et judiciaire.

Après la mort du général Hetman Skoropadski en 1722, sur ordre de la Russie, Pavlo Polubotko est élu hetman, bientôt envoyé à Saint-Pétersbourg. A sa place est créé le Petit Collège Russe - un organe exécutif composé de 6 Russes. Le retour de la menace ottomane en 1727 entraîne la liquidation du collège, et Danylo Apostol est élu hetman afin de gagner les faveurs des Ukrainiens.

Territoires contrôlés par les cosaques ukrainiens au XVIIIe siècle (les territoires des Cosaques zaporogues sont marqués en jaune, et de l'Hetmanat en bleu).

Polubotko s'accorde avec les autorités russes sur la restauration d'une relative autonomie dans la partie nord-est de l'Ukraine (l'Hetmanat). Kirill Razoumovski devient le dernier hetman d'Ukraine.

Catherine la Grande, impératrice de Russie, supprime le Hetmanat au milieu du XVIIIe siècle et détruit la sitchdans le dernier quart du XVIIIe siècle, transformant plus tard la population ukrainienne en serfs. Les archives des cosaques zaporogues liquidés, composées de 30 000 documents, furent longtemps conservées dans le Fort Sainte-Élisabeth, qui joua, entre autres, un rôle décisif dans les victoires sur l'Empire ottoman. Durant la guerre russo-turque de 1768-1774, sa garnison de 4 000 soldats russes et 2 000 cosaques ukrainiens repousse le dernier raid d'une armée composée de 70 000 Tatars de Crimée et de Turcs sur les terres ukrainiennes en janvier 1769, et permet de libérer les côtes de la mer Noire et de la mer d'Azov de l'esclavage turc. C'est de cette forteresse que sortit l'armée russe, forte de 100 000 hommes, pour détruire la sitch le 15 juin 1775. Le dernier chef des cosaques ukrainiens, Petro Kalnychevsky, est mort en prison au Monastère Solovetski.

En 1778, l'historien français Jean-Benoît Schérer écrit Annales de la petite Russie ou Histoire des Cosaques-Saporogues et des Cosaques de l’Ukraine, dans lequel il exprime son admiration pour leur histoire.

Une partie des anciens cosaques zaporogues ont fui à travers le Danube, les autorités russes en ont déporté une partie vers le Kouban et ont transformé la population ukrainienne en serfs. Sur les anciennes terres des cosaques, la politique de russification a été menée : il était officiellement interdit d'utiliser la langue ukrainienne et de l'enseigner.


Les partages entre l'Empire russe et l'empire d'Autriche

Territoire ethnique ukrainien
(où l'on parlait l'ukrainien)

Le partage de la Pologne lui permet de récupérer pratiquement toute la rive droite — du Dniepr — à l'exception de la Galicie, passée sous administration de l'Autriche, laquelle deviendra en l'Empire austro-hongrois. Les grandes steppes incultes du sud — en Nouvelle-Russie — sont colonisées par des paysans venus de tout l'Empire, mais aussi d'Allemagne — notamment les mennonites — ou de Hollande, appelés par l'impératrice en échange de privilèges fiscaux. Le port d'Odessa (dont le nom a été choisi d’après celui d’Ulysse), gouverné au début par le duc de Richelieu, est fondé à cette époque teintée de retour aux sources grecques (Tauride, Chersonèse). Avant l'arrivée de la Russie, sur le territoire d'Odessa et de Mykolaïv, se trouvaient des ports fondés à l'époque du Grand-Duché de Lituanie. Sur le territoire de Kherson, avant la date officielle de sa fondation au XVIe siècle, se tenait la ville de Bilikhovichi. À la suite de la guerre russo-turque de 1787-1792, au cours de laquelle la Russie a pris d'assaut les forteresses turques avec des troupes recrutées principalement parmi les paysans ukrainiens et directement avec l'aide des Cosaques de la mer Noire, tout le sud de l'Ukraine a été libéré. À l'issue de la guerre russo-turque de 1806-1812, à laquelle les cosaques ukrainiens ont participé des deux côtés - les Cosaques du Danube étaient pour l'empire ottoman et les Cosaques de la mer Noire étaient pour l'empire russe), la Bessarabie est passée à l'Empire russe.

Lors de la campagne de Russie de 1812, l'armée française a pris le contrôle de la Volhynie occidentale, où elle bat la troisième armée russe sous le commandement du général Tormassov. Napoléon a attiré l'attention sur le problème ukrainien, dans le cadre duquel des contacts secrets ont été établis avec l'ancien dernier hetman d'Ukraine, Kirill Razoumovski.

Les plans politiques de l'empereur français concernant l'Ukraine prévoyaient la séparation des terres ukrainiennes capturées par la Russie et leur division en trois parties : l'Ukraine de la rive droite (à l'ouest du fleuve Dnipro) devait être transférée au Duché de Varsovie (la Volhynie était promis à l'Autriche), tandis que l'Ukraine de la rive gauche (à l'est du Dnipro) et le sud devaient former deux États «napoléonides» sous le protectorat de la France. Toutefois, la noblesse ukrainienne n'était pas satisfaite des projets de Napoléon de transférer la rive droite à la Pologne, qui n'était alors pas moins un ennemi de l'Ukraine que la Russie. Au total, 97 000 Ukrainiens ont combattu dans l'armée régulière russe en 1812.

Pendant la guerre russo-turque de 1828-1829, les troupes russes envahirent les possessions des Cosaques du Danube. Leur hetman, Josyp Hladkyï, s'est rangé du côté des Russes, ce qui pousse le sultan turc à ordonner la destruction du Sitch, mettant ainsi fin à l'ère des cosaques ukrainiens libres. À partir des anciens cosaques du Danube, le gouvernement russe a créé les Cosaques d'Azov.

Comme d’autres peuples en Europe, un mouvement de renaissance nationale ukrainien se fait jour à partir du milieu du XIXe siècle dans l’Empire russe. Mais Saint-Pétersbourg estime que ce mouvement est manipulé par les Polonais. Des cercles nationaux (hromady) sont supprimés et il est prohibé d’imprimer en ukrainien. Les élites russes considèrent les Ukrainiens comme des « Petits-Russes ».

La culture ukrainienne connaît une renaissance au milieu du XIXe siècle, en parallèle avec le mouvement régionaliste à la même époque en Europe. Ce mouvement est concentré dans les régions de la Ruthénie, de la Volynie ou de la Podolie et autour de Zaporojié. C'est alors qu'apparaît de plus en plus le terme d'Ukraine — Oukraïna signifiant « à la marche », terme employé surtout dans la langue ecclésiastique depuis le XVIe siècle — relancé par les intellectuels à la fin du XIXe siècle. Le pouvoir impérial russe officiellement ne connaît pas ce terme d'Ukraine. Il ne forme dans les territoires de l'actuelle Ukraine, comme partout ailleurs dans l'Empire — à l'exception du grand-duché de Finlande traité différemment — que différents gouvernements ou provinces — gouvernement de Kiev, gouvernement de Tchernigov, gouvernement d'Ekaterinoslav, gouvernement de Kherson, etc. — au sein de plusieurs entités : Petite Russie, Nouvelle-Russie (correspondant en partie aux territoires enlevés à l'Empire ottoman), parties de la Bessarabie, etc. En , l'Empire interdit la langue ukrainienne dans les écoles, et la limite dans les journaux et la littérature. Cette limitation provoque en retour une revendication idéologique qui permet de comprendre l'opposition linguistique actuelle. Les différentes formes d'ukrainien ne sont plus parlées que par une frange de la paysannerie et certains cercles cultivés de régionalistes : instituteurs, universitaires, ecclésiastiques.

De grandes villes sont fondées sous l'Empire russe, comme Odessa — port cosmopolite à forte minorité juive — et Ekaterinoslav, Sébastopol, etc. qui accueillent des migrants de tout l'Empire, et même d'Europe centrale — de la Pologne autrichienne ou d’Allemagne. En , Kiev compte près d'un demi-million d'habitants. En effet, après l'abolition du servage dans l'empire Russe en , l'industrialisation provoque un exode rural de paysans russes, ukrainiens, ruthènes, etc. dans les nouveaux centres industriels. Le négoce se développe parallèlement avec l'extension du chemin de fer et cette « grande marche vers le sud » et l'ouest.


L’Ukraine indépendante (1917-1922)

Drapeau bleu et jaune de l'Ukraine
Drapeau de la
République populaire ukrainienne.

Au déclenchement de la Première Guerre mondiale, l'Empire russe s'étend jusqu'à la Pologne qu'il recouvre depuis le dernier partage de la Pologne au congrès de Vienne en . Durant les années qui suivent, si l'Allemagne est bloquée dans une guerre de position avec la France sur son front ouest, à l'est, elle enregistre de grands succès militaires sur une Russie exsangue et confrontée à la révolution.

Immeuble de la Rada centrale.

Après la révolution de Février, qui met fin à l’Empire russe en , l'Ukraine est brièvement indépendante jusqu'en , mais la Rada ne parvient pas à contrôler efficacement le territoire, envahi d'abord par les Allemands puis, à leur retrait, devenu champ de bataille entre le Parti bolchevique, les Russes blancs et les forces de la Triple-Entente.


Hrouchevsky au défilé des
troupes ukrainiennes à Kiev en 1917.

Le 4 mars 1917 ( dans le calendrier grégorien), la plupart des partis politiques s’accordent pour former la Rada centrale. Le , alors qu'il est toujours à Moscou, Mykhaïlo Hrouchevsky est élu président de la Rada centrale. Sous son impulsion, l'Ukraine proclame son autonomie le 10 juin 1917 ( dans le calendrier grégorien). En tant que chef de l'USDRP, Volodymyr Vynnytchenko est choisi comme un des deux vice-présidents de la Rada centrale puis comme le premier président du secrétariat général de la Rada centrale du gouvernement autonome de l'Ukraine.

Le 20 novembre 1917 ( dans le calendrier grégorien), soit treize jours après que le Parti bolchevique russe a renversé le gouvernement social-démocrate de Saint-Pétersbourg — alors capitale de la Russie —, la Rada ukrainienne centrale proclame la République populaire ukrainienne et sa séparation de la Russie. L'indépendance totale de l'Ukraine est confirmée le 22 novembre 1918 ( dans le calendrier grégorien) et Mykhaïlo Hrouchevsky est élu officiellement « président de la République populaire ukrainienne » le .

Fin , l'armée allemande avance pour atteindre Riga et conquérir la Galicie et la Bukovine, contraignant la Russie à suspendre les hostilités et à négocier. Sous couvert de défendre la libre disposition des provinces baltes, de la Finlande, de l'Ukraine et du Caucase, le gouvernement allemand cherche à agrandir sa zone d'influence à l'est et notamment à prendre le contrôle des bassins miniers ukrainiens.


Occupation de Kiev
par l'armée allemande .

Fin , eut lieu une bataille de Krouty qui contribua à retarder l'offensive bolchevique sur la capitale. Du au , l'Armée rouge a continuellement bombardé Kiev, y compris avec des gaz toxiques, pendant 3 jours, les explosions ne se sont pas arrêtées un seul instant et, en entrant dans la ville, ont tué 5 000 civils, déclarés « contre-révolutionnaires ».

Le traité de Brest-Litovsk (empires centraux-Ukraine) est signé le entre les gouvernements des empires centraux menés par l'Empire allemand et la jeune République populaire ukrainienne, issue de la révolution de Février, dans la ville du même nom, aujourd’hui Brest, en Biélorussie. Les Bolcheviks russes n'y sont pas partie prenante.

Pour combattre l'Armée rouge qui contrôle l'est de l’Ukraine, la Rada centrale cherche le soutien des Allemands qui organisent un coup d’État et renversent le gouvernement de Vynnytchenko, mettant à sa place Pavlo Skoropadsky qui, le — soit le jour même de l'élection de Mykhaïlo Hrouchevsky à la présidence de la république —, est proclamé hetman de l’« État ukrainien », Ukrayinska Derjava.

À l'automne , prévoyant la défaite allemande, Skoropadsky tente de se rapprocher de l'Entente et des Russes blancs en promettant de rétablir l'union fédérale entre Russie et Ukraine. Mais, resté sans soutien, Skoropadsky est renversé par le mouvement populaire, guidé par Simon Petlioura, qui reprend Kiev. Les troupes d'occupation allemandes abandonnent l'hetmanat et le nouveau pouvoir ukrainien les laisse regagner leur pays sans obstacle.

Petlioura parmi les étudiants,
décembre 1918.

Le , la République populaire ukrainienne est rétablie avec Vynnytchenko à sa tête comme président du Directoire d'Ukraine. De à , une partie importante du territoire ukrainien au sud est contrôlée par une armée paysanne insurrectionnelle d'inspiration communiste libertaire surnommée Makhnovchtchina du nom de son initiateur Nestor Makhno, ayant compté à son apogée près de 100 000 combattants. Opposée aux armées blanches et rouges, l'armée noire essayera d'installer dans les territoires contrôlés un système de collectivisation des terres et de démocratie directe et décentralisée.

Le , l'armistice est signé sur le front ouest à Rethondes entre l'Allemagne et les Alliés. L'armistice de Rethondes annule l'armistice de Brest-Litovsk. L'article 12 de la convention d'armistice prévoit que les troupes allemandes évacuent tous les territoires faisant partie de la Russie au , dès que les Alliés jugeront le moment venu, compte tenu de la situation intérieure de ces territoires.


Définition des frontières à la suite de la conférence de Paris sur la paix, 1919
Carte de l'Ukraine unifiée présentée par la délégation ukrainienne à la Conférence de paix de Paris de -.

En , une loi a été Acte d'unification qui a marqué l'unification des terres ukrainiennes de l'est et de l'ouest en un seul État, mais pendant l'Invasion soviétique de l'Ukraine et la guerre soviéto-polonaise, le pays était en fait divisé en deux entre la Russie soviétique et la Pologne. Au même moment, en , les troupes françaises étaient dans le sud de l’Ukraine et contrôlaient la ville d’Odessa.

D' à , la majeure partie de l'Ukraine était sous le contrôle des forces armées blanches, mais fut de nouveau capturé par l'Armée rouge.

La Pologne a soutenu la République populaire ukrainienne pendant les campagnes d'hiver et a même contrôlé conjointement Kiev en , mais en raison du déséquilibre des pouvoirs, elle a été contrainte de battre en retraite. La division du pays entre la Pologne et l'URSS a été confirmée par la paix de Riga. De nombreuses personnalités de la RPU étaient en exil et ceux qui sont revenus (comme Hrouchevsky) ont été confrontés à la répression.

La République de Kholodnoïarsk, vaincue au début des années , a résisté le plus longtemps à l’expansion soviétique.


La période soviétique

Le drapeau conational
de la RSS d'Ukraine.
La formation territoriale
de l'Ukraine moderne.

Au même moment, fin 1917 - début 1918, les bolcheviks s'emparèrent pour la première fois de Kharkiv, où ils proclamèrent la création de l'Ukraine soviétique, en fait un gouvernement fantoche qui recevait les principales commandes de Russie. Après les combats, on a appris l'incident lorsque la voiture blindée de Mikhaïl Mouraviov a contourné Kharkiv avec l'affiche "Mort aux Ukrainiens". Des témoins oculaires ont mentionné que pendant le séjour de l'Armée rouge dans la ville c'était dangereux de communiquer en ukrainien.

Au printemps 1918, le 8 avril 1918, les troupes ukrainiennes (en particulier le régiment dirigé par Petro Bolbotchan), alliées à l'armée allemande, libèrent Kharkiv des bolcheviks. Après la défaite des puissances centrales en novembre 1918, le pouvoir du Directoire de la RPU existait pendant une courte période à Kharkiv, le 3 janvier 1919, la ville fut de nouveau prise par les bolcheviks, le 25 juin 1919, la ville fut capturée par l'armée blanche, en le 11 décembre 1919, Kharkiv fut capturée par les bolcheviks pour la troisième fois et est devenue la capitale de l'Ukraine soviétique sous le nom de Kharkov. Grigori Petrovski a joué un rôle décisif dans la création des structures gouvernementales, et des unités de l'organisation punitif d'État - la Tchéka.

L'ancien « grenier » de l'Empire russe, devenu une république socialiste soviétique, ravitaille les centres urbains soviétiques. Le , l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) naît du traité qui réunit la RSFSR, la Biélorussie, l'Ukraine et la Transcaucasie. Dans le conflit qui oppose les communistes du centre (Moscou) et les partis communistes nationaux, c'est le centre qui l'emporte et impose une fédération.

Quand Staline déclenche sa révolution industrielle vers la fin des années , l'Ukraine devient l'une des sources indispensables de son financement. Les années d'industrialisation sont marquées par la construction de ce qui est à l'époque la plus grande centrale hydraulique d'Europe, sur le cours du fleuve Dniepr (le DnieproGuES), ce qui contribue à l'électrification de la République, ainsi qu'une importante mise en valeur du grand bassin minier et métallurgique de l'Ukraine, le Donbass, déjà exploité depuis la fin du XIXe siècle.

Après une brève période d'ukrainisation — politique dite d'indigénisation (korenizatsia) — dans les années , se traduisant par le retour à l'ukrainien dans les publications, la réouverture des écoles et des universités avec un enseignement en ukrainien et la promotion des cadres nationaux, Staline ne ménage pas les efforts pour réprimer le moindre signe d'un réveil nationaliste ukrainien, interprété comme un rejet du pouvoir bolchevik et une menace à l'intégrité de l'URSS. Pour contrer le nationalisme ukrainien, le gouvernement soviétique a mené une politique similaire en Biélorussie. Symon Petlioura, comme beaucoup d'autres représentants de la lutte de libération nationale, était en exil. En 1926, il fut tué en France par un agent soviétique. De plus des oblasts russes, comme celle de Kharkiv, sont intégrées à la RSS d'Ukraine pour renforcer le poids des russophones. Moscou cherche à rattacher fermement l'Ukraine et à en faire une forteresse de l'URSS, selon les mots de Staline. Toute forme de déloyauté de la part des intellectuels, des communistes ou des paysans ukrainiens est éradiquée.

Entre  et , une série de famines et l'intensification de la « dékoulakisation » frappent l'Union soviétique et ravagent particulièrement l'Ukraine, alors que cette région était la plus fertile de toute l'URSS. Entre 2,6 et 5 millions de personnes meurent des suites de cette famine. Les Ukrainiens l'appellent « Holodomor » ou « l'extermination par la faim ». Bien que le gouvernement soviétique de Joseph Staline ait pris soin de ne jamais écrire qu'il faut « exterminer par la faim » les paysans réticents, les documents déclassifiés montrent qu'il a pour le moins utilisé ces famines, s'il ne les a pas sciemment provoquées, pour briser la paysannerie et le nationalisme ukrainiens, même si le peuple russe a lui aussi été victime des mêmes famines. Le Parlement européen a reconnu dans une résolution de l'Holodomor comme un « crime effroyable perpétré contre le peuple ukrainien et contre l'humanité ».

Après avoir vaincu la principale résistance à la terreur soviétique, la capitale de l'Ukraine a été déplacée de Kharkov à Kiev en 1934.

Des exécutions et des déportations d'Ukrainiens accusés de nationalisme sont organisées durant les purges staliniennes de 1937-1939 : plusieurs millions d'Ukrainiens sont exécutés ou envoyés vers des camps de travail soviétiques, comme le sont aussi tous les suspects de nationalisme dit « bourgeois », les Russes en premier. En outre, le marxisme-léninisme appliqué par le Kremlin prône l'athéisme d'État et s'attaque aux symboles religieux, détruisant les églises et les cathédrales de toute l'URSS et des millions de croyants en majorité orthodoxes, mais aussi d'autres obédiences chrétiennes, sont envoyés au Goulag. Toutes les religions, même minoritaires (juives, musulmanes), sont interdites.

En septembre et , après le partage de la Pologne entre l'Allemagne nazie et l'URSS stalinienne, les régions polonaises à forte minorité ukrainienne (comme la Galicie et Lwow, aujourd'hui Lviv) sont annexées par l'URSS et incorporées au sein de l'Ukraine occidentale, conformément aux protocoles secrets du pacte germano-soviétique. Selon Sabine Dullin, « ces protocoles secrets qui accompagnent, entre le 23 août et le 28 septembre 1939, le pacte germano-soviétique signé par Staline avec Hitler sont la matrice de la grande guerre patriotique. Ils resteront un véritable tabou jusqu'à la fin de l'Union soviétique. Ce partage impérialiste avec l'Allemagne nazie transgresse en effet le code d'honneur anti-impérialiste et antifasciste porté par le régime [soviétique]. » En , c'est le tour de la Bucovine du Nord et du Boudjak, pris à la Roumanie d'être pris par l'URSS.

Kiev en ruine
à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

À l'été , l'Ukraine est envahie par les armées allemandes. À leur arrivée, les Allemands sont reçus en libérateurs par une partie de la population ukrainienne, surtout celle de la partie de la Pologne envahie par Staline en puis intégrée à l'Ukraine. Mais, au fur et à mesure de leur progression vers l'est du pays, et notamment en raison des mauvais traitements infligés à la population, les occupants allemands rencontrent une forte résistance de la part de la population locale, laquelle perdure jusqu'au retour des Soviétiques en . En représailles, les Allemands traquent les partisans, et brûlent des centaines de villages et des milliers de maisons avec leurs habitants. La population juive d'Ukraine est anéantie par l'application de la solution finale.

Le , le haut commandement de la Wehrmacht annonce la création de la division SS Galicie constituée de volontaires ukrainiens ; les historiens estiment que plus de 220 000 Ukrainiens se sont engagés aux côtés des forces allemandes durant la Seconde Guerre mondiale pour combattre le régime soviétique (Polizei, U.V.V., Hiwis ou Waffen-SS).

En , l’Armée rouge libère la plus grande partie de l’Ukraine. En , la Ruthénie subcarpathique, prise à la Hongrie (qui l'avait acquise en sur la Slovaquie), rejoint à son tour l’Ukraine soviétique, formant l’oblast de Transcarpatie.

À la fin du conflit, le bilan des pertes ukrainiennes est d'environ huit millions de morts dont 1,377 million étaient des militaires.

Quant aux indépendantistes ukrainiens — présents essentiellement dans les régions ouest —, ils continuent une résistance locale armée contre l'URSS jusqu'en .

Le , l’Ukraine devient l’un des membres fondateurs de l'ONU, en y obtenant, en soulignement de son rôle dans la victoire sur le nazisme, avec la Biélorussie, une place distincte de l'URSS. Cette disposition particulière permet à l'Union soviétique de bénéficier de voix supplémentaires dans les votes de l'assemblée générale de l'ONU.

En , le 1er secrétaire du Parti communiste d'Union soviétique, Nikita Khrouchtchev qui a passé sa jeunesse en Ukraine, transfère la péninsule de Crimée à la république soviétique socialiste d'Ukraine pour marquer le 300e anniversaire du traité de Pereïaslav marquant l'union entre la Russie et les provinces formant l'Ukraine d'alors. L'Ukraine est considérée comme un modèle des républiques soviétiques. Notamment, Léonid Brejnev, le principal dirigeant de l'URSS pendant 18 ans entre et , est d'origine ukrainienne.

Dans les années 1960-1980, dans les années de stagnation, en raison d'une répression accrue, le mouvement dissident est devenu actif, qui est devenu le plus massif d'Ukraine par rapport aux autres républiques. Des Ukrainiens célèbres tels que Vassyl Stous, Levko Lukianenko, et Viatcheslav Tchornovil ont souffert de psychiatrie punitive.

La fin de la période soviétique est marquée en par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl dont le coût humain et financier a été considérable. L'URSS a engagé un énorme travail de décontamination pour atténuer les conséquences de la radioactivité.


La sortie de l'Union soviétique

C'est seulement vers que la libéralisation du régime soviétique et la libération des détenus politiques permettent aux Ukrainiens de s'organiser pour défendre leurs droits à la souveraineté. En , le Mouvement national ukrainien, Roukh, est créé. Lors des élections de , les partis ukrainiens du bloc démocratique obtiennent alors environ 25 % des sièges au Parlement. Sous l'influence des députés démocrates, le Parlement adopte, le , la Déclaration sur la souveraineté politique de la république d'Ukraine. C'est le premier pas vers l'indépendance complète de l'Ukraine. Celle-ci est proclamée le et confirmée par le référendum du  : 92 % des électeurs votent en faveur de l'indépendance.

Le , la dislocation de l'URSS est actée par l'accord de Minsk, signé par les dirigeants russe, ukrainien et biélorusse.

L'Ukraine devient l'un des pays fondateurs de la Communauté des États indépendants.

Par le Mémorandum de Budapest sur les garanties de sécurité, signé le , l'Ukraine abandonne son arsenal nucléaire en échange de la garantie par les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie de son intégrité territoriale.

Une situation entre Russie et Europe de plus en plus difficile depuis 2004

La situation de l'Ukraine, entre la Russie et l'Union européenne, devient difficile dès avec la révolution orange, marquant l'opposition entre deux parties de la société, celle majoritairement pro-européenne et occidentale (surtout à l'ouest du pays) et celle russophile (surtout à l'est du pays). La difficile élection du candidat pro-européen Viktor Iouchtchenko marque le début de relations tendues avec la Russie qui n'admet pas la prise de distance de l'ancienne république soviétique, jusqu'alors restée alliée de Moscou. Des tensions relatives aux conflits gaziers russo-ukrainiens éclatent dès .

En le pro-russe Viktor Ianoukovytch est élu président, mais le courant pro-européen et occidental persiste. À la suite du refus du gouvernement de signer des accords de rapprochement avec l'Union européenne, le renforcement du mouvement Euromaïdan provoque un renversement du pouvoir. Très rapidement, une crise éclate entre les territoires majoritairement russophones du sud-est du pays et le nouveau pouvoir central de Kiev.

Le , la Crimée proclame son indépendance, puis à la suite d'un référendum est rattachée à la fédération de Russie le . Ce référendum et le rattachement qui a suivi ont été condamnés par l'Ukraine et une large part de la communauté internationale. Ainsi, le , l'Assemblée générale de l'ONU a voté la résolution 68/262 sur « l'intégrité territoriale de l'Ukraine », la majorité des pays condamnant le rattachement de la Crimée à la Russie : 100 pays dont les États-Unis et l'UE.

Une guerre civile, dite guerre du Donbass, éclate ensuite dans l'est de l'Ukraine, partie du pays majoritairement russophone, qui entraîne plus de dix mille morts.

L'Ukraine est la cible de cyberattaques dont le but est de réduire la légitimité du pouvoir ukrainien et tester de nouvelles cyberarmes, perturbant également l'économie. Les cyberattaques ont pu notamment arrêter des centrales nucléaires et empêcher les distributeurs de billets de fonctionner. Parmi les attaques, NotPetya (un logiciel malveillant) aurait affecté 70 à 80 % des ordinateurs des grandes entreprises. Bien que NotPetya ait été utilisé par la suite pour créer des attaques mondiales, d'après Microsoft, la première infection a eu lieu en Ukraine. Lors de l'annonce des résultats de l'élection présidentielle en , la principale chaine de télévision, victime d'un piratage, a annoncé des résultats erronés.

En , l'OSCE, une organisation chargée notamment d’observer le cessez-le-feu en Ukraine a été la cible d’une attaque de grande ampleur attribuée à Moscou. L’OSCE est le seul acteur indépendant capable de documenter des exactions ou de vérifier si les promesses faites par Kiev, les prorusses ou le Kremlin sont mises en application.

Alors que le conflit dans la région du Donbass semble se transformer en conflit de « basse intensité », depuis le début des combats près d'un million et demi de personnes ont été déplacées, 850 000 à l'intérieur de l'Ukraine, 600 000 en dehors dont 350 000 vers la Russie et 250 000 vers les pays de l'Union européenne.

Le , le président russe Vladimir Poutine reconnait l'indépendance des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk et ordonne à ses troupes de se rendre dans ces parties de l'est de l'Ukraine dans le cadre de ce que le Kremlin qualifie de « mission de maintien de la paix ».

Invasion à large échelle de l'Ukraine depuis 2022

Articles détaillés : Invasion de l'Ukraine par la Russie, Crimes de guerre lors de l'invasion russe de l'Ukraine, Patrimoine culturel ukrainien lors de l'invasion russe de l'Ukraine et Camps de filtration russes.

Le , la Russie procède à des bombardements par missiles de croisière et balistiques sur plusieurs villes ukrainiennes, dont Kiev. Les troupes russes au sol pénètrent sur le territoire ukrainien, ce qui constitue le point de départ de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

L'Ukraine demande à adhérer à l'UE le , soit 4 jours après le début de l'agression russe. Lors du Conseil Européen du et , les chefs d'État et de gouvernement ont accordé le statut de candidat à l'Union européenne à l'Ukraine.

Le , le président de la fédération de Russie revendique l'annexion, non reconnue par l'ONU, des régions ukrainiennes de Louhansk, de Donetsk, de Kherson et de Zaporijjia au cours d'une cérémonie au Kremlin de Moscou.

Lors du sommet de l'OTAN de 2023, l'Alliance a déclaré que « l'avenir de l'Ukraine est dans l'OTAN » sans pour autant donner de calendrier.

Géographie

Géographie physique

Carte du relief de l'Ukraine.

L'Ukraine est un pays d'Europe orientale. Elle partage ses frontières terrestres avec sept pays limitrophes : à l'ouest la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie ; au sud-ouest la Roumanie et la Moldavie ; à l'est et au nord-est la Russie ; au nord la Biélorussie. Le pays mesure 1 316 km d'est en ouest et 893 km du nord au sud, pour une superficie totale de 603 550 km2, ou 576 450 km2 sans compter la superficie de la Crimée.

À l’exception du vaste plateau de Podolie (altitude 472 m) qui occupe l'ouest du pays, c'est un pays relativement plat, avec les terres fertiles du bassin du Dniepr en son centre, ce qui lui permet d'avoir une agriculture productive. Les montagnes ukrainiennes sont principalement constituées des contreforts des reliefs d'Europe centrale et méditerranéenne :

  • les Carpates, à l'ouest-sud-ouest, avec le mont Hoverla qui culmine à 2 061 m 48° 10′ 12″ N, 24° 34′ 12″ E, ce qui en fait le plus haut sommet de la division des « Carpates orientales extérieures » ;
  • le massif criméen, culminant au mont Roman-Koch à 1 545 m, en bordure de la mer Noire.

L’Ukraine bénéficie également d'un réseau fluvial étendu, composé principalement par le Dniepr (Dnipro), le Dniester (Dnister), le Boug occidental, le Boug méridional et le Donets à l'est. Le Danube (Dounay) marque la frontière à l'extrême sud-ouest entre l'Ukraine et la Roumanie.

Au sud, l'Ukraine s'ouvre sur la mer Noire, bordée de nombreux « limans », et où s'avance la presqu'île de Crimée.

Le climat de la majeure partie de l'Ukraine est continental avec des hivers froids et des étés chauds ; le climat n'est méditerranéen que sur la côte sud de la Crimée. Les températures moyennes à Kharkiv en Ukraine orientale sont d'environ 7 °C en janvier et 20 °C en juillet. Les précipitations vont d'environ 750 mm par an dans le nord à environ 250 mm dans le sud.


Géographie historique

L'Ukraine comporte diverses régions historiques, dont certaines, comme l'oblast de Ruthénie subcarpathique ou la république autonome de Crimée, peuvent correspondre à une subdivision administrative actuelle. Certaines de ces régions historiques, comme la Volhynie et la Galicie — jadis polono-lituaniennes —, la Bukovine — autrefois moldave — ou la Méotide — auparavant tatare criméenne — se prolongent également dans les pays voisins. D'autres sont intégralement ukrainiennes : la Podolie — jadis polono-lituanienne — le Boudjak et le Yedisan — autrefois turcs —, la Tauride et la Crimée, auparavant tatares sous suzeraineté turque. La plus vaste des régions historiques est la Zaporoguie, pays des Cosaques du même nom, héritée des rapides du Dniepr.

Géographie administrative

L'Ukraine est découpée en
24 oblasts (régions) (1-3, 5-25) et une république autonome (4).

L'Ukraine est divisée en 24 régions administratives — ou oblasti (singulier : oblast) — et une municipalité (misto) avec un statut juridique particulier, Kiev. Par ailleurs, l'Ukraine revendique l'intégralité de la Crimée, autrement dit la ville à statut particulier de Sébastopol et la république autonome de Crimée, qui ont été annexées en 2014 à la Russie et constituent actuellement le District fédéral de Crimée de la Fédération de Russie.


Tourisme

Le Nid d'Hirondelles (Crimée).
Le Nid d'Hirondelles (Crimée).

En , l’Ukraine occupait la neuvième place en Europe par le nombre de visiteurs. Les principales villes visitées sont Kiev, Lviv, Odessa, Kamianets-Podilskyï et Yalta sur la mer Noire. Les Sept merveilles d'Ukraine ainsi que les « sept merveilles naturelles d’Ukraine » sont des sites principalement fréquentés par les touristes étrangers. Depuis , les citoyens de l'Union européenne, de l'AELE, des États-Unis, du Canada, du Japon et de la Corée du Sud n'ont plus besoin de visa pour visiter l'Ukraine. Les Russes avaient ce droit avant .

L'industrie touristique du pays a besoin d'investissements pour se moderniser, mais elle continue de contribuer stratégiquement à l'économie de l'Ukraine. En , la part du tourisme dans le PIB a atteint 28,8 milliards de UAH, soit 2,2 % du PIB, tout en générant directement 351 500 emplois (1,7 % des emplois totaux). En , plus de 23 millions de visiteurs étrangers ont visité le pays.


Le centre historique de Lviv.
Monastère
Saint-Michel-au-Dôme-d'Or, Kiev.
Reconstruction de la
forteresse cosaque ukrainienne
- Sich, Zaporijjia.

L'Ukraine possède de très nombreux sites touristiques dans tout le pays, un littoral sur la mer Noire avec des plages nombreuses et très populaires, des châteaux historiques, des parcs, des sites viticoles, ainsi qu'un nombre important de musées répartis dans l'ensemble du pays, et notamment dans les grandes villes de Kiev, Odessa, Donetsk et Lviv. Les symboles les plus connus restent la cathédrale Sainte-Sophie et le monastère Saint-Michel avec ses toits dorés à Kiev, ainsi que le site antique de Chersonèse à Sébastopol (Crimée). Le massif des Carpates, dans l'Ouest, offre des stations de ski ainsi que des sentiers de randonnée pédestre.

Les musées en plein air sont très répandus en Ukraine. La plupart d'entre eux sont consacrés à l'époque cosaque. Le plus célèbre du pays est le complexe de Zaporijjia Sich. Situé dans la ville de Zaporijjia, il s'agit d'une forteresse cosaque ukrainienne, reconstituée dans la seconde moitié du XXe siècle. La deuxième attraction touristique la plus populaire est la reconstruction du château cosaque ukrainien dans la ville de Batouryn.

L'un des monuments les plus célèbres de ce genre, l'attraction principale de la partie centrale du pays, est la Fort Sainte-Élisabeth — une grande forteresse en terre construite au milieu du XVIIIe siècle sur ordre de l'impératrice russe Élisabeth par les cosaques ukrainiens pour se protéger contre les attaques de l'Empire ottoman. Cette forteresse a joué un rôle clé dans la victoire de la guerre russo-turque de 1768-1774 et dans l'établissement d'une civilisation stable dans le sud du pays, ouvrant la voie à la fondation et au développement de grandes villes dans le sud de l'Ukraine — Kherson, Mykolaïv, Odessa —, et recevant elle-même, à la fin du XVIIIe siècle, le statut de ville (Yelizavetgrad, aujourd'hui Kropyvnytskyï). C'est de cette forteresse que les troupes russes partirent en 1775 et détruisirent la forteresse cosaque ukrainienne de Sich, ce qui constitua une grande tragédie nationale.

Le premier théâtre professionnel ukrainien a été fondé ici, et la ville possède un riche patrimoine architectural néoclassique. Pendant l'Holodomor et les Grandes Purges, les officiers de l'OGPU et du NKVD enterraient secrètement les personnes enlevées et tuées sous de fausses accusations dans des fosses communes à l'intérieur de la forteresse. Ce sujet est resté tabou et ne pouvait même pas être abordé en privé. En parler ou en faire mention dans la presse exposait l'auteur à des risques d'emprisonnement et de torture dans des hôpitaux psychiatriques avec le soutien du KGB, jusqu'à la chute du totalitarisme en 1991.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, cette forteresse fut le théâtre de crimes de guerre nazis de masse. Plus tard, un complexe commémoratif, appelé le Panthéon de la Gloire Éternelle, fut construit à son emplacement. La pièce maîtresse du mémorial est la statue de la Patrie, devenue un symbole des mères ayant perdu leurs enfants victimes des crimes des régimes totalitaires. Située dans le centre historique de la ville, c'est l'attraction touristique la plus populaire de la région. Sa particularité réside dans le fait qu'elle couvre plusieurs époques de l'histoire du pays et se situe au carrefour de plusieurs itinéraires touristiques.

Parmi les attractions naturelles, la Forêt-Noire, près de la ville de Znamianka, au centre du pays, est célèbre pour son lac Berestuvate, ou lac Noir, qui, selon les scientifiques, s'est formé pendant la période glaciaire et serait « sans fond ». Dans sa partie la plus profonde, des chercheurs ont découvert trois, voire cinq couches de sédiments. C'est le seul lac préhistorique d'Ukraine. La ville elle-même présente un fort potentiel commercial, de développement et d'expansion territoriale. Non loin de Znamianka, à 10 km au sud, se trouve également Mochoryne, célèbre pour être le lieu de naissance de Semen Klimovsky, l'auteur de la chanson folklorique Un cosaque chevauche au-delà du Danube.


Environnement

Le pays a été marqué par la catastrophe de Tchernobyl, même si les retombées ont essentiellement concerné la Biélorussie.

Cheval de Przewalski dans
la zone d'exclusion de Tchernobyl.

En tant que centre nodal énergétique pour l'Europe de l'Est, le risque d'accident lié à une infrastructure énergétique reste élevé.

Parc national des Carpates.

Les problèmes d'environnement en Ukraine provoquent une baisse de l'espérance de vie. Le journaliste Dmytro Kouzoubov note en que le pays est confronté à d’importants défis environnementaux : fragilité de la protection des nappes phréatiques, qui pourraient être victimes d'une pollution massive en provenance des mines, importante pollution (soufre, plomb, cadmium, etc.) liée aux armes utilisées pendant les combats, destruction des forêts et des sols pour l'extraction clandestine de l'ambre, abattage clandestin des forêts, absence de gestion des ordures ou encore menaces sur le niveau et la qualité du Dniepr.

L'Ukraine a connu dans le courant de l’été de nombreux feux de forêts, tout comme sa voisine russe.


Source: Wikipedia (Dernière révision: )

Ukraine (Republik) — pays dans la littérature

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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 21/09/2025
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